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Chômage en hausse, entreprises à l’arrêt : le nouveau Code du travail fait déjà des ravages
30/05/2025 | 09:45
6 min
Chômage en hausse, entreprises à l’arrêt : le nouveau Code du travail fait déjà des ravages
Service IA, Business News

 

La loi adoptée dans la nuit du 20 au 21 mai 2025 devait protéger les travailleurs précaires. Elle commence par créer du chômage. Secteurs bloqués, vagues de licenciements, gel des recrutements : les premières conséquences de la réforme sont catastrophiques. Imposée sans concertation, cette réforme menace l’équilibre même du tissu entrepreneurial tunisien.

 

La réforme du Code du travail, votée à la hâte par 121 députés sans une seule voix contre dans la nuit du mardi 20 au mercredi 21 mai 2025, impose désormais une logique implacable : fin des CDD sauf exceptions rarissimes, interdiction de la sous-traitance de main-d’œuvre, et rétroactivité des titularisations. En clair, les entreprises n’ont plus le droit à l’erreur ni à la souplesse.

Si certains secteurs saisonniers comme l’agriculture ou le tourisme sont vaguement pris en compte, le texte ignore totalement des pans entiers de l’économie tunisienne, notamment l’industrie (automobile, textile), dont les effectifs varient fortement en fonction des commandes internationales. Aucune disposition ne prévoit de régime d’exception pour ces réalités-là.

Pire : la responsabilité des employeurs est élargie à l’extrême, y compris pour les fautes commises par leurs sous-traitants, transformant chaque contrat en potentielle bombe juridique.

 

Licenciements massifs dans le tourisme, l’industrie et les chancelleries

À Sousse, Djerba, Médenine et Nabeul, les chiffres donnent le vertige. Selon Mohamed Baraketi, secrétaire général adjoint de la Fédération du tourisme, plus de 1.200 licenciements ont déjà eu lieu dans les établissements hôteliers, parfois avant même l’adoption officielle du texte.

Les employeurs ont anticipé, sans attendre : « Ils se débarrassent de leurs CDD avant qu’ils ne deviennent indéboulonnables », explique M. Baraketi. Une purge sociale dictée par une logique de survie, dans un secteur déjà sinistré.

Même son de cloche chez les grandes entreprises industrielles et les représentations diplomatiques, qui gèlent ou annulent leurs recrutements faute de clarté juridique ou de budget pour titulariser leurs intérimaires.

 

Des experts unanimes : une bombe à retardement juridique

Slim Rekik, expert en droit social, prévient : « Cette loi va créer une explosion du contentieux dans les deux prochaines années. Les DRH ne savent plus comment gérer leurs contrats. »

Pour Houssem Bounneni, vice-président de l’Ordre des experts-comptables, la situation est tout aussi inquiétante : « On interdit même l’externalisation de services qui touchaient de près l’activité principale. Ce genre de montage est désormais proscrit, et les entreprises perdent en compétitivité. »

Badreddine Smaoui, expert en protection sociale, ajoute que l’absence de décrets d’application ouvre la porte à des interprétations hasardeuses, notamment sur la notion d’activité saisonnière ou sur la qualification des agents de nettoyage et de sécurité.

 

Kaïs Saïed hausse le ton… contre les entreprises

Alors que les entreprises cherchent un cadre, des clarifications, un délai ou même un dialogue, le président de la République répond par l’injonction idéologique.

Lors de sa réunion avec la cheffe du gouvernement le 28 mai, Kaïs Saïed a dénoncé ceux qui « courent après les privilèges » et menacé de les remplacer par une jeunesse plus patriote. Il a ordonné l’application stricte de la loi contre toute personne “maltraitant les travailleurs”, une formule floue qui pourrait viser tout employeur réticent à titulariser.

« Justice et dignité passent par de nouvelles législations et une révolution administrative », a martelé le président, comme s’il s’agissait d’un combat d’honneur, ignorant le choc que traverse le tissu économique.

 

Une réforme imposée sans étude d’impact : une hérésie institutionnelle

Le plus grave dans cette réforme n’est pas seulement son contenu, mais sa méthode.

