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Abdellatif Mekki, responsable de la sécurité et de la défense : Faut-il en avoir peur ?
31/10/2016 | 19:59
5 min
Abdellatif Mekki, responsable de la sécurité et de la défense : Faut-il en avoir peur ?

La composition des diverses commissions mises en place, il y a une semaine, au sein de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), fait jaser. Plus particulièrement pointée du doigt, celle de la sécurité et de la défense ayant à sa tête, le dirigeant nahdhaoui Abdellatif El Mekki.

 

Cette commission, personne n’en ignore le rôle important dans la mise en place et l’élaboration des projets de loi ainsi que des grandes lignes des programmes annuels des deux appareils clés, sécuritaire et militaire.

Lors de sa première réunion, M. Mekki n’a pas manqué de souligner que « toutes les circonstances sont favorables et réunies pour le développement d’un programme annuel bien structuré de l’appareil militaire et sécuritaire, surtout que nos soldats ont gagné la guerre contre le terrorisme ». Et d’ajouter qu’une fois élaboré, « ce programme sera ensuite transféré à la Commission de l’organisation de l’administration et des forces armées qui se chargera de l’élaboration des projets de loi y afférents ».

 

Or, cette nomination par consensus à la présidence de ladite Commission semble poser un problème  au vu du personnage d’Abdellatif Mekki et de son passé controversé voire douteux. En effet, ce dernier garde, de l’avis général, une réputation « d’activiste violent et intransigeant », ce qui lui vaut d’être qualifié, par les Nahdhaouis eux-mêmes, de dur et d'être placé dans le camp des « faucons ».

Cette réputation, il la traîne du temps où il était étudiant et dirigeant de l’Union générale tunisienne des étudiants (UGTE islamiste) à la fin des années 80 et au début des années 90. Il était accusé de faire partie de l’aile dure partisane des violences et de la lutte active contre le pouvoir en place à l’époque.

On oublie qu’il est considéré comme étant un jusqu’au-boutiste au sein du mouvement d’Ennahdha n’hésitant pas à entreprendre, à deux reprises, une grève de la faim en signe de protestation. Cette réputation, il l’a gardée jusqu’après la Révolution de 2011 et même après la prise du pouvoir par son parti à la fin de l’année 2011 à l’issue de sa victoire majeure aux élections pour l’Assemblée nationale constituante (ANC).

 

En effet, à chaque occasion et à chaque bras de fer, Abdellatif Mekki a toujours représenté le groupe des faucons. Au premier gouvernement de la Troïka en 2012 sous Hamadi Jebali, Abdellatif El Mekki, alors ministre de la Santé au sein du même cabinet, était l'un des plus fervents opposants à M. Jebali qui montrait « des signes de relâchement » face au tollé provoqué par l’assassinat du martyr Chokri Belaïd.

M. Mekki était l’auteur de la célèbre citation fort critique à l’encontre du chef du gouvernement déclarant que Hamadi Jebali, en tant que chef du gouvernement, n’avait pas le droit de parler en son nom personnel. D’ailleurs, il était considéré comme étant l’étoile montante d’Ennahdha à un point tel qu’il était pressenti par son chef et maître Rached Ghannouchi de devenir chef du gouvernement succédant à Hamadi Jebali. Une place qui a finalement été prise par Ali Laârayedh.

 

M. Mekki a été le personnage le plus en vue lors des tractations dans le cadre du Dialogue national en s’affichant aux côtés de Rached Ghannouchi après l’assassinat de l’autre martyr, Mohamed Brahmi et en plein milieu du célèbre sit-in d’Errahil au Bardo.

Abdellatif Mekki a également été sur tous les plateaux, après les confrontations des groupes de personnes identifiées comme appartenant aux « ligues de protection de la révolution », aujourd'hui dissoutes, et les  manifestants rassemblés devant le siège de l’UGTT, le 4 décembre 2013, alors que l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) commémorait le 60ème anniversaire de l’assassinat du leader et fondateur du mouvement syndical tunisien, Farhat  Hached.

 

Quelques jours plus tôt, les manifestations qui se sont déroulées à Siliana (120 kms au sud-ouest de Tunis) entre le 27 novembre et le 1er décembre 2012 déclenchées après un appel à la grève générale par le bureau régional de l’UGTT ont été violemment réprimées. Les émeutes de Siliana ont déstabilisé le gouvernement d’Ennahdha. Mekki parlait de tout, sauf des problèmes du secteur de la santé. Et puis, il a su gagner la sympathie de “la branche radicale” du parti, en étant assez incisif, à la limite agressif, dans ses répliques.

