
Syphax Airlines et ses scandales font de nouveau les gros titres de l’actualité après la décision de la justice d'émettre des mandats de dépôt contre son fondateur, Mohamed Frikha, et deux anciens ministres du Transport. L’endettement colossal de la compagnie, notamment auprès d’entreprises publiques, explique la sévérité des poursuites judiciaires engagées à son encontre.
La chambre des mises en accusation, spécialisée dans les affaires de corruption financière près la Cour d’appel de Tunis, a pris la décision, mercredi 18 décembre 2024, de renvoyer Mohamed Frikha, Abdelkarim Harouni et des cadres d'Agil devant la chambre criminelle chargée des affaires de corruption financière. Leur demande de libération a été rejetée. Un mandat de dépôt a également été émis contre un ancien ministre du Transport, laissé en liberté par le juge d'instruction. Il pourrait s'agir de Salem Miladi, qui a occupé ce poste entre le 1er juillet et le 24 décembre 2011. Ces décisions s'inscrivent dans un contexte judiciaire où les scandales financiers liés à Syphax Airlines n'ont cessé de croître.
Le rêve éphémère de Mohamed Frikha
À l’origine de Syphax Airlines, il y a le rêve ambitieux de Mohamed Frikha, un homme dont la carrière a été marquée par des succès dans l’ingénierie informatique. Toutefois, l’ingénierie ne garantit pas le succès dans l’aéronautique, un secteur réputé pour sa complexité et ses risques. De nombreuses compagnies aériennes, publiques et privées, ont mis la clé sous la porte en raison de mauvaises gestions. Malgré ces avertissements, Mohamed Frikha décide de se lancer dans cette aventure risquée.
Il aurait pu le faire à ses risques et périls, personne n’aurait rien trouvé à redire, sauf que M. Frikha a également engagé l’argent des boursicoteurs et des entreprises publiques, ce qui complique la situation et justifie en partie l'ampleur des poursuites judiciaires.
Pour s’imposer dans le secteur aérien et obtenir les autorisations nécessaires dans des délais records, Mohamed Frikha a misé sur ses relations étroites avec le monde politique. Il a ainsi trouvé une oreille attentive parmi les islamistes d’Ennahdha, mais aussi auprès de Moncef Marzouki, président de la République à l’époque, qui lui ont facilité l’accès au marché aérien tunisien.
Un conflit d’intérêts et un business plan non viable
Après les élections d’octobre 2011, et la victoire de la troïka, Mohamed Frikha se rapproche de Salem Miladi, alors ministre du Transport, pour obtenir une licence pour sa compagnie aérienne basée à Sfax.
Un accord de principe lui est accordé pour lancer la compagnie, après une réunion du conseil national de l’aviation civile. Habituellement, l’obtention de ce type de licence nécessite des années de négociations, d’études et d’approbations. En cette période super effervescente où l’État était quasi absent, il y a ceux qui ont créé un kiosque informel au coin de la rue et d’autres qui ont créé une compagnie aérienne.
Pour services rendus, Salem Miladi est nommé directeur général de Syphax dès octobre 2012, et il reçoit un salaire net annuel de 100 000 dinars (hors avantages) dès le mois de juillet 2012. Cette nomination suscite des interrogations, mais les voix critiques, dont celles de Business News, sont restées inaudibles à l’époque. Le pouvoir en place, notamment les islamistes et leurs alliés, semblait avoir carte blanche dans cette période.
Syphax obtient donc toutes les autorisations nécessaires et débute ses vols à partir de l’aéroport de Sfax dès le 16 mars 2012. Mais rapidement, Mohamed Frikha se rend compte que le business plan n’est pas viable. Face à cet échec, il sollicite l’aide de son ami politique, Abdelkarim Harouni, alors ministre du Transport, pour obtenir l’autorisation de décoller de l’aéroport Tunis-Carthage, mettant ainsi Syphax en concurrence directe avec Tunisair.