La nouvelle mouture du Code du travail a été rédigée en vase clos, votée dans la précipitation, et imposée sans la moindre concertation avec les principaux concernés : les chefs d’entreprise, les syndicats, les fédérations sectorielles, les chambres professionnelles, les experts du terrain.

Aucun pays au monde, digne de ce nom, ne légifère de cette manière, surtout sur un texte aussi structurant que le Code du travail. Dans toute démocratie économique moderne, l’adoption d’une loi sociale ou économique passe par deux étapes incontournables :

L’audition des acteurs du secteur, afin de cerner les enjeux, les cas particuliers, les contraintes techniques et budgétaires et la réalisation d’une étude d’impact, document-clé qui évalue concrètement les effets potentiels de la loi sur l’emploi, les coûts pour les entreprises, les risques de contentieux, et la faisabilité administrative.

Or ici, rien de tout cela n’a été fait. Aucun chiffre, aucune simulation, aucune modélisation, aucune analyse comparative. Résultat : une loi peut-être bien intentionnée, mais totalement déconnectée des réalités du marché.

Le marché de l’emploi obéit à des contraintes précises : la variation des commandes, la saisonnalité, la gestion de la masse salariale, la flexibilité contractuelle, etc. Légiférer sans intégrer ces contraintes revient à poser une bombe à retardement sous le tissu productif.

Une réforme sérieuse n’impose pas des obligations idéales : elle cherche à réguler ce qui est possible, pas à exiger ce qui est souhaitable. En négligeant cette vérité élémentaire, le pouvoir a choisi le symbole au détriment du réalisme, l’injonction morale à la place de la régulation pragmatique. Et le résultat ne s’est pas fait attendre : licenciements, blocage des embauches, panique juridique.

Tout cela aurait pu — et dû — être anticipé avec une simple étude d’impact et consultations des intervenants (experts, syndicat, patronat). Encore aurait-il fallu écouter, et non décréter.

 

Une économie paralysée par l’idéologie

En l’absence de concertation préalable et de cadre d’application progressif, la mise en œuvre du nouveau Code du travail suscite aujourd’hui plus d’interrogations que de certitudes.

Sur le terrain, des entreprises gèlent leurs recrutements, d'autres déclenchent des vagues de licenciements, non pas par rejet des principes de la réforme, mais par crainte de l’insécurité juridique et du surcoût structurel que celle-ci implique. Le climat est marqué par une forme de prudence généralisée, notamment dans les secteurs à main-d’œuvre variable ou à forte saisonnalité.

Cette situation révèle un décalage croissant entre la logique économique dans laquelle évoluent les entreprises et la logique institutionnelle dans laquelle s’inscrit l’État. Là où les premières doivent composer avec des contraintes d’agilité, de compétitivité, et de marge de manœuvre budgétaire, la réforme part d’un postulat inverse : celui d’une stabilité à garantir à tout prix, y compris par la contrainte.

L’absence de mécanismes transitoires, d’accompagnement technique ou d’aménagement sectoriel accentue ce déséquilibre. Les professionnels n’ont à ce jour ni visibilité sur les décrets d’application, ni calendrier de mise en conformité précis. Les structures d’inspection, elles-mêmes, peinent à trancher certains cas concrets.

Ce flou pèse sur le climat des affaires. Plusieurs entreprises étrangères reconsidèrent actuellement leurs plans d’expansion en Tunisie, en raison de l’incertitude juridique. D’autres, installées de longue date, reportent certaines décisions d’investissement. Le secteur privé, au lieu d’être associé à l’effort de régulation, se sent aujourd’hui contraint, voire marginalisé.

Reste une évidence : toute réforme du marché du travail doit composer avec les réalités économiques qu’elle entend encadrer. La stabilité de l’emploi, comme la protection du salarié, ne peuvent produire leurs effets que si elles s’inscrivent dans un environnement propice à la création d’emplois durables, et non dans un contexte d’injonctions mal maîtrisées.

