
La chute de Samir Jaieb, magnat de l’immobilier et investisseur en hôtellerie, a été aussi brutale que spectaculaire. Condamné le 21 février 2025 à cinq ans et un mois de prison par la chambre correctionnelle spécialisée dans les affaires de corruption financière, l’homme d’affaires, jusque-là discret, se retrouve au cœur d’un scandale judiciaire où s’entremêlent argent, pouvoir et intrigues d’État. Entre ambitions démesurées, investissements internationaux et soupçons de collusion avec des figures influentes de l’appareil d’État, retour sur l’ascension et la chute de ce « self-made man » controversé.
À 61 ans, Samir Jaieb a construit un empire à cheval entre la France, les États-Unis et la Tunisie. Fils d’immigrés tunisiens, il passe plus de 55 ans en France avant de décider de s’installer à Sousse, terre de ses ancêtres. Diplômé d’une école de commerce, il fait ses premières armes dans l’auto-entreprenariat, lançant successivement une société de transport terrestre et une autre dans la vente de voitures d’occasion. Mais très vite, l’homme aspire à plus grand et se tourne vers l’immobilier.
En 1991, il se lance dans la promotion immobilière en Île-de-France, multipliant les projets résidentiels et commerciaux. Son succès l’emmène jusqu’à Miami, où il investit dans des villas de luxe sur Palm Island et Hibiscus Island. En parallèle, il développe son activité en Tunisie, où il réalise plusieurs complexes résidentiels et hôteliers, notamment à Sousse, Monastir et Tunis. Sa réussite fulgurante lui vaut d’être perçu comme un entrepreneur audacieux, habile à naviguer dans les méandres de l’immobilier et de la finance.
Une montée en puissance dans l’hôtellerie tunisienne
Si Samir Jaieb est avant tout un promoteur immobilier, son appétit pour le développement hôtelier ne tarde pas à se manifester. En rachetant et rénovant l’hôtel El Mechtel à Tunis pour cinquante millions de dinars avant de le diviser en deux enseignes internationales, il démontre son flair pour les affaires. Son intérêt pour l’hôtellerie se renforce avec l’acquisition de Le Palace à Gammarth, un établissement confisqué appartenant autrefois à Belhassen Trabelsi, beau-frère de l’ex-président Ben Ali. Ce rachat, complexe et risqué, l’amène à assainir l’entreprise et à la repositionner sur le marché haut de gamme.
Mais derrière cette success story, des zones d’ombre commencent à apparaître. En octobre 2024, alors qu’il est en pleine expansion, la justice tunisienne s’intéresse de près à ses transactions financières et ses acquisitions immobilières.
Une affaire de corruption financière et des implications politiques
L’affaire Jaieb éclate lorsqu’un mandat de dépôt est émis contre lui en octobre 2024. Il est accusé de blanchiment d’argent et de corruption administrative dans l’acquisition de biens confisqués. Plus précisément, la justice tunisienne lui reproche d’avoir détenu illégalement des devises étrangères et d’avoir ouvert des comptes bancaires à l’étranger sans l’aval de la Banque centrale. Les accusations s’étendent également à ses liens avec certaines figures influentes du pouvoir tunisien.
Parmi ces personnalités, un nom revient avec insistance : Makram Jlassi. Ancien conseiller au cabinet de la ministre de la Justice Leïla Jaffel, il est lui aussi derrière les barreaux. Son rôle dans cette affaire intrigue et soulève de nombreuses questions. A-t-il facilité certaines transactions litigieuses ? A-t-il profité de sa position pour favoriser des intérêts privés ? Autant de zones d’ombre qui laissent entrevoir un réseau tentaculaire où se croisent intérêts politiques et affaires.
En plus de Jlassi, d’autres hauts responsables sont cités dans l’affaire, notamment Hakim Hammami, ancien directeur général de la police judiciaire, et plusieurs autres cadres de l’administration tunisienne. Six mandats de dépôt ont été émis contre des personnalités proches du pouvoir, tandis que trois autres accusés ont été déférés en état de liberté.
Une arrestation évitable ?
Lorsque l’étau judiciaire commence à se resserrer autour de lui, Samir Jaieb est alerté par des amis haut placés qui l’informent discrètement de l’enquête en cours. S’estimant en danger, il quitte la Tunisie pour la France afin d’évaluer la situation. Pourtant, malgré les avertissements et les conseils de ses proches, il décide de revenir en Tunisie pour affronter la justice. Une décision qui lui sera préjudiciable : dès son retour, il est immédiatement arrêté et placé en détention.
Un verdict controversé et une défense qui dénonce une manipulation
Le 21 février 2025, le verdict tombe : cinq ans et un mois de prison ferme. En plus de la peine, ses biens, ses avoirs financiers et bancaires, ainsi que ses actions commerciales sont gelés. Toute transaction immobilière à son nom est suspendue. L’impact est considérable pour cet homme d’affaires dont les actifs s’élèvent à plusieurs centaines de millions d’euros.