M. Harouni, justifiant la décision par la nécessité d'encourager les entreprises privées créatrices d'emplois, rejette les accusations de favoritisme et de corruption. De son côté, Rabah Jrad, PDG de Tunisair à l’époque, dénonce la concurrence illégale de Syphax, qui n’a pas respecté les accords conclus avec la compagnie nationale, notamment concernant certaines lignes de vol. Mais ses critiques restent sans effet.
Fort de sa proximité avec Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha, et Moncef Marzouki, alors président de la République, Mohamed Frikha se sent invincible, pensant pouvoir imposer ses choix à tout le monde. Ses relations avec ces figures politiques étaient loin d’être discrètes, comme en témoignent les nombreux voyages de M. Ghannouchi à bord du jet privé de Syphax et ceux de M. Marzouki, qui utilisait l’Airbus 320 de la compagnie pour ses déplacements officiels en Afrique et ailleurs.
Une levée de fonds controversée
De l’extérieur, Syphax Airlines semblait être une compagnie en excellente santé. Cependant, comme souvent dans le secteur des affaires, les apparences sont parfois trompeuses. Mohamed Frikha, le fondateur de la compagnie, se retrouve rapidement confronté à la réalité du transport aérien, un secteur très gourmand en investissements et en fonds. Malgré les millions levés en bourse et injectés par les actionnaires, la compagnie n’a jamais réussi à se stabiliser financièrement.
Face à la nécessité de renflouer la société, M. Frikha se tourne vers la bourse au premier trimestre 2013. Malgré le jeune âge de la compagnie, le Conseil du marché financier (dirigé par un proche des islamistes) donne son feu vert pour l’introduction de Syphax sur le marché alternatif. Ce fut une première dans l’histoire de la bourse de Tunis, une entreprise aussi jeune n’ayant jamais réussi à s’y inscrire aussi rapidement. Pire encore, cette démarche était contraire à la loi en vigueur, selon laquelle une entreprise doit être âgée d'au moins deux ans avant d’intégrer la bourse. Bien que certains juristes et médias, dont Business News, aient dénoncé cette anomalie, leurs voix n’ont pas trouvé d’écho.
Malgré tout, la souscription à l’introduction en bourse a globalement réussi, bien que la demande ait été faible (3,55 fois), permettant à Mohamed Frikha de lever les fonds nécessaires. Cependant, les investisseurs avertis n’ont souscrit qu’à hauteur de 0,18 fois, ce qui témoigne d'une prudence salutaire. Malheureusement, les investisseurs qui ont cru en la compagnie ont vu leur investissement se volatiliser. L’action achetée à dix dinars en 2013 ne valait plus rien trois ans plus tard. Tardivement, « après avoir constaté des anomalies comptables, des chiffres d’affaires et d’endettement trompeurs et des états financiers non sincères », le CMF décide en août 2015 une offre publique de retrait au prix de 3,9 dinars. L’argent des boursicoteurs était tout simplement parti en fumée, mais il n’y a pas qu’eux qui ont été lésés par la mégalomanie de M. Frikha.
Les défauts de paiement et l’endettement abyssal
Malgré l’argent levé en bourse et les millions injectés par les actionnaires (M. Frikha et ses associés ont mis environ quarante millions de dinars de leurs propres fonds), Syphax n’a jamais réussi à voler de ses propres ailes. Le besoin constant de nouveaux financements a conduit M. Frikha à ne plus payer ses créanciers ni ses fournisseurs.
La compagnie a accumulé de lourdes dettes, dont un crédit de huit millions de dinars octroyé par la BNA Bank pour l'achat d’un Falcon 900B, un avion appartenant à Sakher El Materi, gendre de l’ex-président Ben Ali. Bien que l’avion ait été acheté pour un total de onze millions de dinars, la BNA n’a financé que huit millions, un montant largement insuffisant pour une rentabilité viable, car l’avion ne parvenait pas à se louer malgré un tarif horaire de 4 000 dollars. La BNA, bien que consciente des risques, a financé l’achat. Une situation similaire s’est produite avec une autre banque privée où Syphax a une dette de cinq millions de dinars.
