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BCE commente le bannissement des homosexuels de Kairouan et l'arrestation de Afra Ben Azza
17/12/2015 | 12:52
2 min
BCE commente le bannissement des homosexuels de Kairouan et l'arrestation de Afra Ben Azza

 

Dans une déclaration rapportée par Mosaïque Fm, aujourd’hui jeudi 17 décembre 2015, le président de la République Béji Caïd Essebsi, a qualifié la peine de bannissement de la ville de Kairouan prononcée contre les 6 jeunes gens, accusés d’homosexualité dans la ville de Kairouan, de « inconcevable ». « Je ne vais pas interférer dans le travail de la justice, il y a des choses que l’être humain ne peut concevoir », a-t-il dit tout en précisant que «cette peine n’existe pas, nous l’avons abolie ». Il est à rappeler, tout de même, que ce bannissement a été  prononcé en vertu de l’article 22 du code pénal qui énonce ce qui suit : « L'interdiction de séjour consiste dans la défense faite au condamné de résider et de paraître dans les lieux ou régions déterminés par le jugement. Elle est prononcée dans les cas prévus par la loi et ne peut excéder vingt ans ». Un article, certes très rarement appliqué, mais encore en vigueur malgré son inconstitutionnalité.

 

Béji Caïd Essebsi est également revenu sur l’affaire de la lycéenne de 17 ans, Afra Ben Azza, arrêtée hier dans la ville du Kef suite à une manifestation organisée par de jeunes militants dans un café historique de la médina. Elle est accusée d’avoir insulté les forces de l’ordre et d’avoir refusé d’obtempérer à leurs ordres.

 « Je ne peux pas tout suivre, j’ai une cellule ici [ndlr : à Carthage] qui me tient au courant. Une fille âgée de 17 ans, peu importe de quoi elle est coupable […] peu importe si elle a insulté [ndlr : les forces de l’ordre] », a déclaré BCE. Et de dire : « elle ne doit pas être traitée de la sorte. Je connais les conditions de détention des geôles, une journée y équivaut une année. Ceci n’est pas bien. Tout ceci doit être changé ».

 

Il est à noter que selon une source bien informée de la présidence de la République, un conseil ministériel se tiendra à Carthage, le 30 décembre 2015, afin de se pencher sur la loi 52 liée à la consommation de cannabis.  Par ailleurs, la présidence a accordé 2742 cas d’amnistie en une année dans des cas de peines liées au cannabis et d’autres sont encore prévues pour le 14 Janvier. La même source ajoute aussi, qu’en plus des cas d’amnistie, la présidence a changé les critères qui y sont liés, en réduisant les délais qui étaient de la moitié de la peine dans ce genre de cas.

 

S.T.

 

17/12/2015 | 12:52
2 min
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Commentaires (33)

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samy
| 18-12-2015 12:02
dommage car on s'arrête très vite de lire.

Kairouan
| 18-12-2015 10:24

C'est une bouffee d'intelligence que de vous lire - meme si vous n'intervenez que pendant quelques jours tous les trois ou quatre mois, sur ce site...
Merci pour rappeler a chaque fois le tempo et la bonne mesure!
Respectueuses salutations

eshmoun
| 18-12-2015 09:51
Contrairement à ce que vous avez cru comprendre je n'ai jamais prétendu que le"Sphinx" a été le seul à comprendre ce que représente ennahdha dans notre paysage politique j'ai même supprimé de mon précédent post le mot Lapalissade! je veux juste dire qu'il n'a cessé de le marteler et que ce qui en est résulté n'est pas forcément une surprise.
Par ailleurs je n'ai pas parlé "d'expérience"dont pourraient s'inspirer les dirigeants français mais simplement de "style", dans la mesure ou une expérience n' est intéressante que si elle a réussi... et puis il ne vous a certainement pas échappé que c'était du second degré dans lequel d'ailleurs je choisi de me réfugier devant tant de déceptions .
Enfin il y a la campagne électorale avec critiques et noms d'oiseaux que l'on se lance à la gueule souvent même pour endormir les pauvres GOGOS d'électeurs et les lendemains avec les petits "arrangements" sans parler des conseils (j'allais dire des pressions) venus d'ailleurs.

