
Il est l’un des plus brillants avocats du barreau, et fut l’un des magistrats les plus respectés du pays. Son verbe acerbe contre le régime de Kaïs Saïed a fini par le conduire en prison, où il dort depuis lundi 21 avril 2025, accusé de terrorisme. Le régime n’en peut plus de cette élite qui lui tient tête. Il stresse, il s’énerve et il humilie ce que la Tunisie a enfanté de plus beau.
Par beau temps, le régime de Kaïs Saïed est parfois frappé d’une intelligence éphémère et parvient à comprendre, l’espace d’un instant, le second degré. Ce fut le cas de l’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani, lorsqu’elle lança ironiquement : « le pays est magnifique ». Le régime comprit — à raison — l’ironie, et l’arrêta, avant de la condamner à des années de prison. Non pas pour cette phrase malheureuse, mais pour l’ensemble de son œuvre, et surtout pour être une opposante, respectée et écoutée.
Quand le ciel s’assombrit, le régime revient à sa nature première : il ne comprend plus rien au second degré. Ainsi le cas d’Ahmed Souab, arrêté lundi à son domicile et placé en garde à vue pour cinq jours, sans accès à un avocat pendant les 48 premières heures.
Vendredi dernier, lors d’une conférence de presse improvisée, Ahmed Souab avait critiqué le juge chargé de l’affaire sulfureuse du complot contre l’État. En robe d’avocat, il déclara que le juge avait « le couteau sous la gorge », tout en mimant ce geste malheureux avec la main. Attendu au tournant, la vidéo immortalisant la scène fit le tour des réseaux sociaux tout le week-end, notamment sur les comptes des partisans du régime, qui appelèrent à l’unisson à son arrestation.
Le régime a réagi au quart de tour, exécutant la prétendue volonté populaire. Car dans son esprit, les quelques partisans bruyants du président sont les seuls représentants légitimes du peuple. Lundi 21 avril, en milieu de matinée, des policiers se rendent chez Ahmed Souab pour l’arrêter.
La société civile se soulève
« Faire la distinction entre le sens réel et le sens métaphorique peut conduire à l'emprisonnement de tous. L'accusation de terrorisme devrait être portée contre ceux qui ont pris les armes et blasphémé, et non contre ceux qui ont lutté toute leur vie contre la violence et le terrorisme », s’indigne l’universitaire Raja Ben Slama.
Elle n’est pas la seule. Dès l’annonce de l’arrestation par son fils Saeb, les réseaux sociaux se sont embrasés. Des milliers de messages de soutien, de colère et d’indignation ont afflué dans l’heure, et continuent de pleuvoir ce mardi 22 avril. Le bruit a changé de camp. Les partisans du régime ont retrouvé leur taille réelle : celle d’une minorité. Fort minoritaire. Même le beuglement quotidien de leur chroniqueur fétiche, Riadh Jrad, sur la chaîne propagandiste Attessia, est devenu inaudible.
« Ahmed Souab est un militant, un ami des militants et des jeunes activistes. Il a consacré sa vie et ses connaissances juridiques à servir les causes justes, à défendre l’État de droit et les libertés individuelles. Ce n’est pas un terroriste ni un criminel. C’est un homme qui rêve et milite pour une nation meilleure », témoigne Mehdi Jlassi, ancien président du Syndicat des journalistes tunisiens.
Mais la protestation ne s’est pas limitée au virtuel. Par centaines, en fin d’après-midi, des Tunisiens ont convergé vers l’avenue Habib Bourguiba pour exprimer leur colère et leur soutien. Pris de court, les forces de l’ordre ont mis près d’une heure à dépêcher des fourgons de police sur place.
Une opération improvisée et désastreuse
Très clairement, le régime n’a pas bien préparé son coup. Il a agi dans la précipitation, répondant au quart de tour aux appels nauséabonds de ses partisans, croyant satisfaire une prétendue missive populaire. Mais il ne s’est pas rendu compte qu’il s’attaquait à un poids lourd : l’un des hommes les plus respectés du pays.
