Par Synda Tajine
On ne vous présente plus Nidaa Tounes. Le parti qui n’a pas raté sa chance d’entrer dans l’histoire, mais qui a décidé de le faire de la pire des manières.
Pour ceux qui ont encore un peu de mal à visualiser, imaginez un petit garçon de 6 ans dans la cour de récré, avec lequel personne ne veut plus jouer car il est capricieux, méchant, puéril et, avec tout ça, un peu trop arrogant. A défaut de se remettre en question, il préfère saboter les autres et leur voler leurs jouets. Vous le voyez ce petit gamin insupportable ? Lui c’est Nidaa Tounes.
A défaut de maîtriser sa communication qui part en sucette et frise le ridicule à plus d’une occasion, Nidaa Tounes, loin d’être conscient de ses défauts, s’en prend à celle de la présidence de la République. Sans doute n’ayant pas encore réalisé que le père spirituel et fondateur du parti, Béji Caïd Essebsi, n’est plus de son côté, le parti essaye de se rabattre sur les miettes.
A l’issue de la réunion tenue hier à la demande de Rached Ghannouchi avec Béji Caïd Essebsi, Nidaa Tounes n’attend pas que les parties concernées se prononcent. Il préfère devancer aussi bien Ennahdha, qui avait annoncé cette rencontre, que la présidence de la République dont il communique à la place.
N’ayant pas réussi sa propre Com’, Nidaa préfère s’atteler à celle de la présidence. On n’est jamais assez ambitieux. Pour cette nouvelle mission, Nidaa charge l’emblématique et la brillantissime Ons Hattab de rédiger ce communiqué assez surprenant. Alors qu’on ne leur avait rien demandé, ils décident de considérer le consensus « caduc » aussi bien de leur côté que du côté d’Ennahdha.
« Au diable le ridicule, pourvu qu’on parle de moi ! ». Au diable aussi le sérieux et le professionnalisme dont un parti, autrefois propulsé sur le devant de la scène par la force des urnes, doit faire preuve. Nidaa avait réussi le pari fou de rassembler alors qu’il avait été tout juste créé, il n’aura pas tenu bien longtemps et il tient aujourd’hui par tous les moyens à le faire savoir.
Ceux qui ont réagi, dépités et la mort dans l’âme, sont pour la plupart les anciens du parti, ceux qui ont cru au projet et qui ont préféré quitter le navire avant qu’il ne boive la tasse. « Cafouillage au sein de Nidaa. Qui va se charger d’écrire quelque chose puisque le supposé patron de ce qui reste de Nidaa ne sait pas le faire ? » ; « C’est la meilleure ! » ; « Comment Nidaa Tounes peut-il commettre des erreurs de communication aussi primitives? » ; « Ce communiqué est le plus grand scandale dans l'histoire de l'Etat et du parti »… Les réactions sont sans équivoque. On s’attendait presque à ce que le parti retire son communiqué quelques heures après sa publication (ce ne serait pas la première fois), il ne l’a pas fait. Mieux encore Sofiène Toubel, président du bloc du parti, s’est expliqué sur sa page pour signifier que, si Nidaa s’est substitué au service de communication de la présidence de la République, c’est parce qu’il a pris la peine de contacter Carthage qui lui a fourni des détails sur le contenu de la rencontre.
Aucune des parties concernées n’a pris la peine de réagir à ce communiqué, le considérant comme le non-événement qu’il est. Ou pas…étant donné que le chef de cabinet du président de la République, Slim Azzabi vient de présenter sa démission ce matin même. Mais ça, c’est une autre histoire et le malaise ne date pas d’hier.
Nomination de Habib Essid, interview donnée à Nessma en juillet et autres mauvaises décisions prises par la présidence de la République, la marmite bout depuis un moment. Le cafouillage communicationnel de la présidence de la République, rattrapé par l’autre cafouillage plus brillant encore de Nidaa Tounes, a été la goutte qui a fait déborder le vase. Le palais de Carthage se vide petit à petit des personnes encore censées. A 40 ans, Slim Azzabi est connu comme étant l’une des chevilles ouvrières de la présidence, il a d’abord joué un rôle clé en 2014 dans la campagne qui a mené BCE là où il est aujourd’hui.
D’abord Mohsen Marzouk, ensuite Ridha Belhaj, un autre chef de cabinet vient de claquer la porte de la présidence. Mais tout tourne encore autour du conflit Nidaa-Carthage-Kasbah, puisque l’on sait que Slim Azzabi est un proche de Youssef Chahed. Encore lui…


Commentaires (8)
Commenter@Synda Tajine
AGIR AVANT QU'IL SERA TROP TARD
@synda and compagnies
Nul n'est indispensable!
Cauchemar
Une épicerie au bord de la faillite et qui n'est plus en mesure de répondre aux besoins de sa clientèle..parceque l'?picier en chef est usé et très vieux et que ses héritiers sont entrain de se dévorer comme des diables de Tasmanie pour mettre leurs mains sur l'épicerie.
Au fait, et à part durant les premières années post indépendance, ce malheureux pays a toujours été l'épicerie (parfois la maison clause) d'un clan qui a voulu chasser un autre..par tous les moyens. Et c'est à quoi nous assistons aujourd'hui..
les historiens ne nous ont ont pas assez raconté les années Sadek Bey, Khaznadar, Ben Smail...qui ont mené à la signature du traîté du Bardo et la colonisation du pays...
Plus sérieusement, je demande respectueusement à tous de s'abstenir d'abaisser le Président de la République et de le traîner dans la boue.
Quelques soient ses égarements dus à l'âge, la santé ou les préssions familiales, nous lui devons respect et considération.
BCE est un homme de 92 ans, un grand commis de l'Etat et les Tunisiens n'ont aucun intérêt à ce que la fonction présidentielle soit abaissée et humiliée.
Une tempête dans l'horizon?
Pourquoi ça coince entre Nidaa-Carthage-Kasbah ?
Ou plutot quand la Constitution Tunisienne n'inspire pas les politiciens...
Le GAMIN a-t-il déchiré sa copie?
Mais le quel? le biologique ou le spirituel?!
Attention aux esprits!