
La souveraineté alimentaire est un concept qui met l'accent sur le droit des peuples à définir leurs propres politiques alimentaires, à produire leur propre nourriture et à avoir accès à des aliments sains et nutritifs. Cela implique notamment de promouvoir une agriculture locale et durable, en mettant l'accent sur la production alimentaire de qualité, la préservation des semences et des ressources naturelles, ainsi que la protection des petits agriculteurs et des producteurs locaux. En Tunisie c’est dans l’urgence qu’on évoque désormais cette notion, ce défi majeur apporté par une crise qui menace dans l’immédiat la sécurité alimentaire du pays.
Souveraineté et sécurité alimentaires : le monde face au défi !
Le concept de souveraineté alimentaire a été développé en réponse aux défis posés par la mondialisation et la libéralisation des marchés agricoles, qui ont souvent favorisé les grandes entreprises agroalimentaires et les exportations de denrées alimentaires, plutôt que la production locale et l'accès à des aliments sains pour les communautés locales.
En mettant l'accent sur la production alimentaire locale et la protection des petits agriculteurs, la souveraineté alimentaire vise à promouvoir la sécurité alimentaire et à réduire la dépendance vis-à-vis des importations alimentaires et des grandes entreprises du secteur.
La souveraineté alimentaire est également liée à des questions plus larges de justice sociale et de développement durable. En favorisant la production alimentaire locale et durable, elle peut aider à promouvoir des économies locales et à préserver les cultures et les traditions alimentaires. Elle peut également contribuer à la lutte contre le changement climatique en encourageant des pratiques agricoles durables qui préservent les écosystèmes naturels et la biodiversité.
La sécurité alimentaire, quant à elle, se réfère à la disponibilité, l'accès et l’utilisation de nourriture suffisante et nutritive pour tous les individus, sans discrimination. Elle est considérée comme étant atteinte lorsque tous les individus ont accès à une alimentation suffisante et nutritive pour maintenir une vie saine et active.
Selon un rapport de novembre 2022, qui vient d’être publié par le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), sous l’intitulé « La sécurité et la souveraineté alimentaires et le droit à l’alimentation en Tunisie », la faim a gagné du terrain dans le monde en 2021.
Les auteurs, feu Azzam Mahjoub et Mohamed Mondher Belghith, notent que cette hausse témoigne de l’accentuation des inégalités aussi bien entre, et dans, les pays, sous l’effet d’une reprise économique dont l’ampleur n’est pas la même partout et de pertes de revenus que les populations les plus touchées par la pandémie du Covid 21 n’ont pas réussi à compenser. Ils ont rappelé que cette situation risque fort d’empirer avec les effets de la guerre en Ukraine qui a perturbé les marchés de l’alimentation et de l’énergie aussi bien sur les plans des prix que la logistique et de l’approvisionnement.
La prévalence de la sous-alimentation (PoU) a bondi, toujours selon le rapport du FTDES, passant de 8% à 9,3% entre 2019 et 2020, puis à 9,8 % en 2021. Entre 702 et 828 millions de personnes ont souffert de la faim en 2021. Ce chiffre a augmenté de quelque 150 millions depuis que la pandémie de covid-19 s’est déclarée (103 millions de personnes supplémentaires entre 2019 et 2020, et 46 millions de plus en 2021). Pour ce qui est de la Tunisie, cet indicateur a connu une baisse constante depuis le début du troisième millénaire puisqu’il est passé de 4,4% en 2001 à moins de 2,5% entre 2015 et 2018. Toutefois, il a augmenté à 3% en 2019 reflétant une augmentation des populations sous alimentées en Tunisie ces dernières années.
La Tunisie dans la tourmente
Alors que la question est posée à l’échelle mondiale, la Tunisie affronte aussi une année 2023 particulièrement difficile se trouvant confrontée à une crise de l’eau sans précédant qui est venue s’ajouter à une crise économique et financière profonde.
L’ambassadeur américain, Joey Hood a annoncé, il y a quelques jours, l'arrivée d'une cargaison de 25 mille tonnes de blé dur en provenance de son pays alors que le Syndicat des agriculteurs de Tunisie (Synagri) avait annoncé fin mars dernier que selon des estimations préliminaires, la récolte sera en deçà de celle espérée, ne dépassant pas les quatre millions de quintaux, soit seulement 12,5% des besoins du pays estimés à 32 millions quintaux.
