
Les vacances touchent à leur fin et les syndicats préparent déjà la rentrée. Au menu, des revendications, des plus objectives aux plus farfelues ! Et tant pis si les ressources de l’Etat ne soient pas suffisantes ou si le gouvernement soit sur le départ avec les élections qui se préparent. Il faut donc saisir l’opportunité parce que ce qu'ils obtiendront aujourd’hui, ils ne l’auront peut-être pas demain.
L’été est presque fini et les syndicats préparent déjà leur riposte, avec au menu pleins de demandes allant de la simple application d’accords passés à de nouvelles revendications : augmentations salariales, primes diverses, promotions, réformes sur mesure, etc.
Les Tunisiens se sont habitués à ce brouhaha du début d’année. Mais cette année, la rentrée coïncide avec l’élection présidentielle anticipée et les élections législatives. Des échéances importantes qui vont sûrement changer la donne et redistribuer les cartes. Les défis sont importants et chacun ses préoccupations.
A peine l'Aïd El Idha passé (avec ses prêts et ses primes) que le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) Noureddine Taboubi a rencontré le chef du gouvernement Youssef Chahed pour discuter de la 3ème tranche des augmentations salariales dans la fonction publique ainsi que certaines augmentations spécifiques dans des secteurs précis, notamment pour les médecins, les ingénieurs et les enseignants universitaires.
Oui, pour cette rentrée la centrale syndicale sera sur tous les fronts : à défendre ses adhérents et à veiller, à sa façon, sur les élections. L’UGTT a préparé 101 questions pour les candidats aux législatives et précisera les qualités que doit avoir le futur président selon elle, le tout en continuant ses actions syndicales.
Alors que les parents, n'ont pas encore digéré le cauchemar de l’année dernière, leurs enfants ayant passé quelques mois sans étudier et sans passer d'examens au 1er trimestre, le secrétaire général de la Fédération de l’enseignement secondaire Lassâad Yâakoubi vient d'en remettre une couche. Il n’écarte pas d’éventuels mouvements pour cette nouvelle année scolaire. La menace d’une nouvelle grève paralysante plane à nouveau. Il n’écarte pas une nouvelle escalade si le gouvernement ne tient pas ses engagements et ne publie pas les arrêtés relatifs à l’accord du 9 février 2019.
La Fédération générale de la Poste avait décrété une grève générale à travers le pays le 8 août dernier. Ce lundi 19 août 2019, ses membres sont entrés en sit-in ouvert dans les locaux du ministère des Technologies de l'information et de l'Economie numérique. Ils réclament l’application des accords signés, notamment la réservation de 2% de la masse salariale pour les promotions. Rien que ça.
Le syndicat général des médecins, pharmaciens et dentistes de la santé publique relevant de l'UGTT a annulé sa grève générale quelques heures après son démarrage, étant parvenu à un accord avec le gouvernement. Pour sa part, l’instance administrative sectorielle de la santé relevant de l’UGTT a décrété une grève générale sectorielle les 4 et 5 septembre prochain dans tous les établissements relevant du ministère de la Santé publique.
Ceci n’est qu’un petit échantillon de ce qui est en préparation. Il y a des bras de fer qui durent depuis plus d’une année notamment celui qui oppose l'Union des universitaires chercheurs tunisiens (Ijaba) au ministère de l’Enseignement supérieur.
Rien ne va plus entre les deux parties. Le ministère a dû recourir à des mesures exceptionnelles pour le passage de niveau pour les étudiants, les professeurs d’Ijaba ayant refusé de faire passer les examens et d’évaluer les étudiants.
Pour sa part, le syndicat dénonce l’abus et le harcèlement du ministère, notamment le gel des salaires depuis le mois de mars, la privation de protection sociale et de couverture de santé ainsi que des arrestations "abusives" sur la base de plaintes "sans fondement".
