La présidente du PDL, Abir Moussi s’est encore une fois attirée les foudres d’Ennahdha. Aucune plénière, ou presque, ne passe sans des étincelles entre les deux partis et toutes les raisons sont bonnes pour creuser un peu plus le fossé qui les sépare.

La plénière de ce mercredi 13 mai 2020 n’a pas fait l’exception. Les députés d’Ennahdha ont contesté le fait que Abir Moussi, qui occupait son siège de présidente de la commission de l’énergie, avait placé devant elle une pancarte appelant au retrait de confiance du président de l’ARP, Rached Ghannouchi et la photo du leader Habib Bourguiba.

Les députés lui ont signifié qu’en tant que présidente d’une commission parlementaire elle devrait afficher une certaine neutralité quand elle occupe ce siège et qu’elle pourrait afficher ses positions lorsqu'elle redevient présidente du bloc du PDL.

Abir Moussi ne s’est pas exécutée et a refusé net de changer de place ou d’enlever ses pancartes. Elle a précisé qu’elle était prête à discuter du projet de loi à l’ordre du jour et que la plénière a été interrompue par les « extrémistes » d’Ennahdha et d’Al Karama, qui ont tenu à réunir les présidents des autres blocs pour discuter de sa situation.

« Chaque jour, ils nous sortent une nouvelle fatwa. J’estime que le retrait de confiance de Rached Ghannouchi est un devoir national et jamais je n’enlèverai la photo de Habib Bourguiba. J’ai failli me faire agresser par les députés de la coalition des takfiristes et j’ai tout filmé. Cette fois, ils ne pourront pas nier » a-t-elle déclaré dans une vidéo postée sur la page officielle de l'ARP.

M.B.Z