 

Maya Bouallégui

 

30/05/2025 | 09:45
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Commentaires
momo
Faire appel à la matière grise tunisienne à l'étranger.
a posté le 01-06-2025 à 13:54
La Tunisie est gangrénée par les idéologies, islamiste, nationaliste, gauchiste, populiste et j'en passe, le pragmatisme ne fait parti de la culture générale. La seule issue qui permet aux pays de sortir de ce marasme est de passer un coup d'un puissant détergeant et désinfectant dans toutes les institutions en faisant appel à la matière grise tunisienne à l'étranger.
Nephentes
Imprévoyance irresponsabilité et absence de crédibilité
a posté le 01-06-2025 à 08:56
Des les premières discussions au parlement les chefs d'entreprises locales et multinationales ont demandé un plan de licenciement préventif et correctif
Les premiers licenciements anticipant la réforme ont débuté des février 2025
Depuis les multinationales françaises et italiennes en particulier ont licencié et prévoient de licencier des milliers de contractuels
Ces multinationales se sont concertées et déploient leur plan de licenciements en silence et dans l'absence TOTALE de réaction des autorités tunisiennes
Consequence factuelles des clowneries du régime : des milliers de familles déjà précaires complètement laissées a l'abandon par un état totalement impuissant
Dr. Jamel Tazarki
@Mr. Kais Saied: il est temps de tenir vos promesses et d'offrir ainsi à la Tunisie sa Cour constitutionnelle!
a posté le 01-06-2025 à 08:40
Introduction: Il n'y a que la cour constitutionnelle qui pourrait freiner Kais Saied, mais avant cela il faudrait lui préparer (à la cour constitutionnelle) un solide fondement...

A) La composition des membres de la cour constitutionnelle d'après l'actuelle constitution est la suivante
a1) Quatre membres de la cour constitutionnelle doivent être élus par le conseil supérieur de la magistrature (CSM). Or les membres de "notre" CSM ont été nommés par Kais Saied --> aux lecteurs de tirer des conclusions intelligentes / utiles
a2) Trois membres restants de la cour constitutionnelle doivent être élus par le parlement. Or pourrions -nous faire encore confiance a "notre" parlement après sa déformation de la loi électorale à quelques jours de l'élection présidentielle?
a3) Quatre derniers membres de cette cour doivent être nommés par le président de la République.

Fazit: même si on aurait bientôt une cour constitutionnelle, elle serait probablement au service du Président de la République.

B) Que faudrait-il faire afin de retrouver la structure rationnelle d'un Etat de droit? Réponse:
b1) amendement de la loi électorale qui a été écrite en solo par Kaisa Saied --> redonner aux partis politiques le poids politique qu'ils avaient avant le putsch
b2) amendement de la constitution qui a été écrite en solo par Kaisa Saied, à la limite la réécrire. En effet, elle est pleine d'erreurs de pensée et de contradiction.
b3) élections législative et présidentielle anticipées
b4) créer un Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) dont les membres seraient élus et non pas nommés par le Président de la République
b5) créer une cour constitutionnelle --> ce qui fait maintenant un sens , après avoir redonné aux partis politiques le poids qu'ils avaient avant le putsch, et du fait que les membres du CSM seraient élus et non pas nommés par le Président de la République


Je n'ai aucune ambition politique, je voudrais tout simplement rentrer à mon Village Tazarka et pourvoir vivre dans un Etat de droit.


Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger

C'est dans l'intensité, la régularité et le renouvellement du débat socio-politique / -économique que se forge le gouvernement du peuple. La bonne santé de notre jeune démocratie tunisienne se mesure à ses contre-pouvoirs. Voilà pourquoi l'indépendance des médias, de la justice, l'activité syndicale et la qualité du débat parlementaire concernent tous les Tunisiens
Dr. Jamel Tazarki
Toutes les lois qui n'ont pas été soumises à un contrôle de constitutionnalité exercé par la Cour constitutionnelle finiront dans une poubelle --> 1ère priorité est de créer une Cour constitutionnelle sur la base d'un CSM dont les membres sont élus et non pas nommés par le Président de la République. La Tunisie a besoin d'un Etat de droit et non pas d'une dictature!
a posté le 01-06-2025 à 08:33
@Mr. Kais Saied: il est temps de tenir vos promesses et d'offrir ainsi à la Tunisie sa cour constitutionnelle.

