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Petrofac Tunisie : Et c'est reparti pour un tour !
14/12/2016 | 19:59
5 min
Petrofac Tunisie : Et c'est reparti pour un tour !

Malgré les promesses du gouvernement Chahed, la société pétrolière Petrofac est de nouveau à l’arrêt. Depuis la signature de l’accord entre la société et l’Etat en septembre dernier, et après une petite période de répit, les blocages ont repris, arrêtant de temps à autre la production, suite à l’arrêt des camions et le remplissage des cuves de stockage. Le tout sous l’exaspération de la société mère à Londres qui ne comprend pas comment l’Etat tunisien ne peut pas protéger la société contre une poignée de protestataires. Mardi matin 13 décembre 2016, un PV d’arrêt de production a été signé officiellement, par les deux partenaires Petrofac et l’ETAP.

 

Vendredi 9 décembre, la société a prévenu officiellement son partenaire de ce qui se passe, avant que l’arrêt des activités soit effectif mardi après midi. Avec ce geste fort, la société exprime son mécontentement et celui des Britanniques : il s’agit d’un premier pas avant de déclarer le chômage technique et quitter le pays. Une forme de protestation contre le non-respect du gouvernement tunisien de ses promesses et engagements, et une nouvelle boucle qu’elle entame vu qu’elle a déjà déclaré le chômage technique en juin 2016 et elle avait prévu de quitter le pays au milieu du mois de septembre dernier.

D’autre part, et depuis cette annonce, les différentes parties prenantes n’ont pas cessé de se renvoyer la balle. La ministre de l’Energie, Héla Cheïkhrouhou, incombe la responsabilité à la société civile. Pour elle, il est du devoir et de la responsabilité de la société civile d’intervenir, car le gouvernement refuse de recourir à une solution sécuritaire et privilégie le dialogue. Pour sa part, la société civile rejette la faute sur le gouvernement qui traine à appliquer les termes de l’accord. Elle est en train de se concerter avec l’union locale de travail pour organiser une grève générale à Kerkennah. Le gouverneur de Sfax s’est voulu, quant à lui, rassurant soulignant que le gouvernement a tenu tous ses engagements notamment concernant le port (33 MD lui ont été consacrés et les travaux débutent en janvier 2017), le bac ( 18 MD lui a été réservé pour une entrée en vigueur au cours du mois) où la société environnementale qui a été constituée, etc.

 

Le DG de la société Imed Derouiche a été appelé en urgence à Londres, puis finalement, des sources proches du dossier ont affirmé à Business News que c’est le directeur général du groupe Petrofac, Ayman Asfari en personne qui viendra lundi prochain 19 décembre 2016 pour rencontrer le chef du gouvernement Youssef Chahed et essayer de trouver ensemble une solution.

Notre source nous confie, également, que les Britanniques réclament un dédommagement face aux pertes qu’ils subissent, suites aux arrêts répétitifs et préjudiciables.

 

Pour rappeler les faits, et alors que la société s’apprêtait à quitter le pays juste après la fraîche installation du gouvernement Chahed, une délégation de plusieurs ministres, avec à leur tête le ministre de des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, et suite à une série marathon de réunions, est parvenue a un accord avec les protestataires. Cet accord a été signé le 23 septembre 2016, satisfaisant pratiquement toutes les exigences et les revendications des protestataires même les plus farfelues.

Parmi les demandes satisfaites, par l’Etat et par Petrofac, la création d’une société de services et de développement pour la région pour un capital de 2,5 millions de dinars; le recrutement dans la fonction publique de 266 chômeurs diplômés, sur une durée de 3 ans avec un quota minimal de 30% par an. Par ailleurs, l’Etap et Petrofac s’engagent à fournir une enveloppe de 1,5 MD par an au profit du Conseil régional. Les deux parties ont dû abandonner toutes les procédures judicaires entamées contre les habitants de Kerkennah, suite aux différents mouvements de protestation déclenchés depuis le commencement du sit-in le 19 janvier 2016, soient abandonnées. Enfin, les protestataires ont obtenu que leur salaires sur toute la période de leur protestation (de janvier jusqu’à septembre) soient versés.

Ainsi et suite à la satisfaction de l’ensemble des revendications, Petrofac Tunisie a repris son activité fin septembre, avec l’engagement ferme du gouvernement que la production de la société ne sera plus perturbée. Seulement plus d’un mois plus tard rebelote ! Certes les protestataires ne s’attaquent plus à la société mais ils empêchent les camions de condensat, un gaz très inflammable, de rejoindre la centrale d’électricité de Sfax, son principal client.