L'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap) a estimé, de son côté, que les récoltes de céréales ne dépasseront pas les 1,8 à 2,5 quintaux, ne couvrant même pas les besoins en semence pour l’année prochaine. Outre les dégâts enregistrés au niveau des arbres fruitiers, des légumes et des fourrages et par extension à l’élevage de bétail.
Le gouvernement se retrouve donc face au défi de devoir s’approvisionner en céréales mais aussi en diverses denrées habituellement produites en Tunisie sur les marchés internationaux et en devise pour assurer, à défaut de souveraineté, la sécurité alimentaire des citoyens. Les ressources financières faisant terriblement défaut au pays, c’est une succession de pénuries et le spectre de la faim qui se profilent suscitant auprès du peuple mais aussi des experts nationaux et internationaux les plus vives inquiétudes.
En Tunisie, souligne le rapport du FTDES, bien qu’étant de loin inférieure à la moyenne mondiale estimée à 30,4%, la prévalence d’une insécurité alimentaire modérée ou grave est passée de 18,1% en 2015 à 25,3% en 2019. Le nombre de personnes ayant vécu cette situation est passé de 2.031.000 en 2015 à 2.929.000 en 2019. Quant aux populations en situation d’insécurité alimentaire grave, leur pourcentage a connu, en Tunisie, une augmentation continue entre 2015 et 2019 passant de 9,1% à 10,7%, soit, respectivement, 1.091.000 personnes et 1.248.000 personnes. Sachant que ce pourcentage est estimé, en 2021, à 23,4% en Afrique contre 1,5% en Europe et Amérique du nord, ce qui traduit les disparités mondiales entre les régions du monde sur le plan de la réalisation du droit à l’alimentation et de l’objectif de l’élimination de la faim dans le monde.
L’agriculture, par sa place essentielle dans les systèmes alimentaires, constitue un des déterminants majeurs de la souveraineté alimentaire.
Selon les auteurs du rapport, si la Tunisie était qualifiée depuis l’antiquité de « grenier de Rome » c’est qu’elle a, toujours, été un pays agricole. Toutefois, soulignent-ils, cette agriculture qui était la base de l’économie du pays a subi, au fil de l’histoire, une évolution qui n’était pas toujours favorable aux populations locales. Malgré l’importance des surfaces réservées à la céréaliculture qui faisait de la Tunisie, auparavant, « le grenier de Rome », le pays n’était plus en mesure depuis des décennies d’atteindre l’autosuffisance nationale sur le plan des céréales qui constituent la source principale des apports énergétiques alimentaires de la population tunisienne. Le rapport indique que l’apport énergétique en céréales par personne en Tunisie est plus élevé que la moyenne mondiale et de la moyenne africaine avec 1676 kcal par jour et par habitant, contre 1307 kcals pour la moyenne mondiale et 1298 kcals pour la moyenne africaine. On assiste dès lors à une dépendance du pays à l’importation des céréales qui grève les finances publiques et mettent en péril sa souveraineté alimentaire notamment en cas de crises économiques, climatiques ou sécuritaires. Le taux de dépendance de l’importation des céréales évolue au gré des récoltes annuelles qui, elles, dépendent pour une large part des conditions climatiques. Entre 2000 et 2020, il a varié dans un intervalle allant de 55,8% durant la période 2004-2006 à 71,5% au cours de la période 2017-2019.
Les données de la Banque centrale de Tunisie (BCT) indiquent que le déficit de la balance alimentaire a atteint 1946 millions de dinars (DT) en 2021 contre 859 millions DT en 2020 et 1426 millions de DT en 2019. Ces déséquilibres proviennent de l’augmentation des importations alimentaires et du renchérissement de ces produits sur le marché mondial ainsi que de la tendance à la baisse du cours du dinar par rapport au Dollar et à l’Euro. Le montant des importations alimentaires en valeur est passé de 5677.6 millions de DT en 2019 à 6516 millions DT en 2021.
Les données de l’observatoire national de l’agriculture (Onagri) indiquent que la balance commerciale alimentaire a enregistré à fin juillet de l’année 2022 un déficit de 1793,7 MD contre un déficit de 1081,0 MD durant la même période de l’année précédente ; enregistrant ainsi, un taux de couverture de 66% en 2022 contre 71,4% en 2021.
