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Le Mur d'Essid, véritable rempart contre le terrorisme ?
13/07/2015 | 21:45
4 min
Le Mur d'Essid, véritable rempart contre le terrorisme ?

Vendredi 26 juin 2015, Sousse est témoin d’un attentat terroriste. Une semaine plus tard, le vendredi 3 juillet, la présidence de la République, Béji Caïd Essebsi proclame d’Etat d’urgence dans le pays. Mercredi 8 juillet, le chef du gouvernement, Habib Essid annonce la construction d’un mur le long de la frontière entre la Libye et la Tunisie.

 

Les 495 kilomètres de frontière séparant la Tunisie de la Libye ont vu passer, depuis la révolution, de nombreux Tunisiens,  afin de se rendre en Libye, où depuis la chute de Kadhafi, un conflit sévit entre le groupe terroriste Fajr Libya et le camp de Tobrouk, reconnu par la communauté internationale. Chacun veut avoir le pouvoir. Alors que plusieurs milices extrémistes et violentes sément le chaos dans le pays voisin, ne serait-ce que l’organisation terroriste Daech.

 

Une fois là bas, de nombreux jeunes sont formés afin de devenir des djihadistes, les « combattants d’Allah », ou plus clairement, des terroristes avant de revenir en Tunisie. En effet, le secrétaire d’Etat Rafik Chelly avait déclaré que Seifeddine Rezgui, auteur de l’attentat de Sousse ainsi que les auteurs de l’attaque du Bardo en mars 2015, avaient été formés à Sabratha, une ville située à une centaine de kilomètres seulement de la frontière tuniso-libyenne.

 

Le 8 juillet, Habib Essid avait ainsi annoncé que « Nous avons commencé à construire un mur et à creuser une tranchée sur 168 km le long de notre frontière avec la Libye. ». Ce mur sera en sable, d’une hauteur de 2 mètres et le fossé devrait empêcher le passage de véhicules. Il devrait être fini d’ici la fin de l’année. Les 280 kilomètres restants ne seront pas couverts car ils se trouvent en zone militaire ».

 

Belhassen Oueslati, porte-parole du ministère de la Défense a également expliqué que « Le projet de construction des barrières de sécurité avait démarré le 10 avril dernier et devait se poursuivre durant deux ans avant que des mesures d’urgence n’aient été décidées pour écourter les délais et finaliser les travaux d’ici fin 2015 », rajoutant qu’un dispositif de contrôle électronique, équipé de radars terrestres fixes ou mobiles, sera également mis en place pour contrôler les déplacements dans ces régions sahariennes. Il s’agit aussi de mettre en place des caméras fixées à des tours de contrôle tout au long de la frontière et de mettre en place un contrôle aérien au moyen de drones.

 

Ce projet semble beau sur le papier, mais est-ce que l’enveloppe de 15 millions de dinars prévue pour cette construction permettra vraiment de lutter contre l’intrusion de terroristes sur notre territoire ?

 

Prenons l’exemple de quelques murs érigés il y a quelques années par d’autres pays. La longue muraille de Chine, devait protéger des invasions mongoles et ainsi empêcher la chute de la dynastie des Ming. Dynastie qui a bien fini renversée… Le rideau de fer qui a séparé l’URSS du reste de l’Europe a bien fini par laisser passer les idées révolutionnaires des démocraties de l’Ouest, provoquant de nombreuses révolutions en son sein. Révolutions qui ont conduit à la disparition de l’Union Soviétique.

 

De nombreux observateurs soulèvent différentes limites à ce projet dit d’intérêt sécuritaire. Certains le comparent au mur de la honte construit en Palestine. On veut séparer les méchants des gentils. Plus frappant, on le compare également au mur de Berlin, qui jusqu’à maintenant est vu comme objet de déchirement et de discrimination. D’autres se demandent l’utilité de construire un mur que l’on pourra facilement contourner par voie sous-terraine, maritime ou aérienne. Ou même encore terrestre étant donné que le mur n’est pas construit sur la totalité de la frontière. Enfin, un mur en béton aurait été plus logique qu’un mur en sable.

 

Economiquement parlant, on a entendu dire que ce mur allait nuire aux chameaux et autres élevages, vu que le mur allait être construit sur des espaces dédiés aux pâturages, dixit le SG du CPR...

Pour finir, des observateurs ont indiqué que ce mur pourrait cependant être une idée qui permettrait de rassurer les Tunisiens, qui psychologiquement se sentiraenit être plus en sécurité. Lorsque toutes les portes et les fenêtres sont fermées, plus personnes ne peut rentrer.

 

Le mur qui devrait se construire pour parer à l’obscurantisme et à l’extrémisme ne devrait-il pas plutôt être érigé de l’intérieur du pays, en encourageant la mise en place d’un système éducatif et culturel qui encouragera l’esprit critique. Mais il est tout autant vrai que dans une guerre contre le terrorisme, tous les moyens sont bons pour se protéger. Alors, mur sur 168km ou sur 495, caméras électroniques, etc. au moins le gouvernement essaye de trouver des solutions, même s’il peut trouver mieux…

 

Cherine Zgaya Bouzouita

 

13/07/2015 | 21:45
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Commentaires (29)

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MBYMBY
| 17-07-2015 19:56
Je vois à la lecture du titre que notre
John Wayne national a fait souche dans ce site et que mes compatrotes sont taxés de tous les adjectifs, ce qui est en soi un scandale;
Mais que voulez vous?Tout le monde sait que BN n'aime pas censurer et puis les belles plumes se faisant de plus en plus rares,à notre cow-boy national en selle sur son bourricot,on lui fait passer ses lubies (il vise maintenant Carthage ,rien que çà,en continuant à traiter son électorat de tous les noms)sans doute compte-t'il sur un coup d'état appuyé ses fans devenus de plus en plus nombreux sur ce site mais quantité très négligeableen tant que basa électorale;Enfin,lui notre vieux Johnny aurait au moins écrit « tu meurs» avec s à la fin et non t;tu vois mon petit @eljemboy92,le chemin est encore long , alors un conseil :ne joue plus à ce jeu là.

