Quant à moi et indépendamment de tous les arguments militant en faveur du maintien de Chahed à la tête du gouvernement je ne vois pas (même si je crois percevoir) l'intérêt de provoquer un changement de Gouvernement alors qu'on aborde la dernière ligne droite(ouais ...enfin...)menant à la présidentielle.
Par Sofiene Ben Hamida
Le directeur de communication du gouvernement, Mofdi Mseddi a présenté cette semaine sa démission, créant la surprise et relançant le débat sur les perspectives d’un rapprochement entre la Kasbah et la cité du Lac.
En théorie, le directeur de communication n’est qu’un fonctionnaire qui peut partir à n’importe quel moment, mais les adversaires du chef du gouvernement actuel lui ont donné tellement de poids, prêté tellement d’influence qu’il est passé pour être le Machiavel, pire, le Goebbels du gouvernement.
Ces affirmations sont surement exagérées, farfelues même, à l’image de notre paysage politique. Mais quoi qu’il en soit, dans notre contexte politique précisément, présenter sa démission est un acte de courage, d’abnégation et de bravoure, suffisamment rare pour être relevé. Avant lui, on n’avait relevé que deux cas de responsables qui ont démissionné. Celui du premier chef du gouvernement de la troïka, Hammadi Jebali et du président de l’ISIE Chafik Sarsar.
Mais pour Hammadi Jebali, le sixième calife comme il se présente lui-même, il aurait fallu l’assassinat politique de Chokri Belaid pour le convaincre de la tournure dangereuse prise dans le pays sous son gouvernement. Pour Sarsar, sa démission était plus un cri de détresse, une sonnette d’alarme pour nous alerter sur les dérives à l’intérieur de l’ISIE et les risques pour son indépendance.
Nous n’avons rien voulu entendre, mais l’histoire lui donne malheureusement raison. Toutefois, pour ne pas saper le moral national, nous n’avons pu relever que deux cas uniques dans la région arabe de responsables politiques qui ont quitté le pouvoir de leur propre chef, sans être démis ou « dégagés ». Il s’agit du général Siwar Dhaheb au Soudan qui est arrivé au pouvoir par un putsch mais qui s’est engagé à organiser des élections suite auxquelles il a rendu le pouvoir aux civils. Malheureusement pour le Soudan, cet acte de bravoure n’a servi qu’à la bande de Tourabi et d’Omar Al Bachir qui ont fait sombrer leur pays dans le terrorisme islamiste et la guerre civile et l’ont conduit à la scission sans jamais penser un seul instant à quitter le pouvoir.
Le second cas nous vient de l’Algérie où le général Zeroual, promu à la tête de l’Etat algérien s’est abstenu de briguer un deuxième mandat et a décidé de quitter définitivement la scène politique. Hormis ces rares cas, en Tunisie comme dans la région arabe, encore une fois il n’y a pas d’exception tunisienne, nous nous retrouvons systématiquement face à des responsables politiques qui se cramponnent à leurs postes et qui, malgré leur gestion désastreuse des affaires publiques, l’idée de passer la main et de quitter le pouvoir n’effleure jamais leurs esprits égoïstes et souvent oligarchiques.
Pour ne prendre que des exemples proches et récents, il y a lieu de se rappeler le passage de l’ancien président provisoire à Carthage. Au début de son mandat, il avait pourtant assuré qu’il partirait dans les six mois s’il ne réussissait pas à améliorer les conditions de vie des Tunisiens. Mais il s’est vite rétracté pour nous marteler de sa fameuse phrase : « je ne démissionnerai pas, je ne démissionnerai pas, je ne démissionnerai pas ».
Pourtant, à croire ses dires, il avait pensé pour un instant, un instant seulement, démissionner de son poste après l’épisode du bradage honteux de l’ancien chef de gouvernement libyen aux milices armées libyennes. Il a fini toutefois, très rapidement, par avaler la couleuvre et taire ses convictions surgies d’un passé humanitaire lointain, afin de garder son confort carthaginois.
L’attitude de l’actuel chef de gouvernement Youssef Chahed lors de sa dernière intervention télévisée, s’apparente à celle de Marzouki. Voilà quelqu’un qui dit qu’il n’a pas de projet personnel, qu’il ne tient pas à son poste mais qui s’y cramponne à mourir. Peu importe pour cela s’il avance des contre-vérités, des chiffres manipulés ou des analyses saugrenues. Peu importe aussi s’il plonge, la tête la première, dans le giron du cheikh. L’essentiel est de sauver sa place, faute de sauver sa dignité.
Dans une autre galaxie, pas si loin de nous, dont seuls quelques kilomètres de mer méditerranée et plusieurs années lumières de développement intellectuel nous séparent, Zidane annonce son départ du real parce qu’il estime qu’il n’a plus grand-chose à ajouter.


Commentaires (14)
Commenterla "volée de bois vert"
Quant à moi et indépendamment de tous les arguments militant en faveur du maintien de Chahed à la tête du gouvernement je ne vois pas (même si je crois percevoir) l'intérêt de provoquer un changement de Gouvernement alors qu'on aborde la dernière ligne droite(ouais ...enfin...)menant à la présidentielle.
