
L’association tunisienne de la sensibilisation de la santé (ATSS) organise chaque samedi soir une maraude. Ses bénévoles sillonnent les rues de Tunis pour distribuer des plats et des vêtements aux personnes sans abri. Une action qui joint l'utile à l'agréable n'étant pas seulement une œuvre caritative mais aussi une occasion de se faire des amis et d’échanger. Reportage.
En milieu d’après-midi, les bénévoles commencent à se regrouper dans les locaux de l’ATSS. Comme chaque samedi, ils y arrivent seuls ou en petits groupes, les uns en voiture, les autres à pied ou en Taxi, apportant avec eux de la nourriture et des vêtements.
Entre les murs de l’association, l’ambiance est conviviale. On sympathise, on échange et on s’amuse. Ils sont à peu près une quinzaine de bénévoles. Chacun est rivé à une tâche. Un groupe s’affaire en cuisine. Un autre déballe les packs d’eau et de lait. Une équipe prépare les sachets de dessert, en même temps que d’autres s’activent à remplir les barquettes. Ils ont jusqu’à 23h, heure du départ, pour terminer.
Chaque bénévole aide à sa manière et selon ses moyens. Personne ne dicte à l’autre quoi faire ou ce qu’il doit apporter. Les choses vont de soi, spontanément. Toutefois, une liste des besoins est mise à disposition sur le compte Facebook de l’association. « L’objectif est de préparer au minimum 50 repas consistants et équilibrés », peut-on y lire.
La page internet sert à communiquer entre les membres, mais également de vitrine de leurs activités. On y voit, ainsi, des photos de leurs tournées nocturnes dans les rues de Tunis. Elle a aussi pour autre but de faire connaitre l’association aux internautes et d'attirer de nouveaux bénévoles.
Un accueil chaleureux est réservé aux nouveaux membres, et ce dès le premier contact, au téléphone. « Votre présence samedi nous fera plaisir. Vous serez le bienvenu […]. Celui-ci est mon numéro, n’hésitez pas à me rappeler si vous avez besoin de détails supplémentaires ou de précisons sur notre adresse » m’a répondu Dany, membre du groupe, sur un ton cordial, au cours de notre communication.
A 23h, les bénévoles mettent leurs dossards, puis descendent devant les voitures. Une fois qu’ils ont terminé de charger les sacs et les cartons de nourriture dans les malles, ils partent en direction de l’hôpital La Rabta, premier point de la maraude. Arrivant devant l’établissement, un groupe est parti chercher un vieux SDF à qui ils avaient l’habitude de donner à manger. D’autres sont allés à une baraque où dormait un monsieur aveugle pour lui remettre les vêtements qu’ils lui avaient promis la semaine dernière.
Le deuxième point du circuit c’est l’hôpital Charles Nicolle. Là-bas, trois SDF, un quinquagénaire et deux trentenaires, attendaient déjà le passage de la maraude. Outre le repas chaud, le dessert varié et les morceaux de confiserie, l’association apporte, cette fois-ci, une heureuse nouvelle aux deux jeunes gens. Ils leur offrent, en effet, un job. C’est Montassar, membre de l’association, qui est à l’origine de ce précieux cadeau. « Tout ce qu’on vous demande c’est de faire preuve de sérieux et de discipline » leur a-t-il dit.
Le convoi poursuit, ensuite, sa route vers la Kasbah. Mais avant d’y arriver, il s’arrête à mi-chemin sous un pont pour soigner un sans-abri. « Il a une conjonctivite grave », selon le médecin de l’association. A la Médina, les bénévoles parcourent les ruelles en suivant un itinéraire croisant plusieurs SDF. « Il y en a beaucoup ici. Je pense qu’ils ont choisi ce quartier parce qu’il y fait plus doux qu’ailleurs » constate Wajdi, ingénieur informaticien.
