Alors que le Tunisien voit faiblir son pouvoir d’achat à cause de l’inflation et de faibles augmentations de salaires voire inexistantes pour beaucoup, l’État augmente le budget de fonctionnement de l’écrasante majorité de ses départements.
En cause principale l’inflation de 7% et qui dépasse les 30% dans certains produits alimentaires, mais aussi l’augmentation de l’imposition pour plusieurs salariés et les entreprises, ainsi que certaines taxes. La conséquence directe des augmentations des impôts des entreprises sera inévitablement ressentie par le consommateur final qui, seul, paiera l’écart. En parallèle, les augmentations de salaire prévus tournent autour de 6%. Pour plusieurs entreprises privées, notamment celles en difficulté, il n'y aura pas du tout d’augmentation. C’est peut-être illégal, mais elles ne peuvent pas faire autrement si elles ne veulent pas mettre la clé sous la porte.
En revanche, l’État n’hésite pas à augmenter le budget de fonctionnement de l’écrasante majorité de ses départements. Certes, dans l’ensemble l’augmentation prévue n’est qu’infinitésimale (0,038%), mais ce serait sans compter les dépenses imprévues et affectées réduites de 80,68% et qui, comme leur nom l’indique, ne peuvent pas être prévues avec précision. L’augmentation générale infinitésimale a également bénéficié de la réduction des budgets accordés à certains départements, comme l’Isie (-88%), du ministère du Tourisme (-3,24%) et des dépenses de financement (-5,13%).
En tout, ce sont 28 départements qui ont bénéficié d’une augmentation substantielle allant de 0,4% à 8,76%. La présidence de la République a augmenté comme chaque année son budget et ce de 6,91% pour l’année 2025. En revanche, la présidence du gouvernement a réduit très légèrement le sien, de 0,48%.
Business News a réalisé un tableau récapitulatif des budgets 2024 et 2025 des différents ministères et les écarts en pourcentage entre les deux années.
Unité : million de dinars
Département |
2024 |
2025 |
Écart |
ARP |
38,553 |
43,193 |
12,03% |
Conseil des régions et de districts |
|
15,610 |
- |
Présidence de la République |
200,4 |
214,259 |
6,91% |
Présidence du gouvernement |
272,302 |
271 |
-0,48% |
Ministère de l’Intérieur |
5822 |
5931 |
1,87% |
Ministère de la Justice |
946,594 |
984 |
3,95% |
Ministère des Affaires étrangères |
344 |
366,607 |
6,57% |
Ministère de la Défense |
4086,848 |
4445 |
8,76% |
Ministère des Affaires religieuses |
187 |
195,580 |
4,59% |
Ministère des Finances |
1358 |
1390 |
2,36% |
Ministère de l’Économie et du Plan |
950,150 |
958 |
0,83% |
Ministère des Domaines de l’État |
88,618 |
90 |
1,56% |
Ministère de l’Agriculture |
2202,075 |
2279,050 |
3,49% |
Ministère de l’Industrie |
7406 |
7435,818 |
0,4% |
Ministère du Commerce |
3759,3 |
3971,21 |
5,64% |
Ministère des Technologies de la Communication |
175,15 |
184 |
5,05% |
Ministère du Tourisme |
180 |
174,156 |
-3,24% |
Ministère de l’Équipement et de l’Habitat |
1970 |
2022 |
2,64% |
Ministère de l’Environnement |
459,4 |
465,97 |
1,43% |
Ministère du Transport |
1051,031 |
1076,47 |
2,42% |
Ministère des Affaires culturelles |
414,3 |
425,49 |
2,7% |
Ministère de la Jeunesse et du Sport |
922,164 |
936,276 |
1,53% |
Ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des… |
248,9 |
262,457 |
5,45% |
Ministère de la Santé |
3930 |
4000 |
1,78% |
Ministère des Affaires sociales |
2852 |
3468 |
21,6% |
Ministère de l’Éducation |
7917,5 |
8044 |
1,6% |
Ministère de l’Enseignement supérieur |
2277,238 |
2293,393 |
0,71% |
Ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle |
999,589 |
1015,35 |
1,57% |
Conseil supérieur provisoire de la Magistrature |
2,207 |
1,576 |
-28,59% |
Cour des comptes |
32,986 |
34 |
3,07% |
Isie |
192,469 |
23 |
-88,05% |
Dépenses de financement |
6838 |
6487 |
-5,13% |
Dépenses imprévues et non affectées |
1680,226 |
324,535 |
-80,68% |
Totaux |
59805 |
59828 |
0,038% |
Raouf Ben hédi
Mais la majorité reste des débiles inconscients d être les dindons de la farce
Donc pour justifier les nouvelles ponctions fiscales au détriment des forces productives et saines
on invoque d une part le manque de budget public en raison d une administration pléthorique et inefficace
Et d'autre part avec l'argent récolté aux frais du contribuable
On entretien de plus belle le clientélisme et le parasitisme de structures étatiques fortement criminalisees et ennemi principal des objectifs affichés du régime
Bof après tout tant que la laine est tondue sur le dos d agneaux silencieux a quoi bon s en faire ?
Sinon a quoi serviraient les troupeaux ?