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Casseroles et mérites des futurs ministres de Habib Jamli
03/01/2020 | 19:59
6 min
Casseroles et mérites des futurs ministres de Habib Jamli

 

Ils ne sont pas encore officiellement nommés et validés par l’Assemblée que certains nouveaux ministres voient déjà quelques unes de leurs casseroles étalées sur les réseaux sociaux.

Fac-similés à l’appui, les internautes ne cessent de partager, depuis hier jeudi 2 janvier 2020, des informations salissantes tirées de l’historique de ces ministres, mais pas que…  

 

 

A la tête des ministres les plus dénigrés ces dernières 24 heures, Saïed Blel, désigné pour devenir ministre des Affaires sociales. Une plainte déposée le 1er février 2013 par un groupe d’avocats (dont Samia Abbou et Lamia Khemiri) auprès du ministre de la Justice l’accuse du crime de népotisme sur la foi des articles 96 et 32 du code des procédures pénales. On lui reproche d’avoir recruté sa fille, sa nièce et une vingtaine de membres de sa famille, du temps qu’il était directeur général au ministère des Affaires sociales et PDG de la CNRPS. Une source proche de Saïed Blel a, cependant, publié, le 3 janvier 2020, un fac-similé du jugement rendu, innocentant totalement M. Blel de ces accusations par le classement de l’affaire.   

L’avocat Bassem Trifi, l’ancienne juge Kalthoum Kennou et plusieurs militants des droits de l’Homme ont épinglé pour leur part le futur ministre de la Défense, le juge Imed Dérouiche. Il serait celui qui a « ouvert le feu » sur la Ligue des Droits de l’Homme en octobre 2000, au lendemain de son 5ème congrès, et ce en prononçant un verdict en référé, suspendant l’ensemble des activités de la LTDH. La ligue a alors publié un communiqué protestant contre la décision qualifiée de politique du juge Imed Dérouiche, qu’elle a désigné nommément. Un fac-similé du communiqué a fait le tour des réseaux sociaux.

Au futur ministre de la Justice, Hédi Guediri, on rappelle qu’il a déjà atteint l’âge de la retraite et que l’ancien président Béji Caïd Essebsi était contre son maintien davantage dans le corps judiciaire et ce contre l’avis de Youssef Chahed. On lui reproche surtout d’avoir été chef de cabinet du vrai-faux islamiste Nadhir Ben Ammou, quand il était ministre de la Justice. M. Guediri était président de la cour de cassation et président du Conseil supérieur de la magistrature. 

Plusieurs publications ont par ailleurs épinglé Kamel Hajjem, futur ministre de l’Education, mais il s’est avéré ensuite que la personne trainant des casseroles n’était qu’un homonyme du futur ministre.

A Lobna Jribi, future ministre chargée des relations avec le Parlement, on reproche son passé foireux quand elle était députée constituante avec Ettakatol du temps de la troïka. A l’époque, elle défendait bec et ongles les islamistes et Ennahdha. Une photo accompagnant des islamistes radicaux a bien circulé hier sur les réseaux sociaux.

Le comédien Fethi Heddaoui, futur ministre de la Culture figure parmi les plus moqués. Traité de laudateur et courtisan de Rached Ghannouchi, plusieurs de ses photos et vidéos ont fait le tour des réseaux sociaux où l’on dit que sa nomination dans ce gouvernement « d’indépendants » ne s’est pas faite sur la base de la compétence (il n’a aucun passé au sein de l’administration ou du monde politique), mais de la loyauté et de la flatterie pour Ennahdha et les islamistes. Evidemment, plusieurs photos et passages vidéos de Fethi Heddaoui dans plusieurs de ses rôles à la télévision et au cinéma ont été détournés pour les besoins de la moquerie.  

Tarak Dhiab, futur ministre de la Jeunesse et des Sports, a « subi » le même son de cloche que M. Heddaoui, puisque lui aussi n’a pas de compétences et d’historique particuliers justifiant sa nomination. Il avait été ministre au même portefeuille sous la troïka.  

La désignation sur la base de la proximité idéologique a également atteint le futur ministre de l’Intérieur, le juge Sofiène Selliti. On lui reproche d’être un fidèle des fidèles de Noureddine Bhiri et d’avoir bien servi les islamistes. Certaines pages « l’accusent » d’être proche des radicaux d’El Karama. A travers lui, cependant, on épingle tout le système judiciaire et on s’interroge sur l’indépendance des magistrats que l’on « récompense » avec ces nominations. Certains ont évoqué le fait que le fils de Sofiène Selliti soit membre d’une liste électorale d’Ennahdha, une rumeur que M. Selliti avait démenti depuis plusieurs mois.  

Quant à Hassine Debbech, futur ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, et actuel PDG de la CNSS, on lui reproche son lien familial (frère ou époux) de la députée d’Ennahdha, Jamila Ksiksi. C’est cette députée qui a proféré des grossièretés début décembre 2019 contre sa consœur du PDL Abir Moussi et le sit-in de plusieurs jours et la grave crise au parlement qui s’en est suivi.

 

Les réseaux sociaux ne font pas que casser les ministres, loin de là. Plusieurs parmi les personnes désignées ont fait l’objet de publications élogieuses vantant les mérites de tel ou autre ministre.

