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Tunisie - L'armée assume. Et les partis politiques ?!
18/05/2011 |
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Tunisie - L'armée assume. Et les partis politiques ?!
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Les événements enregistrés ces derniers jours sur les frontières de notre pays avec la Libye sont préoccupants et dangereux. Ils annoncent que la Tunisie ne vit pas sur une autre planète et qu’elle est comme les autres pays de la région, une cible potentielle d’Al Qaeda dans les pays du Maghreb islamique.

Les forces de sécurité nationale : la police, la garde nationale et, surtout, l’armée qui avait pourtant semblé, la dernière période, s’enivrer de sa sortie dans les villes et se prendre au jeu de la politique, ont répondu présents à l’appel et étaient d’une vigilance exemplaire à la frontière tuniso-libyenne.
Par contre, les partis politiques de tous bords, dont le nombre n’a cessé de gonfler, ont brillé, encore une fois, par leur mutisme, comme si rien ne les concernait dans ce pays sinon leurs petits intérêts et leurs petites magouilles.


Depuis une semaine déjà, les services de la douane tunisienne ont intercepté des armes et des munitions en provenance de la Libye à Dhehiba. C’était le signal que nos frontières n’étaient plus aussi hermétiques et qu’il fallait redoubler de vigilance. Quelques jours plus tard, un homme s’est même permis de brandir son arme, un révolver mitrailleur, dans un café de Gafsa. Entre-temps, des armes, y compris des fusils, des munitions, des bombes, des détonateurs et de la dynamite ont été découverts ici et là dans les régions frontalières du sud.
Mais l’interception la plus importante a été celle de deux individus en possession d’une ceinture explosive, d’une bombe et des minutions. L’un d’eux est d’origine libyenne et l’autre de nationalité algérienne. Tous deux ont avoué appartenir au mouvement Al Qaeda dans les pays du Maghreb islamique et ont signalé aux enquêteurs l’existence d’autres complices planqués dans une maison de Tataouine.

Derrière toutes ces interpellations, il ya bien entendu beaucoup d’efforts et un gros travail de surveillance et de contre espionnage. Dans l’état actuel de désorganisation des services de la police et de la garde nationale, désorganisation somme toute compréhensive et attendue, on peut parier que les services de la sécurité militaire étaient la pièce maîtresse du dispositif sécuritaire mis en place dans le sud du pays et qui a permis ces interpellations.
L’armée nationale a été en effet épargnée par les développements tumultueux qui ont frappé les structures du ministère de l’Intérieur et a gardé son dispositif intact. C’est pourquoi elle a réussi sans peine à gagner l’estime des Tunisiens si ce n’étaient son intervention pour bloquer des sites hostiles à l’armée et l’action intentée contre l’ex ministre de l’Intérieur Farhat Rajhi. Le ministère de la Défense avait martelé les médias pour expliquer que l’armée voulait défendre son honneur, mais ces affirmations sont très peu convaincantes parce que l’honneur d’un militaire ne se défend que sur le front.

Heureusement donc pour notre armée et pour son image que les dernières interpellations dans les régions frontalières du sud ont montré que l’armée est bien présente là où elle doit l’être.
Par contre, on attend toujours que nos partis politiques daignent s’intéresser à quelque chose d’autre que leurs petits calculs politiciens.
Aucun parti n’a en effet publié ne serait-ce un seul communiqué sur la situation sécuritaire dans le sud et les risques d’implantation du terrorisme international sur le sol tunisien. Aucun parti politique n’a appelé jusqu’aujourd’hui, à une manifestation contre le terrorisme. La sécurité du pays est-elle l’affaire de l’Etat ou est-elle une affaire nationale qui implique tous les Tunisiens ?
Les partis politiques tunisiens s’étaient pourtant insurgés contre les exactions policières contre les manifestants il ya deux semaines montrant qu’ils s’intéressent aux Tunisiens. Ils auraient pu s’intéresser aussi à leurs vies cette fois en condamnant le terrorisme qui pointe son nez chez nous ou en appelant à une mobilisation nationale contre la violence politique en général. Au lieu de cela, ils continuent toujours à se chamailler au sein de la haute commission, à se bousculer dans les médias et sur les plateaux de télévisions, à séduire plutôt que convaincre les Tunisiens de leurs approches et des programmes qu’ils n’ont toujours pas.

Bref, ils continuent à être décevants, en décalage flagrant avec les exigences de la phase de transition et de la révolution qu’ils disent vouloir défendre les objectifs. Ce constat peut sembler excessif mais il est animé d’un souhait profond de voir nos partis politiques décider, une fois pour toutes, d’assumer leur responsabilité d’encadrement de la société et ne pas rester murés dans une logique partisane et sectaire quand l’intérêt national exige un engagement autrement plus large car à caractère patriotique. Autant l’armée ne doit pas être soudoyée par la politique, autant les politiques ne doivent pas laisser le pays s’altérer par leurs calculs politiciens et sectaires.
18/05/2011 |
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