Arrivant à Bab Souika, nous avons rencontré, dans une rue obscure, un vieux monsieur allongé sur un matelas délabré. Le jour, il collecte les bouteilles en plastique pour les vendre au kilo en fin de journée. Une tâche ardue pour notre interlocuteur « Je transporte les bouteilles sur mon dos. Si j’avais une brouette, ça aurait été beaucoup moins pénible » nous a-t-il confié. Après, le convoi s’est dirigé en direction de Lafayette. Objectif, la mosquée Al-Fath où s’abritent plusieurs SDF.
De retour en voiture, j’ai engagé une discussion avec Boutheïna, membre active du groupe. Ses aspirations vont au-delà de donner à manger aux SDF. Son plus grand rêve, c’est d’ouvrir un restaurant à Tunis qui sert gratuitement des repas, tous les jours, midi et soir, aux personnes nécessiteuses. Un restaurant comme les restos du cœur qu’on trouve en France.
A l’avenue Habib Bourguiba, nous avons échangé avec une dame assise sur les marches d’un bâtiment. Ce qui est frappant chez elle, c’est son hygiène bien soignée et son sourire charmant. « On lui a proposé de la loger dans une maison, mais elle a refusé, car ne supportant pas de vivre dans un espace fermé » raconte Dany.
Il est 2h30 du matin, la tournée nocturne se poursuit devant la gare du train de la place Barcelone. Un SDF, visiblement sous l’effet de stupéfiants, a cherché à provoquer une bagarre avec les bénévoles, mais ceux-ci ont su comment s’y prendre et réussi à l’éviter. Dany était sur le point de solliciter l’intervention de la police, mais le jeune homme s’est calmé avant qu’il ne les appelle.
Le dernier plat offert était donné à Bab El Jazira. A 3h précise, on annonce la fin de la maraude. Tout le monde se congratule d’avoir terminé la livraison de tous les plats, desserts et vêtements « Merci à vous tous d’y avoir participé ! » lâche Montassar. « À samedi prochain !» se disent les uns aux autres.
Au moment où certains préfèrent faire la fête le samedi soir. D’autres choisissent de passer leur soirée à aider les gens. Beaucoup répugnent au travail caritatif, car ils le considèrent comme une corvée. Les écoles et la société civile ont un rôle à jouer pour changer cette perception.
Elyes ZAMMIT

Commentaires (11)
Commenter@pseudo
haybet eddawla et dinité equite solidarite musulmane
Cesser de drainer les populations pauvres vers les metropoles en s 'occupant serieusement de l 'interieur
Avant les pauvres se refugiaient chez les zaouya pour dormir et manger ;laisser les construire un gourbi c est dejà un abri
La Ministre de la femme a t elle pensé aux femmes SDF?une priorité
ces jeunes sont courageux mais aux grands maux les grands remedes
le logement est un probleme pour la majorité des tunsiens ;quand ils ont fini de payer le loyer hors de prix la facture astronomique de l 'electricite celle de l 'eau que leur reste t il pour vivre avec une inflation record?
Le responsables vivent sur Mars toutes étiquettes confondues;et on fait une campagne de denigrement contre Abassi;il essaie de donner l 'alerte
oui mille et mille et mille MERCIS...
HIER celui qui dormait dehors, le faisait par obligation d'éloignement en attendant l'arrivée d'un train ou d"un louage et vraiment très peu de vrais clochards.
Aujourd'hui toute valeur humaine, même entre famille, fout le camp. Et tout est devenu un fardeau ne serait ce qu'offrir juste le toit pour ne pas dormir dehors et un semblant de chaleur humaine...
ET CA C'EST UNE HONTE...beurrrrrrrrrrrrrck !
VA VENIR LE JOUR OU NOUS OUVRIRONS AUSSI NOTRE RESTO DU COEUR et qui durera, aussi des décennies et des décennies..et des décennies.ON EST BIEN BARRES POUR..
excellente initiative
A @ BN de nous relayé leur contact et nous informé de leur oeuvre pour qu on puisse les aidés a @ BN MERCI pour cette info cruciale
aprés recherche....
***
BRAVO!
Merci .. 1000 Merci..
les coordonnées de l'association svp
Québec,Canada...
reportage...

