En ce temps de pandémie, le journaliste cherche à communiquer l’information en temps réel sans se soucier de sa santé.

Comme le médecin, le soldat.. le journaliste devient un militant en temps de crise. Sa mission principale est de diffuser la bonne information au bon moment.

Mais avec cette pandémie, le journaliste est exposé au risque d’être contaminé surtout qu’il est appelé à couvrir des conférences de presse pour suivre l’évolution de ce virus. Ces conférences regroupent un très grand nombre de journalistes qui se bousculent pour avoir des scoops …comme cela a été le cas lors de la conférence de presse de la cellule de crise du ministère de Santé sur le Coronavirus. Les journalistes n’ont pas été protégés, la distance de sécurité n’a pas été respectée, l’espace de la conférence n’était pas aéré...

La question qui se pose ici, c’est comment pourrait-on éviter ces rassemblements et avoir l’information nécessaire sans se déplacer ? Ou mieux encore, quelles mesures doivent être prises par les institutions médiatiques pour protéger au mieux leurs soldats ?

Parce qu'ils font un travail remarquable dans des conditions souvent difficiles, parce qu'ils sont souvent laissés pour compte, insultés et dénigrés...alors qu'ils arpentent le pays pour vous garantir une information de la meilleure qualité possible en se mettant parfois en danger, comme c'est le cas aujourd'hui face à l'épidémie du Coronavirus, où pendant que nous sommes tranquillement assis dans nos salons, eux continuent de braver le danger, la peur au ventre pour nous informer.

Soucieuse de la santé et essentiellement de la prévention de nos collègues journalistes avec lesquels nous collaborons continuellement à longueur d'année, l’équipe de Pressbook Agency propose ces recommandations aux autorités pour permettre à tous les journalistes de bien accomplir leurs missions tout en se mettant à l’abri de tout malheur :
- Toutes les conférences de presse doivent respecter les normes d’hygiène et ne doivent se tenir qu’en cas de nécessité. Si le rassemblement n’est pas indispensable les autorités et les structures concernées peuvent se contenter de dépêches, de notes de presse et de témoignages téléphoniques.
- La mise en place d’une application ou une plateforme pour notifier tous les journalistes en temps réel de toutes les informations divulguées par les responsables de l’Etat.
- Privilégier les live streaming pour relayer l’information, essentiellement pour les points de presse.
- Renforcer les mécanismes et les procédures de sécurité sanitaire au sein et également à l’extérieur des établissements médiatiques, pour assurer la protection des journalistes.

En ce sens, le membre du bureau exécutif du النقابة الوطنية للصحفيين التونسيين-Snjt (#SNJT) Dabbar Zied affirme qu’aujourd’hui “nous devons comprendre que contrairement à ce que certains veulent bien croire, les informations qui se relaient actuellement viennent du travail fourni par les journalistes, et non de la communication gouvernementale.

En effet ce sont les journalistes qui se déplacent d’un endroit à un autre (conférences de presse, hôpitaux, rues etc…) et s'exposent à de multiples risques pour faire parvenir les informations aux citoyens.

De ce fait et en vue de permettre à ces vaillants soldats de l’information de continuer à mener à bien leur travail, tout en préconisant leur sécurité sanitaire ainsi que celle de leurs proches, chaque structure doit mettre en place des mécanismes de protection et de sécurité en interne. Même avec des petits budgets cela peut se faire !

Au niveau du SNJT, nous sommes en train de finaliser un protocole de sécurité qui se traduira sous forme d’un manuel de procédures pour les journalistes. Ce manuel sera destiné à toutes les entreprises médiatiques pour la protection des journalistes, et nous comptons vraiment sur la bonne conscience de ces entreprises pour qu'elles considèrent sérieusement cette crise avec tous ses risques, et appliquer rigoureusement ce dispositif pour assurer la protection des journalistes. Ce protocole sera disponible d'ici la fin de cette semaine.”

Pour conclure nous ne pouvons que saluer les efforts et l’engagement de tous les journalistes qui bataillent jour et nuit, dans des conditions souvent rudes, pour nous permettre d’être informés de chaque évolution de la situation et de l’épidémie en temps réel.

Tout comme nous ne cessons de saluer les corps médical, paramédical, pharmaceutique et sécuritaire, tout en pensant à leur sécurité et à leur protection, il est aujourd’hui plus que temps d'en faire de même avec le corps journalistique. Nous sommes tous dans le même bateau, nous vivons tous le même fléau et la même crise, soyons unis, soyons reconnaissants envers les efforts de chacun et protégeons nos journalistes, car sans eux vous ne pourrez même pas imaginer comment serait votre quotidien en étant privé de toute information instantanée.