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Tunisie - Malgré la prudence, la libéralisation avance !
21/01/2010 | 1
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Tunisie - Malgré la prudence, la libéralisation avance !
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La Tunisie a réalisé, au cours de ces dernières années, de nombreux acquis dans différents domaines, en particulier en termes de liberté économique. En effet, le pays ne cesse de progresser dans les différents classements établis par des organismes internationaux de notoriété mondiale en matière d’économie, de compétitivité, de technologie, de bien-être, etc.
Dans le dernier rapport sur l'indice de liberté économique établi conjointement par le quotidien américain "The Wall Street Journal" et par l'institut de recherche "The Heritage Foundation", la Tunisie a légèrement progressé en score et dans le classement mondial dans l'édition 2010.

Avec un score de 58,9, l’économie tunisienne se classe 95ème sur 179 pays dans l’indice de liberté économique 2010. Elle gagne un point de plus sur l’année dernière, améliorant 5 des 10 critères qui composent l’indice et gagne 3 rangs dans le classement mondial. Dans le monde arabe la Tunisie se positionne au 11ème rang. Son score global est légèrement inférieur à la moyenne mondiale de 59,4%.
La Tunisie a engagé des réformes structurelles pour préserver un cadre macro-économique prudent, libéralisé les prix intérieurs et les contrôles et réduit le rôle du secteur public dans l'activité économique. La réglementation est, quant-à-elle, plus efficace et rationalisée. Les droits de propriété sont largement respectés, même si l'exécutif est l'arbitre suprême. La Tunisie a pu maintenir son déficit budgétaire relativement faible.
Selon ce rapport et malgré ces réformes, un certain nombre de challenges restent à relever. La Tunisie a un faible score dans la liberté du commerce et celle de l'investissement. Les tarifs élevés, les restrictions à l'importation et les exigences d'octroi de licences limitent la liberté du commerce. Les politiques protectionnistes d'investissement et la bureaucratie lourde empêchent un apport plus stable des investissements étrangers.

La Tunisie réalise son meilleur score (80,2) dans la rubrique de la liberté des affaires. Le document indique que la liberté globale pour démarrer, exploiter et fermer une entreprise est relativement bien protégée en vertu de l'environnement réglementaire de la Tunisie. Le démarrage d'une entreprise prend 11 jours, comparativement à la moyenne mondiale qui est de 35 jours. Obtenir une licence d'affaires prend beaucoup moins que la moyenne mondiale estimée à 218 jours, mais les coûts sont assez élevés. La procédure de faillite est facile et simple.
Dans la rubrique dépenses du gouvernement, le pays reçoit un score de 78,5. En effet, les dépenses gouvernementales, y compris la consommation et les paiements de transfert, sont relativement faibles. Ces dernières années, les dépenses du gouvernement équivalaient à 26,8% du PIB.
En liberté monétaire, la Tunisie obtient 76,5. L’inflation a été modérée, atteignant en moyenne 4,5% entre 2006 et 2008. Le gouvernement peut fixer les prix des produits subventionnés et influencer les prix par la réglementation, les subventions et les services publics appartenant à l'Etat et aux entreprises. Dix points ont été déduits du score de la liberté monétaire de la Tunisie pour tenir compte des politiques qui faussent les prix intérieurs.
Au volet liberté fiscale, son score est de 74,4. La Tunisie a un impôt sur le revenu relativement élevé et un impôt modéré. Le taux d'imposition le plus élevé est de 35%, et le taux maximal d'imposition sur les sociétés est de 30%. Les institutions financières et le secteur des hydrocarbures bénéficient d’un régime fiscal spécial. Les autres impôts comprennent une taxe à la valeur ajoutée (TVA), un impôt sur les transferts de propriété, un impôt sur les successions et une taxe sur les véhicules. Ces dernières années, les recettes fiscales générales ont atteint 20,9% du PIB.