Ce dont la Tunisie a urgemment besoin:
- 1. d'une Cour Constitutionnelle, --> avant la promulgation d'une loi, elle devrait être soumise à un contrôle de constitutionnalité exercé par la Cour constitutionnelle --> ce qui nécessite une constitution sans erreurs de pensée, sans contradiction, sans dilemme et non écrite en solo sur mesure. Même les lois et les décrets ne devraient pas être en contradiction avec la constitution....
-->
Malheureusement, la Tunisie fonctionne aujourd'hui à travers une confusion de décrets présidentiels qui se placent par abus de pouvoir au-dessus de la constitution et des lois

- 2. d'une justice indépendante,

-3. d'un Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) dont la majorité des membres serait élue et non pas nommée par le Président de la République
--> La fonction première du CSM est d'assurer l'égale application de la loi et de protéger les droits et libertés des personnes, notamment contre l'éventuel arbitraire du pouvoir.
--> Par ses prérogatives le CSM contribue à la gestion des ressources humaines du corps de la magistrature. Par son rôle disciplinaire, il vise à garantir l'exemplarité des juges et procureurs. Enfin, par ses travaux, il est une instance de réflexion sur le fonctionnement de la justice, sa déontologie et les valeurs de l'Etat de droit doivent guider son action. En Allemagne, il y a une page Internet du CSM afin de dénoncer les injustices et les dépassements des juges et du système judiciaire même. --> ceci ne fait un sens que si les membres du CSM sont votés et non pas nommés par la dictature

- 4. d'une Cour de cassation dont la majorité des membres serait élue et non pas nommée par le Président de la République --> la Cour de cassation est le juge du droit. Elle a pour mission de contrôler et d'unifier l'interprétation de la loi afin que les règles de droit soient appliquées de manière identique par l'ensemble des tribunaux et des cours d'appel de l'ordre judiciaire. Elle ne réexamine pas les faits qui sont à l'origine du litige, mais vérifie que la loi a été correctement appliquée et que les règles de procédure ont été respectées. La Cour de cassation ne se prononce donc pas sur le conflit qui oppose les parties, mais sur la qualité de la décision de justice qui a été rendue. --> Dans certains cas, on ne peut pas faire appel d'un jugement, alors il faudrait faire recours à un pourvoi en cassation, qui ne rejugera pas l'affaire sur le fond mais vérifiera le respect des règles de droit

- 5. d'une loi électorale intelligente, sans erreurs de pensée, sans contradictions, sans dilemme et non écrite en solo...
-->
Je cite: "l'aberration de demander des parrainages non numérisés et non soumis à l'obligation d'une signature légalisée et donc facilement contestables à postériori [. . .] de ces faits, chaque personne peut revenir sur son parrainage pour des raisons politiques ou pour faire chanter le concerné" voir Business News TN du 17/09/2024 | 10:28

- 6. d'une Constitution intelligente, sans erreurs de pensée, sans contradictions, sans dilemme et non écrite en solo...
-->
Je cite Mr. Sofiene Ben Hamida: "En août 2022, il [KS] jette à la poubelle un projet collectif de constitution et publie sa propre constitution. Tant pis pour ce peuple nigaud qui a avalé sans réagir, la couleuvre des quarante six erreurs qui se sont faufilées dans le texte publié":))
voir Business News TN du 06/04/2025 à 15:59
-->
-> Je cite Mr. Mohamed Abbou,: "Selon la Constitution actuelle, en cas de vacance du poste présidentiel, le pouvoir revient provisoirement au président de la Cour constitutionnelle. " voir Business News TN du 19/01/2025 à 17:27
-->
c'est-à-dire qu' "en cas de vacance du poste présidentiel, le pouvoir revient provisoirement au président de la Cour constitutionnelle" --> mais nous n'avons pas de Cour constitutionnelle et ainsi pas de président de la Cour constitutionnelle --> et prétendre que notre constitution est géniale:))

- 7. des débats socio-économiques et -Politiques de haut niveau
--> notre récente élection présidentielle était dépourvue de tout débat socio-économique....

- 8. d'élections législatives, présidentielles et communales (municipales) justes et fairs,
-->
l'absurdité des 10000 parrainages non numérisés et non soumis à l'obligation d'une signature légalisée et donc facilement contestables à posteriori et qu'aucun candidat n'a pu passer saint et sauf à l'exception de KS par sa position...

