Il n'y a pas de doute les fondamentalistes gagnent du terrain. Manifestement Annahdha a su bien jouer. Elle a d'ores et déjà gagné la bataille des idées puisque ce ne sont plus ses partisans zélés qui décrètent le licite et l'illicite ou désignent à l'opprobre publique la femme, coupable d'avoir des sentiments, mais bien des citoyens ordinaires qui jouent, désormais, les vigies.
A l'évidence, les esprits se sont « nahdhaouisés » au point que rien ne s'oppose maintenant au règne du modèle unique: les sentiments affichés sont prohibés. "WA ITHA 3ASAYTOM FASTATIROU".
Littéralement : si vous transgressez le dogme, mieux vaut le faire en cachette.
Quelle hypocrisie !
Par ailleurs, il n'est, nulle part, écrit qu'un homme (ou une femme) politique doive bannir tout romantisme de sa vie de militant ou pire, fournir un certificat de chasteté pour être admis dans le sérail des vertueux.
Est-il incompatible et, sous réserve que cela soit avéré naturellement, (une photo n'est pas une preuve irréfutable) qu'un homme ou une femme politique mène en marge de sa vie de militant une idylle ? Je ne le pense pas.
Y-a-t-il un conflit d'intérêts ? Apparemment non.
Alors, pourquoi cette fausse ferveur à l'endroit d'un homme et d'une femme qui sont visiblement heureux d'être ensemble ?
Je ne comprends pas.
Si Ons Al Hattab a les yeux de Chimène pour R. Belhadj, c'est son problème. Au nom de quel droit s'autorise-t-on une telle ingérence ?
J'aurais très bien compris qu'un Khwengi (C'est dans son ADN) s'en offusquât. Et, ému, cria à la cantonade à la manière d'un Tartuffe faussement gêné :
"Couvrez ce sein (je remplace par visage), que je ne saurais voir.
Par de pareils objets les âmes sont blessées,
Et cela fait venir de coupables pensées."
Tartuffe, III, 2 (v. 860-862)
Mais, que des "esprits éclairés" se mettent à jouer les censeurs ; c'est à désespérer de ce pays qui saute à pieds joints dans le cloaque intégriste.
Foutez-leur la paix et occupez-vous de vos affaires.