MBYMBY

eljemboy92
| 16-07-2015 14:15
un âne ferait surement meilleur analyse que tous les commentaires que je peut lire

LyonTunis
| 16-07-2015 14:06
est le seul rempart contre le terrorisme.

nimrod
| 14-07-2015 15:14
Bizarre,bizarre,bizarre. Personne ne souffle mot sur le cout de l'opération,ni sur l'heureux élu qui s'est approprié le marché,ni...ni..ni.. ni etc..

3ABROUD
| 14-07-2015 14:44
La Jeffara est la vaste étendue entre la mer d'une par et les monts de Matmata et de Neffoussa-Nalout. Cette incision va scinder la plaine en deux, pendant au moins une année, le temps qui permettra à la nature de reprendre ses droits.
* Le coût de cet ouvrage est une pure perte dans la mesure où les obstacles ne sont pas de nature à empêcher le terrorisme. L'esprit créateur et sans limites permettra de contourner les obstacles, pour aller ici ou là.
* Ces obstacles disparaîtront après une année. le vent provenant de différentes directions ensevelira la tranchée et transportera la terre remuée, à des centaines de kilomètres.
* Les obstacles constituent une catastrophe écologique, dans le mesure où ils scindent la plaine de Jerffara, véritable continuum, en deux. La tranchée, tant qu'elle existe, sera une fosse commune pour des reptiles, des rongeurs, des fauves, des insectes et même d'animaux domestiques (camelins, ovins, caprins).
* le fossé sera comblé par de la faune et de la flore de graminées, et accueillera les eaux de ruissellement. L'ensemble constitue de l'humus qui donnera un sol très riche où foisonnera la vie végétale. Attendons les prochaines photo de Google Earth pour voir cet obstacle représentant la limite entre la Tunisie et la Libye.
* Si l'Etat désire monter des obstacles , ce serait par la pénétration des mentalités des citoyens et essentiellement de ses agents, parfois un peu indulgents. C'est là où réside le problème. L'éducation, l'instruction, la culture, le travail, le bien être commun, la dignité, les libertés collectives et individuelles,... permettront d'éradiquer le terrorisme. Une plaie dans le vif ne fera que du mal, et n'est guère capable d'éviter le mal. Les amis "coument" qui sont pour ce dispositif divaguent, ils n'ont pas les connaissances scientifiques assez amples pour aborder une telle question. La bagatelle pour faire la tabia aurait été plus profitable si elle avait été investie pour l'amélioration des parcours, ô combien fréquentés par les troupeaux. Mais comme l'idée de l'obstacle contre le terrorisme vient d'en haut, nous ne pouvons qu'entériner sa réalisation et lui souhaiter de l'efficacité dans sa mission. Puissent ces idées être au service de la nation qui a supporté les frais de ma formation, moi 3ABROUD EL 3ABARID.

LouisaTounsia
| 14-07-2015 14:16
Il faut :

- Des frontières fermées, côté LYBIE et côté ALGERIE.

- Des douanes avec contrôle des touristes et commerçants

- Un éclairage plus efficace la nuit

- Un blocage de l'internet / Téléphone / Portable des personnes radicalisées (y compris de la famille proche)

- Interdiction de sortie de territoire des personnes radicalisées

- Une sensibilisation des jeunes au danger de l'Islam salafiste ou takfiriste

- Prise en charge psychiatrique obligatoire des personnes radicalisées


Et c'est peut être, à partir de là, qu'on pourra commence à éradiquer le problème.

Gg
| 14-07-2015 14:08
Entièrement d'accord avec vous.

tunisiennelibre
| 14-07-2015 14:00
Mais 2m de hauteur, ce n'est pas suffisant.



partie illégale
| 14-07-2015 13:34
Hypocrites, on met en doute et au détail prés, la valeur de ce mur, je vous explique:
1-Question: Pourquoi pas un mur en béton?: fou ou ignorant qui propose cette solution 1m de mur en béton pourra coûter plus que 3 milles DT. les 240 km coûteront une fortune;
2- Q:le mur pourra être contourner ou endommager?: certes oui,plutôt il s'agit d'un mur tampon, retardateur contre un premier flots d'attaque d'envergure ? le temps à ce que l'armée soit sur les lieux

Enfin c'est quoi les 15 millions de dinars eu égard au 240 millions d'augmentation annuelles de nos braves et chers enseignants

EL
| 14-07-2015 13:02
Pour ne pas laisser passer des véhicules, je suis sur que ce mur sera éfficace. Mais pourquoi dire que c'est un mur contre le terrorisme, ce n'est pas son but premier, il ne sert qu'a aider les actions sur le terrrai.