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RNTA : l’incendie qui rallume des soupçons
22/07/2024 | 13:05
4 min
RNTA : l’incendie qui rallume des soupçons

 

Un incendie s’est déclaré hier au niveau d’un entrepôt de la Régie Nationale des Tabacs et des Allumettes (RNTA). L’incendie a été maitrisé mais a détruit d’importantes quantités de tabac selon le porte-parole de la protection civile. Si les opérations de refroidissement sont toujours en cours, cet incident ravive les soupçons exprimés notamment par le député et membre du bloc la ligne nationale souveraine, Badreddine Gammoudi pour qui le sujet est on ne peut plus brûlant.

 

Le porte-parole de la protection civile a annoncé, par le biais de sa page Facebook, que des unités étaient intervenues afin d’éteindre un incendie s’étant déclaré au niveau d’un entrepôt de la Régie Nationale des Tabacs et des Allumettes.

Dans une publication du 22 juillet 2024, le porte-parole de la protection civile a indiqué que l'incendie en question s'était déclaré la veille, 21 juillet 2024, au niveau d’un entrepôt de mille mètres carrés se trouvant à Jebel Jelloud et contenant d'importantes quantités de tabac.

L’importance de l’incendie a nécessité l’intervention des unités relevant de la direction régionale de Tunis.

Réagissant à la nouvelle, le député et membre du bloc la ligne nationale souveraine, Badreddine Gammoudi, a souligné, dans une publication postée sur Facebook, que l’incendie a détruit d’énormes quantités de scaferlati utilisée pour la fabrication nationale. Ce scaferlati, souligne l’élu, « fait, depuis deux mois, l’objet d’une enquête menée par la brigade économique ».

« Le sujet est à suivre compte tenu de l'existence d'informations confirmées sur le déclenchement d'un autre incendie samedi qui a été bouclé sans en informer les autorités compétentes. Tout indique qu'il y a un acte criminel derrière ces incendies. Les données révélées par Al Janoubia ont incité les voleurs à couvrir les traces de leurs crimes. J'espère que le ministère public agira pour lever le voile sur ce qui se passe dans cette institution nationale et demandera des comptes à tous ceux qui ont commis des actes criminels » a-t-il affirmé.

 

 

Badreddine Gammoudi, avait aussi révélé, le 10 juin dernier, ce qu’il estimait être un nouveau scandale de la RNTA.

La régie venait d’annoncer, selon l’élu, la panne de la machine à fumer analytique qui permet d’analyser la composition des cigarettes produites localement mais aussi importées, notamment en calculant le taux de goudron, de nicotine et de monoxyde de carbone, pour savoir si elles sont conformes aux normes internationales adoptées par le ministère tunisien de la Santé et par l’Organisation mondiale de la santé.

Or, le jour même, la RNTA a publié un appel d’offres pour l’acquisition d’une nouvelle machine à fumer analytique pour une valeur d’environ 800 mille dinars sans comptabiliser les taxes. Il a précisé que l’ancienne machine n’avait que huit ans d’âge, s’interrogeant si c’est rentable de changer une machine à ce coût tous les huit ans et si la régie ne dispose pas d’un service de maintenance apte à s’occuper de ces machines analytiques. Il s’est aussi interrogé sur les raisons de cette panne en ce qu’il a estimé un court laps de temps.

M. Gammoudi a aussi précisé qu’il a su qu’il « était possible de réparer l’ancienne machine à un coût de seulement 25 mille dinars, soit 3% du coût d’achat ». Cela lui a inspiré une série de questions.

Le député s’est demandé comment on pouvait justifier la fabrication de cigarettes sans contrôle en laboratoire et si cet appareil cache des secrets qui feraient mieux de disparaître. « Comment la régie va-t-elle procéder pendant le processus d’acquisition de la machine ? Combien de temps vont perdurer encore la négligence et l’indifférence dans les établissements publics ? Comment la ministre des Finances peut-elle approuver ce gaspillage de fonds publics au sein d’une des institutions qu’elle supervise ? » a-t-il conclu.

Créée en 1870 et réformée en 1964, la Régie Nationale des Tabacs et des Allumettes (RNTA) est l'entreprise publique principale du secteur des tabacs en Tunisie.

