
Revenant sur la visite du président de la République, Kaïs Saïed en Algérie, l’ancien diplomate, Abdallah Laabidi a affirmé que l’amélioration de la situation économique était tributaire de la situation politique. « La force au niveau politique peut se refléter à travers la paix avec son entourage », a-t-il déclaré.
S’exprimant le 4 mars 2024 durant « Sbeh El Ward » de Hatem Ben Amara sur Jawhara Fm, Abdallah Laabidi a considéré que le président algérien, Abdelmajid Tebboune avait tenté de se créer une sphère incluant la Tunisie et la Libye. « Nous avons vécu la chute des pays arabes… Leurs entourages en étaient complices… Le président Tebboune a essayé de créer une sphère de pays solidaires… Il y a une prise de risques, car la Libye doit se stabiliser », a-t-il dit.
Abdallah Laabidi a rappelé que les Tunisiens et les Algériens avaient entretenu des relations de solidarité et d’entraide. Il a indiqué que le sommet tenu en Algérie tenu du 29 février au 2 mars 2024 avait abouti à l’entame d’un processus de dialogue visant à mettre en place une sorte d’immunité pour la Tunisie, l’Algérie et la Libye. L’ancien diplomate est revenu sur la situation au sein de l’Union du Maghreb arabe qui est en hibernation.
Abdallah Laabidi a expliqué l’absence de la Mauritanie par son positionnement politique au sujet du Sahara occidental. Ce pays avait décidé, selon lui, de ne pas soutenir l’Algérie qui revendique l’indépendance de ce territoire contrairement au Maroc qui considère qu’il s’agit de l’une de ses provinces. « On connaît l’entourage de la Mauritanie… Elle peut être envahie en quelques jours… Le président Tebboune a eu la sagesse d’inviter le Sénégal… La Mauritanie est en train de découvrir des ressources en gaz et en pétrole… Elle fait trois fois la taille de la France… Elle compte seulement six millions d’habitants », a-t-il ajouté.
Abdallah Laabidi a, aussi, abordé une photo relayée par les médias et les réseaux sociaux liée à l'arrivée du chef de l’État, Kaïs Saïed en Algérie. Elle a été prise le 29 février 2024 quelques instants après l’atterrissage de l’avion présidentiel à l’aéroport d'Alger Haouari Boumédiène. Le président algérien Abdelmajid Tebboune était présent pour recevoir son homologue tunisien. La photo a été prise alors que les deux chefs d’États étaient sur le tapis rouge main dans la main.
« La seule carte à jouer pour l’Algérie afin de sécuriser ses frontières et de garder un accès vers ses marchés est la Tunisie… Objectivement, la Tunisie et l’Algérie doivent avoir une relation saine… Un président doit penser aux intérêts de son pays… Saïed aborde cette approche… Chaque pays tire vers son camp… Le Qatar ne fait pas partie du camp de l’Algérie… Le groupe qui est en train de se former nous rappelle celui des pays exportateurs de pétrole », a-t-il dit.
Abdallah Laabidi a considéré que les pays producteurs et exportateurs de gaz essayaient de sécuriser leurs entourages. Il a estimé que la Tunisie n’a toujours pas réussi à valoriser les cartes géopolitiques qu’elle détient. « Si la Tunisie revoit ses alliances, les données géostratégiques au niveau régional et mondial subiront un changement », a-t-il conclu.
S.G