
Depuis le mois de mars, plusieurs mesures ont été annoncées dans une volonté de rationner l’eau potable et aider la Tunisie à faire face à la sécheresse qu’elle vit depuis des années. Mal ou peu appliquées, ces mesures semblent dérisoires face à un phénomène qui est prêt pour durer encore et face auquel on ne planifie pas suffisamment.
Les coupures d’eau sont devenues habituelles pour les Tunisiens. Dans de très nombreux foyers, les bouteilles et bidons remplis « en cas de coupure » font désormais partie des habitudes. La Société nationale d'exploitation et de distribution des eaux (Sonede) annonce souvent des coupures touchant plusieurs quartiers à la fois et, parfois même, ces coupures surviennent sans annonce préalable, même pour les zones relativement bien positionnées sur la carte d’alimentation de la Sonede. Les aléas de cette situation sont d’autant plus pénibles à supporter pour les agriculteurs dont des récoltes entières se retrouvent menacées à cause de la sécheresse et des coupures.
Mercredi 11 octobre, le chef de l’État Kaïs Saïed a reçu son ministre de l’Agriculture, Abdelmonem Belati afin de s’entretenir de la crise des fourrages en Tunisie. Il a évoqué, lors de cette entrevue, la nécessité d’intensifier les efforts pour le dessalement de l’eau de mer « à la lumière des développements climatiques et de la rareté des pluies ». Une solution qui, à l’heure actuelle, représente un véritable défi, autant en termes de coût que d’énergie mais qui semble être une nécessité de dernier recours.
Hier, le conseil des ministres, présidé par le chef du gouvernement Ahmed Hachani, a approuvé le décret « portant reconnaissance de l’occurrence d’une calamité naturelle concernée par l’intervention du fonds d’indemnisation des dommages agricoles dus aux calamités naturelles ». Ce fonds a été créé en 2019 par le ministre de l’Agriculture de l’époque, Samir Taïeb, dans l’optique de constituer « un véritable filet de sécurité pour les divers acteurs du secteur agricole et de la pêche ».
Fin janvier 2023 le gouvernement avait publié la liste des gouvernorats sinistrés par la sécheresse. Une sécheresse qui a eu raison des grandes récoltes et des arbres fruitiers au cours de la saison agricole de 2021-2022. Il s’agit des gouvernorats de Zaghouan, Ben Arous, Le Kef, Siliana, Bizerte, La Manouba, Kairouan, Béja, Jendouba, Sousse et Sidi Bouzid.
Une enveloppe de 5,28 millions de dinars est prévue dans le budget de l’Etat 2023 pour appuyer le Fonds de l’indemnisation contre les dégâts agricoles induits par les catastrophes naturelles pour indemniser les agriculteurs sinistrés. Mais ces indemnisations, si elles seront d’un grand secours aux agriculteurs, seront-elles suffisantes pour faire face aux années difficiles qui se préparent ?
De nombreux experts n’ont cessé, ces dernières années, d’alerter sur la situation en appelant à déclarer « l’état de catastrophe naturelle ». À l’heure actuelle, le niveau d’eau des barrages ne cesse de diminuer. Le 8 octobre courant, l’observatoire national de l’agriculture (Onagri) a indiqué que les réserves en eau des barrages ont baissé de 25,5% (-201,32 millions de m3), à 586,493 millions de m3, à la date de 6 octobre courant, par rapport à une moyenne des trois dernières années de 787,925 millions de m3, à la même date.
Fin septembre, la Tunisie a prolongé les dispositions relatives aux restrictions d’eau portable. Jusqu’à nouvel ordre. Aucune date de fin pour ces mesures n’a été annoncée. Ces mesures, décidées depuis le mois de mars par le ministère de l’Agriculture devraient servir à limiter la casse d’une sécheresse inédite qui frappe le pays. Ainsi, il a été interdit l’utilisation de l’eau potable, distribuée par la Sonede, pour l’agriculture, l’irrigation de zones vertes, pour le nettoyage des rues et des endroits publics et pour le lavage des véhicules.
Mais si on en parle peu, cette sécheresse frappe le pays depuis plusieurs années. Cinq ans environ. Pour certains experts, ce stress hydrique serait en effet « permanent » et au lieu de continuer sur le chemin des solutions de rafistolage qui n’arrangent rien sur le court terme, ils préconisent de penser enfin à une véritable stratégie de gestion.
Face à cet état de « sécheresse absolue », de l’avis de certains experts, la communication officielle a, d’abord, fait cruellement défaut. La Sonede a commencé par procéder à des coupures de rationnement avant même de les annoncer en tant que telles. Ce n’est que par la suite qu’un communiqué est venu appeler les choses par leur nom et expliquer, enfin, aux Tunisiens la gravité de la situation à laquelle ils devront, désormais, faire face. La Tunisie a donc plusieurs années de retard sur une sécheresse qui s’annonce plus difficile que celles qui l’ont précédée. À quand une véritable stratégie de mesures…et de communication ?
Synda Tajine

Tout fout le camp, ma chère, TOUT !!!
l inconscience generalisee a propos de l impact du rechauffement climatiqur l illustre parfaitement
Il y aurait eventuellement un retour a la pluviometrie des decennies ecoulees
Toutefois cela ne se produira pas avant 17000 ans
En attendant toute activite de production agricole intensive incluant l elevage sera impossible au sud d une ligne approximative Thala Enfidha
ce sera effectif dans 25 ans
Les autres consequences seront tout aussi radicales
Temperatures moyennes estivales de 43 degres avec des climax frequents de 50 degres
disparition de la moitie de l ile nord de kerkennah
disparition de toute la couverture forestiere du pays exceptees certaines zones depassant 600 metres d altitude
disparition de 80% des eaux de surface
Bref dans 30 annees la Tunisie deviendra invivable
Mais en realite depuis les effets conjugues de l exode rural anarchique et de la dictature policiere ce pays n est il pas devenu invivable depuis les annees 90
Pour ce faire, il a été réalisé techniquement des cellules dans lesquelles circule de l'eau de mer. Cette même eau de mer y est chauffée par la lumière du soleil, ce qui entraîne l'évaporation de l'eau, laquelle laisse le sel derrière elle.
La vapeur d'eau est ensuite condensée sous la forme d'une eau pure et potable.
Il paraît que les chercheurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology) sont arrivés à mettre au point un système de desalinisation en continu qu'il serait trop long d'expliquer ici.
Alors, si pour une fois, ils pouvaient se révéler, sans exiger quelconque contre-partie que ce soit, vraiment soucieux de nos problèmes de sécheresse, ils, MIT et compagnie, pourraient venir tester leur invention ici, en Tunisie, voir si cette solution marche, et, dans ce cas, former nos ingénieurs dans ce sens pour, qu'à leur tour, ils puissent monter des "centrales" de désalinisation de ce type.
Tout ça, si les américains sont disposés à être sympas à notre égard, ça reste à voir...
Sinon, il faudra se creuser la cervelle pour arriver, tous seuls, à atteindre ce résultat. On devrait en être capables, l'un des nôtres à récemment reçu un prix Nobel...
Les détails de l'expérience sont publies sur le journal Joule et n'apparaît pas très complique, je vais essayer de le reproduire. Un tel système serait très utile.