
Le président de l’Ordre national des avocats de Tunisie (Onat), Hatem Mziou a estimé que l’affaire des assassinats politiques était face à un tournant historique. « Aujourd’hui, nous nous attendons à une journée historique, car nous voulons voir, onze ans après l’assassinat du martyr Chokri Belaïd, les plaidoyers », a-t-il dit.
S’exprimant le 6 février 2024 durant « Ahla Sbeh » d’Amine Gara sur Mosaïque Fm, Hatem Mziou a salué les efforts des avocats et a exprimé ses souhaits d’assister à la prononciation d’un jugement dans le fond. Il a rappelé que l’Onat s’était constitué partie dans l’affaire. « Plusieurs détails seront présentés lors d’un point de presse… Nous souhaitons connaître la vérité… Il faut sanctionner toute personne impliquée… Le peuple tunisien a le droit de connaître toute la vérité », a-t-il poursuivi.
Hatem Mziou a considéré que cette affaire concernait, également, ceux ayant aidé, financé, incité à l’assassinat et aux personnes ayant tenté de dissimuler des éléments et des preuves. Il a estimé que plusieurs individus étaient impliqués dans l’affaire. Pour ce qui est de la fuite de prisonniers impliqués dans l’assassinat de Chokri Belaïd de la prison civile de la Mornaguia, Hatem Mziou a considéré que la chose était sujette à plusieurs interrogations.
Le président de l’Ordre national des avocats de Tunisie a estimé que la cour pouvait émettre un jugement à l’issue de l’audience d’aujourd’hui, 6 février 2024. Néanmoins, il pourrait y avoir un report et rien n’interdit cela. Hatem Mziou a estimé que la justice pourrait se prononcer au sujet de l’affaire à la suite de l’audience.
Pour rappel, Chokri Belaïd était avocat et secrétaire général du parti Al Watad. Il a été assassiné par balles le 6 février 2013 devant son domicile. Plusieurs noms sont cités dans le dossier de l'affaire. Il s'agit en grande partie d'extrémistes islamistes tels qu’Ali Harzi, Ahmed Rouissi et Kamel Gadhgadhi. Son assassinat, suivi de celui de Mohamed Brahmi, coordinateur général du Mouvement Echaâb, à la date du 25 juillet 2013 donnent lieu à des manifestations et un sit-in devant le siège de l'Assemblée Nationale Constituante baptisé "Erahil". Ce dernier s'achèvera par l'entame du dialogue national, l'accélération des travaux de l'ARP et la tenue d'élections législatives et présidentielle. L'enquête sur les assassinats des deux politiciens conduira, également, à l'ouverture d'une enquête au sujet d'un appareil secret contrôlé par le mouvement Ennahdha.
S.G