alexametrics
lundi 23 juin 2025
Heure de Tunis : 21:50
A la Une
Afek Tounes ambitionne un taux de croissance à deux chiffres, dès 2014
22/09/2011 | 1
min
Afek Tounes ambitionne un taux de croissance à deux chiffres, dès 2014
{legende_image}
Toute l’équipe d’Afek Tounes était certes là ce matin pour présenter le programme économique et social de son parti. Mais ce sont Yassine Brahim et Sami Zaoui qui ont attiré les projecteurs. Les deux ex-membres du gouvernement de transition ont brillé par leur maîtrise des sujets exposés lors de la présentation, aussi bien dans le diagnostic que les thérapies à apporter. Ceci s’est affirmé dans leurs réponses aux interrogations des journalistes. Autre remarque, la porte-parole d’Afek Tounes, Emna Mnif, et le secrétaire général du parti, Mustapha Mezghani, étaient certes là mais ont brillé par leur absence de la tribune. Mais là c’est une autre histoire …

Le fait du jour est que les observateurs présents à la conférence de presse tenue ce matin du mercredi 21 septembre 2011 à Tunis par Afek Tounes pour présenter son programme économique et social, n’ont pas manqué de remarquer qu’aussi bien Sami Zaoui mais, surtout, Yassine Brahim, ont exploité leur passage au gouvernement transitoire pour être au point, ne serait-ce que sur le plan d’informations sur les grands chantiers qui attendent la nouvelle Tunisie.
Pour preuve, Yassine Brahim a présenté un diagnostic très percutant de la situation du secteur du transport en Tunisie. ‘Le bilan de cinq décennies d’indépendance montre que la longueur des voies ferrées n’a pratiquement pas bougé depuis l’ère coloniale’, a-t-il souligné. Pourtant ‘la compétitivité d’un pays dépend du rail’, a-t-il remarqué.
Yassine Brahim a déploré l’absence de zones logistiques et attiré l’attention de l’audimat sur l’impact de cette situation sur la compétitivité des produits tunisiens. En guise de solutions, les propos de l’ex-ministre ne se sont pas limités au secteur du transport.

Afek Tounes a développé un projet articulé autour de 21 points qui ‘tiennent compte des attentes de la société tunisienne en termes de projet constitutionnel et de résolution des problèmes sociaux et économiques’.
Ces programmes s’intéressent à tous les aspects de la vie socioéconomique. Ils parlent d’éducation qui développe les talents et prépare la vie professionnelle, de droit aux services culturels et sportifs, d’un Islam des lumières qui défend la séparation de la religion et de l’Etat, d’une politique de santé privilégiant la qualité, la proximité et l’accès pour tous, d’un Etat instituant la solidarité et mettant en œuvre des politiques volontaristes de réinsertion sociale dont bénéficieront les populations les plus démunies.
Les dits projets comportent également le renforcement irréversible de la société civile, socle d’une démocratie véritable et instrument efficace pour le contrôle des pouvoirs publics. Il y a aussi question d’une économie sociale et solidaire au service des Tunisiens, d’un régime politique mixte, garant de l’équilibre des pouvoirs, d’une justice indépendante et équitable, de l’inévitable réconciliation du citoyen avec les forces de sécurité, de la mise à niveau du service public pour le moderniser et le mettre au service du citoyen, de la société civile et de l’entreprise.

Concernant l’Etat, Afek Tounes limite son rôle d’opérateur économique dans les secteurs stratégiques. Par ailleurs, il appelle à la mise en place d’une infrastructure désenclavant nos régions intérieures et améliorant la compétitivité de l’économie. ‘Des régions fortes, maillon essentiel de la dynamique économique et sociale’, dit le programme qui appelle à instaurer un environnement de l’entreprise alliant ouverture économique et facilitations, une agriculture moderne, au bénéfice de l’agriculteur et de l’économie, une intégration forte de l’industrie et des services liés, avec la technologie pour pilier, des services de loisirs et de culture valorisant la Tunisie, un secteur bancaire et financier à la hauteur de nos ambitions, un dispositif agressif d’encouragement de l’entreprenariat et, enfin, des mécanismes efficaces d’incitation fiscale et non fiscale.
Afek Tounes a donc proposé une panoplie de mesures générales pour répondre, selon les experts proches de ce parti, aux exigences de l’étape. Cette généralité a poussé un collègue à poser une question sur cet aspect général des propositions avancées dans le projet d’Afek Tounes et sur le fait que ces propositions ‘auraient pu être faites il y a cinq ans, ou après dix ans’.
En guise de réponse, Yassine Brahim, Mohamed Louzir et Sami Zaoui, ont insisté sur le fait que ‘ce qui a changé maintenant, c’est qu’il y a un consensus autour de ces programmes’, ajoutant que ‘tous les intervenants sont désormais conscients de l’équité dans l’établissement des choix et des priorités’. Cette conviction et cette confiance sont nécessaires pour la réussite d’un tel processus de construction de la nouvelle Tunisie.

En plus, et en parallèle avec ce programme général, Yassine Brahim a exposé une série de mesures urgentes pour faire redémarrer l’économie et la société tunisienne. ‘Ces mesures peuvent permettre la reprise économique dès 2012. Un taux de croissance de deux chiffres à partir de 2014 est possible, mais n’anticipons rien. Il faut préparer les conditions objectives de cette reprise’, a-t-il expliqué.
Les mesures urgentes portent, d’abord, sur la justice transitionnelle. ‘Il est impératif de demander des comptes sur les dépassements avant de passer l’éponge’, a martelé Yassine Brahim qui a constaté de la lenteur dans les procédures actuelles. Lesdites mesures touchent aussi la révision des programmes de l’enseignement supérieur pour une meilleure adéquation entre la formation et l’emploi. ‘Ce n’est pas normal que l’on continue à voir l’université produire des chômeurs sans une réaction efficace’, a également dit l’ancien ministre du Transport.

Les autres secteurs intéressés par ces mesures sont l’administration (réforme sur trois ans), le renforcement de la coopération avec la Libye, l’accélération des grands projets d’infrastructure, la situation des forces de l’ordre et leur rapport avec les citoyens, le renforcement de la société civile pour épauler ce processus, la numérisation de la Tunisie, la mise à niveau de l’artisanat et l’économie verte.
Afek Tounes s’aligne donc sur les autres partis avec une série de mesures pour assurer la reprise dans le pays. Il pense toutefois que le processus commence par ‘le choix de représentants qui ont un programme concrétisant cette volonté de réussir un grand saut’.

22/09/2011 | 1
min
sur le fil
Tous les Articles
Suivez-nous