- 9. la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire

Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
Hannibal
Le nouveau code du travail
a posté le 31-05-2025 à 15:31
Le nouveau code du travail s'appellera le code du chômage, de la précarité, des liquidations d'entreprises privées et de l'effondrement des recettes fiscales et sociales. A ce moment là, ceux et celles qui l'ont modifié dans un coin de table et ou qui l'ont voté à la hâte en pensant plutôt à leurs rémunérations actuelles ne pourront plus se regarder dans une glace ou ne pourront plus avoir la conscience tranquille.
La majorité des entrepreneurs, petits ou grands, sont honnêtes. Pourquoi devront-ils payer pour les autres?
Par ailleurs, il est absolument évident que les entreprises font appel à la sous-traitance ou embauchent en CDD ou des intérimaires pour répondre à besoin limité dans le temps et si ce besoin devient récurrent ou permanent alors tout entrepreneur ayant un minimum de bon sens optera pour des CDI après avoir validé les compétences requises. C'est un principe de base de la concurrence et de la viabilité des entreprises. N'oubliez pas que les entreprises sont vecteurs de croissance, de créativité et d'innovations. Alors quand ça marche de ce côté, tout le monde sera gagnant.
Hannibal
Le nouveau code du travail (suite)
a posté le à 09:55
Je voudrais ajouter deux points :
- Une entreprise fait appel à un ou plusieurs sous-traitants quand ceux-ci exercent des activités indispensables à l'activité principale de l'entreprise mais n'a aucune maîtrise. Par exemple, un supermarché ou un commerce en général fait appel à une entreprise de gardiennage qui maîtrise son métier, qui forme ses employés selon les techniques, les normes et les réglementations en vigueur qui évoluent souvent et exigent en conséquence une mise à niveau rapide.
- Si des employés en CDD, ou en intérim, ou encore travaillant pour un sous-traitant se sentent lésés, ils n'ont qu'à se plaindre à l'inspection du travail ou aux juridictions compétences. l'?tat et la Justice doivent alors exercer leurs prérogatives avec détermination et surtout intégrité. C'est le principe d'un '?tat de droit.
Titularisation
loi contre la précarité
a posté le 31-05-2025 à 11:20
Cette loi vise a protéger et non pas stigmatiser. Protéger les salariés précaires contre la sur-exploitation par l'employeur qui ne veut pas régulariser et payer convenablement la main d'oeuvre qui lui permet de vivre "la vida loca".
Il n'est pas "normal" de voir des gens passer des années avec un statut précaire, sans protection et l'accès a une vie "digne".
Les employeurs, c'est a dire les détenteurs de capitaux, sont maintenant OBLIG'? de fournir un cadre protecteur a nos compatriotes précaires.
il faut briser la théorie Marxienne : "Les riches s'enrichissent et les pauvres s'appauvrissent"
le financier
pauvre type
a posté le à 13:31
Dans ta petite tête de loser, peux tu imaginer qu il y a de possible employeur quasi pauvre qui essaie de grzndir . Tu as cru qu il y avait que des employeurs milliardaires .
Les employeurs préféraient donner des cdi au personnes capables et compétentes que changer tous les mois de personnes et tomber sur des incapables. Le capitalisme est rationnel contrairement aux rêveurs du marxisme .

Maintenant tous les cdi à la porte aussi bien les compétent que les ratés. Ils valaient mieux gagner de l argent pendant 6 mois que rien gagner pendant les prochaines années
Lotfih
il faudrait avancer dès chiffres et des témoignages quand on parle économie
a posté le 31-05-2025 à 10:43
Cest un bon article, certes écrit à la hâte, mais qui reste bon, quand vous parliez de "Plusieurs entreprises étrangères reconsidèrent actuellement leurs plans" il faut impérativement mettre en avant un témoignage, qui soit collecté par vos soins ou lu vu sur un media de confiance, aussi quand vous dites "D'autres, installées de longue date, reportent certaines décisions d'investissement" il faut avancer une étudeun chiffre.... les vérités que vous avez avancées sont indiscutables, des évidences économiques, l'impact des décisions présidentielles unilatérales sont catastrophiques pour une économie telle que la notre, mais un travail journalistique digne de ce nom ne doit pas tomber dans la légèreté
Dr. Jamel Tazarki
Oui à la réforme du Code du travail, par contre il faudrait le discuter avec les employeurs (les concernés) et non pas de l'imposer par des décrets et les menaces d'emprisonnements abusifs!
a posté le 31-05-2025 à 10:36
Introduction: Oui à la réforme du Code du travail, par contre il faudrait le discuter avec les employeurs (les concernés) et non pas de l'imposer par des décrets et les menaces d'emprisonnements abusifs