La part du déficit de la balance alimentaire, dans le déficit de la balance commerciale globale (-13.708,3 MD, au cours des sept mois 2022), a augmenté de 0,7 point de pourcentage, par rapport à la même période de l’année d'avant, passant à 13,1%. Le déficit enregistré est essentiellement le résultat de l’accroissement du rythme des importations des céréales (+48,7%), des huiles végétales (+73,2%) et du sucre (+41,5%) et ceci malgré la hausse des exportations de l’huile d’olive (+33,2%).
Le blé, le nerf de la guerre
Le prix du blé dur a enregistré une hausse de 89,7% par rapport à l’année dernière. Les prix des autres produits céréaliers (blé tendre, orge et maïs) ont enregistré une hausse variant entre 44% et 60%, cette hausse est principalement liée aux répercussions de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. L’évolution des cours mondiaux des principales denrées alimentaires entre 2022 et 2021 (sept premiers mois) révèle des augmentations de 90% pour la viande, 89,7% pour le blé dur, 60,8% pour les huiles végétales, 60,1% pour l’orge et 59,4% pour le blé tendre.
Suite au déclenchement de la guerre en Ukraine, les prix mondiaux des denrées alimentaires ont encore augmenté par rapport aux niveaux déjà élevés de 2021, atteignant des sommets records en mars 2022. L'indice de la Food and Agriculture Organization (FAO) des prix des denrées alimentaires s'établissait en moyenne à 159,3 points en mars 2022, bondissant de 17,9 points (12,6 %) par rapport à février 2022 et atteignant sa valeur la plus élevée depuis la création de l'indice en 1990. Or, les importations des produits céréaliers constituent, en Tunisie, la part prépondérante des importations alimentaires. Cela comporte des risques énormes sur la sécurité et la souveraineté alimentaires du pays, notamment au vu des difficultés financières que vit le pays depuis quelques années.
Les données de l’Office du commerce tunisien indiquent que les importations des céréales ont atteint 1941 MDT en 2020, soit 40% des importations alimentaires telles qu’estimées par la BCT et 3,8% de l’ensemble des importations (estimées à 51463.7 MDT par INS). Pour les sept premiers mois de 2022, les importations de blé et d’orge ont coûté 2308,2 millions de DT contre 1452,1 millions de DT au cours de la même période 2012, soit une augmentation de 58,9%.
La production de céréales a connu, au cours des deux dernières décennies, une tendance à la baisse, notamment pour le blé dur et le blé tendre. La production quinquennale de blé dur est passée de 5729.8 milliers de tonnes durant la période 2002-2006 (soit une moyenne annuelle de 1146000 tonnes) à 5251.6 milliers de tonnes au cours de 2007-2011 pour s’établir à 4834.5 milliers de tonnes durant la période 2012-2016, (avec une moyenne annuelle de 9666900 tonnes).
Bilan de la situation et quelques recommandations des experts
Toutes ces données, alerte le rapport du FTDES, montrent clairement les risques encourus par la Tunisie sur le plan de sa souveraineté alimentaire et l’état de ses finances publiques et ses équilibres macroéconomiques. Les politiques économiques et sectorielles appliquées jusque-là et la gestion erratique des affaires de l’Etat au cours de la dernière décennie ont aggravé la dépendance alimentaire vis-à-vis de l’étranger et contribué à détruire les bases des filières agricoles que le pays avait, malgré les échecs et les déboires, mis des décennies à construire.
Les auteurs ont conclu leur rapport par des recommandations visant à faire face efficacement aux défis actuels et aux périls que la Tunisie devra inéluctablement affronter. Il s’agit notamment d’œuvrer à la responsabilisation et la participation des paysans et petits producteurs dans la mesure où la souveraineté alimentaire repose sur le principe que les petits exploitants agricoles doivent participer directement à la formulation des politiques agricoles à tous les niveaux.
La guerre en Ukraine a montré la nécessité impérieuse de consacrer toutes les potentialités du pays à produire les denrées essentielles pour contribuer à réduire la dépendance à l’importation des denrées de base et notamment les céréales. En attendant la mise en place et la mise en œuvre d’une stratégie efficace de promotion de la production nationale de céréales et de garantir une autosuffisance au niveau de cette filière hautement stratégique, il est nécessaire de prendre des mesures adéquates en vue d’encourager massivement, et par tous les moyens possibles, et là où c’est possible, les producteurs agricoles du pays à s’orienter vers la production de céréales.