 

M. Mekki voulait revenir au ministère de la Santé au sein du gouvernement d’union nationale et pour ce, il exercé mis une pression énorme sur Rached Ghannouchi à la tête d’un groupe d’ultras, tout en multipliant les déclarations faisant allusion à l’existence de divergences au sein du parti d’Ennahdha, pourtant connu pour sa discipline et sa rigueur.

Abdellatif Mekki n’hésitait pas à dire que personne au parti n’est au-dessus des critiques y compris Rached Ghannouchi lui-même. Et il a fallu beaucoup de tact de la part du leader du parti islamiste pour l’amadouer et le neutraliser. Mais il semble que ce n’est que partie remise.

 

Toujours est-il qu’en dépit de ces critiques, certains se demandent si les craintes après cette nomination de Mekki émanent du fait de sa personne controversée ou bien simplement de son appartennce à Ennahdha ? Certains vont même jusqu'à dire qu’il ne faut pas confier une commission aussi sensible à un islamiste.

N’est-il pas temps, font remarquer des observateurs, de se départir de ces préjugés et de donner sa chance à un Nahdhaoui de chapeauter un secteur aussi névralgique que celui de la sécurité et de la défense ? Attendons de voir le comportement et de la gestion par Abdellatif Mekki pour porter un jugement plus nuancé.

 

 

Sarra HLAOUI

 

 

31/10/2016 | 19:59
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Commentaires (44)

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rayan benne
| 03-11-2016 17:37
Je peux me tromper, oui j ai peur qu il travaille très bien comme tout patriote et honnête citoyen chargé d une responsabilité. Car malheureusement en Tunisie actuelle ces patriotes on les vire car ils deviennent dérangeants pour certains!

Chebou
| 03-11-2016 10:14
Pour être désigné à un poste de responsabilité il faut être digne de confiance. Et cette qualité exigée en politique demande de la compétence, le sens de la communication, le respect de l'autre et surtout le patriotisme. A tout cela s'ajoute le currulum vitea et les références qui donnent une idée sur les qualités et les mérites de toute personne.. Au vu de tout cela il est certain que notre pays aux vues des risques que courent notre sécurité et notre armée mérite bien mieux.Que signifie une telle nomination?

Mansour Lahyani
| 02-11-2016 17:02
Abdellatif Mekki ne vient pas de tomber dans le ridicule : il y a toujours mariné et n'est pas près d'en sortir...
Quant à ceux qui rappellent que Mekki est kefois, donc immune de toute déviation, qu'ils se souviennent qu'il n'a jamais suffi d'exciper de son lieu de naissance pour être honorable et horr : la preuve...

Mat,
| 02-11-2016 09:06
Je le vois venir....
continuez avec vos insultes sous les murs...
La Nahdha et surtout les mekkiistes...coulent dans les veines du bled comme coule le sang dans vos corps.....
continuer à insulter....voix des nains !!!

HSE 1994
| 02-11-2016 06:48
Tant qu'à faire pourquoi pas Abou Yadh à la tête de cette comission ?

Nahor
| 02-11-2016 02:32
Du moment que le député Ennahdha Abdellatif MEKKI s'attaque à la journaliste Hlaoui, on comprend qu'il est sérieusement atteint par une critique qui vient de plusieurs médias tunisiens à la fois. Tunisie-Numérique, Kapitalis, etc. ...

Critique qui vient tout naturellement des lecteurs bien informés de son parcours de "combattant", ***auquel certains "hommes d'affaires" se sont chargé avant et surtout après la victoire d'Ennahdha aux élections 2011, qui ont vu l'union sacrée de la mosquée et de la CIA et autres laboratoires obscurs derrière l'étiquette du "jasmin"...

On n'avait pas trouvé un énorme stock d'armes dans un garage de Médenine, appartenant comme par hasard à un membre d'Ennahdha, juste quelques mois après la victoire du parti "au vitriol" (qui ne se rappelle pas les attaques du MTI, de bonne mémoire?)?

Critique qui vient du peuple même, qui s'étonne de COMMENT et par quel INTERVENTION SPECIALE, le député nahdhaoui Mekki est arrivé à cette nomination, et PAR QUELLES COMPETENCES? Qui ne soient pas naturellement ses promesses hypocrites de combattre le terrorisme, qu'à son dire est déjà battu...?

Peut-être le Kefois MEKKI a pût exploiter une recommandation du Médeninois DAIMI, après la rupture de bonnes relations entre Ennahdha et le CPR, avec lequel partage la passion pour les chameaux transfrontaliers...et la même aversion pour la barrière de 250Km le long de la frontière tuniso-libyenne? Question ouverte.

