
Le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu, dans la soirée du mardi 27 mai 2025, un appel téléphonique de son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa. Cette conversation a été l’occasion pour les deux chefs d’État d’échanger sur les enjeux communs du continent africain et les défis mondiaux actuels, indique un communiqué de Carthage.
Dès le début de l’entretien, le président tunisien a réaffirmé sa position constante selon laquelle « l’Afrique appartient aux Africains », évoquant les siècles de souffrances endurées par les peuples du continent. Il a dénoncé les perceptions déshumanisantes dont ont été victimes les Africains à travers l’histoire, rappelant que certains étaient autrefois exhibés dans des cages, comme des curiosités, dans des zoos. Une exploitation qui, selon lui, se poursuit aujourd’hui sous d’autres formes, telles que le trafic d’êtres humains et le commerce d’organes.
Kaïs Saïed a également évoqué le rêve panafricain des pères fondateurs de l’Organisation de l’unité africaine en 1963, citant des figures emblématiques telles que Habib Bourguiba, Kwame Nkrumah, Modibo Keïta, Nelson Mandela ou encore Thomas Sankara. Il a souligné le rôle des luttes de libération, comme l’épopée de Soweto, dans la construction d’une conscience africaine tournée vers la dignité, la liberté et l’émancipation.
Le chef de l’État a insisté sur le droit de chaque Africain à vivre dignement sur sa terre natale, dans le respect de sa dignité humaine. Il a déploré les conséquences des ingérences étrangères qui ont plongé le continent dans des guerres, des famines et des crises, en dépit de ses immenses richesses naturelles. « Il est temps de construire ensemble une Afrique nouvelle », a-t-il affirmé, tout en reconnaissant l’ampleur des défis et l’accélération inédite des événements à l’échelle mondiale.
Élargissant sa réflexion à la scène internationale, Kaïs Saïed a estimé que la société humaine progresse aujourd’hui plus rapidement que le système international classique. Selon lui, une nouvelle légitimité humaniste, fondée sur des valeurs communes et universelles, est en train d’émerger, remettant en question les formes traditionnelles de légitimité internationale.
Par ailleurs, le président tunisien a salué la position courageuse de l’Afrique du Sud concernant la guerre d’extermination menée contre le peuple palestinien. « De la même manière que l’Afrique appartient aux Africains, la Palestine, toute la Palestine, appartient au peuple palestinien », a-t-il martelé, soulignant que ce droit inaliénable ne saurait disparaître avec le temps.
En conclusion de cet échange, Kaïs Saïed a invité officiellement le président Cyril Ramaphosa à effectuer une visite en Tunisie, marquant ainsi la volonté de renforcer les liens bilatéraux entre les deux pays dans un esprit de solidarité africaine.
S.H