Face à cette condamnation, son avocat, maître Fakher Gafsi, monte au créneau. Dans un droit de réponse publié par plusieurs médias, il dénonce une campagne de désinformation et insiste sur le fait que l’affaire de son client se limite à une infraction douanière mineure : la détention de 650 euros en devises étrangères. Il réfute tout lien avec les autres accusés et accuse les autorités judiciaires de vouloir diaboliser son client.
L’avocat souligne également que la confusion autour de cette affaire a été alimentée par une volonté politique de faire de Samir Jaieb un bouc émissaire. Il menace même d’engager des poursuites contre toute personne relayant ces « fausses allégations ».
Une affaire qui en cache une autre ?
Au-delà du cas Jaieb, cette affaire met en lumière les liens troubles entre le monde des affaires et les hautes sphères de l’État tunisien. L’implication de figures influentes du ministère de la Justice et des services de police suggère l’existence d’un réseau de collusions, où corruption et intérêts personnels se mêlent à des luttes de pouvoir.
Faut-il voir dans cette condamnation un simple cas d’abus de biens sociaux, ou s’agit-il d’un règlement de comptes au sommet de l’État ? L’histoire de Samir Jaieb soulève en tout cas de nombreuses interrogations sur l’indépendance de la justice et la manière dont certains dossiers sont traités en Tunisie.
Un avenir incertain
Aujourd’hui, Samir Jaieb se retrouve derrière les barreaux, mais son sort n’est peut-être pas définitivement scellé. Son avocat a annoncé qu’il ferait appel, espérant une révision du jugement en deuxième instance. Reste à savoir si l’homme d’affaires parviendra à se défaire de ce marasme judiciaire ou si cette affaire marquera la fin d’un empire bâti sur des décennies d’investissement.
Une chose est sûre : cette affaire dépasse le simple cadre d’une infraction financière. Elle illustre les tensions entre les milieux d’affaires et les cercles du pouvoir en Tunisie, et met en exergue un climat d’incertitude où l’économie et la politique s’entrelacent dangereusement.
Maya Bouallégui


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Ce commentateur, avec tout le respect que je lui doit, fait la même faute que la Présidence de la République.
Je m'explique:
afin d'évaluer la valeur de "le palace", il faudrait faire plutôt une analyse financière qui consiste à se faire une opinion sur sa rentabilité et sa solvabilité à l'aide de ses documents comptables (compte de résultat, bilan et tableau de flux de trésorerie) --> déterminer ainsi s'il est opportun d'y investir --> se demander sur les capacités de "Le Palace" à générer de la trésorerie aujourd'hui ou demain:
1) analyser les états financiers de manière factuelle: le compte de résultat, montre-t-il que "Le Palace" dégage des bénéfices? --> Réponse: probablement NON.
2) analyser le tableau de flux de trésorerie, fait-il état de création ou de consommation de trésorerie? Réponse: probablement consommation de trésorerie du fait que l'entretien de "le palace" est trop cher, avec un manque de locations des suites et de touristes riches qui voudraient payer plus que 1000euros la nuit
3) analyser les ratios issus des états financiers: l'évolution du taux de rentabilité de "Le Palace" ou de son niveau d'endettement.
d) analyser le tableau de flux de trésorerie (TFT) qui explique les entrées et sorties de trésorerie
e) L'analyse du compte de résultat: Le chiffre d'affaires et le résultat net sont probablement tous les deux négatifs pour "Le Palace"
A) Le diable se cache dans les détails, alors entrons dans le détail:
- investissement non rentable --> c'est un fait que la Rentabilité du Palace et même négatif -x%
- capital (argent) dormant et se rétrécit chaque chaque jour, minute, seconde, etc,
- Le Palace a une valeur commerciale négative --> il n'apporte pas des gains, il absorbe plutôt de l'argent son retour: pour entre autres son trop cher entretien et pour le manque de locations des suites et de touristes riches qui voudraient payer 1000euros la nuit ,
- un patrimoine plutôt négatif puisqu'il ne rapporte aucun gain.
- capital (argent) complètement bloqué
- Fiscalité : aucun avantage
- La rentabilité d'un placement se calcule en effectuant la différence entre les gains et les coûts (frais, fiscalité, etc.) divisé par le montant de la mise initiale --> dan le cas du Palace, la rentabilité est même négatif.
Fazit: Certes "Le Palace" a une 'architecture remarquable du bâtiment, un fort taux de suites, une présence d'oeuvres d'art, une qualité supérieure du linge de lit et de toilette ainsi que de la literie (sommier, matelas, oreiller, couverture, etc.), a un service client 24 heures sur 24 couvrant le service de conciergerie et le service voiturier/bagagiste, le service en chambre ainsi que le service de restauration d'étage, etc., etc., etc.
