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Ennaifer : il existe des doutes au sujet de la capacité de la Tunisie à appliquer les réformes
01/02/2023 | 12:23
3 min
Ennaifer : il existe des doutes au sujet de la capacité de la Tunisie à appliquer les réformes

 

L'analyste financier, Bassem Ennaifer a considéré que la baisse de la notation de souveraineté de la Tunisie par Moody’s était attendue. L’absence d’un accord entre le gouvernement et le Fonds monétaire international (FMI) en est la principale cause. Il a indiqué que la Tunisie s’était retrouvée dans une catégorie comportant des pays dont la situation économique était nettement meilleure.

Invité le 1er février 2023 à l’émission « Expresso » de Wassim Ben Larbi sur Express Fm, Bassem Ennaifer a souligné l’importance de parvenir à un accord avec le FMI afin de pouvoir accéder à des fonds sur le marché international. Il a évoqué des doutes au sujet de la capacité de la Tunisie à appliquer les réformes. Il a estimé que la loi relative à la gouvernance des entreprises publiques pourrait conduire à une confrontation entre le gouvernement et l’UGTT. Le dossier présenté par la Tunisie au FMI doit comporter les autres sources de financement. Il a rappelé que la Tunisie obtiendra moins de 1,4 milliard de dinars du FMI alors que la loi de finances évoque des prêts étrangers de plus de 14 milliards de dinars.

 

Bassem Ennaifer a assuré que la Tunisie était capable d’honorer ses engagements à l’étranger et auprès de ses créanciers, mais au détriment de ses réserves en devises et de la disponibilité des produits de base, des médicaments et des carburants. Ces phénomènes se poursuivront durant l’année 2023 en raison de la baisse de la notation et des difficultés rencontrées au niveau de la mobilisation des ressources. Il a rappelé que l’encours de la dette tunisienne a atteint 114 milliards de dinars. Il s’est interrogé sur l’exploitation de ces fonds.

 

 

« Qu’avons-nous fait de cette somme ? Elle n’a pas financé des projets d’investissements… Il n’y a pas eu de projet permettant d'accroître la croissance économique… Nous avons emprunté pour verser les salaires… Cet argent a financé l’inflation… Nous devons orienter ces fonds vers l’investissement… Les pays s’inquiètent, car ils pourraient ne pas revoir leurs argents… En l’absence de croissance, comment comptons-nous rembourser les prêts ? Le 1,4 milliard de dinars ne changera rien, mais ceci signifie que le FMI avait confiance en l’économie tunisienne », a-t-il ajouté.

 

Bassem Ennaifer a considéré que les tentatives du gouvernement de parvenir à un accord avec le FMI ont empêché une baisse plus conséquente de la notation de souveraineté. Il a insisté sur la nécessité de relancer les mécanismes économiques permettant de renforcer les réserves en devises, notamment les exportations en phosphate. Il a, aussi, estimé que la Tunisie exportait peu. Il a appelé à améliorer la chose. Il a évoqué l’exemple des industries du textile et de la mécanique. Celles-ci représentent près des 2/3 des exportations tunisiennes, mais ne représentent que moins du 10% du PIB en raison de l’utilisation de matières premières importées.

« Nous devons trouver des sources de financement avant même de parvenir à un accord avec le FMI… Il s’agit de la politique étrangère tunisienne… Nous devons trouver des ressources de devises… La baisse de 1% du dinar tunisien par rapport à l’euro, au dollar ou au yen, la dette augmentera de 818 millions de dinars, soit 0,5% du PIB… Nous maintenons un équilibre grâce à des interventions, mais nous ne pouvons pas continuer ainsi », a-t-il déclaré.

Bassem Ennaifer a estimé que l’État concurrençait les banques privées notamment à travers l’émission des emprunts obligataires. De plus, les investisseurs choisissent les obligations souveraines émises par la Tunisie au lieu de financer des projets et des entreprises privés.

L’analyste financier a affirmé que la véritable question portait sur la mise en place d’une économie efficace et non de la dette tunisienne. Celle-ci ne représente pas une somme importante. Selon lui, les réserves en devises peuvent couvrir la dette tunisienne en cas d’urgence, mais ceci impactera le climat des affaires.

