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Tahya Tounes accueilli par une levée de boucliers générale
28/01/2019 | 19:59
4 min
Tahya Tounes accueilli par une levée de boucliers générale

 

C’est en grandes pompes que le nouveau parti de Youssef Chahed, Tahya Tounes, a été annoncé à Monastir le 27 janvier 2019. L’après-midi même de l’annonce, les principales formations politiques du pays ont exprimé leurs réserves et leurs critiques vis-à-vis de ce nouveau parti. Une salve qui montre toute la défiance avec laquelle les formations établies accueillent ce nouveau venu.

 

Jamais l’annonce d’un nouveau parti n’aura suscité autant de critiques ni autant d’attaques  depuis l’annonce, par Béji Caïd Essebsi, de la fondation de Nidaa Tounes. Une levée de boucliers générale qui a commencé par les frères ennemis de Nidaa par la voix, notamment, de Ridha Belhaj qui a déclaré que la fondation de ce parti ne changerait pas la carte politique et ne ferait que diviser encore plus les forces démocrates. Il en a profité pour réaffirmer que Nidaa Tounes reste le seul parti qui peut tenir la dragée haute à Ennahdha. D’autres membres et sympathisants de Nidaa Tounes ont fustigé le nom choisi pour le parti, « Tahia Tounes », qui, d’après eux, a été volé à une célèbre maxime du président Béji Caïd Essebsi. Pour les nidaïstes du clan de Hafedh Caïd Essebsi, la fondation de ce parti s’apparente à une trahison envers Nidaa et envers son fondateur d’autant plus que le berceau choisi est Monastir. L’intention du nouveau parti de chasser ouvertement sur les terres électorales des destouriens, réservoir électoral de Nidaa Tounes, est clairement affichée.

 

L’annonce de « Tahya Tounes » a également eu le don d’ulcérer Afek Tounes. Plusieurs de ses dirigeants avaient rejoint, dans un premier temps, le bloc de la coalition nationale à l’ARP, et d’autres ont rejoint le nouveau parti politique. C’est ce qui a poussé le parti à dénoncer les pratiques chaotiques de ce qu’ils ont appelé « nouveau parti politique de l’Etat ». La porte-parole de Afek Tounes, Zeineb Turki, a également déclaré que la Tunisie avait besoin de partis structurés qui ont tenu leurs congrès et non pas d’étals politiques anarchiques autour de personnes qui ont failli au pouvoir.

 

Du côté de Machrouû Tounes, Mohsen Marzouk a d’ores et déjà annoncé son intention de collaborer avec la nouvelle formation politique. Il est vrai que les discussions et les rapprochements vont bon train depuis des semaines entre les deux formations en particulier au niveau des deux blocs à l’assemblée. L’entrée de Machrouû Tounes au gouvernement de Youssef Chahed après le dernier remaniement a largement facilité les choses. Mohsen Marzouk a également appelé les principales formations politiques à rejoindre ce mouvement dans l’objectif de concurrencer Ennahdha. Mais il parait clair que cela reste un vœu pieux tant les partis se réclamant du progressisme critiquent le rendement gouvernemental et donc, critiquent le parti politique qui en est issu.

 

Le soutien principal de Youssef Chahed au gouvernement, Ennahdha, garde pour l’instant un silence prudent, du moins au niveau officiel. Le premier à donner son impression sur le nouveau parti est Mohamed Ben Salem sur les ondes de Jawhara FM le 28 janvier 2019. Il a particulièrement critiqué le nom du parti en disant que « Tahya Tounes » est un slogan commun à tous les Tunisiens en déplorant que son utilisation ne soit pas interdite par la loi.

 

