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La coopération franco-tunisienne, selon Serge Degallaix : fidélité, solidarité, intensité
27/01/2009 | 1
min
La coopération franco-tunisienne, selon Serge Degallaix : fidélité, solidarité, intensité
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Le besoin de renouvellement dans les rapports qui lient la Tunisie et la France a été souligné par l’ambassadeur de France à Tunis. Serge Degallaix a indiqué que la coopération entre les deux pays est marquée par la fidélité, la solidarité et l’intensité. Il estime que les grosses entreprises françaises seront plus visibles en Tunisie, au cours de l’année 2009, grâce en grande partie à la crise économique qui secoue le monde. Une entreprise française se crée en Tunisie toutes les semaines. Pour la délivrance des visas, l’accord constitue la règle, le refus, l’exception. C’est dire, insiste l’ambassadeur, que la Tunisie et la France ont choisi la démarche gagnant-gagnant dans leurs relations économiques, sans occulter les autres formes de coopération. Au sujet de l’UPM, l’ambassadeur reconnaît que c’est un projet difficile, mais qui répond aux souhaits des deux pays. Il est question de "raisonner régionalement".

Précise et concise a été l’introduction de la conférence de presse tenue lundi 26 janvier 2009, au siège de l’ambassade de France à Tunis. Serge Degallaix, entouré de ses proches collaborateurs, a dressé le bilan 2008 de la coopération tuniso-française dans divers domaines. Il a évoqué également les perspectives qu’offre l’année 2009, une année difficile, mais face à laquelle la Tunisie et la France vont conjuguer leurs efforts pour atténuer l’impact de la crise économique mondiale. La visite officielle qu’effectuera François Fillon, Premier ministre français, « sera l’occasion de consolider davantage la base des relations bilatérales, mais aussi d’ouvrir de nouveaux horizons. Les milieux d’affaires français regardent la Tunisie avec une vision plus large », affirme M. Degallaix.

1200 entreprises françaises sont actuellement implantées en Tunisie. L’augmentation se fait au rythme d’une entreprise par semaine. D’autant plus que 2009 est déclarée année des PME. La Tunisie, avec ses 10 millions d’habitants, figure parmi les 20 premiers partenaires de la France.

La France est le premier partenaire commercial de la Tunisie (environ un quart des échanges extérieurs tunisiens), demeurant son premier fournisseur (avec une part de marché de 18,6 % en 2008) et son premier client (29,3% des exportations tunisiennes sont destinées au marché français en 2008). La Tunisie est dans le top 25 des partenaires commerciaux de la France (23ème client et 21ème fournisseur).
Entre 2006 et 2007, les échanges bilatéraux ont effectué un bond très important, pour atteindre 7 milliards d’euros (13 milliards de dinars). Cette progression s’est poursuivie en 2008 à un rythme plus faible. Le solde commercial, traditionnellement excédentaire pour la France, l’est maintenant pour la Tunisie.
Les grands contrats remportés ces dernières années par la France, au profit notamment d’Alstom, d’ATR et de Thalès n’ont pas suffi pour modifier la tendance. Toutefois, les signatures intervenues en 2008 (Centrale thermique, Airbus) offrent de nouvelles perspectives).

Pour ce qui est des investissements, la France est historiquement un des tout premiers investisseurs étrangers en Tunisie. Elle se place au 1er rang pour le nombre d’entreprises établies en Tunisie et pour le nombre d’emplois créés. L’implantation de nouvelles entreprises se poursuit à un rythme élevé.
Un flux record d’investissements français a été enregistré en 2008, avec 504 millions de dinars (au cours des 11 premiers mois de l’année), soit environ 280 millions d’euros contre une moyenne d’environ 90 millions d’euros les années précédentes. Ce résultat s’explique notamment par le succès d’entreprises françaises dans le cadre des privatisations : 150 MDT dans le cadre de la privatisation de la BTK, pour l’acquisition par le Groupe Caisse d’Epargne de la part qui appartenait à la Tunisie dans le cadre de la privatisation de la BTK (pour un montant total de 300 MDT) ; 130 millions pour l’augmentation de capital de la STAR par GROUPAMA, qui détient désormais 35% du capital du 1er assureur tunisien.