Juste après l’arrestation, des dizaines d’avocats affluent au tribunal pour rencontrer la juge d’instruction. Celle-ci leur explique que Me Souab est en garde à vue pour 48 heures, et qu’ils peuvent se rendre à la caserne de Bouchoucha. Un cortège d’avocats s’y rend alors. Mais on leur demande d’attendre la fin de la pause-déjeuner. Une heure plus tard, on leur annonce qu’ils ne peuvent plus s’entretenir avec leur confrère : il est désormais placé en garde à vue pour cinq jours, et interdit d’avocat durant les premières 48 heures, en vertu de la loi antiterroriste.
Tout le monde est sous le choc, sans se douter que le pire reste à venir.
Une double perquisition inquiétante
Vers 17 heures, les policiers reviennent au domicile d’Ahmed Souab, arrêtent son fils Saeb, et saisissent les téléphones de toute la famille. Ils perquisitionnent également son étude, à la recherche d’un smartphone, d’une tablette ou d’un ordinateur. Une mesure dont la légalité interroge, car l’étude d’un avocat est censée être protégée contre ce type de visite, contenant des dossiers confidentiels relevant du secret professionnel.
Saeb est relâché trois heures plus tard, sans que l’on sache précisément ce que les policiers ont emporté. Le matin même, lors de la première arrestation, ils s’étaient contentés du vieux téléphone portable de Me Souab, un appareil 2G de type 3310, sans aucune application moderne.
C’est sans doute la juge d’instruction qui, devant l’incongruité de cet unique appareil, a ordonné d’aller plus loin. Pourquoi s’acharner, alors que la vidéo du prétendu crime est déjà largement diffusée ? Parce que le régime a pris l’habitude de procéder ainsi : arrêter pour un motif X, puis fouiller les historiques de navigation dans WhatsApp, Facebook, Signal, Messenger, Telegram... en espérant y dénicher de quoi alourdir les accusations.
Illégal ? Probablement. Mais sous ce régime, on n’est plus à une violation près.
Un débat juridique et une indignation nationale
Tandis que la colère monte sur la toile et dans les rues, un débat parallèle s’ouvre parmi les juristes : le geste et les propos d’Ahmed Souab sont-ils criminels ? Peuvent-ils réellement être qualifiés d’actes terroristes ?
Un peu partout, avocats et magistrats indépendants s’accordent à dire que ses paroles relèvent de la métaphore, et non de la menace. En mimant le couteau sous la gorge, il exprimait une image : celle des juges sous pression du pouvoir exécutif. Il suffit de contextualiser ses propos et son geste pour comprendre leur véritable sens. La juge d’instruction tranchera dans quatre jours. D’ici là, Ahmed Souab restera enfermé dans la sinistre maison de rétention de Bouchoucha, aux côtés de délinquants et de criminels.
Une figure admirée, un régime hostile à l’élite
L’homme fait partie de ce que la Tunisie a enfanté de mieux. Il est l’un des avocats les plus respectés du pays, connu pour ses prises de position sages, ses tribunes incisives (dont plusieurs publiées exclusivement sur Business News), et son verbe juste. Mais Ahmed Souab, c’est surtout un homme profondément humain. Pas un avocat comme les autres : la crème de la crème, l’élite de l’élite. Ahmed Souab… ce n’est pas seulement un magistrat ou un juriste. C’est une conscience. Une voix calme, ferme, irréprochable. Sa probité intellectuelle, sa clarté d’analyse, sa modération, même dans la critique… en faisaient un rempart symbolique. Si même lui est réduit au silence, que nous reste-t-il ?
Voilà ce qui explique la vague de solidarité nationale, mais aussi l’hostilité du régime à son égard — et le silence assourdissant, honteux, de l’Ordre national des avocats.