A quelque mois de son départ, le gouvernement doit continuer à jouer le rôle de pompier, éteignant les différents feux qui se déclarent, et à répondre tant bien que mal aux différentes revendications, avec des ressources limitées et des dépenses en hausse.
Avec l’échéance électorale qui se profile, il serait peut-être temps de décréter une trêve sociale, de temporiser les négociations sociales après l’installation des nouveaux gouvernants, de ne pas perturber les Tunisiens et de les laisser se focaliser sur l’essentiel : faire le bon choix pour le quinquennat prochain. Un choix qui sera primordial pour l’avenir de la Tunisie.
Imen NOUIRA
Commentaires (11)
CommenterMalgré quelques défaillances, on doit avoir confiance à notre UGTT de notre ZAIM ET LEADER HACHED
Ouverture des festivités
En fait si les journées des grévistes sont payées, ce n'est plus de leur faute s'ils multiplient les grèves.
Air
Mais la plus belle fille au monde ne peut donner que ce qu'elle a.
Indexer les salaires sur l'inflation
Non chez zid elmaa zid edkig
C'est selon lrd humeurs de la machine UGTT
ce n'est selon l'inflation
Victime d'un système le pauvre Syndicat
Mais le pauvre est victime vraiment de l'irresponsabilité de L'UGTT et son Ignorance
@Zohra
L'annee scolaire en otage, oui, c'est un abus des plus graves. Mais etablir un accord, en tant qu'Etat, sans tenir promesse, c'est inadmissible. Le gouvernement doit proposer des solutions viables à l'ugtt et au peuple. Pas des ecorchages de fonctionnaires sur le dos des petites gens.
Le recrutement massif de personnes totalement incompetentes depuis 2011, voilà le problème qui doit être soulevé et traité.
Chacun joue sont rôle, mais il est vrai que le pouvoir fait depasser les bornes. Dans les deux camps.
@Correction
@Air
Augmentation de salaires à répétitions c'est la cause numéro un de la cherté de la vie et de l'inflation.
Il vous faudrait une formation sur les conséquences de grèves à répétitions et la fuite des investisseurs........ Puis-je vous rappeler le nombre de sociétés qui avaient fui la Tunisie pour le Maroc. Et nombre de perte d'emplois
Sans ça vous etes victimes
Moi même je suis syndiquée et je n'accepte pas l'abus du pouvoir syndical.
Prendre des enfants en otage......
BN de mèche ?
Et les voleurs (medecins, avocats et autres) payer leurs impots.
Pourquoi les fonctionnaires avec leur salaire de misère devraient payer votre municipalité, votre police, vos enseignants, votre gouvernement, votre armée etc etc...?
L'UGTT ne fait que faire son boulot. Donnez leur des solutions et que le gouvernement fasse son boulot aussi.
Treve sociale BN ? Mais vous réalisez dans quelle etat est le citoyen lamda ? Que les prix ont grimpé grimpé grimpé et que le citoyen reste sans voix ? Sauf celle de l'UGTT. Puisque, apparemment même les journalistes comme vous les ont abandonnés.
on doit tenir ses accords signés
L'UGTT, acteur essentiel
Dans un système politique où ceux qui ont l'argent ont leur syndicat qui s'asseoit à la même table que les ministres et pèse de tout son poids pour orienter la politique économique et sociale, pourquoi et au nom de quoi les gens qui n'ont que leur force de travail, leur savoir et compétences à vendre pour gagner de quoi vivre, n' auraient pas droit à un syndicat. Fort, pour peser, et actif toujours pour freiner l'appétit insatiable de ceux qui vivent du travail d'autrui.
En ce pays, l'indignation est toujours la même, et toujours en nombre contre les faibles, les fragiles.
On a tenté une opération qui a fait pschitt avec le syndicat bidon.
J'aimerais voir plus de solidarité, de souci de l'autre dans ce pays musulman. Ce que je vois est tout autre.
Un Algérien qui vit en France était de passage en Tunisie en octobre 2018, me dit qu'il était choqué par la misère chez nous.
'? méditer.