Le tourisme est un pilier essentiel de l’économie tunisienne. Couvrir ses besoins énergétiques est vital. La demande en énergie de par le monde aura triplé à l’horizon 2050. Mais avec la rareté des énergies fossiles et leur coût de plus en plus exorbitant, le solaire devient une nécessité. Parmi les projets présentés lors du séminaire international sur le thème "Plan solaire tunisien" qui s’est tenu vendredi 11décembre 2009 à l’hôtel El Mouradi à Gammarth, deux concernent des zones touristiques : le "Village éco-solaire Zarzis-Djerba" et "Soleil de Nefta".

Concernant la zone de Zarzis-Djerba, Ahmed Friaâ, chef du projet, a expliqué qu’il y a une pénurie d’eau croissante. Donc, le besoin en unités de dessalement est croissant. Il devient important de produire de l’énergie à partir de sources d’énergies renouvelables.
Le projet vise plusieurs objectifs à travers l’exploitation des sources d’énergies renouvelables locales. Il ambitionne de promouvoir de nouvelles activités de nature à créer de la valeur ajoutée et de nouveaux emplois. Il répondra aux besoins de la région en eau douce. Il limitera l’exode vers d’autres régions du pays et vers l’étranger. Il soutiendra l’effort national en matière d’exportations.
Grâce à l’alternative éco-solaire, le Village éco-solaire Zarzis-Djerba permettra la réhabilitation des surfaces agricoles. Il renforcera les cultures irriguées en s’appuyant sur les nouvelles potentialités de dessalement des eaux salées. Il développera la culture de plantes aromatiques et pharmaceutiques regroupant 80 types de plantes qui sont potentiellement cultivables dans le sud tunisien.
Le projet permettra, également, la veille climatologique par la création d’un observatoire d’alerte.

Le Village relèvera de l’économie verte. Il sera autosuffisant en matière d’énergie (renouvelable) et d’eau (dessalement par énergies renouvelables). Il recyclera les déchets. Par ailleurs, la circulation à l’intérieur du village se fera à zéro CO2. Les constructions seront bioclimatiques et économes en énergie. Les ménagements préserveront les espaces verts et seront adaptés à l’environnement.
Le projet sera constitué de 5 espaces : un espace formation, un espace recherche et innovation, un espace dédié aux entreprises innovantes, une zone pour les activités industrielles non polluantes, en relation avec les activités du parc ou des activités connexes et un espace pour l’expérimentation technologique et agricole.
Le démarrage des travaux d’aménagement et la construction de la première tranche sont prévus pour 2011.

Concernant Nefta, Hassen Zargouni, Chef de projet et DG de Sigma Conseil a indiqué que l’oasis ne permet plus une variété de production, que le tourisme se cherche et que l’industrie est en panne. Ceci a un impact direct sur des centaines de ménages de la ville de Nefta où on constate une déperdition d’un savoir-faire ancestral et du patrimoine social.
Le projet vise la création d’une ville électrifiée aux énergies renouvelables qui sera d’une envergure internationale, nationale, régionale et locale. Il aidera à placer la Tunisie au centre de l’effort mondial pour créer une économie sans gaz à effet de serre.

Soleil de Nefta ambitionne de redonner vie à l’oasis en utilisant de l’énergie renouvelable, propre, principalement celle solaire. Il veut créer une dynamique industrielle, académique et de services. Le projet vise à développer le tourisme écologique dans la région. Il permettra d’asseoir la culture environnementale dans la région. Il cherche à capter de nouveaux investissements et à créer des emplois.
Les besoins en énergie pour revaloriser l’oasis ont été estimés à environ 12 mégawatts. Cette énergie permettra le pompage, l’irrigation et la couverture des besoins en électricité d’une dizaine d’unités hôtelières et d’une dizaine d’unités de stockage frigorifique des dattes.
Soleil de Nefta coûtera entre 30 et 40 millions d’euros.