Au sommet de l’État, on n’aime pas ce qui brille. Et cela n’a rien de nouveau. Mais du côté du barreau aussi, certains n’ont jamais digéré l’arrivée dans leurs rangs d’anciens magistrats devenus avocats. Surtout quand ils sont célèbres, appréciés et écoutés. Il y a, parfois, un relent de jalousie ou un complexe d’infériorité dans ces silences. Pour l’histoire, on doit rappeler que l’Ordre des avocats a refusé d’admettre Ahmed Souab en son sein et il lui a fallu une décision de la cour d’appel pour intégrer de force la profession.
Un prétexte grossier, une diversion ratée
Comment expliquer qu’en dépit de toute sa notoriété, Ahmed Souab se retrouve arrêté pour une phrase isolée, décontextualisée et mal interprétée ? Le timing de cette arrestation n’a rien de fortuit. La phrase incriminée, une fois remise dans son contexte, ne présente rien de répréhensible. Difficile donc de croire que Me Souab ait été arrêté uniquement pour cela.
La preuve : dans l’après-midi, les autorités ont cherché d’éventuels autres appareils électroniques pour tenter de construire d’autres accusations. Comme nombre d’opposants avant lui, Ahmed Souab est arrêté pour l’ensemble de son œuvre.
Ce coup de filet intervient une semaine après le drame de Mezzouna, où trois adolescents sont morts suite à la chute de la clôture de leur lycée, et trois jours après le scandale judiciaire lié à l’affaire du complot contre l’État. L’arrestation de Me Souab, aussi infondée soit-elle, tombe à point nommé pour détourner l’attention.
Le régime espérait, par cette diversion, détourner l’opinion publique des deux affaires précédentes. Mais il se trompe. Il révèle surtout un stress et une fébrilité croissante, face à une colère populaire qu’il ne sait plus comment contenir. En ciblant l’avocat, il pensait apaiser cette tension, convaincu que les appels à son arrestation émanant de ses partisans traduisaient l’opinion générale.
Le peuple n’est pas une page Facebook
Mais le régime feint d’ignorer, ou ignore sincèrement, que ces pages Facebook partisanes n’incarnent ni le peuple ni l’opinion. Les Riadh Jrad, Bassel Torjman, Néjib Dziri, Khelifa Chouchen, Haj Mansour et autres propagandistes ne représentent qu’eux-mêmes. Des opportunistes multirécidivistes dont les propos font vomir toute personne encore dotée de bon sens.
En constatant la vague de colère née du drame de Mezzouna, amplifiée ensuite par le verdict choquant du procès du complot, le régime a paniqué. Il s’est jeté sur la première cible qui se présentait. Il espérait gagner du répit avec l’arrestation d’Ahmed Souab. Mais l’effet a été exactement inverse.
Le pouvoir ne s’attendait pas à une telle vague de solidarité, ni à une mobilisation aussi large. Il n’avait pas mesuré à quel point l’homme bénéficiait de respect et de reconnaissance dans toutes les strates de la société. Au lieu d’une accalmie, le régime n’a obtenu qu’un surplus d’indignation.
Quelques gouttes de plus dans un vase déjà plein… et qui pourrait bien déborder.
Une arrestation de trop
Avec Ahmed Souab, le régime a franchi une nouvelle ligne rouge. Ce n’est plus seulement la liberté d’expression qui est piétinée, ni seulement les opposants politiques qui sont persécutés. C’est l’intelligence, la morale, la dignité. C’est le droit lui-même qu’on tente d’étouffer dans une cellule sordide de Bouchoucha.
Mais ce régime oublie une chose : plus il s’en prend à ceux qui éclairent le chemin, plus il met en lumière sa propre obscurité. Plus il persécute, plus il rassemble contre lui. Plus il se crispe, plus il se fragilise.
Ahmed Souab n’est pas seul. Il est aujourd’hui devenu, malgré lui, le symbole d’un combat bien plus large : celui d’un peuple qui refuse de vivre à genoux. Et ce combat-là, l’histoire l’a prouvé, finit toujours par avoir raison des oppresseurs.