EN tout cas les terroristes qui ont attaqué Ben Gherdane n'ont pas eu à passer la barrière, car ils avaient des bons passeports libyens, avec des fausses identités tout en étant tunisiens de la zone, et des voitures pick-up toutes neuves, fournis par les autorités filo-qatariennes, celles entourées de milices qui ont pris la capitale libyenne en otage, et naturellement toutes obéissantes aux directives des IKHWAAN de tout complot dont Rached Khriji alias Ghannouchi semble devenu en catimini le chef régional ABSOLU...

Autre question ouverte.

Donc, vu tout ce mouvement de PROP des lecteurs nahdaouis bien connus ici sur Business-News, nous croyons qu'il sera probablement suivi du même activisme "négationniste" sur les nombreux journaux et médias qui parlent avec amertume et colère de cette nomination bien plus qu'hasardeuse, inconsciente dirais-je, quant au DESTIN de la Tunisie, qui n'a pas trop envie de devenir une République Islamique, selon le plan de l'ayatollah Khriji alias Ghannouchi et ses acolytes d'Ennahdha, ceux qui ont acceptée la statue de Bourguiba par pur décor et de trouble entente (sous-table) avec un Béji Caïd-Essebsi connu pour son métamorphisme caméléonesque !!

Le député Ennahdha MEKKI devra inévitablement multiplier ses interventions "de combat" contre des journalistes sur les sites des plusieurs journaux et médias, ignorant comment son intervention directe et ses accusations contre le libre journalisme seront diffusées sur Facebook et autres réseaux, et comment il montre que son SEUL et UNIQUE combat n'EST PAS CONTRE LE TERRORISME, mais bien CONTRE LA LIBERTE d'EXPRESSION !

N.G.M. - activiste des Droits Humains, opposant intellectuel du régime de Ben Ali.

Forza
| 01-11-2016 20:35
qui est attaqué par un groupe de pseudo modernistes, comme d'habitude ils ne connaissent que la hmiya et on cherche en vain leurs arguments.
Mekki a une personnalité forte et Ennadha a besoin de personnes comme Mekki car beaucoup d'autres acceptent tout ce qui vient de Ghanouchi hors un parti vit aussi de la démocratie interne. Mekki a fait un bon travail comme ministre de la santé mais il a été combattu par les lobbyistes dont ceux des médecins, on se rappelle son initiative d'affecter les médecins spécialistes dans les régions de l'intérieur. il enrichie tout débat lorsqu'il est invité sur un plateau de TV, malheureusement rarement car on n'aime pas ceux qui argumentent. Ceux qui attaquent la population d'Elkef comme Gg car quelques terroristes se trouvent dans ses montagnes sans a coté de la plaque. Elkef est d'ailleurs une des plus belles villes tunisiennes avec son emplacement surtout l'hiver et le printemps, magnifique et c'est aussi la ville de la musique et du théâtre. Elle soufre bien sûr de la marginalisation comme toutes les villes de l'intérieur.

Citoyen_H
| 01-11-2016 20:31

""Shalkouna" allah Ishallakhoum!!"

Ressaisissez vous.
Ils sont, et ont toujours été, les "chléyéks" les plus aboutis de l'humanité.
C'est un pléonasme.
Salutations.


Citoyen_H
| 01-11-2016 20:14

J'en doute pas.
Étant donné l'état avancé de la gangrène propagée par les figés du caillou.
Seul le bâton purificateur mené par un "Kim jong un" à la sauce tunisienne, pourrait éventuellement éradiquer l'anarchie inséminée volontairement par les traitres en renversant la tendance et restaurer un état de droit.

Que Dieu nous aide à purifier notre patrie de ces résidus de racailles, symbolisant la fainéantise et l'adoration du tout cuit.
Salutations.

Canalou
| 01-11-2016 20:13
Tout ce que vous racontez sur l epoque bourguiba est fzux archi faux .vous etes ridicule car les tunisiens sont temoins et ont fait confiance en renouvellant leur election pour la pensee bourguibienne qqui a reussi a elever la tunisie du sous developpement a un pays en voie de developpement en tres peu de temps .il a pris un pays en faiilite et l a transforme .quand a votre accusation de profit par ses partisants c est du pur delire car les premiers arrives avec des diplomes d etat apres l independance ont occupe des postes pour remplacer les francais et se sont des enfants du peuple la plus part du temps .les diplomes ne couraient pas les rues et les ingenieurs qui ont accepte de travailler dans les usines de phosphates a l interieur du pays dans des conditions difficiles ne sont pas des bourgeois .c etait des patriotes .arretez de dire des betises et avouez qu un pays n avance pas grace a une minorite de priviligies meme s il en existe .du temps du bey ,le pays s est ecroule a cause d un clan de priviligies qui profitaient des etudes et des biens de l etat et des avantages .bourguiba etait plus intelligent et a cru aux enfants du peuple et de l egalite des chances .