
L'avocate et sœur du détenu politique Jaouhar Ben Mbarek, Dalila Ben Mbarek Msaddek, a été l'invitée du journaliste et ancien chroniqueur radio Zied El-Heni dans l'émission Rou2a Horra, diffusée le 30 janvier 2025 sur Carthage+.
L'avocate a évoqué l'injustice ressentie par les familles des détenus politiques dans l'affaire du complot contre la sûreté de l'État, soulignant l'absence de preuves. Elle n'a cessé de s'interroger, tout au long de l'émission, sur les raisons derrière l'oppression visant ces détenus et les abus contre leurs droits. Elle a pointé du doigt plusieurs contradictions dans les témoignages sur lesquels reposait l'affaire. « Le dossier de l'affaire du complot mentionne une cinquantaine de noms de politiciens, de journalistes et d'hommes d'affaires connus, mais ne comporte aucune preuve concrète… On n'y trouve pas de rapports des services de renseignement ni de documents d'unités sécuritaires », a-t-elle déploré.
Dalila Ben Mbarek Msaddek a questionné la fiabilité du dossier d'une affaire qui ne contient aucune preuve matérielle. Elle a estimé que cela expliquait le recours ultérieur à deux témoins anonymes. L'avocate a assuré que le rapport de clôture de l'instruction ne reposait que sur ces témoignages. Selon elle, l'affaire ne comprend ni photos, ni enregistrements audio, contrairement à ce que certains ont tenté de faire croire.
« Les témoins sont restés anonymes, car ils n'ont aucune crédibilité… L'un d'eux est poursuivi en justice dans plusieurs affaires et est en prison depuis 2016. Or, une personne accusée de faux et usage de faux ne peut pas être considérée comme un témoin dans une autre affaire... Ce témoin a affirmé que l'ancien gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Marouane El Abassi, avait bloqué le prêt du FMI en raison de son passé au sein de l'institution... Or, M. El Abassi n'a jamais travaillé au FMI... Il a également déclaré que Kamel Letaïef avait poussé à la nomination de Kamel Jendoubi en tant que président de l'Isie... Or, ce dernier a été élu et non nommé... Aucune vérification n'a été faite... Les propos de XX ont été pris pour des vérités absolues », a-t-elle déploré.
En ce qui concerne le témoin XXX, Dalila Ben Mbarek Msaddek a expliqué que son témoignage reposait sur un appel téléphonique entre ce dernier et un ami vivant en Belgique. Cet ami aurait eu vent d’un complot lors d’une discussion avec une cousine résidant en Angleterre. XXX a indiqué que les réunions des comploteurs se tenaient au siège de l’ambassade de Tunisie à Bruxelles, à l’époque dirigée par l’ambassadeur Nabil Ammar, qui a été nommé ministre des Affaires étrangères après l’ouverture de l’instruction pour complot contre la sûreté de l'État.
Durant cet épisode, Zied El-Heni et Dalila Ben Mbarek Msaddek sont également revenus sur l’un des articles publiés par Business News. Il s’agissait de la chronique "Quand il est dur d’avancer, ce sont les durs qui avancent", rédigée par Nizar Bahloul, journaliste, fondateur et PDG du journal, et publiée le 27 janvier 2025. L’animateur et son invitée ont salué Business News pour sa position, sa persévérance et son courage, estimant que les voix libres se faisaient de plus en plus rares.
Par ailleurs, Dalila Ben Mbarek Msaddek a abordé la nouvelle réglementation sur les chèques. Elle a affirmé que cette loi conduirait à une baisse de la consommation et à un appauvrissement de la classe moyenne. Elle a souligné que cette législation témoignait du fait que des incompétents légiféraient et promulguaient des lois en Tunisie.
S.G


