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Elyes Fakhfakh : Ce n’est qu’une bataille de perdue, la guerre continue
23/07/2020 | 10:08
5 min
Elyes Fakhfakh : Ce n’est qu’une bataille de perdue, la guerre continue

Le chef du gouvernement démissionnaire, Elyes Fakhfakh, est revenu, jeudi 23 juillet 2020 dans une interview accordée à Express FM, sur le bilan de son gouvernement, la crise politique qui secoue actuellement le pays et son impact – conjugué à celui de la pandémie du Covid-19 – sur la situation économique.

Interpellé sur l’évolution de la pandémie – qui, d’ailleurs, refait surface avec le recensement de quelque cas de contamination locale – Elyes Fakhfakh s’est montré optimiste. Il a affirmé que le gouvernement avait vaincu la première vague et était prêt à tous les scénarii, notamment une éventuelle deuxième vague avec l’arrivée de la saison de la grippe en septembre.

« Nous avons dépassé la grande vague avec un minimum de dégâts grâce aux efforts de tous les Tunisiens. Mais il faut rester vigilants », a-t-il déclaré déplorant un relâchement dans le respect des mesures de prévention.

Il a rappelé, dans ce sens, l’impact de la crise sanitaire sur la situation socio-économique du pays. « La situation était déjà compliquée et la pandémie n’a fait que l’aggraver ».

« Tous les indicateurs sont dans le rouge. Nous sommes à -6% de taux de croissance et l’endettement du pays a atteint ses limites avec plus de 60% du PIB pour la dette extérieure, ce qui touche à la souveraineté de l’Etat », a-t-il expliqué soulignant que la lutte contre la pandémie a coûté cinq milliards de dinars à l’Etat et qu’il faudrait seize milliards de dinars pour rééquilibrer les finances du pays.

Au sujet de la crise politique, Elyes Fakhfakh a noté que la situation avait été ébranlée depuis le décès de l’ancien président de la République, feu Béji Caïd Essebsi, disparu le 25 juillet 2019, pour devenir chaotique une fois le confinement – imposé à cause de la pandémie – levé. 

« Malheureusement, quand le gouvernement a commencé à reprendre les rênes du pays et était prêt à faire face à la situation avec une vision réformiste à mettre en exécution, nous avons été frappés par une crise politique dont nous n’avions guère besoin », a-t-il avancé. 

« Certaines parties voulaient à tout prix rentrer dans le système ou, à défaut, le casser, sans prendre en considération ni la situation sanitaire, ni la situation sécuritaire et encore moins la situation sociale du pays. On n’a pris en compte que ses petits intérêts partisans » a-t-il souligné faisant ainsi référence au mouvement Ennahdha. 

Il a signalé, dans ce sens que le parti de Rached Ghannouchi ne voulait pas du gouvernement alors formé et qu’il ne l’avait jamais soutenu. « Ennahdha avait simplement peur pour sa place au Parlement » a-t-il précisé avant d’ajouter que le mouvement islamiste avait créé une « alliance sacrée » avec le parti de Nabil Karoui, Qalb Tounes, une des composantes du système qui a planifié la chute du gouvernement.

Le chef du gouvernement démissionnaire a, par ailleurs, assuré que le combat n’était guère « celui d’Elyes Fakhfakh contre Ennahdha » mais plutôt celui des forces qui luttent pour la réforme contre celles du conservatisme.

Il a évoqué, dans ce contexte, les forces politiques qui s’étaient placées en spectateur face à une situation des plus dangereuses.

« L’histoire de la Tunisie a toujours été marquée par des batailles entre les réformistes et les conservateurs. Et Ennahdha a rejoint le système pour préserver ses acquis », a-t-il indiqué soulignant qu’il avait signifié, à plusieurs reprises au parti de Rached Ghannouchi, qu’il était sur la mauvaise voie.

« Ce qu’ils ont fait est un crime contre la Tunisie. Nous avions élaboré un plan de sauvetage en un mois et demi et il était prêt depuis début juillet. Pendant ce temps, eux, ils travaillaient sur la chute du gouvernement. Ils vont le regretter », a-t-il ajouté faisant référence à l’affaire de conflit d’intérêts qui a éclaté en juin.

Interrogé sur cette affaire, Elyes Fakhfakh a rejeté les accusations portées à son encontre affirmant qu’il n’avait même pas pris d’avocat car il n’a pas été officiellement accusé.

« Il y a eu beaucoup de désinformation à ce sujet. Les appels d’offres pour l’obtention du marché de la gestion des déchets s’est déroulé dans les règles de l’art. Nous avons fait appel à deux entreprises, une française et une tunisienne, pour participer en novembre dernier dans cet appel d’offres et les résultats du dépouillement ont été communiqués en février », a-t-il expliqué. 