Carthage Libre
| 18-12-2015 08:47
Sa7itek. Avec des "citoyens" comme toi, on va aller loin dans la vie, trèèès loin. Aucune conscience de principe. Si c'était une "intervention" en faveur d'un certain "imam" de Sfax, tu aurais applaudi à 4 mains ; en postant avec ton vrai nom, tu espère surement attirer sur toi les "sympathie" des wahabites ***.

Fares
| 18-12-2015 02:04
Les belles paroles font toujours plaisir. Un plaisir éphémère une sorte de placebo pour la populace.

On a toujours l'impression que c'est Ennahda qui gouverne la Tunisie. Une police religieuse très efficace d'un côté et aucun procès des terroristes jusqu'à maintenant. Et la loi anti-terrorisme? Est-ce qu'elle a été promulguée? Appliquée?

Toujours le même laxisme envers les terroristes. Vous faites encore mieux en vous alliant avec les wahabistes dans leur lutte contre les Chiites (des musulmans comme nous, en passant).

Le peuple tunisien a une tradition de sortir dans la rue en Janvier et de telles sorties ont déjà étaient la cause du renversement de quelques régimes et gouvernements.

De grâce, Mr le président, soyez plus ferme. On vous a élu pour voir des résultats et non pas pour écouter de belles paroles et pour que Rached El Ghannoushi soit le maître de ce pays.

Karim
| 18-12-2015 00:38
Une réaction tardive et un peu faible je trouve mais bon c'est toujours mieux que rien, dans tous les cas son rôle est de s'intéresser du sort de ses concitoyens plutôt que des frasques de son parti moribond.

Maintenant ce qui est plus grave c'est que dans un vrai état de droit et démocratique la condamnation de ces homosexuels aurait été cassé car clairement anti-constitutionnelle, et le président aurait du rappeler au législateur de remettre au goût du jour les lois liberticides dépassée par la nouvelle constitution, sinon à quoi ça a servi aux opposants de la troika d'avoir fait tout ce cinéma pendant les 3 années passés pour la rédiger maintenant on se donne même pas la peine de la respecter?

Tunisienne
| 17-12-2015 22:52
Bonsoir,
Pour reprendre l'exemple français, est-ce qu'il serait concevable que le Front national exerce un chantage pour être associé "de force" au gouvernement ? Est-ce qu'il pourrait faire ouvertement miroiter la menace de bloquer toutes les propositions de loi à l'Assemblée et de mobiliser en masse ses partisans dans la rue ?
Ne comparons donc pas l'incomparable en référence à un idéal de démocratie qui n'est -pour le moment- que façade dans le contexte tunisien.
Après les dernières élections, Nida Tounès qui n'a pas obtenu une majorité confortable, s'est d'abord adressé au Front populaire pour renforcer son assise. Mais le Front a, comme à son habitude, voulu rester dans ses positions "de principe" habituelles. Pour maintenir un minimum de stabilité sociale et être en mesure de gouverner, Nida Tounès et BCE se sont crus et vus obligés de composer avec la Secte.
Mais je vous concède que tout cela n'excuse en rien l'immobilisme, la passivité et le laxisme du Gouvernement face à la déferlante islamiste. De même que n'est pas excusable la détérioration de la situation, elle-même conséquence de la mascarade au sein du "grand parti au pouvoir" et des étalages indécents de ses déchirements autour du pouvoir et de la succession.

Salutations !