A) les structures d'un Etat rationnel et de droit sont bafouées:
-->
Je cite l'article ci-dessus: "Badreddine Smaoui, expert en protection sociale, ajoute que l'absence de décrets d'application ouvre la porte à des interprétations hasardeuses, notamment sur la notion d'activité saisonnière ou sur la qualification des agents de nettoyage et de sécurité."
-->
@Mr. Badreddine Smaoui, je vous donne raison en ce que vous dites. Par contre La fixation du texte des décrets donne lieu à des discussions, souvent très longues et très mouvementées (du moins en Allemagne), avec les représentants des personnes concernées par le sujet des décrets.
-->
Par contre en Tunisie, le Président de la République impose ses décrets (sa volonté de puissance) sans discussion --> et après-quoi il menace par des emprisonnements abusifs.

-Puis les décrets en Tunisie se placent par abus de pouvoir au-dessus de la loi et de la constitution
-->
Je rappelle la hiérarchie des textes dans les pays démocratiques (la "pyramide du droit"):
a) Constitution protégée par la cour constitutionnelle; b) Lois; c) décrets et arrêtés, d) circulaires
-->
ce qui est nullement vérifié en Tunisie:, la preuve est la déformation de la loi électorale ("amendement") à quelques jours de la récente élection présidentielle.


- Au juste "notre" parlement bricole des lois pratiquement vides de contenu et par la suite il fait une délégation de son rôle de pouvoir législatif au Président de la République afin de faire le travail législatif à travers des décrets (délégation du pouvoir législatif au pouvoir exécutif). Ce qui est complètement absurde


B) Le problème est que les salariés concernés ne se servent pas des nouvelles lois du Code du travail. --> 99,9% de nos salariés n'ont jamais entendu parler du tribunal prud'hommes ou du Code du travail...

Je m'explique:
- Il y a déjà des structures étatiques en Tunisie afin de régler tout litige individuel entre un salarié et un employeur. Ce litige peut survenir pendant que le contrat est en cours ou au moment de la rupture du contrat de travail.
-->
Parmi ces structures, le tribunal des prud'hommes qui est le seul tribunal compétent pour régler tout litige entre salariés et employeurs en Tunisie .
-->
Pour saisir le tribunal des prud'hommes, on n'a rien à payer en Tunisie. La procédure est totalement gratuite et la présence d'un avocat n'est pas obligatoire.

- Je cite l'article 214 du code de travail de la Tunisie: "Les conflits sont portés devant le conseil de prud'hommes dans le ressort duquel est située l'entreprise où le travail est effectué. En cas d'exécution du travail en dehors de l'entreprise, le conflit est porté devant le conseil de prud'hommes dans le ressort duquel se situe le lieu du domicile du travailleur. Le travailleur peut dans tous les cas introduire l'action devant le conseil de prud'hommes du lieu où le contrat de travail a été conclu."
voir le lien web: https://www.jurisitetunisie.com/tunisie/codes/ct/Ct1175.htm

- Par contre Les agents qui travaillent dans la fonction publique et qui sont engagés dans une procédure contre leur employeur doivent en principe porter leur litige devant le Tribunal administratif.

-->
Or les salariés concernés ne se servent pas des lois du Code du travail, probablement par ignorance ou par paresse ou parce-qu'ils n'ont jamais étés informés de cela. --> 99,9% de nos salariés n'ont jamais entendu parler du tribunal prud'hommes ou du Code du travail...