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Par contre, "Le Palace" ne génère que des gains négatifs (des pertes). Même un champs de patates, à mon village Tazarka, est plus rentable que "Le Palace". --> Même gratuit, "Le Palace" est trop cher:). Pourquoi? Réponse: Notre clientèle touristique n'a pas les moyens de s'offrir des vacances à "Le Palace"...
bonne journée
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
PS: la piscine du Belvédère à 18 millions de dinars:)
- de même. la rénovation de la piscine du Belvédère à 18 millions de dinars a été faite sans aucune analyse financière intelligente, c'est de l'argent très mal investi et ne crée aucune dynamique de commerce ou de passe-temps. Pourquoi?
a) la piscine de la Belvédère, on l'a fermée depuis des années car elle était pratiquement toujours vide et on a dû d'abord la négliger puis la fermer (même chose qu'avec le "Palace"). Je me demande, si les gens ont changé d'habitus entre-temps et vont y aller (avec des prix astronomiques pour les familles pauvres, de 12 dinars la séance par personne). --> pour le moment, il n'y a aucune statique sur la rentabilité de cet investissement de 18 millions de dinars.
b) Avec 18 millions de dinars, j'aurais construit plus que 200 piscines publiques en polyester (40m/25m/1m) à très bon prix que l'on trouve même dans beaucoup de grandes villes allemandes (qui n'ont pas assez de moyens): Il suffit de creuser un bassin cubique dans le sol et de l'isoler avec une couche de polyester au milieu d'une pelouse. --> entrée 1 dinar par personne et pour toute une journée, entrée et cours de natation gratuits pour enfants de moins de 18 ans...
Comment ose -tu publier ce qui suit:
[ Ces dérives, si elles sont prouvées, justifient-elles la chute d'un empire ? Que gagnerait l'?tat en laissant Maher Chaâbane derrière les barreaux avec tous ses chantiers à l'arrêt et le chômage, partiel, de centaines de ses salariés ?]
Autrement dit quand les riches et puissants volent, il ne faut pas les condamner parce qu'ils sont riches.
Le passage cité semble soulever des questions éthiques et sociétales importantes, en particulier autour de la justice et de l'équité. Il semble suggérer que, lorsqu'une personne est impliquée dans des dérives, sa richesse et sa capacité à employer de nombreuses personnes devraient être prises en compte pour déterminer si elle doit être poursuivie ou non. C'est une logique qui peut être interprétée comme une justification des actions de cette personne en raison de ses répercussions économiques sur l'emploi et la société.
Cependant, une telle justification est effectivement problématique, car elle semble mettre l'accent sur les bénéfices économiques à court terme (l'emploi des salariés) plutôt que sur les principes de justice et de responsabilité. Le fait que quelqu'un emploie des centaines de personnes ne devrait pas servir d'argument pour excuser des comportements illégaux ou immoraux, car cela créerait un précédent dangereux où l'impunité serait accordée à ceux qui ont du pouvoir économique. Les actes de corruption ou d'injustice devraient être jugés indépendamment de la position sociale ou économique de l'individu concerné.
Il est fondamental de rappeler que la justice doit être appliquée de manière égale à tous, peu importe leur statut. Si une personne enfreint la loi, même si elle emploie des milliers de personnes, elle doit être responsable de ses actes. La question du chômage ou des retombées économiques ne devrait pas empêcher d'agir sur les dérives ou les comportements illégaux.
A bon entendeur, Salut!
Oui
Le pouvoir n'aime pas la réussite
https://www.facebook.com/AllianceI/videos/interview-mr-samir-jaieb/701584928117455/
Ya3ni si tu penses s'éclater dans ton pays c'est la prison! Il y a que la misère et faut s'adapter avec sinon la prison habibi
IA quand tu nous tiens!
Auto-entrepreneuriat et non pas Auto-entreprenariat
Samir est accusé de blanchiment d'argent et de corruption administrative dans l'acquisition de biens confisqués."
Qu'est ce que le blanchiment d'argent? C'est une accusation vague et n'importe qui peut être accusé de blanchiment si le simple fait d'avoir un montant de devises est considéré blanchiment d'argent.
Si Samir est emprisonné pour corruption administrative, pourquoi on n'a pas annoncé des d'emprisonnement contre les fonctionnaires complices qui ont participé à cette corruption?
Le reste de l'article cite une série de rumeurs et de zones d'ombres, plus de questions que de réponses:
"A-t-il facilité certaines transactions litigieuses ? A-t-il profité de sa position pour favoriser des intérêts privés ? Autant de zones d'ombre qui laissent entrevoir un réseau tentaculaire où se croisent intérêts politiques et affaires."
Imaginez dans les pays influents : lorsque vous présentez vos "devises", les autorités au port d'entrée sont impressionnées, deviennent soudainement plus aimables et respectueuses. Plus le montant est élevé, plus elles témoignent de respect envers le détenteur chanceux.
Autrement dit: si tu n'es pas misérable, c'est que tu es voleur !!!
Il faut arreter .
Dans un pays normal , tous les hommes d affaire ou investisseurs et chaque tunisien doit etre egal .
Les ventes des biens de l etat et autre saisie devraient etre fait par des appels d offres officiel avec des fonctionnaires non corrompu .
Nous savons tous comme cela se passe en Tunisie , si tu connais intel ou intel tu peux acquerir le bien immobilier sans forcement avoir de concurrence en face .
La justice a beaucoup + que 650 euro non déclarés .
'? part ce fait, l'article ne cite rien de tangible!