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Serge Degallaix expose les priorités de la France
21/07/2008 | 1
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Serge Degallaix expose les priorités de la France
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Dans sa démarche d’information régulière, l’ambassadeur de France à Tunis, Serge Degallaix, a rencontré la presse nationale et internationale accréditée à Tunis, quelques jours seulement après le Sommet de Paris, portant création officielle de l’Union Pour la Méditerranée (UPM). Une création qui s’est déroulée dans les règles de l’art, sous un œil vigilant de la France, initiateur du projet et Président de l’Union Européenne, depuis le 1er juillet et jusqu’au 31 décembre 2008.

Les six prochains mois, l’Union Européenne sera sous la présidence française. La France est actuellement présidente d’un des plus importants regroupements régionaux. Il est clair qu’elle ne manquera pas de marquer sa présidence. A cet effet, elle a fixé quatre grandes priorités : Energie ; politique agricole commune, immigration et recherche&développement. Ces quatre priorités trouvent leur origine dans la conjoncture économique internationale, caractérisée par la hausse vertigineuse des prix des hydrocarbures et des produits alimentaires. Sans compter que de l’avis de plusieurs observateurs et experts, la recherche & développement constituent la clé de l’avenir. Partant, l’identification des quatre priorités de la présidence française de l’UE n’est en rien fortuite. Néanmoins, la France aura un autre chat à fouetter, au cours de son mandat, s’intéresser de plus près aux conclusions du sommet de Paris, portant création de l’Union Pour la Méditerranée.

Dans ce contexte, l’ambassadeur de France a indiqué que la création de l’UPM a introduit une nouvelle dimension dans les rapports entre les pays des deux rives de la Méditerranée, notamment les projets régionaux ou sous-régionaux.
En effet, plus d’une quarantaine de Chefs d’Etat des deux rives de la Méditerranée ont réussi, en dépit de la diversité des langues et des cultures, à se réunir autour de la même table et à identifier, voire retenir, six grands projets fédérateurs et d’intérêts communs, pour l’ensemble des pays de la Méditerranée. Des projets dans des secteurs, certes variés, mais utiles pour tous les pays de la région. Il s’agit des secteurs de l’environnement, de l’énergie, du transport, de l’enseignement supérieur, de la recherche et du financement des PME qui constituent la principale attraction des IDE, de la création d’emploi et surtout de richesses.

Il est évident que l’ensemble des projets identifiés et retenus dans le cadre de l’Union Pour la Méditerranée trouve son origine dans une réalité concrète. Pour les PME, par exemple, le constat relevé est que les entreprises de la rive sud de la méditerranée ont du mal à trouver les sources de financement nécessaires, et ce, en dépit de toutes les bonnes volontés et toutes les aides financières externes. Aussi les Chefs d’Etat réunis à Paris ont-ils décidé la création d’une Agence Méditerranéenne de Développement des Entreprises. Cette initiative tend à soutenir la croissance et le développement économique dans la région méditerranéenne.
Le second projet, retenu par les Chefs d’Etat, concerne les autoroutes maritimes et terrestres en Méditerranée. Objectif : créer une combinaison de services intégrés de transport de marchandises sur des grands axes de transport, comprenant, un parcours maritime, afin de développer et le trafic des marchandises et le transport des passagers. Les autoroutes de la mer répondent, en effet, à différents objectifs dont la réduction des congestions routières, engendrées par la croissance rapide des trafics du fret routier, et le renforcement de l’efficacité du système d’exportation. A cela, s’ajoute les intérêts des opérateurs qui convergent de part et d’autre de la Méditerranée pour fluidifier les acheminements maritimes combinés et accroître la part maritime des échanges commerciaux. D’un point de vue opérationnel, les autoroutes maritimes doivent bénéficier de soutiens publics afin de parvenir à opérer dans les ports et terminaux spécialisés (autoroutes maritimes), à assurer les interfaces des conteneurs et des remorques routières entre le mode maritime et tous les modes terrestres disponibles (rail, routes, voie navigable, selon les cas…) Dans le même ordre d’idées, il est prévu de moderniser le train « transmaghrébin », avec pour finalité de faciliter et de promouvoir les échanges entre les pays du Sud et de contribuer à la concrétisation de l’intégration économique du Maghreb.

