Les querelles vécues depuis plus d’un an et demi au sein du parti de Nidaa Tounes ont fini par être transposées chez le bloc parlementaire qui risque, désormais, purement et carrément la scission. Une scission qui est clairement apparue lors de la prolongation des journées parlementaires tenues samedi 1er octobre à Sousse (décidément). Comment en est-on arrivé jusque-là ? Chronique d’une déconfiture annoncée…
Cela a commencé avec le bras de fer, après le fameux congrès de Sousse, entre Hafedh Caïd Essebsi et Ridha Belhaj, considéré comme étant le soutien principal du président dudit bloc, à l’époque, Mohamed Fadhel Omrane.
Résultat de la course, M. Omrane a fini par démissionner au mois de mai 2016, volontairement ou poussé à le faire, avant d’être remplacé par Sofiène Toubel qui était, alors, allié du fils du président de la République.
Puis vint l’épisode de la formation du gouvernement d’union nationale qui a été à l’origine d’une autre divergence de vues avec l’émergence d’une majorité du bloc parlementaire qui avait ses « ministrables » dont notamment le maintien du ministre de la Santé, Saïd Aïdi, au point de lancer une pétition signée par plus de quarante députés en sa faveur.
Mais ce n’était pas l’avis de HCE et son clan qui ont tout fait pour le faire évincer. Résultat de la course, Aïdi s’est vu éjecté du gouvernement, mais il y a eu, également, l’apparition d’un nouveau clan au sein du bloc dirigé par le vice-président, Mohamed Saïdane et ayant comme porte-parole de fait, Tahar Battikh.
Décidées pour les 24 et 25 septembre 2016, les journées parlementaires appelées à élire un nouveau leadership du bloc, ont failli être avancées sur appel du clan opposé à Sofiène Toubel alors que ce dernier se trouvait dans les Lieux Saints pour y effectuer les rites du pèlerinage.
Mais suite à un clash en direct sur les ondes de Radio Mosaïque Fm entre les Toubel et Battikh et à la tempête soulevée, encore une fois par le clan proche de Hafedh Caïd Essebsi proposant la nomination de Youssef Chahed, chef du gouvernement, à la tête du Comité politique de Nidaa, les journées parlementaires ont été replacées à leur date initiale.
Coup de théâtre ! Le clan qui voulait les faire avancer tenait, cette fois-ci, à les faire reporter à une date ultérieure. Ce qui n’était pas de l’avis des partisans de Sofiène Toubel qui ont maintenu le délai initial et ont vu leur « poulain » réélu à la tête du bloc parlementaire. Ce que l’autre clan n’a pas reconnu, bien entendu. Quelle confusion !
Finalement, il y eut une convocation d’une Assemblée générale du bloc pour le samedi 1er octobre à Sousse. Ce que Sofiène Toubel et son groupe ont accepté. Or, au moment du nouveau scrutin pour élire encore une fois le bureau du Bloc parlementaire, Mohamed Saïdane et son clan ont crié au scandale suite à la présentation par Wafa Makhlouf de sa candidature. « C’est contraire à la Charte », ont –il reproché à la députée. Mais de quelle charte parle t-on ?
Du coup, les partisans de Mohamed Saïdane – donc de Hafedh Caïd Essebsi – ont réclamé, une énième fois, le report du vote pour essayer de trouver un arrangement à l’amiable. « La démocratie, c’est bien beau, assure le député Saïdane, mais le consensus est encore mieux ».
Mais Sofiène Toubel et consorts ont refusé net cette requête et ont procédé à l’élection qu’ils déclarent comme étant démocrates et transparentes avec la victoire, une nouvelle fois du même président. Pourtant, l’autre clan assure qu’il n’y a pas de vote car un grand nombre d’élus avaient quitté la réunion.
Sans oublier les échanges de propos acerbes et d’accusations graves et humiliantes ainsi que les menaces de démissions par certains députés tout en laissant entendre que, cette fois-ci, la scission est bel et bien consommée.
D’après les déductions faites par les analystes, il s’avère que le clan de Mohamed Saïdane croyait pouvoir réussir la prise de « pouvoir » au sein du bloc lors des journées parlementaires « programmées » en l’absence de Sofiène Toubel.
Or, avec le retour de ce dernier, les donnes ont changé puisqu’à chaque fois il partait favori avec une légère majorité, ce que l’autre clan ne voulait pas admettre réclamant, à chaque fois, le report du scrutin.
C’est dire qu’encore une fois, le clan de Hafedh Caïd Essebsi semble avoir rejeté la règle du vote qui aurait défavorisé son candidat, d’où son exigence de reporter l’élection du chef du bloc dans l’espoir de trouver un consensus sous prétexte qu’un éventuel nouveau président du bloc aurait eu une faible majorité ce qui laisse planer, toujours selon le même clan et comme l’a mentionné en substance Mohamed Saïdane, candidat de ce clan, une scission du bloc en deux.
Or avec ce qui vient de se passer au bloc lors de la réunion de Sousse, la scission semble être réelle en dépit des tentatives de HCE et ses alliés de gagner du temps avec l’espoir de l’avènement de nouveaux éléments pouvant reverser la vapeur et faire pencher la balance en faveur du clan opposé, celui de Sofiène Toubel.
En tout état de cause, les observateurs s’interrogent si ce n’est pas HCE qui fait tout foirer à chacune de ses interventions ? D’ailleurs, Ridha Belhaj l’a dit sans ambages : le fait que le fils de BCE soit au premier plan à Nidaa Tounes nuit considérablement à l’image du président de la République, au parti de Nidaa ainsi qu’au pays d’une manière plus globale, notamment, depuis la mise en place du gouvernement d’union nationale.
« Il est tout à fait légitime que Hafedh Caïd Essebsi ait des ambitions politiques, toutefois, il peut attendre la tenue du congrès du parti, et s’il remporte les élections, tant mieux pour lui », a-t-il dit en substance. Or, Caïd Essebsi junior semble être hanté par tout ce qui « électif ».
Et la question qui se pose est la suivante : quelle autorité et quelle discipline aura le bloc de ce parti à l’ARP après la fissure de fait de ce week-end ? Quelle attitude aura HCE après les camouflets subis au cours de la semaine passée ?
Et puis, quelle image et quelle efficacité aura un parti, déjà diminué, dont le bloc est divisé en deux «sous-blocs » par la faute de HCE qui aurait intérêt, selon les analystes, à prendre ses distances avec Nidaa afin de permettre à cette formation politique de retrouver, un tant soit peu, son homogénéité et son aura d’il y a deux ans.
Sarra HLAOUI
Commentaires (12)
CommenterLa politique de clans paralyse la democratie
l'intrigue
HCE taupe de Ghannouchi
j'ai voté nidaa et béji
l'héritage
aucune lecture
faire demi tour
La vérité est ailleurs
Et effet Med Saidane est une personne très intégre très sérieux s'il a approché la politique c'est uniquement dans le but de servir son pays au sacrifice de sa vie professionnelle très réussie. D'ailleurs il consacre son salaire de député à sa circonscription de Ksar Helal à laquelle il réserve tous ses week en.
Si Med Saidane a présenté sa candidature c'est uniquement dans le soucis d'unifier le bloc parlementaire en déconfiture suite aux agissements d'une mafia guidée de l'extérieur.de Nidaa par un certain....Je.
..omi sissi....,mais celle d' Egypte.
bref c' est une serie a episode pire que Dallas