Elle est chargée d’exploiter le monopole fiscal du tabac, des allumettes et des cartes à jouer. La RNTA assure la fabrication des produits locaux RNTA en matière de cigarettes, cigares et neffa, l’importation et la commercialisation des cigarettes étrangères, la distribution des tabacs, des allumettes, des cartes à jouer (cigarettes locales et étrangères) à travers les centres de distribution et les recettes de tabacs.

 

Myriam Ben Zineb

 

 

22/07/2024 | 13:05
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Commentaires
Alex
FAUT PRIVATISER
a posté le 23-07-2024 à 09:01
Tout d'abord, c'est l'assurance qui dédommager les dégâts. Puis, pour quand la privatisation de cette entreprise? Pourquoi l'Etat détient-il la manufacture des tabacs?
Hermès
Ils jouent avec le feu !!
a posté le 22-07-2024 à 21:08
Ils voulaient simplement allumer toutes les cigarettes de l'usine en une seule fois !!!
Heureusement l'usine ne fabrique plus les allumettes depuis la révolution ! Il n'y a pas de fumée sans feu......
ourwa
De la fumée au dessus de Kairouan la sainte ?
a posté le 22-07-2024 à 15:23
Un incendie au niveau d'un entrepôt de la Régie Nationale des Tabacs et des Allumettes (RNTA), à Kairouan ? ça fume toujours, parait-il; c'est normal pour une usine nationale et souveraine de fabrication de cigarettes... Heureusement qu'il n' y a pas eu de victimes. '? allah le clément, ayez de la miséricorde pour vos fumeurs invertébrés, ils ne savent pas ce qu'ils font; âamiine !
Ben Mansour
Soyez rassuré
a posté le 22-07-2024 à 14:07
Soyez rassuré monsieur Fuemmoudi et autres que ce n'est pas un problème d'entretien qui engendre ces achats de nouvelles machines ou d'autres équipements car les compétences tunisiennes ont démontré à plusieurs reprises que :
- Ils sont capables d'apporter des modifications importantes sur toutes les machines pour les faire adapter à notre climat (température importante en été)
L'expérience montre que certains équipements même neufs observent des arrêts fréquents en Tunisie pour les problèmes précités
- L'entretien préventif et curatif est d'usage dans l'industrie tunisienne
Mais , le taux d'encadrement faible y compris chez les entreprises privées est un facteur déterminant de la survie d'équipement et d'une utilisation optimale .
Sachez aussi que ces achats parfois fréquents et non nécessaires font partie de la politique de quelques entreprises très mal auditees et des stratégies qui vont à l'encontre des ingénieurs de ces sociétés.
Il suffit de se rappeler pour ne citer que ça, la chaudière neuve d'origine turc qui a été acquise par la SNCPA et qui a demeuré quelques années non opérationnelle avec arrêt total de la production des papiers dans une période où l'état tunisien était obligé d'en acheter ( papier et dérivé) de la Turquie .....C'est un exemple brûlant parmi nombreux qui n'a aucune relation avec le savoir faire et la compétence des ingénieurs tunisiens .
C'est extrêmement triste et douloureux d'assister à ces défaillances que le média ne cesse de nous en informer.
Est-ce que vous croyez que les cadres techniques n'ont pas de solutions
Personnellement , sans avoir aucune idée sur cette entreprise, je doute fort ?
Et il suffit d'auditer techniquement l'entreprise pour éviter ces dépenses faramineuses ......
Agatacriztiz
Les bonnes vieilles méthodes, il n'y a que ça de vrai...
a posté le 22-07-2024 à 13:30
C'est auprès des indics, informateurs et autres "tontons" qui sont infiltrés au sein de la confédération des "hammassas" qui plombent le portefeuille de nos concitoyens (surtout ceux qui ont la mauvaise habitude de fumer) qu'on récoltera assez d'indices et d'informations pour trouver à qui profite le crime.
Quelques baffes bien ajustées à ceux qui ne veulent pas cracher le morceau de leur plein gré, devraient conduire rapidement aux conclusions de cette enquête.
eshmoun
les baffes ou "la bouffe"
a posté le à 12:14
effectivement dans ce genre d'affaires concoctées "via delle botteghe oscure" y a que çà qui marche y a que çà de vrai ! foi de Poirot H.