 

S.G 

01/02/2023 | 12:23
3 min
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Commentaires
Bravo
@Observator..
a posté le 01-02-2023 à 16:48
Bravo @Observator pour ce commentaire et cet éclairage ! Le destin actuel de la Tunisie fait que notre peuple est pris en tenaille entre des hommes d'affaires trop gourmands et égoïstes et des syndicalistes trop politisés et anti-réformistes...!! Intérêts et privilèges obligent...!!!!!!
observator
Je vais répéter ce que j'ai déjà écrit plusieurs fois chez B.N.
a posté le 01-02-2023 à 15:26
Pour s'en sortir pour de bon et avec dignité, la Tunisie a besoin des réformes très douloureuses qui vont impacter durant leurs applications les conditions de vie d'une population déjà about.
Pour cela il faut en finir avec l'Etat rentier ou quellques familles de samsaras saignent le pays depuis l'indépendance. Ils ont la main pratiquement sur tout et les miettes pour l'écrasante majorité de nos concitoyens.
Cela suppose que l'écrasante majorité des tunisiens acceptent de se serrer encore la ceinture et se mettre à travailler et bien tout en renonçant un temps ( une dizaine d'années environ ) à réclamer.......à faire grève.........
Donc un changement radical du mental tunisien.
Cela suppose des hommes compétents désintéressés ou leur seul intérêt est le bien général pour tous, à la tête des divers centres de décision du pays.
C'est facile en même temps difficile.
Car cela suppose un changement profond à la tête du pays à tous les niveaux. Faire un appel massif à tous les tunisiens déjà opérationnels à l'étranger et éventuellement des étrangers pour insuffler un souffle nouveau au pays et à nos jeunes. Il faut en supporter le coût élevé mais c'est un investissement stratégique.
Il faut avoir une vision globale juste des réformes à appliquer.
Réorientation économique ( l'économique au service du tunisien ), réforme administrative, éducation, santé ..........restructuration du secteur public... .. les grandes lignes doivent être tracées.
Prenons l'éducation par exemple : un secteur vital pour tout développement. L'accent doit être mis sur le qualitatif et le quantitatif.
Tous les enfants des tunisiens doivent avoir droit à une formation de qualité axée sur tout ce qui est scientifique et technologique ( définir le programme) du même niveau que leurs camarades dans les pays avancés ( nous n'avons que faire de trop d'avocats. De journalistes . et d'experts économiques et comptables) .
Les enseignants doivent être de qualité. Tous ceux qui ne sont pas au niveau des standards des pays avancés, ( Finlande, Allemagne, école de Shangai.... à titre d'exemple ) doivent être priés de se recycler ailleurs ou se mettre à niveau dans un laps de temps à définir. Il faut faire venir de l'étranger des cadres pour insuffler du sang neuf et la mentalité du travail bien fait. Il faut supprimer les écoles pilotes, école de la faillite.
Il faut renoncer à réclamer et oublier la mentalité de l'aumône.
Je le répète cela n'est possible que si les rentiers et les samsaras qui contrôle le pays sont mis hors d'état de nuire. C'est très difficile je l'admets. Le système corrompu tient le pays d'une main de fer et bloque toute initiativesalvatrice. On le constate quotidiennement.
C'est le dilemme. C'est le problème principal : comment y parvenir ? That is the question.
'?a pilule '? de partout en ce moment. Une inflation "d'experts " parlent de réformes mais d'aucun n'apporte une idée claire car ils ne n'ont pas d'idées sur le sujet . Une armada d'ignards à la diarrhée verbale facile déferle sur les médias croît savoir ce qu'elle ne sait pas.
Aujourdui sur radio 6, il y avait un débat dans ce sens , on s'aperçoit de la médiocrité des intervenants qui reflète le niveau général bas auquel est arrivé notre pays..
le pire c'est qu'ils croient savoir.
Qui les a invités ? comment ont ils été sélectionnés ?.
L'on se demande.
Conclusion : avons nous les moyens de notre politique pour réformer sérieusement le pays dans l'intérêt général ? Avons-nous La volonté, l'endurance, l'adhésion de l'écrasante majorité des tunisiens et la souveraineté pour le faire ? C'est une '?uvre collective et non de personnes. Tous les compétences du pays doivent être mobilisées dans ce sens si non c'est l'échec.
Je ne suis pas sûre pour être un peu optimiste.
Toute autre politique ne sera que rafistolage pour perdre encore du temps et ne résoudra rien quand au fond.