Dans le même esprit et afin de permettre l’augmentation des superficies réservées aux cultures essentielles qui répondent aux besoins nationaux, mobiliser tous les instruments financiers et règlementaires pour réduire autant que possible les exportations des produits agricoles issus de l’agriculture irriguée. Cela permettra, également de préserver les ressources hydrauliques et de réduire un tant soit peu le stress hydrique.
Il s’agira également de transférer les budgets consacrés actuellement à l’aide aux exportations agricoles, au profit des petits paysans dans le cadre d’accords individuels qui lient les financements à la qualité et au volume de production des produits alimentaires destinés au marché local et aux pratiques de protection des ressources naturelles et de la biodiversité.
Des mesures devront être, selon le rapport, pensées et appliquées pour favoriser, encourager et valoriser les pratiques de l’agroécologie : engrais et pesticides non chimiques, semences locales, diversification des cultures, élevages extensifs et pastoralisme, méthodes traditionnelles de stockage… et circuits courts.
On conseille également de réduire les élevages intensifs, dont la consommation d’intrants et de céréales est très élevée et le plus souvent importée, et interdire les élevages en stabulations fixes et d’adopter rapidement la règle du « pollueur-payeur » dans l’agriculture.
D’un autre côté, le rapport évoque l’importance de légaliser les semences locales en les intégrant en totalité dans le catalogue des semences commercialisables afin que leur commercialisation et leur échange soient légaux et de créer et légaliser les points de vente et d’échange des semences locales entre agriculteurs en imposant des taxes sur les semences hybrides importées et/ou subventionner les semences locales.
On préconise aussi de mettre en place une véritable stratégie concertée et participative d’économie et de rationalisation de l’utilisation de l’eau, en veillant à la participation effective des petits agriculteurs et paysans concernés. Mettre en place un système d’incitations et de bonus-malus dans le domaine de l’économie de l’eau en agriculture.
Il y va aussi de renforcer les plans et programmes de lutte contre la désertification et de Conservation de l’Eau et des Sols en tenant compte des conséquences du Changement Climatique et d’engager le débat sur la nécessité d’une réforme agraire participative qui pourrait viser en même temps d’éviter le morcellement et le maintien des exploitations à une certaine échelle humaine. Une telle réforme, soulignent les experts, pourrait être mise en place, après études et débats, sur une période de cinq à dix ans. Elle est de nature à limiter les inégalités et l’injustice foncière.
Myriam Ben Zineb

Surtout ne couper ni Facebook ni TikTok! Les Tunisiens risqueraient de se réveiller et la gueule de bois risque d'être très dur!
Et ainsi je me demande, si un prof. à l'Ecole d'architecture de Tunis à le libre choix de ses thèmes, et peu importe s'il est hors sujet ou non. Peut-être que notre Ministère de l'enseignement supérieur pourrait me répondre à cette question...
Bonne journée
Très Cordialement
Nous, une seule eut raison de toute la NATION. Notre plaie fut l'exode des bagla-liha sur notre sol, avec à leur tête, un ignare criminel au nom de khriji.
On peut considérer cette plaie, en tant que celle qui généra le plus de ravages dans l'histoire de l'homme moderne !!!
"Le spectre de la faim guette la Tunisie "
Ce n'est qu'un début !!
Seule la condamnation de l'être diabolique qui fut le porte-drapeau de cette plaie pourrait, je dis bien, pourrait, interrompre cette Divine malédiction.
Appelons un chat, un chat.
Introduction: les périodes de sécheresse et des inondations sont étroitement liées, en effet afin de résoudre le problème des périodes de sécheresse, il faudrait ne pas perdre une seule goutte d'eau durant les périodes à forte pluviométrie. --> Pour cela:
- Il faudrait éviter l'évacuation rapide des eaux de pluie sans aucun effort cognitif intelligent vers des réseaux d'égouts d'eaux usées ou vers la mer, comme c'est toujours le cas en Tunisie,
- afin de résoudre le problème du manque d'eau potable, il faudrait donner aux eaux de pluie la possibilité de s'infiltrer dans la nappe phréatique --> et pour cela il nous faudrait un système de ruisseaux et des lieux d'accumulation.
