
La Fédération tunisienne des directeurs de journaux (FTDJ) a réagi, dans un communiqué publié mercredi 21 juin 2023, à la décision du juge d'instruction du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme interdisant le traitement médiatique de ce qui est en rapport avec l'affaire de complot contre la sûreté de l'État.
L’instance administrative de la fédération s’est dite surprise de cette décision en contradiction avec la constitution, mais aussi avec les lois en vigueur et notamment les décrets n° 115 et 116 du 2 novembre 2011, ainsi que les codes de déontologie de la plupart des institutions et le code de déontologie journalistique tel que défini par les lois fondamentales des structures professionnelles et du conseil de la presse.
La FTDJ a appelé le juge d’instruction à annuler sa décision, exhortant le ministère de la Justice et le Parquet à communiquer avec les journalistes qui travaillent au sein des médias légaux et de leur fournir périodiquement des données sur le développement des affaires en cours.
Elle a enfin appelé les journalistes à continuer à traiter le dossier avec professionnalisme et rigueur et à ne cesser de le faire qu’en cas de réception d’une décision écrite dans ce sens.
Le premier juge d'instruction du bureau n°36 près du Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a, rappelons-le, décidé d'interdire le débat et le traitement médiatique concernant deux affaires de complot contre la sûreté de l'État.
La porte-parole du pôle, Hanen Gueddes, a annoncé la décision dans une déclaration publiée le 17 juin 2023 par l'agence Tunis Afrique presse. Elle a indiqué que cette décision concernait les médias audiovisuels. La décision vise à garantir le bon déroulement de l'enquête et la confidentialité de l'instruction ainsi que de protéger les données personnelles des individus concernés, selon ses dires.
M.B.Z