67,4 est la note relative à la liberté du travail. La réglementation du travail en Tunisie est relativement rigide. Le coût d'embauche (sans prendre en compte le salaire) d'un travailleur est élevé, en outre renvoyer un employé est difficile.
La Tunisie obtient un score de 53,5 en liberté du commerce. En 2006, son taux tarifaire moyen pondéré était de 18,3%. Il existe dans le pays des restrictions à l'importation, des tarifs prohibitifs, des taxes et des frais sur l’'importation, des demandes de licences d'importation, des programmes de promotion de l'exportation et l’incohérente de l'administration douanière qui s’ajoutent au coût des échanges. Par ailleurs, dix points ont été déduits du score de la liberté commerciale de la Tunisie pour tenir compte des barrières non tarifaires.
Concernant les droits de propriété, la Tunisie réalise un score de 50. Les cas commerciaux prennent beaucoup de temps à se résoudre et les procédures juridiques sont complexes. La loi de la propriété intellectuelle est conçue pour répondre aux normes minimales de l'OMC. En outre, les agents des douanes ne font pas enquête sur les violations du droit d'auteur sans une plainte par le titulaire du droit. Les produits piratés (imprimés, audio, vidéo) sont vendus ouvertement. Les copies illégales de logiciels, de CD et de DVD sont largement répandues.
Dans la rubrique la liberté à l'égard de la corruption, la Tunisie a un score de 44. Dans "the Transparency International’s Corruption Perceptions Index" pour 2008, elle s’est classé 62èmesur 179 pays. Cependant, la corruption est moins répandue que dans les pays voisins
Dans la catégorie de la liberté d'investissement, le pays reçoit un petit 35. Cette note est due à plusieurs facteurs évoqués dans le rapport. La Tunisie restreint les investissements étrangers dans certains secteurs afin de minimiser l'impact sur les concurrents nationaux. Les investissements étrangers sont projetés. Les investissements dans les sociétés on-shore, avec une part de capital de plus de 49% (hormis le secteur du tourisme), nécessitent une autorisation du gouvernement.
Au volet liberté financière, la Tunisie obtient un score médiocre de 30. Les auteurs indiquent que bien que le contrôle financier et la réglementation ont été mis aux normes internationales, le secteur financier reste sous-développé. L’Etat maintient le contrôle des trois plus grandes banques. Malgré certains progrès récents en matière de réduction des prêts non performants, ils représentent toujours plus de 15% du total des prêts accordés. Cinq banques contrôlent environ 70% des dépôts. Au cours des cinq dernières années, le gouvernement a fait des progrès dans la privatisation et la consolidation d'un certain nombre de banques, mais il reste l'actionnaire majoritaire dans la moitié des 20 banques tunisiennes. Le marché financier est petit et dominé par les titres publics. La bourse est devenue plus active avec une participation étrangère accrue et environ 50 entreprises cotées.

Rappelons que Hong Kong se positionne en tête de ce classement mondial avec un score de 89,7. Elle est suivie de Singapour (86,1), de l’Australie (82,6), de la Nouvelle Zélande (82,1) et l’Ireland (81,3). La Suisse (81,1), le Canada (80,4), les Etats-Unis (78), le Danemark (77,9) et le Chili (77,2) complètent ce Top Ten.
Concernant le MENA, le Bahreïn avec 76,3 est première de la région et se positionne au 13ème rang mondialement. Il est suivi du Qatar (avec un rang mondial de 39ème et un score de 69), du Koweït (42ème et 67,7), Oman (43ème et 67,7) et les Emirats Arabes Unis (46ème et 67,3).
Au Maghreb, la Tunisie est seconde. Elle est devancée par le Maroc (91ème et 59,2). Elle se classe devant l’Algérie (105ème et 56,9), la Mauritanie (133ème et 52) et la Libye (173ème et 40,2).
L'indice de liberté économique du Wall Street Journal et de l'Heritage Foundation évalue les différentes économies sur la base de 52 variables indépendantes réparties en 10 catégories de facteurs économiques : la liberté des affaires, la liberté du commerce, la liberté fiscale, la taille des institutions gouvernementales, la liberté monétaire, la liberté d'investissement, la liberté financière, les droits de propriété, la liberté à l'égard de la corruption et la liberté du travail.
21/01/2010 | 1
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