C) Bourguiba croyait en la La politique des étapes de l'action en fonction des possibilités réelles et non des aspirations (contrairement au "tout ou rien" prôné et encouragé par certains)



Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger

C'est dans l'intensité, la régularité et le renouvellement du débat socio-politique / -économique que se forge le gouvernement du peuple. La bonne santé de notre jeune démocratie tunisienne se mesure à ses contre-pouvoirs. Voilà pourquoi l'indépendance des médias, de la justice, l'activité syndicale et la qualité du débat parlementaire concernent tous les Tunisiens.
Hichem
Visée politique
a posté le 31-05-2025 à 08:26
Le but recherché à travers cette loi est politique : réduire les chiffres du chômage et le gouffre de la sécurité sociale à cause des retraites appelées à s'aggraver à travers le vieillissement de la population en obligeant les demandeurs d'emploi à s'auto-entreprenariant. En devenant auto-entrepreneur les demandeur d'emploi ne seront plus des chômeurs, ne pèseront plus sur la sécurité sociale à leur retraite, on augmente plus les charges sociales et par conséquent les prix pour le consommateur.
Aux '?tats-Unis on dit qu'il y a le plein emploi or 35% de la population active est auto-entrepreneur qui n'ont pas de retraite s'ils n'ont pas fait leur propre retraite.
Cette loi tend à changer la culture du travail et la mentalité des gens. Elle produira ses résultats dans 20 ans quand 30% de la population active vivra de son travail réel et non d'un salaire payé par l'impôt collecté sur le dos des contribuables pour recevoir un salaire sans travailler ou présenter un certificat médical de complaisance pour avoir un salaire et rester chez soi.
Cette loi a une vision politique pour amener les gens à vivre de leur travail et non sur le dos des autres, à réduire les charges sociales et par conséquent le coût de la vie aux consommateurs, à se prendre en charge en constituant sa propre retraite, en investissant cette épargne dans l'économie au lieu de dépenser dans les cafés et loisirs qui créent de l'inflation et une vie éphémère
Citoyen Ordinaire.
TLS et VFS.
a posté le 31-05-2025 à 05:47
L'état, qui applique la loi à tous, va sûrement interdire la sous-traitance des demandes de visas. Donc, des entreprises comme VFS, TLS contact et assimilées seront contraintes de fermer de part l'interdiction de la sous-traitance. Désormais, les demandeurs de visas ne payeront plus que les frais de chancellerie et économiseront les frais de sous-traitance.
Hamza Nouira
Et bien....
a posté le 30-05-2025 à 22:05
Il n'y a besoin d'aucune étude comme en parle le journaliste.

C'est le B A-BA du business! Ce qui fait fonctionner l'économie des entreprises en premier c'est la flexibilité!

Et lui, comme l'économie n'est pas son domaine il supprime la seule chose qu'une entreprise a besoin pour survivre et progresser.

Cette politique communiste et populiste est entrain de mettre l'économie de notre pays a genou.

Il faut changer de cap et aider l'entrepreneuriat plutôt que la faire disparaitre .


PS: je l'ai dit que c'est qui aller se passer avec cette loi. Encore une fois.

Mais bon encore 4 ans avant la prochaine élection.
CL
Le début de la fin
a posté le 30-05-2025 à 15:50
Avec ces choix absurdes j'ai bien peur que se soit le début de la fin pour ce régime.le peuple tunisien est patient , pacifique mais quand ça déborde et le touche directement il se révolte ( la collectivisation de Ben Saleh - l'émeute du pain-le clientélisme de Ben Ali - le règne obscur d'ennahda ) quel investisseur local ou étranger va mettre son argent dans une économie ou l'atmosphère est étouffante guidée par un un président dépourvu de toute culture politique ou économique rêvant d'un socialisme dépassé et accusant les hommes d'affaires de tous les maux .la confiance est rompue entre les milieux d'affaires et le régime
Hamza Nouira
@CL
a posté le à 22:07
Je n'aurai pas mieux dit. Sauf peut être corriger 2 ou 3 choses. Mais dans l'ensemble bravo pour le commentaire.
+1
Abir
Que des catastrophes
a posté le 30-05-2025 à 14:42
Si, ks est est nul en tout, les 16 ou 18 ministres que je ne connais ni leurs noms ni leurs visages , ils servent à quoi s'ils n'interviennent pas en conseillant leur patron et lui dire que tel chose ou tel chose ne marchera pas !? Ils ne pensent pas que leurs salaires sont grattés des dos des citoyens-es, eux comme leur patron
Carthage Libre
Jusqu'à quand on va vivre cette destruction de notre pays par ce Dictateur
a posté le 30-05-2025 à 14:30
La Tunisie est maudite...

