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Libération s’incruste dans la présidentielle à la veille du silence électoral
Le quotidien français Libération a publié vendredi 21 novembre une tribune d’opinion intitulée « En Tunisie, le retour de l’ancien régime n’est pas une rumeur » Un pamphlet signé par des personnes se présentant comme militants associatifs et universitaires et qui dénigre ouvertement Béji Caïd Essebsi et d’autres candidats à la présidentielle, à la veille du silence électoral qui démarre ce soir à minuit. En France, les votes ont déjà lieu, mais le silence électoral ne s’impose pas pour la presse française, contrairement à son homologue tunisienne. Il fallait compter sur la morale, mais Libération ne s’embarrasse plus, visiblement, de ce genre d’éthique depuis qu’il est en crise financière aigue. Place donc aux raccourcis faciles et aux accusations sans preuves, soient-elles infâmantes et grossières. Même s’il s’agit d’un article d’opinion, Libération garde quand même l’autorité de publication d’un pareil texte.
A propos de Béji Caïd Essebsi, Libération publie : « Au-delà de son âge et de son état de santé, l’argument le plus puissant à son encontre est qu’il est le candidat choisi par une coalition politique qui, en dépit de la présence de figures démocrates, représente les forces contre-révolutionnaires de la Tunisie. » Y a-t-il des noms, des preuves ou quoi que ce soit qui définit le mot contre-révolution ? Rien de tout cela, juste de la littérature empruntée au vocabulaire CPRiste et prétendument révolutionnaire dans lequel on retrouve la majorité du clan démocrate. Les figures démocrates sont, quant à elles, reléguées au second plan et n’ont, apparemment, aucune influence dans le parti Nidaa Tounes. Bochra Bel Haj Hmida, récemment élue à la nouvelle assemblée, appréciera.
Des nouveaux leaders politiques, Libération publie : « Depuis les élections d’octobre 2011, qui ont pour un temps éloigné du champ politique institutionnalisé les élites destouriennes et mafieuses issues des précédentes dictatures, celles-ci se sont organisées de multiples façons afin de se maintenir sur le devant de la scène et de conserver ce qu’elles estiment être leur propriété : l’appareil de l’État. » Pourtant, la Troïka a profondément remanié ce qui est appelé « appareil de l’Etat » en procédant à des centaines de nominations à différents niveaux, même l’armée a été décapitée deux fois. D’ailleurs, la révision de ces nominations a fait l’objet de l’une des clauses de la feuille de route qui a sorti le pays de la crise. Comment cette sombre nébuleuse de « élites destouriennes et mafieuses » aurait-elle pu « conserver ce qu’elles estiment être leur propriété » ? Mystère !
Libération poursuit : « Et les lois d’immunité ont permis à des corrompus, à des tortionnaires, à des voleurs, bref, à ceux qui constituaient l’ossature du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, le parti unique de la dictature) de se refaire une virginité politique et de revenir sur la scène médiatique et politique par la grande porte. C’est notamment le cas des deux candidats à la présidentielle Abderrahim Zouari, ancien secrétaire général du RCD et de Mondher Znaïdi, ancien président de la Chambre des députés et ministre de Ben Ali. » Y a-t-il une seule condamnation contre ces deux anciens ministres de Ben Ali ? Les rédacteurs de cet article possèdent-ils une seule preuve contre leur corruption ou les vols qu’ils auraient commis, voire même un seul témoignage contre les tortures qu’ils auraient pratiquées ? Aucun ! Et si ce témoignage ou cette preuve existent, nous remercions d’avance Libération ou les auteurs de ce texte de les publier, le ministère public en disposera et le peuple tunisien pourra profiter de leur science. On ajoutera que, selon l’article, tout cela s’est fait avec la complicité du mouvement Ennahdha qui a « favorisé ce retour en grande pompe de ceux qui étaient le squelette de la dictature de Ben Ali ». Donc, le parti Ennahdha se serait allié avec ses tortionnaires d’hier pour leur permettre de revenir sur le devant de la scène.
Libération conclut : « La Tunisie d’après le 17 décembre 2010, celle qui a clamé haut et fort qu’elle mourra pour ne plus jamais revivre cette dictature décomplexée, pour pouvoir déraciner le mal et l’injustice de son régime politique érigé en système social, mérite mieux que le retour de ces «anciens nouveaux», drapés de leurs oripeaux bourguibistes ou novembristes. Nidaa Tounès et Bèji Caïd Essebsi ne trompent personne, pas même leurs électeurs ni leurs soutiens : ce n’est pas à 88 ans que le «candidat n°7» (sur les bulletins électoraux) pourra commencer une carrière de démocrate. ».
Que ce discours soit donné par un petit journal de caniveau, par un petit révolutionnaire de la 25ème heure ou encore par un blogueur, cela passe. Mais qu’un journal comme « Libé » offre une tribune faite de raccourcis à la veille d’un scrutin déterminant dans la vie démocratique tunisienne, cela étonne.
Libération se rend-il compte qu’il y a eu 1,3 million d’électeurs qui ont voté Nidaa Tounes le 23 octobre dernier ? Se rend-il compte que les Tunisiens sont indépendants et que « démocratie » signifie, pour eux, liberté de choisir qui ils veulent et non recevoir des consignes de vote de Paris ou de Doha ? Qu’ils connaissent mieux leurs intérêts que les « bien-pensants » établis autour de l’Elysée et du Quai d’Orsay ?