Tunisienne
| 17-12-2015 22:16
Bonsoir cher ami,
Certes, les déclarations de BCE ont fait bouger les choses.
En ce qui concerne Marwen, il a été libéré "après avoir purgé sa peine", dit l'article le concernant.
Quoiqu'il en soit, les choses ne devraient pas relever de "faveurs concédées" suite à une surmédiatisation, ou de juges "cléments", mais plutôt de droits.
C'est donc sur le registre des lois qu'il faut agir !
Amitiés,
Tunisienne

ourwa
| 17-12-2015 21:18
certes, BCE n'avait pas inventé le fil à couper le beurre en affirmant qu' "ennahdha" est une composante incontournable de la vie politique tunisienne."; c'était une évidence impossible à escamoter, surtout après les résultats des élections de 2011...mais est-ce une raison d'associer un adversaire politique au pouvoir, après avoir emporté les élections et surtout après avoir bâti sa campagne électorale sur les critiques, justifiées, d'ailleurs, d'Ennahdha? A quoi serviraient les élections, alors, comme l'ont crié beaucoup, à juste raison? Quant à l'exemple d'"ouverture" effectuée par Sarkozy, il est un peu tiré par les cheveux, car Besson, transfuge du PS, fut immédiatement viré de son parti. On voit mal Ennahdha virer ses quatre ministres du parti, alors que celui-ci avait tout fait pour avoir sa part du gâteau, sous la menace de mettre le feu au pays. Dont acte.
Vous semblez vous demander "si ennahdha est dans l'opposition ou un complément de la majorité". Pour être dans l'opposition, il faut pouvoir exercer cette opposition, il faut qu'il y ait quelque chose à quoi on peut s'opposer, or, en l'absence de toute décision importante de la part du gouvernement, aucune réalisation, aucune loi réellement inspirée par la nouvelle constitution et par les revendications légitimes qui ont ont inspiré la révolution, l'"opposition" de Nahdha s'est trouvée, du coup, sans objet. Par contre, la complémentarité de ce parti au sein du gouvernement s'avère brillante, dans le sens où la navigation à vue, l'immobilisme, l'absence de toute planification, de tout projet constructif...ont été les lignes directrices de la gouvernance nahdaouie depuis 2011 et le gouvernement actuel ne déroge pas à ces règles. A l'Assemblée, quand remarque les viols multiples de la Constitution, le vote au forceps de la loi de la Réconciliation par des chemins détournés, en la glissant dans la loi de finance, quand on remarque le silence assourdissant de l'ARP quant à l'entrée de la Tunisie dans le machin anti terroriste sous commandement saoudien ( entrée anti constitutionnelle car non votée par l'ARP- on comprend à quel point Ennahdha et le quartet de la majorité sont complémentaires... Votre souhait de voir les partis français s'inspirer ainsi de l'"expérience" tunisienne laisse rêveur. On peut ainsi imaginer Hollande ouvrir son gouvernement à une demi douzaine de ministres facho du Front national, ce parti "incontournable", et le laisser rafler 2 ou 3 régions...Inimaginable! car le sens de la démocratie et des idéaux de la République en France diffèrent largement de ce qu'il est en Tunisie. C'est ce qui a permis à l'élection de Chirac avec 82% des voix en 2002, pour barrer la route à Le Pen et c'est ce qui se passera en 2017. En Tunisie, au nom d'un certain "réalisme" politique à la petite semaine, au nom de je ne sais quelle "unité nationale" où l'on prétend vouloir unir le loup et l'agneau, on livre le pays au chaos et continue l'oeuvre de sous développement initiée depuis l'ère Bourguiba. Bien au contraire, ce sont les Tunisiens qui doivent s'inspirer des Français...mais l'apprentissage de la démocratie ne se fait pas en un jour, ni même en cinq ans, ni le temps d'une législature; après Nidâa, nous verrons d'autres partis contaminés par le virus islamiste et liberticide, la métastase ne fait que commencer et l'expérience tunisienne n'aura été qu'une sinistre farce, un immense échec...

Gg
| 17-12-2015 20:49
Je le crois. Cet après midi, le Président a désavoué notammemnt l'arrestation musclée d' Afra, et ce soir elle est libre.
Et voilà Marwen libéré.
Vous croyez au hasard?