Se contenter d'évacuer de l'eau de pluie vers des réseaux d'égouts d'eaux usées ou vers la mer est une occasion manquée afin de la réutiliser durant les périodes de sécheresse.
- je vous propose de bien regarder les photos sur le lien suivant (d'après un article de Business News de 2019):
https://www.businessnews.com.tn/la-circulation-automobile-entravee-par-les-pluies,534,92272,3
--> il faudrait étudier même par simple observation intelligente les lieux d'accumulation et les axes d'écoulement des pluies torrentielles afin de construire un ruisseau artificiel d'une assez grande largeur et profondeur et qui serpenterait à travers nos villes et nos villages --> ce ruisseau à grande dimensions serait notre ruisseau principal, le lieu de déversement de centaines de milliers de petits ruisseaux d'eau pluviale. Ce qui est très important est de créer des lieux d'accumulation d'eau pluviale le long du ruisseau principal.
Les ruisseaux artificiels devraient être multifonctionnels puisqu'ils sont souvent à sec, mais vitaux en cas de pluies torrentielles. --> Les ruisseaux artificiels sont une solution banale, efficace, ne coûtent presque rien et donnent du charme à nos ville / village...
- C'est grâce à un système de ruisseaux et de lieux d'accumulation des eaux pluviales que la ville de Munich ne connaît pas le collapse à la suite des pluies torrentielles tout en donnant le temps aux eaux de pluie de s'infiltrer dans la nappe phréatique
J'avoue que j'ai une grande fascination pour la façon de maîtrise des eaux pluviales en Allemagne par un système de grands et petits ruisseaux avec de grand lacs artificiels comme lieu d'accumulation afin d'accorder à l'eau pluviale le temps de s'infiltrer dans le sol. Mais j'ai aussi une grande fascination pour le système d'arrosage de la totalité des oasis de Tozeur par de petits ruisseaux se basant sur le principe que l'eau prend toujours le chemin le plus facile, et ceci même quand il s'agit d'une différence d'altitude minimale (l'utilisation de l'énergie potentielle pour des différences d'altitude trop négligeable --> c'est le génie du Tunisien quand il le veut et ceci sans utilisation de satellites ou de matériels sophistiqués) .
Bonne soirée
Il faut étudier en Tunisie d'une façon intelligente les lieux d'accumulation et les axes d'écoulement des pluies torrentielles afin de créer un système de ruisseaux artificiels qui nous éviterait le pire dans le futur et nous garantirait des réserves d'eau dans des lieux d'accumulation artificiels. En effet, L'intelligence qui a cartographié et créé le système de ruisseaux d'arrosage des oasis de Tozeur serait aussi capable de créer un système de ruisseaux artificiels afin de protéger notre Tunisie de certaines catastrophes naturelles et canaliser ainsi les eaux de pluies vers des lieux d'accumulation artificielle et de lui laisser ainsi le temps de s'infiltrer dans le sol afin de la réutiliser durant les périodes de longue sécheresse.
Je donne l'exemple du Japon: Le pays où on trouve le plus d'inondations et de débordements est entre autres le Japon, il suffit de penser aux puissants typhons meurtriers souvent accompagnés de pluies diluviennes/torrentielles. Les Japonais ont compris qu'ils ne peuvent pas imposer leur volonté et leur désir à la nature. Ils ont compris en particulier qu'il faut absolument laisser libre les surfaces soumises aux débordements et aux inondations, souvent des plaines relativement basses. Les Japonais ont compris qu'ils détiennent la responsabilité de leur destin. En effet, c'est absurde de construire un village/ville/Agglomération dans une plaine relativement basse où l'eau s'accumule après des inondations souvent régulière.
Je donne l'exemple de la chine: oui la Chine a fait l'évacuation quasi complète de plusieurs villes et villages qui se trouvaient dans des lieux d'accumulation et sur les axes d'écoulement d'eau pluviale et ceci afin de construire le barrage des Trois-Gorges. --> En Tunisie on n'a pas d'autres choix: Il faut démolir toutes les constructions/habitations se trouvant sur les axes d'écoulement des pluies torrentielles et il faut faire aussi l'évacuation quasi complète des lieux qui se trouvent dans des espaces d'accumulation d'eau pluviale.
Les asiatiques préfèrent cultiver du riz dans les zones d'accumulation d'eau que de construire des villes et de se lamenter après de l'agressivité/injustice de la nature comme le font certains Tunisiens.
