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Ennahdha dévoile des ‘généralités' et promet des ‘programmes spécifiques'
15/09/2011 | 1
min
Ennahdha dévoile des ‘généralités' et promet des ‘programmes spécifiques'
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Longtemps attendu et réclamé par le public, le mouvement Ennahdha a fini par dévoiler ce matin au Palais des Congrès de Tunis, les grandes lignes de son programme qui se veut ‘un projet pour la Tunisie’, comme l’a affirmé Hamadi Jebali, le porte-parole du mouvement.
Cette présentation s’est faite en présence des médias tunisiens et étrangers et d’un millier de cadres de ce mouvement et d’invités, dont le libyen Meftah Abdelhamid, membre fondateur de la coalition du 17 février à Misrata, le seul invité à s’être exprimé pour remercier le peuple tunisien de son hospitalité.


Concernant le programme d’Ennahdha, tout le monde a constaté l’aspect généraliste des propositions. Mais, le Secrétaire général du mouvement a promis que ‘les grandes lignes présentées aujourd’hui seront développées avec les experts dans tous les domaines’ en vue de ‘mettre en place un modèle de développement national qui concilie les dimensions économiques, sociales, culturelles et écologiques tout en ayant comme points de repère les valeurs islamiques et les acquis de notre expérience tunisienne et de l’expérience humaine en général’.
Il est vrai que Ridha Saïdi, le directeur du Centre de recherches d’Ennahdha, a mis plus d’une heure pour lire plus de deux cent propositions et qu’elles ont trait à toutes les questions de la vie politique, économique et sociale.



Le programme présenté a parlé d’instauration d’un régime démocratique fondé sur les principes de citoyenneté, de liberté, de dignité, de primauté de la Constitution et des normes de la bonne gouvernance. Il a également promis la mise en œuvre d’un plan socioéconomique pour la création de l’emploi, la garantie du droit à la dignité, le développement régional équilibré et l’incitation à l’investissement. Le parti Ennahdha a, aussi, annoncé son désir pour que ce programme soit un tremplin pour l’édification d’une société moderne, harmonieuse, solidaire, enracinée dans son identité et ouverte sur son environnement.
Loin des généralités caractérisant le programme sur le terrain économique et social, le mouvement Ennahdha a été explicite en matière de régime politique. Il préconise, en effet, ‘un régime parlementaire qui s’appuie sur un parlement composé d’une seule chambre, garantissant la séparation des pouvoirs (proposition 15), avec un gouvernement responsable devant le parlement, lequel élit le président de la république (proposition 20)’, cette proposition n’est pas faite pour la phase de la Constituante.

Pour ce qui est de la phase post-Constituante, la proposition 30 du programme appelle à former ‘un gouvernement d’union nationale sur la base du consensus, en respectant les résultats des élections et en valorisant la compétence’. ‘Ce gouvernement aura pour mission la réalisation des objectifs de la révolution en accordant la priorité aux questions urgentes, à savoir l’emploi, le développement régional équilibré, la stabilité politique et le traitement des dossiers de corruption’, a précisé la même proposition.
Le Mouvement Ennahdha se limite donc à expliciter ses thèses pour la prise du pouvoir et sur les moyens de gouverner, sans préciser au public son offre politique pour résoudre les problématiques économiques et sociales. Il s’est limité à dire à ce propos que ‘la réussite dans cette démarche nécessite des efforts concertés de tous les Tunisiens pour faire évoluer les mentalités dans le sens d’une consécration des valeurs du travail, du sérieux, du détachement, du respect de la loi et de l’accomplissement du devoir’.

Finalement, le programme d’Ennahdha a laissé l’opinion publique sur sa faim. Abou Yaârib Marzouki, tête de liste du mouvement dans la circonscription Tunis 1, n’a-t-il pas confirmé ce constat en disant que ‘ce programme n’a rien d’islamique mais il réunit toutes les composantes d’une véritable transformation de la société’.
En effet, d’une part, le public n’a pas trouvé de spécificités renvoyant sur le mouvement islamique et ceci crée des doutes chez lui concernant ses intentions réelles. D’autre part, les propositions sont encore très générales. Elles peuvent cacher des surprises lors de leur développement et c’est ce qui renforce les doutes du public.

Par ailleurs, quelques journalistes ont essayé de lever le voile sur les intentions du Mouvement et posé la question à son président Rached Ghannouchi concernant l’aspect généraliste du programme présenté. Il s’est limité à dire que ‘des mesures détaillées sont en cours d’élaboration dans tous les domaines avec la participation d’experts’.
Pour ce qui est des mesures urgentes à prendre le lendemain des élections du 23 octobre, le président d’Ennahdha a affirmé que ‘des négociations sont en cours pour installer les fondements d’un gouvernement de coalition sur la base d’une feuille de route claire de transition démocratique’. ‘Toutes ces mesures seront transmises au moment voulu aux médias et à l’opinion publique’, a-t-il ajouté en guise de conclusion.

Face à ces différentes mesures générales annoncées par les partis politiques, aussi bien le PDP, Ettakattol, le CPR ou Ennahdha, une question légitime se pose aujourd’hui. Qui va décider pour la Tunisie de demain ?
Il est clair que ces partis évitent de répondre aux questions pertinentes telles le volet social (déséquilibre du régime des retraites), sanitaire (nouvelle cartographie médicale), impôts (justice fiscale), emploi (mesures pratiques contre le chômage), déséquilibre régional (pour ou contre une autonomie des régions), etc.
Or les citoyens sont impatients de voir comment sera leur proximité dans cette nouvelle Tunisie. Devraient-ils attendre jusqu’au lendemain des élections pour voir ces réponses sur le terrain ?
15/09/2011 | 1
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