Les Tunisiens iront ce 23 novembre aux urnes et ils voteront pour qui ils voudront, comme le leur a permis la révolution du 14 janvier. Quel que soit le vainqueur, il aura été choisi par le peuple tunisien en toute liberté. Glorifier la maturité de ce peuple à travers sa révolution pour venir ensuite lui donner des consignes quant au choix qu’il fera et l’alerter contre une nébuleuse contre-révolutionnaire aux contours indéterminés est contradictoire. Que « Libé » le sache, nul n’est plus Tunisien que les Tunisiens !
A propos de Béji Caïd Essebsi, Libération publie : « Au-delà de son âge et de son état de santé, l’argument le plus puissant à son encontre est qu’il est le candidat choisi par une coalition politique qui, en dépit de la présence de figures démocrates, représente les forces contre-révolutionnaires de la Tunisie. » Y a-t-il des noms, des preuves ou quoi que ce soit qui définit le mot contre-révolution ? Rien de tout cela, juste de la littérature empruntée au vocabulaire CPRiste et prétendument révolutionnaire dans lequel on retrouve la majorité du clan démocrate. Les figures démocrates sont, quant à elles, reléguées au second plan et n’ont, apparemment, aucune influence dans le parti Nidaa Tounes. Bochra Bel Haj Hmida, récemment élue à la nouvelle assemblée, appréciera.
Des nouveaux leaders politiques, Libération publie : « Depuis les élections d’octobre 2011, qui ont pour un temps éloigné du champ politique institutionnalisé les élites destouriennes et mafieuses issues des précédentes dictatures, celles-ci se sont organisées de multiples façons afin de se maintenir sur le devant de la scène et de conserver ce qu’elles estiment être leur propriété : l’appareil de l’État. » Pourtant, la Troïka a profondément remanié ce qui est appelé « appareil de l’Etat » en procédant à des centaines de nominations à différents niveaux, même l’armée a été décapitée deux fois. D’ailleurs, la révision de ces nominations a fait l’objet de l’une des clauses de la feuille de route qui a sorti le pays de la crise. Comment cette sombre nébuleuse de « élites destouriennes et mafieuses » aurait-elle pu « conserver ce qu’elles estiment être leur propriété » ? Mystère !
Libération poursuit : « Et les lois d’immunité ont permis à des corrompus, à des tortionnaires, à des voleurs, bref, à ceux qui constituaient l’ossature du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, le parti unique de la dictature) de se refaire une virginité politique et de revenir sur la scène médiatique et politique par la grande porte. C’est notamment le cas des deux candidats à la présidentielle Abderrahim Zouari, ancien secrétaire général du RCD et de Mondher Znaïdi, ancien président de la Chambre des députés et ministre de Ben Ali. » Y a-t-il une seule condamnation contre ces deux anciens ministres de Ben Ali ? Les rédacteurs de cet article possèdent-ils une seule preuve contre leur corruption ou les vols qu’ils auraient commis, voire même un seul témoignage contre les tortures qu’ils auraient pratiquées ? Aucun ! Et si ce témoignage ou cette preuve existent, nous remercions d’avance Libération ou les auteurs de ce texte de les publier, le ministère public en disposera et le peuple tunisien pourra profiter de leur science. On ajoutera que, selon l’article, tout cela s’est fait avec la complicité du mouvement Ennahdha qui a « favorisé ce retour en grande pompe de ceux qui étaient le squelette de la dictature de Ben Ali ». Donc, le parti Ennahdha se serait allié avec ses tortionnaires d’hier pour leur permettre de revenir sur le devant de la scène.
Libération conclut : « La Tunisie d’après le 17 décembre 2010, celle qui a clamé haut et fort qu’elle mourra pour ne plus jamais revivre cette dictature décomplexée, pour pouvoir déraciner le mal et l’injustice de son régime politique érigé en système social, mérite mieux que le retour de ces «anciens nouveaux», drapés de leurs oripeaux bourguibistes ou novembristes. Nidaa Tounès et Bèji Caïd Essebsi ne trompent personne, pas même leurs électeurs ni leurs soutiens : ce n’est pas à 88 ans que le «candidat n°7» (sur les bulletins électoraux) pourra commencer une carrière de démocrate. ».
Que ce discours soit donné par un petit journal de caniveau, par un petit révolutionnaire de la 25ème heure ou encore par un blogueur, cela passe. Mais qu’un journal comme « Libé » offre une tribune faite de raccourcis à la veille d’un scrutin déterminant dans la vie démocratique tunisienne, cela étonne.
Libération se rend-il compte qu’il y a eu 1,3 million d’électeurs qui ont voté Nidaa Tounes le 23 octobre dernier ? Se rend-il compte que les Tunisiens sont indépendants et que « démocratie » signifie, pour eux, liberté de choisir qui ils veulent et non recevoir des consignes de vote de Paris ou de Doha ? Qu’ils connaissent mieux leurs intérêts que les « bien-pensants » établis autour de l’Elysée et du Quai d’Orsay ?
Les Tunisiens iront ce 23 novembre aux urnes et ils voteront pour qui ils voudront, comme le leur a permis la révolution du 14 janvier. Quel que soit le vainqueur, il aura été choisi par le peuple tunisien en toute liberté. Glorifier la maturité de ce peuple à travers sa révolution pour venir ensuite lui donner des consignes quant au choix qu’il fera et l’alerter contre une nébuleuse contre-révolutionnaire aux contours indéterminés est contradictoire. Que « Libé » le sache, nul n’est plus Tunisien que les Tunisiens !
Marouen Achouri
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