Raouf Ben Hédi
Lotfi Abdelli, un des premiers supporter de KS et le premier a l'avoir abandonne a annonce qu'il va revenir en Tunisie et était prêt a se rendre en prison. Les gens n'ont plus peur de la prison. La peur d'aller en prison ne devrait pas servir d'excuse pour laisser une bande de psychopathes ruiner le pays.
La prison peut être une expérience positive. La prison peut avoir un impact positif sur un esprit créatif comme Lotfi Abdelli. Il est talentueux et drôle, et il en sortira bien meilleur, à condition de s'y préparer.
Dostoïevski a passé quatre ans (1850-1854) dans un camp de prisonniers tsariste en Sibérie. Cette expérience a transformé son écriture et a fait de lui l'un des plus grands écrivains que le monde ait jamais connus. Tous les êtres humains sont mortels, la majorité seront oublies et une minorité resteront dans les mémoires comme Dostoïevski. Ces années de prison ont exposé Dostoïevski à une souffrance humaine extrême et à une psychologie criminelle, déclenchant un éveil religieux, faisant évoluer ses idées politiques du socialisme vers un nationalisme russe conservateur. La prison a fourni la matière d'?uvres comme « Notes de la maison des morts ». Il a écrit plus tard que la prison « a brisé ma vie en deux ». La profondeur psychologique et la complexité morale de ses romans post-incarcération, comme son chef-d'?uvre « Crime et Châtiment », résultent directement de cette expérience.
Pour en arriver à ce niveau de bassesse et d'indignité il faut que ce pouvoir soit complétement dépassé par les événements. C'est une dictature de caniveau absolument illégitime.
Comment le juge d'instruction a osé même y penser!
Dholm hraam!
BN 05/05/2024 | 19:28
SALIM
JE PENSE QUE LA SEULE MISSION, DE CET AVOCAT DE MEHDI BEN GHARBIA, ET EX-JUGE ADMINISTRATIF EST D'ATTAQUER LE PRESIDENT .
a posté le 06-05-2024 à 10:45
Et cela pour des RAISONS PERSONNELLES, car lui ,et d'autres 'juristes' et 'professeur(e)s', les BEN(T) ACHOUR, ZAKRAOUI, BEN MASOUD,....ont été des COLLEGUES DE KAIS SAIED à la faculté de droit durant la fin des années 70,-debut des années 80. Et je suppose qu'ils ont UNE ENVIE à KAIS SAIED. POURQUOI LUI ET NON PAS MOI. POURQUOI. Nous avons étudié dans la meme faculté et nous avons eu les memes diplomes. Lui est devenu PRESIDENT NON TARTOUR.LUI A OSE TOUCHE LES INTOUCHABLES. Lui a appliqué l'article 80, gelé et dissous le parlement et le conseil supérieur de la magistrature. IL a révoqué 51 JUGES. IL A ECRIT, LUI SEUL, UNE NOUVELLE CONSTITUTION . Il a installé une nouvelle ARP et il a installé la deuxième chambre. Et nous nous sommes restés à nos places se promener d'un plateau à un autre. ET LES ANIMATEURS NOUS INTERROMPENT!!!!.OURQUOI LUI ET NON PAS MOI. ECH NEKISNI!!!!(QU'EST QU'IL ME MANQUE?).
Donc je pense que la question devra etre traitée sur le plan DE LA PSYCHANALYSE et non sur le plan juridique ou politique. Surtout qu'il est TRES ENERVé, TRES MOUVEMENTé ce qui a obligé l'animateur de lui demander de RESTER DEVANT LE MICRO!!!. Et il parle de l'hopital ERRAZI (YA LATIF). POINT A LA LIGNE.
Bref, il s'y connait surtout en droit, exactement comme son patron l'anti pape. Aujourd'hui, il nous propose des leçons en psychanalyse boudourou, notre cher siegmund salim mantouk khobza !