 

Depuis la reprise de l'activité, les camions ont été empêchés de quitter l'île à 14 reprises. Des pêcheurs, des sans-emploi, des signataires de l’accord, des individus réclamant des faveurs, se sont succédé chacun avec des revendications personnelles. Dernière en date, jeudi 1er décembre 2016, où un individu isolé avait bloqué les camions, réclamant soit un tracteur soit un projet.

3 jours après, deux couples de diplômés ont érigé des tentes dans le port pour empêcher les camions de condensat de rejoindre les bacs. Il s'agit de signataires de l’accord de septembre qui bénéficient déjà de la prime de Petrofac, et qui n’ont pas accepté de ne pas être parmi la première tranche de 30% recrutés par l’Etat suit à la signature de l’accord fin septembre dernier.

 

On rappelle que chaque jour d’arrêt cause des pertes de l’ordre de 200.000 dollars, à savoir que 80% des revenus de Petrofac reviennent à l’Etat tunisien. En 2010, les ressources tunisiennes couvraient plus de 90% de ses besoins énergétiques, aujourd’hui elles ne subviennent qu’à 50%, à cause de l’arrêt de l’investissement dans ce secteur. Petrofac produit 12,5% des besoins du pays en gaz, soit environ 1 million de m3 de gaz par jour. Son unique client est la STEG qui rachète ses produits 22% moins cher que le prix du marché. Or, depuis l’arrêt de la société, la STEG est obligée de se ravitailler en Algérie....et en devises.

 

L’arrêt de production de Petrofac intervient quelques semaines après Tunisia 2020. Alors que le gouvernement fait tout pour rassurer les investisseurs étrangers et les convaincre de venir s’implanter dans le pays, cette nouvelle crise entache l’image que veut véhicule en ce moment la Tunisie.

 

14/12/2016 | 19:59
5 min
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Commentaires (6)

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La Cause du peuple
| 15-12-2016 20:05
les britaniques et tous les occidentaux soutiens ENNAHDA pr deteruire l'economie Tunisien leurs objectifs pr effacer la carte de la REPUBLIQUE TUNISIENNE
ENNAHDA besoin le Kao TOTAL

LES OCCIDENTAUX CONTRA LA TUNISIE LAIQUE
ENNAHDA

safsaf123
| 15-12-2016 14:50
Petrofac doit partir et urgemment

pit
| 15-12-2016 13:47
car nous voulons le beurre , l'argent du beurre et le c.l de la fermière. Quand il ne nous restera plus que les yeux pour pleurer...ce seront des larmes de sang que nous verseront sur un pays dévasté par l'avidité et la bêtise de sa population et la veulerie d'un gouvernement incapable!

Halim
| 15-12-2016 10:04
Le gouvernement Chahed était content de signer un accord d'obéissance avec des bandits...