Ainsi le cas de Abderrahman Khochtali, futur ministre des Finances. Véritable commis de l’Etat, enfant des Finances, M. Khochtali a laissé de bonnes impressions là où il est passé.

Idem pour Fadhel Abdelkefi, ancien et futur ministre du Développement et de la Coopération internationale. Si beaucoup s’interrogent ce qu’il fait dans un tel gouvernement d’islamistes déguisés, plusieurs applaudissent son engagement pour le pays et la revanche qu’il a prise sur l’Histoire. Il est bon de rappeler qu’il a dû démissionner de son poste de ministre et qu’il a été lâché par les siens du gouvernement Youssef Chahed, suite à une vieille affaire judiciaire sortie de nulle part. M. Abdelkefi fut blanchi par la suite, mais les séquelles médiatiques et politiques qu’il a subi trainent encore sur sa peau.

Un profil similaire du monde des Affaires et dégageant autant d’espoir et d’optimisme, Sami Smaoui, futur ministre des Technologies. Il est connu sur la scène tunisienne dans le monde des technologies, mais aussi du commerce et il compte beaucoup d’amis qui ne disent que du bien de lui. Cet ancien de Hewlett Packard fait partie depuis quelque temps de la haute hiérarchie d’Ulysse Trading, du groupe Chaïbi. Un groupe qu’on connait dans la distribution (Carrefour, Fnac Darty...), l’hôtellerie (Radisson et Park Inn…) et l’automobile (Suzuki entre autres).

En dépit de son appartenance au gouvernement de Ali Laârayedh en 2013, Jamel Gamra, futur ministre du Transport, n’a pas subi d’attaques après sa nomination. Son passage à la tête du ministère du Tourisme a laissé de bons échos derrière lui et il a prouvé qu’il était indépendant du mouvement Ennahdha. Sa compétence avérée ou supposée a joué en sa faveur pour autoriser un a priori positif.

Idem pour René Trabelsi reconduit à la tête du ministère du Tourisme. Les signes d’un bon rétablissement du Tourisme tunisien sont bien là et il en est pour quelque chose.

Il en va de même pour Mustapha Ferjani, nommé à la tête du département de la Santé. Jusque-là, chef de service d’anesthésie réanimation à l’hôpital militaire depuis 2002, il a la réputation d'être un véritable meneur d'hommes. Très respecté et craint à l’hôpital militaire, Mustapha Ferjani est reconnu pour sa droiture et sa compétence.

 

Raouf Ben Hedi

 

03/01/2020 | 19:59
6 min
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Commentaires
Citoyen
Le signe de l'?chec des la composition de l'equipe
a posté le 05-01-2020 à 09:40
On va vers l'amplification de la catastrophe. Un Super menteur qui ne maîtrise rien et ne connais rien de son équipe.pour ne citer que deux incompétents par le passé et Nahdaoui qui se déclarent indépendants : (1) Zaafouri une compétence dans le commerce limite uniquement a l'amenagement des supermarchés aucune compétence en commerce intérieur ni extérieur. Un bilan catastrophique en 2011. (2) Jamel Gamra lui n'a rien fait au ministere du tourisme en 2012 à part voyager et faire le touriste dans les pays du monde pour remplir son carnet d'adresses . Il avait passé uniquement 20% de son temps en Tunisie durant son mandat. Lui peut-être fera mieux au transport .
k.Hmida 7806
Badran. Hors sujet.
a posté le 04-01-2020 à 20:30
T'es malade pauvre aliéné.
Du sable dans la cervelle.
Et tu pues la haine.
Va te soigner w "otlob ellotf", bien que ça ne soit pas accessible à un khwenji.
Badran
Les femmes tunisiennes doivent se révolter contre la loi abusive et injuste de Bourguiba!
a posté le 04-01-2020 à 18:36
Les femmes tunisiennes sont malheureuses, et c'est temps qu'elles se révoltent pour acquérir un droit fondamental, lisez mon précédent commentaire sur une loi abusive de Bourguiba!
( Pour éviter la confusion, je ne parle pas des femmes mariées mais des femmes libres ).
ntc
Plus " kaffef que F.Heddaoui tu meurs...
a posté le 04-01-2020 à 17:11
J'espère qu 'il admire chaque matin , avant d ' aller au travail , la photo de son professeur ... Pauvre heddaoui , très kawad , hélas...
A__Zut !
Pas besoin de lire "Ommek Sannéfa"
a posté le 04-01-2020 à 14:58
... Tout le monde vous dira qu'on ne fait guère de la bonne "cuisine" sans casseroles!
Mansour Lahyani
@Raouf Ben Hedi
a posté le 04-01-2020 à 12:57
Arrêtez, n'en jetez plus : la cour est pleine !
Toutes ces casseroles planent sur la tête des ministres proposés par Jamli ? Rien qu'à lire ce florilège, on en a la tête qui tourne ! Si ces casseroles se mettaient à tintinnabuler toutes en même temps, on les entendrait depuis le fin fond du Sahara ! et on ne s'entendrait plus réfléchir...
MFH
Décevant.
a posté le 04-01-2020 à 10:47
A voir notre meilleur acteur prendre en photo le gourou et son équipe, on ne peux se dire qu'une chose : combien il est facile de se tromper sur l'homme qu'on croyait suffisamment intelligent et libre et qui s'avère lahhass et tourneur de veste.