Je donne l'exemple de la Bavière qui fait utilisation des évidences suivantes
1) la meilleure lutte contre les pluies torrentielles est de leur laisser les axes d'écoulement et leurs lieux d'accumulation libre (sans aucun obstacle).
2) la réduction des risques commence par la non-exposition des enjeux socio-économiques aux pluies torrentielles (grâce à l'historique des axes d'écoulement et d'accumulation).
3) les eaux souterraines potables sont des réserves pour les périodes de longue sécheresse.
Bonne soirée
La croissance démographique excessive en Tunisie a causé beaucoup de problème dans les domaines de l'emploi, de l'éducation, des transports, du logement, des soins médicaux et de la protection de l'environnement.
Je donne d'abord une explication non mathématique simple et très approximative de la poussée démographique. Comme nous le savons, chaque couple peut avoir zéro ou plusieurs enfants. Quand ce nombre d'enfants par couple est égal à 2, la population tend vers un état final stable (elle n'augmente pas et elle ne diminue pas). Ce qui fait que les parents (un couple) vont mourir un jour et vont laisser exactement deux descendants. On a donc un système en équilibre permanent. Quand le nombre d'enfants par couple est inférieur à 2, alors la population va diminuer. C'est-à-dire deux personnes (un couple) vont disparaître un jour et vont laisser un seul ou zéro descendant. Mais à partir de 3 enfants, cela se complique: le nombre d'individus par génération se met à augmenter sans fin. Et cette croissance qui peut paraître lente, est en fait véritablement explosive puisqu'elle a entraîné un quadruplement de la population tunisienne en un demie siècle (entre les années 1960 et 2020). Or, un demi-siècle est très vite passé! On ne peut pas continuer à ce rythme.
Ignorer la poussée démographique en Tunisie c'est reporter les problèmes à plus tard, à la période où il faudra trouver les moyens à la fois d'arrêter cette croissance et de résoudre autrement cette difficulté restée un temps camouflée
La récolte céréalière tunisienne n'a pas cessé d'augmenter, mais la quantité de grain par tunisien n'a pas cessé de se réduire à cause de la poussée démographique. Un grand pourcentage de l'accroissement annuel du revenu national est absorbé par l'accroissement de la population, ce qui absorbe une grande partie de nos fonds et freine le développement économique et social.
En 1960 la Tunisie comptait 3,3 Millions d'habitants, en 1970 elle comptait 6 Millions, en 2020 elle compte 13 millions d'habitant et d'après mes calculs statistiques la Tunisie aura 28 millions d'habitants en 2045. Où allons-nous et qu'elles seront les conséquences pour l'environnement?
L'équilibre à long terme entre croissance démographique et approvisionnement alimentaire est indispensable, Il faut s'attendre à ce que le taux annuel de croissance de la production alimentaire par habitant en Tunisie continue de baisser.
La croissance démographique doit diminuer afin de stabiliser la population tunisienne autour de 10 Millions d'habitants. En effet, à un état stationnaire de la productivité il nous faut aussi un état stationnaire de la croissance démographique.
Puis, je rappelle que la fermeture de plusieurs écoles primaires ou la baisse du nombre d'élève en Tunisie n'est pas un signe de la baisse des naissances comme nous le racontent certains pseudo-scientifiques, mais elle est plutôt la conséquence du fait que le nombre d'enfants âgés de 6 à 15 ans n'ayant jamais été à l'école ou l'ayant quittée avant la fin de la scolarité obligatoire s'élève à plus d'un million en Tunisie. L'écart est plus accentué selon le genre, l'âge, le milieu de résidence, ou l'activité des enfants. 67.6% des enfants non scolarisés ou déscolarisés, sont des filles. 60% des enfants concernés habitent les zones rurales et 40% sont en situation de travail.
Nous avons le choix de laisser la nature ajuster la poussée démographique en Tunisie par les catastrophes et les épidémies ou de prendre notre destin en main pour ajuster le nombre des naissances afin de garantir un équilibre entre la poussée démographique et nos ressources naturelles limitées.
Introduction: La négligence du logement collectif vertical (des immeubles jusqu'à 7 niveaux ou plus) entre 1957 et 2020 au profit du logement individuel a absorbé nos terres agricoles les plus fertiles.