Outre les banques, Mohamed Frikha était également en défaut de paiement avec l’OACA pour les frais de stationnement de ses avions. En 2021, il a révélé qu'il devait à l’OACA près de dix millions de dinars. De même, il devait à Tunisair Technics une somme pour l’entretien de ses avions, mais le montant précis n’a jamais été divulgué.
Le plus lourd fardeau de la dette pesait sur la SNDP Agil, qui fournissait Syphax en kérozène. En 2021, M. Frikha a estimé sa dette envers Agil à environ vingt millions de dinars. Au total, il a avoué avoir une dette globale de 75 millions de dinars, un montant qui ne prend pas en compte les intérêts de retard et les arriérés fiscaux et sociaux.
L’immunité politique et le retour de bâton
Avec tous ces scandales financiers, la justice ne pouvait ignorer plus longtemps l’affaire Syphax. Bien que des tentatives aient été faites pour impliquer Mohamed Frikha dans l’organisation de voyages de djihadistes en Turquie, ces accusations relèvent davantage de rumeurs alimentées par les réseaux sociaux. Syphax ne peut en aucun cas deviner les objectifs réels des voyages de ses passagers et a réussi à prouver que la majorité de ses clients sont rentrés au pays.
Cependant, la justice ne s’est pas laissée influencer par les parasites des réseaux sociaux et s’est concentrée sur l’essentiel, à savoir le véritable scandale de l’argent dérobé aux entreprises publiques et privées, ainsi que le népotisme dont a bénéficié Syphax.
Les raisons de l’action en justice sont nombreuses : l’octroi de la licence initiale, l’entrée en bourse, les lignes aériennes attribuées de manière déloyale, les crédits bancaires non remboursés et les services fournis non payés.
Dans ce contexte, il était logique que la justice refuse la libération provisoire de Mohamed Frikha et émette de nouveaux mandats de dépôt.
Depuis sa suspension de la bourse en 2015, Mohamed Frikha était libre de ses mouvements et avait largement le temps de rembourser ses dettes. Au lieu de cela, il a intégré la chambre des députés (sur les listes d’Ennahdha), se garantissant ainsi une immunité de cinq ans envoyant balader la justice et les créanciers.
Le temps judiciaire n’étant pas égal au temps politique, il a fini par être rattrapé.
Raouf Ben Hédi


Cordialement assil iRRiF luid ETTABOUNA ahlou erroujoula ahlou ELWATTANiA ahlou elkaram
Le fait que l'accès aux grandes écoles françaises lui avait été refusé, pour son incompatibilité aux critères d'admission, il a entamé une croisade contre ces derniers.
Mauvais perdant ou complexé ?
Je dirais les deux à la fois !!
A chaque fois qu'il a l'occasion, il nous fait un débat sur son livre de chevet, écrit par son prophète Cosciusko -Morizet.
Apparemment, ils sont deux à l'avoir lu : lui et l'écrivain
à tous: lisez ce livre, écrit par un polytechnichien:
" lamafia polytechnicienne" par M. Kosiusco-Morizet.
vous mourrez de rire et de honte.
Il est donc en folie
Allah yosterna
va le rejoindre chez le psy.
pffffffffffffffffffffff ....
je me demande qui est le vrai chien enragé ....
En effet, elle était de tout temps liée et soumise soit à la rigidité des oulémas, par définition conformistes et rigoristes, soit à l'ingérence du pouvoir politique en place, soit les deux à la fois..
la France votre malheur depuis 1881.
L'article omet de préciser que lors de la première cessation d'activité, Syphax Airlines a laissé de nombreux passagers sur la paille en pleine période estivale !
Malgré les dire de la compagnie qui assure avoir tout remboursé, de nombreux voyageurs n'ont jamais revu la couleur de leur argent ! Pire encore, alors que les remboursements de tous les voyageurs étaient une condition à une reprise d'activité, on a permis à Syphax de revoler (vers l'Afrique) sans avoir purgé l'ensemble de son passif.