Deux lectures sont possibles pour les réactions à l’avènement de ce nouveau parti politique. La première est qu’il est vu principalement comme une menace pour des partis établis depuis longtemps (relativement) et qui voient en ce nouveau parti un joueur qui va siphonner leurs réservoirs électoraux après avoir commencé par siphonner une partie de leurs leaders. Il s’agirait d’un parti qui apporterait un souffle nouveau à la scène politique tunisienne et qui aurait de réelles chances d’obtenir les 109 députés qu’il s’est proposé d’avoir. Dans cette optique, il ne pourrait s’agir que d’une bonne nouvelle pour la Tunisie. Mais la deuxième lecture possible, est que ce nouveau parti bénéficie du fait que Youssef Chahed soit au pouvoir. Il est connu que le détenteur actuel du pouvoir bénéficie toujours d’une certaine vague de sympathie qui disparait par la suite. Mehdi Jomâa et Hammadi Jebali par exemple en ont fait les frais. Tahya Tounes va puiser dans un électorat déjà éparpillé entre Nidaa Tounes et les formations qui en sont issues. Par conséquent, ce parti ajoutera à la confusion ambiante et ne pourra, en aucun cas, réunir la famille progressiste autour d’un même projet. Par ailleurs, l’objectif annoncé de concurrencer voire de battre Ennahdha aux prochaines élections ne parait pas logique au vu de leur alliance actuelle. Certains voient en cela un début de mensonge qui rendra encore plus difficile la conquête voulue par les dirigeants de Tahya Tounes.

 

Le choix du nom, le choix de l’endroit où l’annonce a été faite, en plus de la présence de certaines figures sont autant de signes que le nouveau parti Tahya Tounes est parti pour concurrencer les autres partis progressistes sur un champ déjà labouré à plusieurs reprises. Par conséquent, le doute est permis concernant les chances d’une telle formation politique. Le besoin de nouveauté, d’innovation et de programmes n’est pas assouvi pour l’instant, et c’est de la réponse à ce type de question que l’avenir du parti dépendra.

 

Marouen Achouri

28/01/2019 | 19:59
4 min
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Commentaires (10)

Commenter

DIEHK: Le choc du tourisme Boulitique de Députés arriviste!!
| 29-01-2019 22:01
Tahia Touness
Je dirai plutôt "Yatik Tahia "
Avec des incultes,***et touristes députés, voilà des incultes qui vont faire du neuf avec du vieux pour la "Contre Bande" surtout!!!
Des députés Touristes de parti en parti Boulitique, on ne trouve ça qu'a Bagla Liha depuis leur Merdolution...
Pauvre et pooooovre Bagla Liha.

observator
| 29-01-2019 19:44
il n'avait pas récemment déclaré qu'il souhaitait ardemment un coup d'Etat ?
ou je me trompe.
Comment Chahed va nous justifier qu'il est pour un Etat démocratique et pour les libertés

Ces deux personnes devant dans la photo , ils sont issus de quelle région ?

observator
| 29-01-2019 19:39
Je n'incrimine pas la région du Sahel ou la majorité des habitants sont des gens respectables comme tous les Tunisiens.
Mais il y a une réalité devant nous depuis que Bourguiba a pris le pouvoir en 1956, pour sauvegarder son pouvoir il a nommé aux poste clés une majorité de responsable corrompue issus de sa région.
Ces gens ont installé un pouvoir corrompu qui fait que aujourd'hui le pays en paye le prix.
Ils ne veulent pas perdre le pouvoir et leur privilèges , ils font tout pour le garder
et la création de ce nouveau parti n'est qu'un maquillage de plus pour le garder.
Donc je n'ai rien contre votre région.

mansour
| 29-01-2019 19:30
cette vérité visible à tout les tunisiennes/tunisiens que les islamistes freres musulmans salafistes d'Ennahdha " pèsent de tout leur poids pour soutenir Youssef Chahed afin de le maintenir à son poste, sachant que sans le soutien d'Ennahdha il ne peut y avoir de gouvernement et l'appui d'Ennahdha à Youssef Chahed dans l'objectif de partager le pouvoir avec lui après le scrutin de 2019. Le manège est clair et Rached Ghannouchi pèse de tout son poids dans cette orientation et du nouveau partI politique Tahia Tounes "

@observator
| 29-01-2019 19:05
Commencez par vous même tout d abord. Je ne suis pas d accord avec vous au niveau ce que vous dites sur notre région. Primo Vérifiez bien les origines des pseudo fondateurs ce parti copie collé personnes du sahel
secundo ils ont choisit les régions de sahel pour lancer leur projet de mensonge pour nous satisfaire car ils connaissent bien le poids de cette région. Bien que je suis libéral mais je ne vote que Ennhdha par pic fihoum