- La banlieue sud de Tunis n'était rien que des terres fertiles, Ez-zahra qui s'appelait jusqu'à la fin des années 70 Saint-Germain était la grande compagne avec des champs gigantesques de pommiers, amandiers, vignobles, etc.
- Au beau milieu des oasis de Gabes et de Tozeur, au milieu de nos champs et terres agricoles certains Tunisiens ont construits leurs villas sans faire attention à la nature
- On a construit, entre 1960-2020, des hôtels sur des hectares de terrain au beau milieu de nos environnements écologiques.
- Même la compagne n'est pas épargnée --> Certains arrachent des champs de grenadiers, pommiers, figuiers, oliviers etc. afin de construire des zones urbaines de logements individuels. Je ne reconnais plus la compagne du Cap Bon Tunisien.
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En 50 ans, qui ne sont absolument rien sur l'axe du temps (1970-2020), nous avons détruit notre écosystème, nos terres les plus fertiles, nous avons massacré notre mer méditerranéenne qui pue en certains lieux les excréments humains, A cela s'ajoutent tous les mouvements quotidiens hystériques et inutiles du capital humain par un transport public en faillite et inefficace.
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Depuis les années 50, l'Etat tunisien permettait à chaque Tunisien d'avoir sa villa avec un jardin tout autour:
- en canalisant les eaux fécales des toilettes dans les nappes souterraines, dans les ruisseaux, dans les petits lacs et en particulier dans la mer. --> Aucune planification intelligente pour le long terme.
- en sacrifiant nos terres les plus fertiles au profit d'une urbanisation chaotique.
L'une des grandes problématiques de la Tunisie est la forte augmentation de sa population, on est passé de 3,3 Millions d'habitant en 1957 à 13 Millions en 2023. Les villes tunisiennes ne sont pas conçues pour accueillir autant de personnes à la fois en garantissant à chacun d'eux une villa avec un jardin tout autour. Par conséquent, la ville s'est agrandie rapidement au dépend des terres fertiles agricoles à ses alentours sans aucune planification intelligente et sans une infrastructure de canalisation et de recyclages des eaux fécales/usées.
La croissance démographique de la Tunisie submerge désormais nos terres agricoles aux alentours de nos grandes villes. Exemple: la région de Mornag n'était rien que des plantations légumières, aujourd'hui elle est complètement envahie par une urbanisation de logements individuels sans aucune infrastructure intelligente de canalisation et de traitement de déchets et de recyclage des eaux usées/fécales.
--> La transformation architecturale de la ville en Tunisie est aujourd'hui indispensable entre autres parce que la santé du Tunisien est liée à l'aménagement (planification) urbain(e).
Ce que je propose:
- Il est temps d'arrêter la ruine de nos terres agricoles au profit d'une urbanisation vulgaire et chaotique. Il est temps de privilégier le logement collectif vertical avec des parcs et des zones vertes de relaxations, des centres commerciaux, ainsi que des zones industrielles et commerciales périphériques.
- Je propose de construire des immeubles en brique (en terre cuite), et jusqu'à 7 niveaux ou même plus! La terre cuite est une solution économique et performante en logement collectif pour la Tunisie. --> Au-delà des performances thermiques naturelles, les constructions du logement collectif vertical en terre cuite permettent jusqu'à 40% d'économies. Toute l'Ancienne ville de Hambourg est une collection de logements collectifs, de 7 étages, en terre cuite. Le centre ville de Tozeur est un modèle du logement collectif vertical en terre cuite (en briques).
- Nous avons besoin d'une architecture réussie qui pourrait améliorer la qualité de vie de nos villes --> créer des complexes résidentiels à travers un logement collectif vertical ayant des appartements relativement spacieux, des espaces communs couverts, des jardins (entre autre d'agriculture urbaine sur le toit), des commerces et d'autres équipements, des pistes cyclables. En bref, un habitat de logement collectif vertical qui serait un espace de vie confortable pour le plus grand nombre de citadins.
- L'avantage d'un logement collectif vertical est aussi la minimisation des dépenses pour la canalisation d'eaux usées.
Exemple de villes chinoises:
je fais référence à L'hyperurbanisation en Chine, on parle de mégalopoles est de compressed modernity dans laquelle les changements économiques, politiques, sociaux et/ou culturels se produisent de manière extrêmement condensée dans le temps et l'espace. --> Oui, les villes chinoises permettent la minimisation des mouvements hystériques et inutiles du capital humain et consacrent les terres fertiles plutôt pour les activités agricoles.
