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Tunisie - Orientation universitaire : LâEUR(TM)excellence banalisée !
26/07/2010 | 1
min
Tunisie - Orientation universitaire : LâEUR(TM)excellence banalisée !
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Les résultats du 1er tour d’orientation universitaire 2010, annoncés vendredi dernier, ont révélé qu’une mention très bien au baccalauréat (une moyenne supérieure ou égale à 16/20) ne permet plus aux candidats d’opter systématiquement pour les filières de leur premier choix.
Les filières dites « nobles » comme les études médicales (médecine, pharmacie et médecine dentaire) ou les études préparatoires dans les écoles supérieures de renommée (IPEST, prépa Montfleury, ENIT, etc.) ont nécessité des scores très élevés, supérieurs à 165 points, correspondants à des moyennes supérieures à 16,5/20, chez les scientifiques. Lesquels scores dépassent de dix points, en moyenne, ceux de l’orientation universitaire en 2009.

Les observateurs s’attendaient un peu à cette tendance à la hausse, en raison des fortes moyennes constatées au baccalauréat 2010, qui a vu la réussite de plus de 3700 lauréats avec mention très bien, dont plus de 3400 lauréats chez les bacheliers scientifiques.
Ces indicateurs annonçaient déjà une lutte serrée pour les filières dites « nobles ». Toutefois, le monde de l’éducation reste toujours dans l’expectative concernant l’éventuel changement de penchant chez les lauréats. Seraient-ils tentés de migrer vers d’autres choix « novateurs ».
Les résultats du premier tour d’orientation ont confirmé le leadership des filières médicales (la médecine, la pharmacie et la médecine dentaire) et des grandes écoles préparatoires d’ingénierie.
Les mêmes résultats ont également confirmé le constat de la banalisation de la mention très bien au baccalauréat. Lequel constat ayant déjà été observé, quoique plus timidement, durant les trois dernières années.

Les affectations officielles ont montré que le dernier orienté en médecine chez les candidats de la section sciences expérimentales, l’a été avec une moyenne de 16,53 à la faculté de médecine de Monastir ; alors que le dernier orienté en médecine chez les matheux, l’a été avec 16,91 à la faculté de médecine de Sousse.
Pour ce qui est de la pharmacie, le dernier orienté de la section sciences expérimentales a une moyenne de 16,86, contre 16,57 pour les matheux.
En médecine dentaire, c’est une moyenne de 17,01 pour les sciences expérimentales et 17,2 pour les matheux.

Ces différents scores, et moyennes, montrent clairement qu’en deçà de 16,53, le candidat n’a pas d’accès possible à ces filières médicales suscitées. Ceci était prévisible dans la mesure qu’il y avait 3400 mentions très bien (moyennes supérieures à 16/20) chez les scientifiques alors qu’il n’y avait que 1436 sièges dans ces filières médicales.
Donc, le nombre des lauréats (3700) ayant obtenu une mention très bien, dépasse largement le nombre de sièges disponibles dans ces filières médicales dites « nobles », très prisées par les candidats. C’est ce qui explique que la mention très bien ne permet plus l’accès à ces filières. C’est le tribut de la banalisation de l’excellence.
Une telle situation risquerait d’ailleurs, selon les psychiatres, d’affecter le moral de ces candidats, surtout s’ils avaient déjà focalisé sur une carrière bien déterminée. « Il pourrait s’agir alors d’une grande déception pouvant même détruire leur carrière », affirment-ils en conseillant de mieux « encadrer les bacheliers dans cette délicate phase d’orientation, déterminante pour l’avenir de ces jeunes ».

Pour se consoler, ces brillants lauréats ont dû se rabattre sur les grandes écoles d’ingénierie ou d’architecture où la pression était moins forte. Ainsi, les matheux ont obtenu l’école d’architecture avec 15,16 et le cycle préparatoire MP à l’INSAT avec 15,49, voire avec 14,65 pour le préparatoire Chimie-Biologie appliquée.
La consolation des scientifiques n’était pas d’égale envergure. La filière de l’architecture a nécessité une moyenne de 16,26, alors que le cycle préparatoire MP de l’INSAT a requis une moyenne de 15,74.
Ces moyennes et ces scores indiquent certes les effets de la banalisation de l’excellence, qui ne se limitent pas d’ailleurs à ce premier quota des bacheliers. Le premier tour d’orientation ne se limite qu’aux premiers 30 % des bacheliers de chaque section, ceux ayant obtenu des fiches roses.

Les observateurs se demandent sur le sort réservé aux 70 % restants, ceux ayant obtenu des fiches vertes ou blanches. Leur situation est sûrement plus délicate. Il s’agit de combiner le penchant, le potentiel scolaire, le lieu géographique de l’établissement, l’employabilité de la filière envisagée, etc. C’est un véritable casse-tête aussi bien pour les candidats que pour leurs parents.
Les lauréats découvrent maintenant que le plus dur au bac, ce n’est pas la réussite mais, c’est plutôt la bonne orientation universitaire.
26/07/2010 | 1
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