
L’assainissement du ministère de l’Intérieur a toujours été l’une des principales revendications de la révolution. Quatre ans plus tard, le fonctionnement de la grande boîte noire de l’avenue Habib Bourguiba reste obscur. Ce que l’on sait c’est que ce ministère a été le terrain de luttes partisanes entre les ceux qui se sont succédé au pouvoir. Aujourd’hui, le nouveau titulaire du portefeuille de l’Intérieur n’a pas dérogé à la règle et il vient d’effectuer plusieurs changements. Lecture.
Tout commence avec un communiqué du ministère de l’Intérieur rendu public le 3 mars 2015. Ce communiqué annonce que des changements profonds ont été opérés. On annonce le limogeage de Mohamed Imed Ghodhbani, directeur général de la sûreté nationale. Le communiqué informe également des nominations de Taoufik Ibrahim Bououn, de Ezzeddine Mohamed Khalfi et de Sami Abdelaziz Abdessamad, en tant que nouveaux directeurs généraux à la direction de la sûreté nationale.
Le ministre de l’Intérieur semble déterminé à apporter un souffle nouveau à sa direction. L’un des objectifs de cette manœuvre est de débarrasser le ministère des nominations effectuées précédemment, particulièrement sous l’ère Ali Laârayedh.
Trois cas illustrent cette volonté du nouveau ministre, les limogeages de Mohamed Ghodhbani, de Mustapha Ben Amor et de Fathi Beldi. Ce dernier, sous le patronat de Ali Laârayedh, était le directeur du district de Carthage, sous la tutelle duquel se trouve notamment la zone des Berges du Lac. C’est dans cette zone où s’est déroulée l’attaque de l’ambassade américaine le 14 septembre 2012 connue pour être un véritable échec sécuritaire. Pourtant, cet échec n’a pas empêché sa promotion dans les services de l’Intérieur jusqu’à devenir directeur de la sûreté nationale. Mohamed Ghodhbani était, quant à lui, le directeur des BOP (brigades de l’ordre public) lors de l’attaque de l’ambassade américaine. Pour lui également, sa promotion n’a pas été entravée, pour ne pas dire facilitée.
En effet, Mohamed Ghodhbani a été promu au poste de directeur général de la sûreté nationale. Il est à noter que l’usage, au ministère de l’Intérieur, veut que celui qui occupe ce poste ait travaillé précédemment dans la sécurité publique ou dans les services spéciaux du ministère. Le fait que le directeur des BOP accède à un tel poste a été une première effectuée sous la houlette de Ali Laârayedh.
Une troisième personne est concernée par les limogeages ordonnés dernièrement. Il s’agit de Fathi Beldi. Ce dernier occupait le poste de simple inspecteur de police. Il a été propulsé au poste de conseiller au cabinet du ministre de l’Intérieur, qui s’appelait à l’époque Ali Laârayedh. Sa proximité avec le ministre et avec Ennahdha date de plusieurs années. Le successeur de Ali Laârayedh, Lotfi Ben Jeddou, n’a pas jugé utile de se défaire de ce conseiller. L’actuel ministre de l’Intérieur a aujourd’hui préféré mettre fin aux services de ce conseiller.
Trois cadres du ministère de l’Intérieur ont donc été récemment nommés à des postes stratégiques de la direction générale de la sûreté nationale. Ezzeddine Khalfi est nommé à la direction générale des services techniques. Sami Abdessamad est nommé à la direction générale de la sûreté publique après avoir été en charge, notamment, des districts de Tunis et de Sousse. Taoufik Bououn héritera, quant à lui, de l’inspection générale de la sûreté nationale.
De l’aveu de tous, les trois nommés font partie des cadres historiques du ministère de l’Intérieur. Ils y ont effectué toutes leurs carrières. Il est à relever également que les trois directeurs fraichement nommés étaient relégués au « frigo » malgré le fait que leurs compétences et leurs expériences auraient été d’une grande utilité dans la lutte contre le terrorisme, notamment. En effet, Ali Laârayedh a choisi de les mettre de côté tout en leur permettant de garder leurs rangs et leurs émoluments. Plusieurs témoignages rapportent qu’il s’agit de trois hommes qui peuvent avoir un grand apport au ministère de l’Intérieur surtout en cette période. La dernière saisie record d’armes à la frontière avec la Libye montre, à elle seule, l’importance des enjeux sécuritaires à venir pour la Tunisie.
Mohamed Nejem Gharsalli, le ministre de l’Intérieur, est arrivé avec une volonté de changement qui s’articule autour de deux axes. Le premier est celui de l’éloignement et du limogeage des cadres et des conseillers nommés lorsque le parti Ennahdha était au pouvoir. Le deuxième est celui de la récupération de compétences mises à l’écart ou éloignées pendant cette même période.
Cette volonté de renouvellement que laisse paraitre le ministre ne saurait se limiter aux directions générales d’après certains échos. Cette vague n’en est qu’à ses débuts puisque le changement devra toucher les districts de sûreté, particulièrement, ceux qui se trouvent dans les régions.
Confronté à la menace terroriste principalement, le ministre de l’Intérieur veut mettre tous les atouts de son côté en changeant ses lieutenants. Il devra également faire la lumière sur toutes les allégations concernant l’existence d’une police parallèle. Les enjeux auxquels doit faire face le nouveau ministre de l’Intérieur sont énormes. Il a pris ses fonctions en étant fragilisé car sa nomination à ce poste avait été sérieusement critiquée. La réintégration à de tels postes de vétérans du ministère est interprétée par certains comme un signe positif.

Mr le Ministre faites ce que vous jugez utile et nécessaire pour notre chère TUNISIE en toute âme et conscience .
En fait ce sont nous les citoyens qui sont touchés si un malheur arrive à notre pays "lé kaddar Allah " les autres type Ali Lérayadh n'y seront plus ;ils ont tous la possibilité d'aller vivre ailleurs .
Le ministère de l'Intérieur appartient à l'état tunisien et au peuple tunisien ou à des personnes précises?
Mohamed Nejem Gharselli lui-même, ne va pas perdurer dans ce poste. Que devrait donc faire son successeur, va-t-il à aussi à son tour, limoger tous ceux désignés par Gharselli et belote et rebelote?
A quand la fin de cet esprit malade, qui nous freine notre avance vers les pays avancés et à quand l'administration tunisienne va-t-elle rouler par ses propres hommes, non pas par les hommes d'autrui?
A quand nos ministres vont-ils travailler pour le bien de notre pays et pour le bien de notre patrie, non pas pour leur propre profit et pour le profit restreint de leur parti politique?
Que cessent ces intrigues à deux sous troués et que le ministre de l'Intérieur ne se transforme lui-même en un dictateur, car il ne pourra que le regretter une fois limogé à son tour.
Pourquoi ne pas décider en commissions, de toute sorte de personnels et de tout ce qui a lien à la stabilité de la Tunisie et non pas qu'un ministre décide de la vie des autres, suivant son humeur personnelle et les intrigues de ses nouveaux lèches-bottes parmi son entourage?
Ce système de limogeages aveugles est des plus primitifs de ce monde. Il ne peut qu'illustrer l'esprit primitif et amateur de son auteur. A ce train, Mohamed Nejem Gharselli ne pourra mener le ministère de l'Intérieur que jusqu'au bout de son nez.
Son limogeage à lui-même, n'est pas pour longtemps.
Honni soit qui mal y pense.