Comme son maître l'usurpateur et Big tartour, c'est une autre grenouille qui se veut faire aussi grosse que le boeuf. Mais finalement, "7ell sorra tal9a khite" (ça c'est pour nos amis arabophobes). Les tunisiens ont pu constater par eux-mêmes le résultat catastrophique de son règne sans partage, par décret entre autres, et marqué par l'arbitraire et le non-respect.
L'autre tartour au moins a lui respecté un minimum de décence pour ne pas manigancer et se retourner contre l'état et ses institutions, maquiller ses résultats, son illégitimité et les élections par des outils machiavéliques rouillés de bricolage "boulitique", comme disait A. Ben Salah.
Quant au reste, on baigne dans l'incompétence et la médiocrité, rien n'a vraiment changé. Les années zaqafouniennes sont à ajouter et inscrire dans le prolongement si naturel de ce qu'eux ils appellent "décennie noire", juste en pire.
Le déchiffrage de votre texte appelle l'armée et l'ensemble des sécuritaires à se soulever, et entreprendre (UN COUP D'?TAT) renverser KAIS SAÏED par la force des ARMES ! ! !
EST-CE QUE VOUS '?TES CONSCIENT DE CE QUE VOUS DIFFUSER SUR LE SITE (B N)
Vous prétendez êtres la conscience du pays ?
Avec les regrets de millions de tunisiens, on réfute absolument que vous êtes la conscience du pays.
Personnellement moi commentateur ,sur B N depuis presque sa première apparition sur le Web.
Je réfute avec la plus grande détermination et la plus catégorique véhémence que vous n'êtes absolument pas cette conscience que vous vous arrogez détenir.
Je dirais que vous êtes et vous demeurerez le MALHEUR de ce pays, le talon d'Achille, qui nous empêche d'avancer à pas rapides et même de courir!
Vous messieurs, vous prétendez être l'élite du pays,ses cadres sur lesquels la nation attend de vous innovations, et conception d'un avenir meilleur, qu'elle tromperie, qu'el déni de la vérité ?
Non monsieur avec l'affirmation la plus catégorique que vous fêtes fausse route à ce que vous proposez l'être.
Surement votre conscience vous motive vraiment à oeuvrer pour le mensonge, et la chamaille pour préserver vos privilèges.
Le Saviez-vous, le vent a changé de direction, fini les passe-droits, une justice équitable pour tous, qui veut dire equidistante pour tous ?
J'espère que vous avez pris acte d'un citoyen lambda, qui pendant des décennies observait vos manèges, et le mal causé à ce malheureux pays.
A bon entendeur salut.
La rigueur et le travail bien fait, l'honnêteté la droiture tout cet ensemble constitu un facteur essentiel pour réussir, à contrario de la magouille la malversation les combinaisons louches, vos méthodes pleines de perversité immondes n'auront plus jamais cours dans la société tunisienne.
KAIS SAÏED et son équipe sont déterminés à nettoyer le pays de cette mauvaise graine la gangrene qui paralyse le pays.
(Quant à conjuguer l'infinitif au pluriel, c'est un détail insignifiant ! )
Pourrait tu faire mieux !
Ils sont complices de ce régime dictatorial et seront inscrits parmi les collaborateurs silencieux de cette période noire de notre histoire.
Ecrit par A4 - Tunis, le 03 Février 2023
Ce n'était rien qu'une belle planche
Qui avait besoin d'un coup de rabot
Avait des taches brunes et blanches
Des petites bavures et des copeaux
Elle n'était pas en bois d'ébène
Ni dans un bois tendre de poirier
Elle a été, mais non sans peine
Découpée dans un tronc d'olivier
Elle sentait bien la terre fraîche
Reflétait un ciel bas, nuageux
N'était pas lisse mais plutôt rêche
Avec un caractère orageux
Mais je ne sais pourquoi ni comment
Un vieux clou entièrement rouillé
Vint soudain s'y planter bêtement
Avec son air de poule mouillée
Il était complètement tordu
Avec une tête bosselée
Venait du rayon des invendus
Mais ne sachant hélas où aller
Il tenait bon et il s'accrochait
Ne sachant où et comment partir
Comme un rescapé sur un rocher
Il ne voulait jamais déguerpir
Il s'arc-boutait, l'air très menaçant
Pointant vers le haut sa sale tête
Il sortait des cris assourdissants
Et se tortillait comme une mauviette
Il voulait prendre toute la place
Chassant les boulons et les rondelles
C'est certain qu'avec son c'?ur de glace
Il n'avait que la haine pour modèle
Devant toute cette stupidité
Moi je suis certain que pour bientôt
Une grosse main pleine d'agilité
L'assommera à coups de marteau
Il aura la tête au fond du trou
Plus jamais de paroles hystériques
Quitte à ensuite camoufler le tout
D'une bonne couche de mastic !