observator
| 29-01-2019 18:25
Quelle pagaille ? quelle mascarade ?
Ou va ce pays.
Regardez les comment se disputent de ce qui reste de ce cadavre qui est ce pays.
Si vraiment les Tunisiens ne prennent pas conscience aujourd'hui du danger que représentent tout ce ramassis
d'opportunistes et de corrompus qui composent le Nidaa et Afek et imposent un changement profond à la tète du pays lors des prochaines élections alors notre pays risque de couler et tous les tunisiens avec.
Hier j'ai écouté un membre du Nidaa bis (du nom de Gobantini) sur la chaîne publique, il disait naïvement que l'idée a germé à Sousse (sic) et la création a été annoncé à Monastir.
Tous les grands malheurs de ce pays, viennent de cette région là.
Les Tunisiens doivent se dresser contre cette racaille originaire du Sahel ( la majorité des sahéliens n'ont rien à voir avec cette mafia ) qui a depuis 70 ans pillé notre le pays et qui aujourd'hui
fait tout pour saboter tout changement positif pour le pays.
Pour garder le pouvoir et ses privilèges, Cette racaille qui s'est alliée avec des forces extérieures contre la volonté des tunisiens
à aspirer à une vie meilleure.
Il faut absolument que lors des prochaines élections cette mafia doit être marginalisée faute de quoi la pagaille va emporter notre pays.

Nidaa Tounes ne leur garantit plus le pouvoir après ces 5 ans catastrophiques sur tous les plans , alors ils créent le ce nouveau parti et il y a juste l'appellation qui change, mais avec les mêmes personnes, pensant qu'ils bernerait les tunisiens encore pendant cinq ans.

houda
| 29-01-2019 14:11
ils cherchent tous a se faire photographiee vraiment on lit sur les visages de ces gens des signes de bassesses d esprits et dire qu ils ont ete votès pour nous representer dans d autres partis heureusement que je n ai aucun lien de parentè avec l un d eux

Nephentes
| 29-01-2019 12:07
Les tahiétistes consacrent le principe d'insignifiance et de vacuité qui "structure" la "pensée" et l"action" politique en Tunisie.

Accrochés désespérément à l'icône passablement défigurée de Bourguiba comme des naufragés agrippés à un morceau d'épave, nos tahiétistes confirment l'incroyable nivellement de ce malheureux Pays depuis quatre décennies.

Quatre décennies c'est beaucoup : presque un demi-siècle de déchéance tous azimuts.

Le Tunisien du 21 siècle sera donc clown bédouin ou ne sera pas.

Y a t-il des alternatives ?

Elles sont très limitées , et procèdent essentiellement d'une révolution des mentalités ou d'une thérapie de masse, comme l'on voudra.

Cette révolution culturelle - la révolution qu'il fallait- est longue à mûrir; il s'agit de libérer et de développer les niveaux de conscience individuels et collectifs;

La diaspora tunisienne en Occident serait le vecteur de ce sursaut salvateur, malgré l'éloignement géographique, socio-culturel, et le différentiel entre niveaux de conscience, c'est à dire de maturité citoyenne.

Maxula
| 28-01-2019 22:19
"la défiance avec laquelle les formations établies accueillent ce nouveau venu."
Rien que de très normal, venant de partis qui sentent qu'on leur "coupe l'herbe sous le pied" (expression invariable !). Et qu'ils risquent, mais diablement, de "perdre pied" (expression invariable !) irrémédiablement.
"le doute est permis concernant les chances d'une telle formation politique.
Ce qui est tout à fait normal, puisqu'il n'y a que dans les régimes dictatoriaux où le doute ne soit pas permis !

Par ailleurs :
"En grande pompe" est une expression invariable et toujours au singulier !
Et ce, pour ne pas créer une confusion avec "pompes" au pluriel, qui signifie "godasses", et qui donnerait le risible "tel président a inauguré, en grandes pompes, le musée untel", laissant croire que le président avait, pour l'occasion, chaussé ses grands souliers !
"siphonner leurs réservoirs électoraux"
Plutôt "siphonner leurs réservoirs (ou réserves) de voix" !
Maxula.

tunisien
| 28-01-2019 21:58
vive la TUNISIE "tahia tounes" et a bas les partis politiques dont les dirigeants qui n'?uvrent que pour leurs propres profits et yc est l'un d'eux et la preuve la crise du ministère de l'éducation je suis malade de ce qui se passe à nos enfants et ce yc n'est pas là l'irresponsabilité d'un responsable
responsable de mes **