10 ans Ennahdha islamistes....6 ans ce type...Un type venu vraiment d'une autre planète, qui nous enfonce chaque jour...On va continuer à regarder ce naufrage en silence ?
Hamza Nouira
@Carthage libre
a posté le à 22:10
Ne seriez vous pas un khawarij takfiriste baignant dans la politique des frères musulmans qui poussent au chaos contre les leaders!

Il faut que je vous dénonce aux autorités. Vous êtes un danger!
Faouzi Najar
Code travail
a posté le 30-05-2025 à 13:40
Bravo Maya Bouallégui, pour cet analyse pertinente.
La loi sur les chèques freine le commerce.
La loi sur le code travail va mettre à genou l'économie.
Et le chômage (à 17%) , qui est le principal problème de la Tunisie, va s'aggraver à cause de ces deux lois idéalistes et utopiques.
Mr le Président, j'ai peur pour vous, j'ai peur que vous vous retrouviez un jour, devant les tribunaux tunisien, ***.

Hamza Nouira
@Fawzi Najar
a posté le à 22:25
Non la loi sur les chèques ne freine pas le commerce sauf si vous vivez dans les années 80!

Bien au contraire, qui utilise encore les chèques dans le monde!?

Le problème c'est que l'on a toujours pas sauter le pas vers une économie cashless ou sans numeraire. Une économie dans laquelle les transactions monétaires se font principalement sans utilisation d'argent liquide. Ou au moins le limiter.

Cela permettra d'avoir une sécurité accrue, une commodité et rapidité des paiements, la reduction des couts pour les entreprises et surtout .... la Transparence et traçabilité pour faciliter la gestion budgétaire, la lutte contre la corruption et le contrôle fiscal!!!

Mais je pense que la derniere raison est la barriere que beaucoup ne veulent pas voir se realiser en Tunisie !

Et c'est pour cette raison que l'économie n'avance pas et que les investisseurs étrangers et même nationaux ne se bouscule pas pour créer des entreprises.

Les gens misent trop sur le cash et on est mal. Très mal.

C'est une mentalité. C'est triste.
Zayane
Et l'inflation ?
a posté le 30-05-2025 à 13:38
Tout surcoût engendre une augmentation du prix de revient donc du prix de vente générant une inflation et de nouveau d'équilibre.
Ya Rabbi ahmi Tounesna !
Nephentes
Un véritable accès de folie
a posté le 30-05-2025 à 12:47
Les conséquences du dogmatisme irresponsable de ce régime décidément fou semblent terribles

Passons les péripéties de l'endettement public massif aupres des établissements bancaires locaux du flop baroque des entreprises communautaro-clownesques des pénuries des chéquiers etc

Cette réforme du Code est Travail est louable mais son application est dantesque en terme de coût social

Je vous cite un seul exemple
Il existe a Bordj Ghorbel deux grandes unités industrielles dont l'effectif intérimaire cumule plus de 300 manoeuvres magasiniers femmes de ménage gardiens etc
Pres de 80% de cet effectif pourrait être licenciés au cours du prochain trimestre
On retrouve le même cauchemar partout
Industrie textile électronique électromécanique équipementiers automobile plasturgie aérospatiale centres d'appels cafés restaurants etc etc

J'ai bien.peur que plus d'une dizaine de milliers de CDD et contrats intérim soient visés

Une véritable boucherie
barth
nouveau cdd 1 an - 2 x 6 mois
a posté le 30-05-2025 à 12:12
une loi comme celle des chèques appelles a disparaitre avec son créateur. pour le moment les entreprises m^mes en difficultés vont s'adapter et faire que le cdi sera le nouveau cdd 2 x 6 mois et dehors. la nouvelle loi est rétroactive donc tous les licenciements seront annulés par les juridictions compétentes . mais que de temps perdu

l idée semblait bonne mais comme pour celle des chèques , il faut y mettre des compétences pour la mettre en place pas des bras cassés. il est inconcevable de voir des salariés se faire licencier après 3 ans et 1 mois de bons et loyaux services. et se faire réembaucher 3 mois plus tard pour a nouveau 3 ans et 11 mois ....

la loi sur les chèques a mis les entreprises a genou ou plus , cette nouvelle loi va finir de les achever