@ kameleon78 | 07-06-2018 20:13
Cher Monsieur en mon âme et conscience je peux vous affirmer que vous ne détenez en aucun cas le monopole de la réalité et le vrai des réels faits !
Votre adhésion à endosser l'habit du juge et partisan ne fait de vous et vos arguments qu'une médiocre synthese des faits et qui nous invite à demasquer " L'intrus " que Mr Sofiene ben hamida par sa perspicacité et ses talents de journaliste chevronné de son exemple (Manai)
@EL OUAFI | 05-06-2018 19:32
Titre : L'âne portant des reliques
Poète : Jean de La Fontaine (1621-1695)
Un baudet chargé de reliques
S'imagina qu'on l'adorait :
Dans ce penser il se carrait,
Recevant comme siens l'encens et les cantiques.
Quelqu'un vit l'erreur, et lui dit :
« Maître baudet, ôtez-vous de l'esprit
Une vanité si folle.
Ce n'est pas vous, c'est l'idole,
A qui cet honneur se rend,
Et que la gloire en est due. »
D'un magistrat ignorant
C'est la robe qu'on salue.
Jean de La Fontaine.
Voilà pourquoi on a ovationné Marzouki, ce n'est pas sa personne qu'on honorait mais le représentant de la Tunisie comme l'âne qui portait des reliques.
Et l'objectivité qu'est ce que vous en faite ? Mr Sofiane
Vous et vos collegues secteres partiaux qui ont mené la campagne destructrice envers Mr Marzouki.
Pour vous rafraîchir la mémoire referez vous au discours de ce dernier devant le parlement européen et l l"ovation qui lui a été réservée.
@Si Sofiene Ben Hamida
http://www.businessnews.com.tn/gouvernement-de-boucs-emissaires,523,78620,3
==> oui, il est temps que les clan RG et HCE quittent la scène politique, ils ont trop essayé et ils ont complètement échoué. Il faut donner la chance aux plus jeunes!
Par contre Youssef Chehed est sur le bon chemin et il faut le laisser terminer son projet de la lutte contre la corruption. Ce projet est celui de tous les Tunisiens ==> enfin un projet qui unit tous les Tunisiens!
Le 22/04/2018 vous avez écrit: "C'est cette gestion approximative, sinon criminelle qui a conduit, entre autres raisons, aux difficultés actuelles des finances publiques. La troika, Ennahdha essentiellement, sont responsables de nos maux actuels. Il a fallu cinq longues années, comme si on cherchait à prescrire les faits, et un rapport de la Cour des comptes pour briser la loi de silence respectée par l'ensemble de la classe politique au pouvoir et désigner les responsables de la banqueroute actuelle. Il est en effet surprenant que tous les chefs de gouvernements qui ont succédé à la troika, Mehdi Jomaâ, Habib Essid et maintenant Youssef Chahed, aient soigneusement évité de pointer du doigt la gestion calamiteuse de la troika et se sont contentés de nous dire que la situation des finances publiques est difficile sans nous donner les raisons qui ont conduit à ce sinistre. Concernant Mehdi jomâa, la situation est particulièrement grave car la feuille de route issue du dialogue national lui assignait expressément de revoir les nominations et les recrutements, qui ne répondaient pas aux procédures légales, décidés au temps de la troika. [...]
Quant à Habib Essid et Youssef Chahed, l'un n'avait pas les moyens de froisser les islamistes, seuls alliés de son gouvernement et l'autre s'est trouvé dès le début embourbé dans cette logique d'union nationale de façade."
==> évidemment Madame Synda Tajine a raison de se demander: "Pourquoi voulez-vous que les choses s'améliorent si les noms [des ministres] changent mais que ceux qui les nomment et les dirigent restent les mêmes?"
Franchement, votre article ci-dessus est un peu mal pensé!
Dommage
Le dernier article du journal francais Le Monde sur la galère de la Tunisie est plus qu'explicite sur la situation actuelle
Ennahda gouverne et prepare le grand retour de 2019 .sans être blâmée sur le marasme d'aujourd'hui. Chahed est malmene par les Essebsi et son propre parti au grand bonheur des nahdaouis, .....
Je pari que Chahed serait candidat aux peridentielles de 2019, en le maintenant au pouvoir Ennahda pourra le combattre en le blâmant pour le marasme crée par son gouvernement ,Nidaa veut s'en débarrasser pour laisser la place à HBC, l'UGTT joue aux sauveurs pour continuer à plumer l'Etat .....
Alors Sofiene épargne nous ton discours de moraliste , on te connaissait plus clairvoyant et plus sincère
Zidane, l'intrus
Enfin, de l'objectivité.
Dommage que le titre , trop imagé, n'attirera pas beaucoup des lecteurs de BN, qui ont besoin d'apprendre à mettre les faits dans leur vrai contexte, comme cet article le fait.
Je pense que vous avez oublié le Liban où personne ne se cramponne jamais, au pouvoir (il est vrai,que le libanais sont instruits par une violence politique passée, sans égal, dans le monde arabe).
@ Takilas
L'homme providentiel garant de la sacro-sainte stabilité
Youssef, sois digne et démissionnes !