
Ceci n’est plus à prouver, le tabagisme est l’une des plus graves menaces qui pèsent sur la santé publique. C’est la principale cause de décès évitable, du moins dans les pays développés, avec des millions de consommateurs dans le monde. L’émergence de la cigarette électronique, qui fournit de la nicotine, mais sans les substances cancérigènes présentes dans les produits de tabacs combustibles, a ouvert la porte à de nouvelles perspectives.
Business News a participé le 29 avril 2019 à Washington, au Sommet international de l’e-cigarette. Les avis des experts en santé publique sont mitigés, mais tous s’accordent à dire que recourir à la cigarette électronique est beaucoup moins nocif et réduit considérablement les risques liés à celle traditionnelle.
Le constat est sans appel, environ la moitié des fumeurs meurent de maladies liées au tabagisme et l’autre moitié souffre d’une dégradation de sa qualité de vie. Les stratégies de lutte antitabac employées, dans les pays développés, commencent à donner des résultats mais sont loin d’avoir mis un terme à ce que les professionnels de la santé nomment « l’épidémie de tabagisme ».
Durant le sommet, de nombreux scientifiques et professionnels de la santé ont défilé pour présenter les dernières recherches au sujet de la cigarette électronique et les défis pour réglementer ce nouveau produit. L’enjeu essentiel étant de faire parvenir aux adultes les preuves que l’e-cigarette est un produit plus « sain », tout en protégeant les jeunes qui seraient attirés par un produit « cool » et dans l’air du temps.
Les ventes croissantes des e-cigarettes, une menace pour la cigarette traditionnelle
Il faut dire qu’au cours des dernières années, la cigarette électronique a gagné en popularité, surtout chez les fumeurs désireux de réduire les risques liés au tabac. On en arrive à un point où des analystes financiers considèrent désormais que les ventes exponentielles des e-cigarettes, menacent le marché des cigarettes traditionnelles. Tout au long du sommet, le débat a été animé par les réactions de la communauté de santé face à l’émergence de l’e-cigarette, entre ceux qui affichent un soutien enthousiaste et ceux qui s’y opposent. D’ailleurs, plusieurs organismes de réglementation dans le monde ont eu à décider s’ils autorisent ou non les cigarettes électroniques à entrer en concurrence avec les cigarettes classiques. Ce qu’il en résultera dans les années à venir déterminera la politique à suivre dans la lutte antitabac.
Des inquiétudes légitimes
Les inquiétudes des experts en faveur de restrictions touchant les cigarettes électroniques sont toutefois légitimes. Il s’agit d’un nouveau produit qui peut, potentiellement, selon eux augmenter l’usage de la cigarette en normalisant celui du tabac. Ils estiment, entre autres, que l’e-cigarette pourrait réduire la motivation des fumeurs à décrocher, mais encore qu’elle ouvrirait la porte du tabagisme aux non-fumeurs. L’argument qui motive les appels à des contrôles plus stricts est le fait que les risques pour la santé liés à l’utilisation à long terme de la cigarette électronique soient encore méconnus et peuvent apparaître dans les années à venir.
La fin de règne de la cigarette combustible
L’e-cigarette, si elle continue à se développer et à se perfectionner, peut mettre fin à l’usage de la cigarette traditionnelle, estime au contraire le camp des défenseurs, étayant leurs arguments par une multitude de nouvelles études qui tendent à le prouver. Ils exhortent dans ce sens les gouvernements à s’impliquer, dans l’intérêt de la santé publique, en permettant aux cigarettes électroniques de concurrencer le marché de la cigarette classique.
En effet, toutes les récentes études le prouvent : l’usage de la nicotine sans les substances toxiques du tabac présente des risques minimes, les fumeurs pouvant ainsi passer à un produit plus sûr, voire arrêter de fumer à moyen terme.
Des deux côtés, on s'accorde toutefois sur le rôle que pourraient jouer les cigarettes électroniques pour endiguer l’épidémie de tabagisme.
Unsmoked world
La tendance est telle que les grandes firmes de l’industrie du tabac s’en sont saisies. En tête Philip Morris, qui mise sur une transition de sa stratégie : un monde sans fumée. En marge du sommet, PMI a organisé une table ronde pour présenter aux journalistes son nouveau produit phare IQOS, une autre alternative à la cigarette.
L’appareil est le résultat d’années de recherches scientifiques et d’expertises technologiques, comme l’explique Mikael Franzon, conseiller médical pour les produits à risque réduit. Développé à partir de la technologie HeatControl, ce produit chauffe le tabac au lieu de le brûler. Résultat : ni feu, ni odeur de cigarette, ni cendres, ni fumée et surtout, une réduction significative, prouvée scientifiquement, des risques consécutifs à la cigarette traditionnelle.
Fin avril 2019, la Food and Drug Administration (FDA) a donné son autorisation pour la vente d’IQOS aux Etats-Unis. Le pays de l’Oncle Sam rejoint la quarantaine de pays où le produit représente une meilleure alternative aux fumeurs qui veulent abandonner la cigarette.
Il semble que les prochaines décennies constitueront une ère charnière pour la lutte antitabac et la consommation du tabac combustible. Les alternatives pour mettre au placard la « vieille » cigarette ne manquant pas. Qu’en est-il de la Tunisie ? Dans notre pays, la vente des produits de vape est soumise, depuis 2014, au monopole de la Régie nationale des tabacs et allumettes. La RNTA est aujourd’hui, il faut le dire, à des années-lumière de l’évolution rapide des technologies et ne fait rien pour développer un marché prometteur…
Ikhlas Latif


Commentaires (5)
CommenterAttention l'industrie du tabac fait du green washing
du calme
L'OMS met en garde contre les cigarettes électroniques nocives depuis 2008
Entre-temps, cependant, de nombreuses données scientifiques indiquent que les cigarettes électroniques ne sont en aucun cas "saines". Au contraire, parce que la vapeur détruit apparemment les cellules du corps et provoque le cancer ainsi que le tabagisme conventionnel.
Des études récemment publiées montrent que dans des conditions de laboratoire , des radicaux libres hautement réactifs et dangereuses pourraient être détectés dans la vapeur. Celles-ci entraînent à leur tour des modifications des cellules, condition préalable au développement du cancer et de nombreuses autres maladies chroniques.
De nombreux chercheurs sur le cancer, dont la célèbre médecin Martina Pötschke-Langer du Centre allemand de recherche sur le cancer à Heidelberg, se sont depuis longtemps joints aux avertissements de l'OMS concernant les toxines et les éventuels dommages à long terme causés aux cigarettes électroniques nocives.
ARTICLE AUSSI TOXIQUE QUE L' e CIGARETTE.
Et à Gabes...
Alors à nos masques e. charbon actif!
Mais pourquoi fumer?