Quant aux "grosses entreprises" françaises, elles seront plus visibles en Tunisie, au cours de l’année 2009, grâce en grande partie, estime Serge Degallaix, à la crise économique qui secoue le monde. Il s’agit d’Airbus dont la filiale finalise son implantation et entamera la production en 2010. C’est le cas également d’importantes entreprises du bâtiment qui participeront à l’exécution des grands projets immobiliers programmés. Les investissements colossaux des pays du Golfe aideront, à cet égard, la France à se positionner sur ces marchés et la Tunisie à consolider son développement. M. Degallaix note au passage qu’il convient de relativiser la délocalisation. Il s’agit plutôt d’un partenariat qui profite aux deux parties.

Dans le domaine de la formation, un "gros programme" d’un montant de 80 MD est octroyé pour la l’amélioration de l’employabilité, à travers la création d’un important centre de formation qui englobera les secteurs d’actualité, vu le besoin en nouvelles qualifications.

La communauté française de Tunisie est estimée à 25.000 personnes environ dont 18.000 inscrites au Consulat général fin 2008, contre 16.000 fin 2007. Elle est composée à près de 70 % de bi-nationaux. Leur proportion dépasse 78 % chez les moins de 18 ans qui représentent plus de 30 % de la communauté française. Le Consulat général enregistre par ailleurs 3.000 mariages mixtes dans l’année (augmentation supérieure à 65% entre 2000 et 2008).
Un phénomène récent est en train de faire son apparition dans la communauté française de Tunisie avec l’arrivée de retraités en nombre croissant. Attirés par des conditions de vie plaisantes et une atmosphère accueillante, ils s’installent dans les villes côtières ou sur l’île de Djerba.
Depuis la suppression du Consulat de France à Sfax, en novembre 2005, le Consulat général à Tunis administre l’ensemble de la communauté française en Tunisie. Dans ce cadre, la situation des Français les plus démunis donne lieu à une attention particulière en matière d’aide sociale.
Plus de 52 % des membres de la communauté française de Tunisie résident dans le gouvernorat de Tunis et 68 % dans le grand Tunis. La frange littorale descendant vers le sud en rassemble un peu moins du quart (Sousse, deuxième ville de résidence avec 1 261 Français puis Nabeul, Monastir et Sfax). La région de Bizerte accueille pour sa part environ 5 %. Le reste de la communauté est disséminé dans les gouvernorats du centre, du sud et du nord-ouest. L’organisation régulière de tournées consulaires, dans une quinzaine de villes, et l’activité de nos quatre consuls honoraires favorisent les liens de proximité avec les Français résidant en province.

La force des liens historiques et culturels entre la Tunisie et la France ainsi que le dynamisme des échanges de tous ordres entre les deux pays font de la circulation des personnes un domaine important de la relation franco-tunisienne. La présence d’une importante communauté tunisienne et franco-tunisienne en France - plus de 500.000 personnes - génère également une forte demande en matière de déplacements personnels et familiaux.

La politique mise en œuvre en matière de circulation des personnes et de délivrance de visas s’inscrit dans ce cadre. Elle vise à accompagner les relations de toutes natures entre les deux pays et à favoriser la circulation des acteurs et des compétences qui contribuent au dynamisme de ces relations, tout en respectant la réglementation en vigueur dans l’espace Schengen. En témoigne la diligence avec laquelle la France a délivré, dès décembre 2007, les premières cartes "compétences et talents", qui permettent à des professionnels de travailler en France pendant une durée maximale de six ans et d’y séjourner avec leur famille. Ainsi, la Tunisie est le deuxième pays au monde, après le Japon, à bénéficier de la carte compétence.

Si l’on témoigne par ces chiffres et ces donnés, les relations tuniso-françaises politiques, économiques et culturelles sont au beau fixe et continueront à l’être en 2009. C’est en substance le message livré par Serge Degallaix, appuyé en cela par des données concrètes.



27/01/2009 | 1
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