Architecture vertical à le Corbusier, mais avec de la terre cuite (en briques) au lieu de béton et au plus 7 à 10 nivaux!
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Je suis pour une architecture vertical à le Corbusier, mais avec de la terre cuite (en briques) au lieu de béton, avec beaucoup de zones vertes dans le but d'intégrer la nature comme élément de confort urbain et afin de vivre des moments esthétiques avec et dans la nature en pleine ville, devant chez soi. Avec suffisamment d'espace., avec des supermarchés grande surface, avec aire de jeux pour enfants, avec des théâtres, avec des salles de cinéma, avec des fontaines publiques d'eau potable, avec des salles de sport--> oui, tout cela est possible et beaucoup moins cher que les Villas individuelles qui ont absorbées nos terres les plus fertiles...
Bonne soirée
--> Et que fait prof. Madame Faten Rouissi, artiste plasticienne spécialisée dans l'art contemporain et enseignante d'arts plastiques à l'Ecole d'architecture de Tunis? Oui, son thème est la muselière...
Je m'explique:
Je viens de voir sur le web quelques objets d'Art de Madame Faten Rouissi, son thème est plutôt politique et ses différents objets d'Art se ressemblent avec quelques variations autour du même thèmes: la muselière qui évoque, d'après elle, le silence que l'on impose aux Tunisiens (alors qu'en vérité le Tunisien n'a jamais été aussi horriblement bavard que depuis 2011)
--> Voir l'article de Business News TN sur le lien Web suivant:
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Oui notre prof. a choisi la muselière en tant que pseudo lien interdisciplinaire entre les arts plastiques et l'architecture. Elle est complètement hors sujet, en effet la muselière ne présente aucune relation directe entre les arts plastiques (qui est son domaine de "créativité") et l'architecture au sein de notre école supérieure d'architecture à Tunis. Ce hors-sujet est une preuve d'incompréhension du rôle des arts plastiques au sein de l'enseignement architecturale dans une école supérieure tunisienne d'architecture.
L'idée de la création d'une association regroupant architectes et plasticiens a l'Ecole d'architecture de Tunis est géniale, par contre cette idée manque de créativité si elle se limite au sujet de la muselière plutôt que d'intégrer les arts dans l'architecture et faire ainsi fructifier non ce qui sépare mais ce qui unit art et architecture.
En Allemagne, Fusionner art et architecture se situe au coeur de la démarche de l'architecte et de l'ingénieur --> architectes, artistes et designers travaillent ensemble à l'invention d'atmosphère et de milieux qui seraient des espaces culturels et sociaux qui pourraient nous mettre dans certaines ambiances phénoménales fascinantes, un régal pour l'âme et pour nos sens (en particulier pour les yeux)
L'architecture tunisienne des années d'après 70 a vidé nos villes de leur atmosphère et aura. On s'ennuie en traversant les nouvelles cités de la banlieue de Tunis, à l'image El Menzah où le m2 coûte entre temps des centaines de dinars. El Menzah est le symbole de la décadence de l'architecture tunisienne --> L'architecture en Tunisie a besoin d'une co-conception associant architectes et artistes, et l'Ecole d'architecture de Tunis a bien fait d'engager des artistes entre autre de l'Art plastique et des architectes en tant que professeurs et à confronter leurs approches au travers d'enseignements et de concours communs (--> institutionnalisation des rapports entre artistes et architectes), mais seulement la muselière n'est pas vraiment le sujet qui pourrait être un lien créatif entre l'architecture et l'art plastique.
--> L'idée serait de ménager un espace d'expression commun à l'Ecole d'architecture de Tunis aux artistes et aux architectes dans une quête du beau et de l'utile afin de rendre à nos villes leur aura, leur atmosphère et leur charme --> L'idée d'une production collective capable d'élargir les champs interdisciplinaires, avec une volonté de concevoir ensemble des espaces où art, architecture et société entrent en dialogue.
La Tunisie a besoin d'une collaboration artistique qui touche l'architecture et la ville qui pourrait s'insérer plus étroitement dans la vie quotidienne et dans la cité. --> L'atmosphère architecturale d'une ville a une énorme influence sur notre bien-être et sur notre humeur / ambiance.
Bonne journée