Léon
| 15-12-2016 07:22
Souvenez-vous de ce que vous appeliez, en bon gueux haineux et nuisibles, "les événements du bassin minier de Gafsa" en 2008.
Comme à l'accoutumée, vous déteniez une certitude. Celle du monopole du coeur et la bonne conscience. Bonne conscience par laquelle des centaines de millieirs de morts furent détruit dans le monde arabe. Vous autres "dégagistes" êtes les vrais responsables du sang de ces enfants morts en Libye, en Syrie et au Yémen.
Quatre "nuisibles" manipulés en 2008 par nos chers compatriotes à l'étranger, qui préparaient dores et déjà votre "libération", par freedom house, otpor via Soros et autres bienfaiteurs de l'humanité, usant de vos sentiments de gueux régionalistes, ont été fermement stoppé par l'autorité de l'état de droit représenté par son président Ben Ali.
Droit de laisser les tunisiens se nourrir et de laisser la société en paix. En deux temps trois mouvements et la Tunisie continuait à fonctionner, sous les appels incessants des états occidentaux à la bonne conscience appelant la "internationale Gemeinschaft" (pour lui donner une consonance hitlérienne), à sévir contre le faiseur de miracles en Tunisie.
Cette même "internationale Gemeinschaft" qui, aujourd'hui en appelle au Gvnt tunisien à respecter ses engagements et à sévir contre les quatre morveux qui bloquent l'entrée de Pétrofac.
Tunisiennes, Tunisiens! Gueuses et Gueux à la conscience aussi tranquille que destructrice, et aux convictions aussi profondes que ne l'est aujourd'hui la colonisation de votre pays; pouvez-vous me citer un seul point sur lequel Ben Ali avait tort.
- Vous, qui disiez entre autres, qu'il brandissait la menace terroriste pour se maintenir au pouvoir, vous constatez aujourd'hui ce qu'est la réalité de cette menace et ce que sont les tunisiens: La première armée de mercenaires en Syrie.
- Vous qui disiez qu'il sévissait contre les grévistes, vous constatez aujourd'hui qu'il les connait encore mieux que vous (l'état d'esprit des gueux dont vous faites partie intégrante).
- Vous qui disiez qu'il était non démocrate, vous constatez aujourd'hui qui sont les vrais écueils à la démocratie; à savoir les commerçants de la religion et les prétendus gauchistes syndiqués et aux bras coupés.
Les autres (tunisiens ouverts et défenseurs de nos valeurs arabo-musulames); n'avaient jamais suscité sa méfiance. Bien au contraire, il avait tout fait pour encourager le peuple à suivre leur exemple. Cette "masse silencieuse", sereine et travailleuse qui lui était si chère qu'il avait fait de la Tunisie le seul pays émergeant possédant une classe moyenne aussi fournie. Signe non trompeur de développement. Ce développement que vous avez cru, le temps d'un instant, que vous en étiez les acteurs. Vous avez la réponse aujourd'hui: Un ramassis de hauts diplômés qu'il prenait un vilain plaisir à le qualifier de "bac moins trois", ne sont pas arrivés à faire le dixième de son oeuvre. Car il s'agissait d'une oeuvre. Le miracle qui a consisté à faire de vous (et vous savez aujourd'hui que vous n'êtes rien que des nuisibles) un peuple développé.

Voila le seul point positif de la révolution: Celui de faire prendre conscience aux plus intelligents d'entre-vous ce qu'ils sont en réalité: Un peuple fanatique, vindicatif malgré ses bras coupés, seul vrai écueil à la démocratie; car pour vous gouverner vous ne laissez aucune place à autre chose que le bâton. C'est vous qui le demandez par vos actes irresponsables menant à la colonisation du pays.
Ben Ali ne vous gouvernera plus jamais. Mais dites-vous bien qu'aucun vrai responsable ne daignera plus le faire. Vous aurez le choix entre deux types de gouvernance: Celui d'un irresponsable qui continuera à vous enfoncer dans la misère et le mendicité d'état. Ou la colonisation qui vous soumettra par votre haine, comme elle avait jadis soumis vos grands-parents.
Vous placez votre serviteur dans la même position de la mère du dernier roi de Grenade: Celle de maudire son propre fils. Je vous maudis.

Léon, Min Joundi Tounis AL Awfiya;
Résistant Souverainiste.

Et n'oubliez jamais le
VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.

doc
| 14-12-2016 22:08
On n'arrête pas de nous promettre le rétablissement imminent de l'Autorité de l'Etat, le retour de l'ordre et du respect de la loi, la fin des dépassements, de l'anarchie et du laisser-aller. On n'arrête pas de nous parler d'une « Volonté inébranlable » d'engager toutes les réformes et toutes les actions à même de faire renaitre en nous la confiance en l'avenir et l'espoir de lendemains meilleurs ! Pourtant, ce que nous constatons encore, avec ce nouveau Gouvernement, est plus que désespérant.
Toujours ces mains tremblantes, cette peur d'affronter avec fermeté ce banditisme et ce sabotage de notre économie, cette absence de courage pour décrire la situation désastreuse dans laquelle nous sommes, d'en désigner les vrais responsables et d'annoncer les actions salvatrices, aussi douloureuses soient-elles.
Nos entrepreneurs avaient besoin, en premier lieu, de quelques signaux concrets permettant de les rassurer quant au retour de l'Etat de droit. Ils ont été bien servis ces deniers jours !
Ce qui s'est passé à Kerkennah avec Petrofac est bien le summum de l'irresponsabilité et de l'inconscience d'un Gouvernement, censé ne pas réitérer les mêmes erreurs, la même nonchalance et les mêmes négligences que ses prédécesseurs.
Le signal donné est clair : n'importe quelle Entreprise pourrait demain être prise en otage par une bande de voyous, mise à genoux, devant l'insouciance et l'impuissance d'un Etat censé être protecteur.