Ecrit par A4 - Tunis, le 11 Septembre 2024
Il a beau se barbouiller le visage
Se maquiller pour nous cacher sa rage
Rien ne va plus, rien ne peut plus passer
Ne peut disparaître ou s'effacer:
Le clown grincheux est hargneux et triste
En se retrouvant seul sur la piste
Il tourne en rond ne sachant plus quoi faire
Sortir des idioties ou bien se taire
Il sautille ça et là et gesticule
De plus en plus affreux et ridicule
Entouré de ses sept chiens aboyeurs
Qui ont dégoûté tous les spectateurs
Sept cabots furieux qui hurlent et gigotent
Et que notre clown a mis à sa botte
Pour mordre et déchiqueter tout passant
Qui trouve que le spectacle est lassant
Ou qui déclare pour éviter le pire
Que le clown de service doit déguerpir
Et voilà qu'entre deux clowneries fades
Sonne l'heure du débâcle et la débandade
Le clown entouré de ses sept clébards
Voulant nous montrer son adresse et art
Et son talent à élargir sa gamme
S'est mis à jouer au cracheur de flamme
Soudain, l'un de ses cabots a pris peur
En voyant le feu et sentant sa chaleur
Il s'est mis à courir dans tous les sens
Renversant le clown et son fût d'essence
Propageant le feu à tous les niveaux
Et causant la chute du grand chapiteau
S'il y a une morale dans cette histoire
Ou une chose à garder en mémoire
C'est qu'il y a plus fort que tous les complots
Quand tous vos desseins et plans tombent à l'eau
C'est plus par bêtise et incompétence
Qu' à cause des magouilles ou des manigances
Nous sommes parvenus à l'étape finale, l'ochlocratie : chaos, anarchie et règne de la populace.
Selon Polybe, face à cette situation insoutenable, un homme fort émerge inévitablement pour rétablir l'ordre, instaurant à nouveau une monarchie, et le cycle recommence.
La grande majorité des régimes politiques suivent ce cycle de corruption. D'après les exemples historiques, l'ochlocratie n'est pas un régime de longue durée. Les cas évoqués par Polybe dans la Grèce antique ne duraient que de un à deux ans, tout comme l'illustre l'exemple du règne de la Terreur entre 1793 et 1794 en France. Les facteurs qui ont précipité la chute de Robespierre sont clairement détectables dans le régime actuel : excès d'oppression, impopularité croissante, peur grandissante parmi les collaborateurs au sein même du régime, certains d'entre eux étant renvoyés brutalement ou condamnés à de lourdes peines d'emprisonnement.
Je vais tenter de me familiariser avec cette théorie
Le type , médiocre lui même, préfère la médiocrité. Maître Saouab est "sidou", haut la main. Qu'elle soit maudite cette situation qui a chamboulé toutes les valeurs en Tunisie.
Où était "illi ma yitsamma" ce jour là ? L'avez-vous vu ?
Fait drôle, chesmou, en réponse à Migalou, a justifié son immobilisme pendant le tremblement de tête par le fait que le toit (et les murs) du studio étaient toujours là, donc il ne s'est pas inquité. Maintenant que les murs tombent en Tunisie, tuant des enfants, va t il commencer à s'inquiéter du sort du peuple ?