Pendant ce temps là, Monsieur Frikha a fuit ses responsabilités en protégeant ses actifs ! Il fait des erreurs, les clients s'appauvrissent mais lui, il ne fallait pas qu'il assume ses erreurs...
il peut lancer un chameau dans l'espace .
tous les pays qui réussissent utilisent leur langue maternelle et anglais.
Corée, colonisée par Japon: le coréen et anglais. pas le japonais.
Suède: suédois et anglais. pas de français, bien le Roi soit d'origine française ...
la France vous colonise , par sa langue bordélique , mélange de grec, latin, patois .... sa polytechnique obsolète et néfaste .... école de maths abstraits qui n'a rien à voir avec l'ingénierie. des techno burocrates inutiles .... mon diplome meilleur que ton diplome. mon papa plus fort que ton papa .... le culte du diplome !!! comme des gamins .... pwahahaha ....
et qu'ont-ils fait de leur "super" diplome ? rien.
vous pouvez formez un milion de polytechnichiens, vous serez toujours sous développés.
sachez qu"aux US, polytechnique, école en 3 ans, ne vaut rien. je sais de quoi je parle. la prépa n'existe pas aux US, donc ne compte pas. vous voyez dans quel bordel vous vous trouvez en copiant la france, les yeux bandés !!!
rien de çà en allemagne. pas de plytechnique. et çà marche 100 fois mieux: Made in Germany .... deutsche Qualitaet . sans allemagne, pas de UE.
je le dis et redis: vous demeurez toujours colonisés en suivant le modèle français.
non monsieur. aux US pas de pépa, concours .... çà n'existe pas, ne compte pas.
polytechnique , c'est bac+3 et encore.
tu liras ce livre écrit par un polytechnichien:
"la maffia polytechnicienne" par M. Koscisuko-Morizet.
tu mourra de honte à répéter ces aneries.
Ils ont la bombe nucléaire, le droit de veto et peuvent bâtir leurs voitures, avions et sous-marins ! Est-ce qu'on peut faire mieux ? Taisons-nous alors et travaillons sans pleurnicher !
Sinon, arrête ton acharnement sur polytechnique ! Si tu n'as pas réussi à y accéder, ça ne te donne pas le droit d'insulter une des plus prestigieuses écoles françaises.. chaque nation possède un modèle académique, qui mêle ensemble formation, tradition et histoire.. les USA ont MIT et Harvard entre autres, UK Oxford et Cambridge, l'Allemagne les universités avec des filières aux cursus relevés comme Maschinenbau ou les études de Droit, la Suisse des écoles polytechniques sans mentionner les écoles de commerce comme St. Gallen pour cette dernière et HEC, ESCP et autres parisiennes parmi les meilleures aux monde.
En ce qui concerne la recherche scientifique dans l'enseignement supérieur, il est clair que les français sont en perte de vitesse comme d'ailleurs leur poids politique en Europe mais ceci a des raisons beaucoup plus complexes. Et l'Allemagne n'est plus dans une meilleure posture que l'Hexagone voisin !
il crache sur l'école et il en est diplomé !!
en suisse çà s'appelle polytechnique, mais rien à voir: pas de prépa, pas de concours, pas d'uniforme militaire ...
On apprécie bien Businessnews quand elle nous présente des articles de ce type!!
dés qu'ils apparaissent il faut les exterminer à la source. pas de répis pour cette vermine.
Pas le contraire comme mentionné dans votre article..
D'ailleurs qui fait voler un avion Newton ou Bernoulli pour dire différentiel de pression.
polytechnique asile de fous , matheux, néfastes. ...
C'est lui qui devait de l'argent à l'OACA pour les frais de stationnement de ses avions (à lui) et c'est lui qui devait de l'argent à Tunisair Technics pour l'entretien (fait par Tunisair Technics) de ses avions (à lui) et non le contraire ou j'ai mal compris?
Réponse BN : merci d'avoir attiré notre attention
... En 2021, il a révélé qu'à l'OACA il devait près de dix millions de dinars. De même, pour Tunisair Technics il lui devait une somme pour l'entretien de ses ...


