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Formation professionnelle en Tunisie : la piste de lâEUR(TM)expérience française
31/03/2010 | 1
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Formation professionnelle en Tunisie : la piste de lâEUR(TM)expérience française
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L’expérience nous a montré souvent que ceux, partout dans le monde, qui ont osé et qui ont parié sur le capital humain ont su tirer grand profit et d’énormes bénéficies de leurs opérations de formation. En Tunisie, l’expérience nous a montré, également, que la formation professionnelle n'est pas uniquement l'affaire de l'État et de ses institutions. C'est aussi, et de plus en plus, celle des privés. L’administration tunisienne n’a pas lésiné sur les efforts en s’engageant, depuis 1993, dans un vaste projet de réforme en profondeur du système de d’enseignement et de formation techniques et professionnels, au cœur d’une stratégie de mise à niveau de ce secteur. Ce projet, soutenu par les bailleurs multilatéraux et bilatéraux, a été mis en œuvre avec la création d’un important dispositif de centres de formation professionnelle, l’adoption des textes de loi incitant les entreprises à capitaliser sur leurs ressources humaines, la mise en place d’un dispositif de financement visant la promotion de la formation professionnelle dans le but d’en faire une voie possible de réussite. En brandissant cette vérité, les acteurs privés dans le secteur de formation professionnelle continue ne peuvent pas et ne doivent pas être du reste.

Car, faut-il l’avouer, l’enjeu est de taille, à l’heure où la Tunisie s’apprête à libéraliser le secteur des services. Une libéralisation qui présente certes plusieurs avantages et opportunités de développement économique mais également des menaces pour les traîneurs.
En matière de formation professionnelle, ces mêmes menaces planent encore et hantent déjà les esprits des professionnels en particulier les centres de formation de petite taille qui risquent de disparaître s’ils se révèlent incapables de faire face à la concurrence. Cependant, les professionnels et les acteurs privés semblent trouver la parade. En s’associant à leurs homologues français, à travers la signature d’un protocole d’accord de partenariat avec la Fédération française de la formation professionnelle (FFP), la Chambre nationale des structures professionnelle privée (CNSFPP) a anticipé, semble-t-il, le processus de la libéralisation progressive du secteur de services, plus précisément en matière de formation professionnelle.

Cette fois, il s’agit bien d’un accord privé-privé qui vient trouver sa place, encore une fois, dans l’arsenal des dispositifs, objet de plusieurs accords entre la Tunisie et la France, etqui visent à réaliser les objectifs de la stratégie nationale du gouvernement tunisien. Inutile de rappeler à cet égard, que l’administration tunisienne s’est engagée dans un projet de mise à niveau de la formation professionnelle. Un programme qui ne cesse d’apporter ses fruits. En témoigne, l’évolution du nombre des centres certifiés, l’évolution de la part des financements PRONAFOC pour la formation continue planifiée avec les fédérations professionnelles, la multiplication des interventions du Centre national de formation professionnelle et la promotion professionnelle (CNFCPP) et la mise en place d’un dispositif de mécanismes, de législations, d’encadrement et de financement (TFP, l’avance sur la taxe de formation professionnelle, les droits de tirage, chèque formation,…).

C’est dans le sillage d’une politique nationale de la promotion des ressources humaines, de nature à renforcer la compétitivité de l’entreprise tunisienne afin de relever les défis de la mondialisation, la modernisation de son appareil productif, ses moyens, son organisation et le respect des standards internationaux, et la mise en place d’une approche qualité, qu’ on peut placer ce protocole d’accord de partenariat, signé mardi 23 mars 2010. Les parties signataires conviennent, par ce protocole, d’unir leurs expériences et de mettre en œuvre leurs expertises et leurs moyens respectifs, pour consolider et développer le partenariat engagé entre les deux pays. D’après Rached Chelly, président de la CNSFPP, ce protocole vise la mise en place de politiques, programmes et projets concernant la formation professionnelle en Tunisie, correspondant aux besoins actuels et futurs des entreprises, en proposant des outils de formations adaptés aux exigences des entreprises.

La chambre qui fédère plus de 700 organismes privés, cherche à développer les structures privées de formation tunisienne et la création de structures de formation franco-tunisienne. L’objectif est tout à fait clair. En permettant aux organismes tunisiens de formation de bénéficier de l’expérience des membres de la FFP, la chambre cherche à avancer des "garanties" aux entreprises et demandeurs d’emplois tunisiens quant à la qualité de la formation. Sans aucun doute, il s’agit là de l’éternel souci de la formation professionnelle privée, notamment les problèmes souvent soulevés quant à la qualité de la formation avancée par les organismes privés et l’homologation des diplômes délivrés en plus de la qualité de la formation. Dans le même ordre d’idées, le protocole stipule la reconnaissance mutuelle des diplômes (co-diplômation), voire de certification des formations par l’obtention d’un label commun FFP /CNSFP et la mise en place de programmes d’échanges concernant la formation des formateurs.

Marie-Christine Soroko, déléguée générale de la FFP, nous fait savoir que cette initiative, qui émane des Tunisiens, les contacts ayant été noués entre les deux partenaires depuis l’été 2009, est de nature à booster non seulement les échanges des bonnes pratiques en matière de formation mais également les compétences des formateurs français et tunisiens. La création des structures communes permettraient, en outre, de combler les besoins du marché français en main d’œuvre tunisienne, notamment pour les secteurs à forte demande d’emploi.
Il est à signaler que les projets développés dans le cadre de ce protocole, pourra bénéficier d’un financement de l’Agence Française de Développement (AFD) sur les moyens disponibles destinés à la coopération franco-tunisiene. Roger Goudiard, directeur de l'AFD Tunis, nous a précisé que l’Agence est toujours prête à soutenir les initiatives qui proposent d’appuyer le dispositif tunisien de formation professionnelle et les branches professionnelles tunisiennes d’autant plus que le protocole rendra les portes grandes ouvertes devant un rapprochement entre membres des deux structures, ce qui favorise la mise en œuvre des programmes de formation correspondant aux besoin actuels des entreprise tuniso-françaises.

Toutes ces actions sont soutenues par Ubifrance, l’Agence française pour le développement international des entreprises qui a fait découvrir à une délégation composée de 16 organismes de formation français le secteur de la formation professionnelle et des ressources humaines en Tunisie. Environ 120 rencontres B to B ont été organisées avec des clients et partenaires potentiels présents en Tunisie. A entendre les responsables d’Ubifrance, ces rencontres pourraient, éventuellement, donner naissance à des structures de formation commune (tuniso-française).

Certes, un tel protocole favorise l’implantation des structures françaises en Tunisie en s’associant, dans un premier temps, à des organismes tunisiens, mais il transmet, en filigrane, un message optimiste et incitateur pour les entrepreneurs à miser plus sur la formation de leurs agents et cadres, seul garant de développement de l’entreprise tunisienne.
31/03/2010 | 1
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