- Kais Saied en proie à la panique contraint le peuple tunisien à vivre dans la peur. La répression s'intensifie. Mais ces actes désespérés révèlent sa faiblesse et la faiblesse de régime.
- Les organisations professionnelles des médias et les journalistes font l'objet d'une répression violente, et le discours public est presque complètement muselé. Les Tunisiens ont même peur de poster des commentaires sur Internet. Très peu de Tunisiens sont prêts à prendre le risque d'exprimer un avis. Ils sont nombreux à avoir été mis en détention, parfois simplement pour avoir donné une opinion personnelle de rien de tout comme c'est le cas de Madame Sonia Dahmani....
- Le sentiment qui domine aujourd'hui en Tunisie, c'est la peur. Le peuple vit dans la peur. On peut se retrouver derrière les barreaux pour un rien. On vous expédie en prison même pour avoir participé à une manifestation pour la paix sociale...
- Le sentiment qui domine aujourd'hui en Tunisie c'est la peur. Le peuple vit dans la peur. On peut se trouver en prison pour un rien.
- Heureusement qu'Il y a un changement de paradigme depuis la chute de Ben Ali. En effet, aujourd'hui l'internet est toujours là et, même si on est pas autorisé à poster des commentaires, l'information est toujours accessible. Les autorités tentent de bloquer des sites, mais l'information passe à travers les mailles du filet.
- Le régime de Kais Saied subit une pression liée aux sanctions qui affectent d'une façon implicite l'économie tunisienne (à l'exemple des difficultés à exporter l'huile d'olive ou au manque des investissements étrangers ) ce qui touche ainsi la stabilité du régime et son portefeuille.
Ce qui nous donne encore de l'espoir aujourd'hui:
- La situation finira par changer. Tôt ou tard. A priori, les quelques mois prochains seront encore difficiles pour les Tunisiens, avec son lot de répressions, d'arrestations'?' Paradoxalement, l'escalade de la répression contient une lueur d'espoir. En effet, les décisions de Kais Saied sont de plus en plus désespérées. Les actes de Kais Saied sont totalement incompréhensibles. Et si son but était de continuer à diriger le pays, quel intérêt aurait-il à créer une crise socio-économique et judiciaire de ce type? Car ce ne sont pas là les actes d'un dirigeant confiant et calme, et cette crise judiciaire pourrait porter préjudice au régime lui-même. En effet, la Tunisie cristallise une nouvelle fois l'attention des médias internationaux...
Liberté pour tous les détenus politiques et pour tous ceux victimes de la limitation de la liberté d'expression....
bon courage
PS:
- je propose de lire le livre "Le Zéro et l'Infini" d'Arthur Koestler: En effet Arthur Koestler explique que la vie des personnes ne vaut absolument rien face à l'idéologie (en Tunisie, on parle de la vision du Président de la République que lui même n'arrive pas encore à énoncer/définir)
- pour comprendre comment fonctionne une dictature, je propose de lire le livre "La Ferme des animaux" de George Orwell. Je cite: dans une dictature même ceux qui se taisent ne sont pas à l'abri des injustices. En effet, une dictature a besoin de fabriquer des traîtres à la patrie afin de justifier son existence, même parmi les innocents et ses fidèles...
Pour l'histoire, il avait, président d'une chambre d'appel, statué en ma faveur au tribunal administratif, mieux qu'un avocat que j'aurais payé.
Outre les méthodes de barbouzes utilisées (l'arrestation de Maitre Souab, comme celle de Maitre Dahmani, feront date)
la gestion catastrophique des secteurs économiques et sociaux, dont la création d'emploi et le développement régional, a créer un climat de méconytentement et de ressentiment auquel ce pouvoir aveugle et chancelant ne peut répondre
Donc l'usage de la force de l'intimidation et de la répression ne fait qu'aggraver les risques de troubles sociaux et de confrontation sanglante
Ils s'appellent Trabelsi aussi?

