
Le président de l'Observatoire tunisien pour les droits de l'Homme, Mostafa Abdelkebir a indiqué que le report de la réouverture du passage frontalier de Ras Jedir était le résultat de beaucoup de réticence dans l’application du protocole sécuritaire signé entre la Tunisie et la Libye. D’après lui, il n’y aura pas de réouverture du passage aujourd’hui 25 juin 2024.
S’exprimant à la même date durant « Sbeh El Ward » de Hatem Ben Amara sur Jawhara Fm, Mostafa Abdelkebir a affirmé que, pour le moment, même les ambulances et les diplomates avaient des difficultés à traverser la frontière tuniso-libyenne depuis Ras Jedir. Or, l’accord signé le 12 juin 2024 entre les deux ministres de l’Intérieur tunisien et libyen, Khaled Nouri et Imed Trabelsi, évoquait un accès pour les urgences et les cas humanitaires avec une réouverture totale prévue pour le 20 juin 2024. Il a considéré que l'échec au niveau de cette affaire résultait du manque d'expérience des entités tunisiennes chargées de négocier et de traiter diplomatiquement avec la Libye.
Selon le président de l'Observatoire tunisien pour les droits de l'Homme, les autorités libyennes ont refusé la réouverture du passage frontalier de Ras Jedir jusqu’à la signature d’un accord entre les différentes factions présentes dans la région. Mostafa Abdelkebir a expliqué que le gouvernement était face à deux choix : entamer un conflit armé civil ou annoncer le report de la réouverture du passage frontalier jusqu’à nouvel ordre.
Mostafa Abdelkebir a expliqué le retard dans la réouverture du passage frontalier de Ras Jedir par un conflit entre différentes entités, à savoir, d’un côté le gouvernement libyen et d’un autre la ville de Zouara, les municipalités à proximité de ce passage ou encore le Conseil supérieur des Amazighs. Il a accusé le gouvernement libyen de vouloir imposer un nouveau mode de gestion de Ras Jedir en excluant les Amazighs. D’après lui, certaines entités considèrent le gouvernement illégitime et ne le reconnaissent pas.
Le président de l'Observatoire tunisien pour les droits de l'Homme a assuré que les différents acteurs libyens de la région bloqueront la réouverture du passage frontalier de Ras Jedir prévue, aujourd’hui, 25 juin 2024. Il a estimé qu’une semaine pourrait suffire comme ne pas suffire à l’élaboration d’une solution répondant aux attentes de toutes les entités concernées. Il a évoqué un entêtement de la part du gouvernement libyen, notamment du côté du ministre de l’Intérieur libyen, Imed Trabelsi.
Pour rappel, le passage frontalier de Ras Jedir est fermé depuis le 19 mars 2024 à la suite d’affrontements ayant éclaté près de la frontière entre des groupes armés libyens. Plusieurs réunions ont eu lieu entre la partie tunisienne et libyenne afin de rouvrir le passage. La Libye a promis à maintes reprises une réouverture.
Un accord sécuritaire avait été signé le 12 juin 2024 entre les deux ministres de l’Intérieur libyen et tunisien en présence du chef du gouvernement libyen, Abdulhamid Dabaiba. Il portait sur l’ouverture des quatre voies d’accès au niveau du passage frontalier de Ras Jedir et sur la question des homonymes suspects (noms similaires à ceux de personnes à risques et impliquées dans des affaires terroristes). De plus, Khaled Nouri et Imed Trabelsi s'étaient accordés sur la mise en place de six centres d’enregistrement électronique des véhicules libyens et de l’absence de pénalités ou amendes ne faisant pas l’objet d’un accord.
Depuis, les autorités libyennes se sont contentées de multiplier les annonces de report de l’ouverture du passage.
S.G