L’environnement fait partie intégrante des projets retenus dans le cadre de l’UPM. Il constitue, d’ailleurs, un souci et une priorité, eu égard aux effets des changements climatiques qui n’épargneront pas, cela va s’en dire, la Méditerranée. Que ce soit les pays du Sud ou ceux du Nord, dame Nature ne fera pas de distinction. D’où, l’impératif d’avoir des solutions globales, dans l’intérêt commun de tous les pays, des deux rives. Aussi a-t-il été décidé de mettre en œuvre et de veiller à la réalisation de l’initiative « Horizon 20 », relative à la dépollution de la Mer Méditerranée, prévu dans le cadre de la convention de Barcelone qui date de 1975, régissant l’approche collective des riverains dans les domaines de l’environnement et du développement durable, sous l’égide des Nations Unies.
L’initiative Horizon 20 a été lancée, à l’occasion du 10ème sommet Euro-Med, en 2005. Elle tend à dépolluer la Méditerranée à l’horizon 2020. L’Union Européenne a déjà identifiée, dans ce sens, 43 projets suite à une étude financée par la Banque Européenne d’Investissement (BEI). Des projets dont le coût s’élèverait à quelque deux milliards d’euros.

Autre projet touchant environnemental, celui de la protection civile en Méditerranée. Il s’agira de renforcer les liens entre les structures de protection civile dans les deux rives, avec en prime le développement des programmes d’assistance technique, de formation dans les pays du Sud. Ce projet permettra à l’ensemble des pays de la Méditerranée de réagir en cas de crises, ou de catastrophes naturelles.
Du côté de l’énergie, le fort potentiel solaire dont dispose la Méditerranée permet de satisfaire les besoins et de répondre aux défis énergétiques de la région. Partant du fait que la demande d’énergie du Sud et de l’Est de la Méditerranée est quatre fois plus élevée que celle du Nord, il a été décidé d’établir un Plan Solaire pour la Méditerranée. Celui-ci nécessite une forte participation du secteur privé, et l’exportation d’une partie de la production vers l’Europe, avec pour objectif de garantir la rentabilité du projet.

Du côté de la recherche et de l’enseignement supérieur, les chefs d’Etat ont prévu la création d’une université Euro-Med, avec en prime le renforcement de la mobilité des chercheurs et de la recherche, notamment dans le cadre des programmes Erasmus Mundus et Tempus avec en prime la création d’un label d’assurance qualité, lié à un mécanisme d’accréditation reconnu par tous. Particulièrement, dans le domaine de la recherche, la création récente du Programme PARMENIDES, associant les représentants de 20 pays riverains, académies et centres de recherche, paraît prometteuse pour la sécurité alimentaire, la gestion et la préservation des ressources marines, la coordination des initiatives relatives au climat et aux changements climatiques globaux en Méditerranée.
S’agissant du financement de ces projets fédérateurs, l’ambassadeur de France en Tunisie a indiqué qu’à court terme, les moyens sont limités. Faut-il rappeler qu’actuellement, la priorité est surtout accordée aux projets bilatéraux. Or, dans le cadre de l’UPM, on se retrouve dans une nouvelle phase et une nouvelle dimension des rapports.

« Dans l’UPM, a expliqué M. Degallaix, on est dans une logique de compromis où, tout se construit par le dialogue, et la concertation. Ce qui laisse une porte ouverte. En d’autres termes, si un projet est porteur et approuvé par les partenaires, le financement peut-être identifié et la liquidité mobilisée ».
Il est vrai que les projets retenus sont des projets fédérateurs. Encore faut-il trouver le financement nécessaire pour leur concrétisation.
En tous les cas, les ministres des affaires étrangères des pays des deux rives, devraient se réunir, les 3 et 4 novembre prochain, à Marseille, pour décider du lieu et de la composition du Secrétariat Général de l’UPM, ainsi que du financement des projets.
« Les ministres des affaires étrangères auraient pour tâche de débattre du mode de financement du Secrétariat Général de l’UPM, des modalités de la co-présidence et de toutes les questions relatives à la gestion concertée des affaires de l’UPM, afin qu’en 2009, les dispositifs soient mis en place et opérationnels », a conclu l’Ambassadeur de France, en Tunisie.

Crédit photo : Frédéric de La Mure
21/07/2008 | 1
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