Par Karim AHRES*

Pendant que nous vivons notre révolution, la terre continue de tourner, le monde d'avancer inexorablement et la technologie d'évoluer à une vitesse vertigineuse. Et l’informatique dans les nuages ou cloud computing, est l'aspect le plus révolutionnaire de cette évolution car plus qu'un bouleversement technologique, c'est un changement d'approche et de modèle!
Dorénavant, les entreprises, les organismes ou les gouvernements ne sont plus dans l'obligation d'acquérir des serveurs et des logiciels hors de prix...mais peuvent désormais les louer et ne payer qu'à l’usage, "you pay as you use!", à travers des datacenters (ou centre d'hébergement de données) dédiés et sécurisés.

Ce nouveau modèle offre à notre pays une immense opportunité, et ce sur deux volets :

* Le volet technologique pour un usage local : il permet l'accélération de la mise en place des applications telles le E-gouvernement, la E-santé, le E-tourisme...en mode hébergé et à une facturation à l’usage donc à des prix défiant toute concurrence, par la mise en place de groupements de sociétés informatiques spécialisées autour d'un hébergeur de "cloud computing" : opérateurs télécoms ou centres informatiques.
La jeunesse aussi bénéficiera de ce nuage. Cette nouvelle jeunesse de l'informatique, habituée à utiliser dans un contexte personnel tous les atouts (gratuité, diversité, instantanéité...) du web 2.0, de la téléphonie 3G et des réseaux sociaux. Avec eux, se créent des entreprises, communautés, initiatives qui jouent à fond la carte de cette informatique "dans le nuage"-formidable levier de performance et de créativité!

* le volet exportation de services : nous pouvons proposer nos data centers pour héberger les applications de clients mondiaux. Quand nous savons que les data centers sont de très gros consommateurs d’énergie, et que c'est cela qui coûte le plus cher, et que d'autre part l'énergie renouvelable entre autre solaire est l'énergie du futur...alors nous découvrons l'immense opportunité qui s'offre à notre pays pour être non seulement au diapason, mais à l'avant de cette nouvelle technologie de l'information!

Mais pour réussir tout cela nous devons accélérer la mise en place de nouveaux centres ainsi que la mise à niveau des centres existants, afin qu’ils puissent héberger les applications, conformément aux nouvelles normes d’hébergement, de management et de sécurité (SAS 70, ISO 20000, ISO 27001).

Nous pourrons alors réagir face à la volonté des professionnels européens des Technologies de l’Information qui œuvrent à la recentralisation des données et de l’offre service cloud en Europe , chose qui ne ferait que creuser encore plus le fossé numérique entre les deux rives de la Méditerranée.

*Karim Ahres : Vice président Infotica Chambre syndicale SSII