Assurant qu’il avait déclaré tous ses biens comme il se devait le jour où il a été nommé chef de gouvernement, le locataire de la Kasbah a, toutefois, reconnu qu’il aurait dû s’occuper de « ses propres affaires » en premier.

« Mon seul et unique souci quand j’ai intégré le gouvernement était de sauver la Tunisie du coronavirus », a-t-il avancé reconnaissant « une simple faute d’appréciation » que certaines parties avaient saisi pour le casser et briser l’alchimie qui a réuni les membres du gouvernement autour d’un même objectif pendant le début de la pandémie. 

Rappelant qu’il avait entièrement confiance en la justice tunisienne, Elyes Fakhfakh a, tout de même, exprimé des inquiétudes quant à l’intégrité de la commission parlementaire en charge des investigations sur les soupçons de conflit d’intérêts. 

« La commission est fortement politisée et son président (Yadh Elloumi / Qalb Tounes), s’est discrédité le jour où il a émis un jugement avant même le démarrage de l’enquête », a-t-il soutenu.  

Au sujet de son successeur dont l’identité n’est pas encore connue (les négociations sur les candidats continuent, ndlr), Elyes Fakhfakh a adressé à un message signifiant que celui qui le remplacerait devrait s’engager pour l’intérêt du pays.

« Arriver au pouvoir n’est pas difficile. C’est réformer qui l’est. En Tunisie, on ne peut le faire sauf si on rompt avec la politique des deals où tout se vend et s’achète » a-t-il lancé mettant en garde contre ceux qui conspirent contre l’Etat de l’intérieur et ceux qui complotent de l’extérieur pour tuer le modèle démocratique de la Tunisie.

« Je suis venu avec une philosophie simple : réunir toutes les familles politiques, travailler pour la Tunisie et rompre avec la politique de rafistolage. Malheureusement je n’ai pas su convaincre. Les forces du mal veulent nous diviser. Ce n’est qu’une bataille de perdue, mais la guerre continue et les forces du bien gagneront un jour », a-t-il conclu.

 

 

N.J. 

23/07/2020 | 10:08
5 min
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Commentaires
Hedi
Tu chasse le naturel il revient au galop
a posté le 29-07-2020 à 23:23
Dans un pays normal tu finira en prison
Mais les médias habitués a la prostitution
Ne perdent pas leur habitudes
Les journaleux en manque de pisse Trabelssienne adorent les profils hideux
Sous pretexte de combattre les nahdhaouis c'est la démocratie que vous voulez abolir
La nostalgie de l'akfafa
C'est vrais Ghanouchi n'aime pas les courtisanes
Ya tahana
Ugo
combat sans merci et personne ne fait cadeau à l'autre....
a posté le 29-07-2020 à 20:58
vous avez gagner cent batailles, mais le combat continu....
Abel Chater
Bataille et guerre ?
a posté le 25-07-2020 à 09:25
Cet homme est malade. Il oublie qu'il vient du néant grâce à ce régime qu'il pense lui faire la guerre.
Elyes Fakhfakh s'est vraiment transformé en ma propre déception.
khadi5
Il a la rage de réformer
a posté le 23-07-2020 à 11:37
Homme jeune et sincere qui aura de l'avenir
observator
Mr Fakhfakh
a posté le 23-07-2020 à 10:34
La condition essentielle pour reformer le pays est une lutte féroce contre la corruption.
Vous le saviez en devenant cdg.
Le contrat signé entre la société dans laquelle vous avez une participation et l'Etat a eu raison de votre bonne foi quand à votre engagement de lutter contre la corruption .
Et donc toute votre politique de réforme devent sujette à caution.
Apres cette histoire vous n etes plus armé pour attaquer les corrompus.
Ils vous reprocheront la même chose.
Donc cessez de mettre tout sur le dos de X ou Y.
Vous vous êtes bêtement tomber dans votre propre piège.
Maintenant cela ne sert à rien avec les "si".
Assumez votre responsabilité.
Vous avez fourni à vos adversaires les moyens d'avoir raison de vous.
Donc assumez.
dbh
il a tout dit , et c'est vrai ce qu'il a dit
a posté le 23-07-2020 à 10:33
depuis la constitution du gouvernement le gourou a crée une coalition législative contre le gouvernement pourtant Ennahdha fait partie du gouvernement.
une semaine après le gourou demande l'élargissement du gouvernement pour lui élargissement veut dire faire entrer Kalbe tounes au gouvernement ( une sorte de recompense pur karoui puisque c'est grace à lui que le gourou devient président de l'ARP)
une fois Bhiri a constitué le dossier pour Fakhfakh, ennahdha et le grand TRAITRE Eloumi demandent la démission jusqu'à ils ont obtenu leurs fin.