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Une rentrée des classes sous haute tension !
13/09/2020 | 15:59
6 min
Une rentrée des classes sous haute tension !

 

La pandémie Covid-19 a plongé le monde dans une crise sanitaire et économique sans précédent. Le confinement, la suspension des vols, la fermeture des frontières et les mesures drastiques imposées aux peuples ont épuisé les citoyens et la psychose engendrée par la pandémie a mis à plat le moral général. Le Covid-19 n’a, cependant, pas eu que des effets d’ordre sanitaire ou économique. L’interruption des cours en mars dernier, a perturbé toute l’année scolaire 2019-2020. Avec des programmes inachevés et des élèves en « vacances » depuis six mois, les autorités jugent qu’il est grand temps de rouvrir les écoles et de reprendre la classe. Une décision qui ne fait pas l’unanimité en Tunisie, comme dans d’autres pays d’ailleurs…

 

 

La date de la rentrée scolaire a été maintenue pour le 15 septembre 2020 mais cette année elle sera progressive. Mardi 15 septembre 2020 sera la rentée de la première année primaire, la septième année de l’enseignement de base et la première année secondaire. Mercredi 16 septembre ce sont les élèves en deuxième année primaire, huitième année de l’enseignement de base et deuxième année secondaire qui rejoindront les bancs de l’école. Jeudi 17 septembre la troisième année primaire, la neuvième année de l’enseignement de base et la troisième année secondaire effectueront leur rentrée. Vendredi 18 septembre il sera au tour de la quatrième année primaire et la quatrième année secondaire de rejoindre leurs classes et samedi 19 septembre la cinquième et sixième année primaire.

 

Les cours ayant été interrompus en mars, de nombreuses questions ont été posées sur le programme scolaire à adopter et si le programme a été allégé. Le secrétaire général de la Fédération de l’enseignement secondaire, Lassaâd Yaacoubi a affirmé que les programmes scolaires seraient maintenus tels quels pour cette rentrée 2020-2021, précisant qu’aucun allègement ne serait appliqué au programme initialement prévu.  

 

Le ministre de l’Education, Fethi Sellaouti, a souligné, de son côté, que le ministère assurera le déroulement de cette année scolaire exceptionnelle dans les meilleures conditions, en fournissant les moyens de protection à tous les élèves et au personnel éducatif, y compris les gels hydro-alcooliques et les masques, considérés aujourd’hui comme faisant partie des fournitures scolaires, obligatoires pour les élèves de 12 ans et plus, pour les enseignants, le personnel administratif et les parents.

 

Le ministre a fait part d’une augmentation remarquable du nombre d'élèves, qui a atteint 2.215.121 élèves, et une augmentation du nombre d'enseignants après les nouveaux recrutements cette année, précisant que des efforts concertés seront déployés pour que tout se passe dans les meilleures conditions « vu le contexte ».

 

« Aucune matière ne sera annulée… le système de deux semaines sera adopté, ce qui équivaut, sur la semaine, à une journée d’étude suivie d’un jour de repos pour les élèves pour pouvoir diviser la classe en deux groupes. Les vacances d’une semaine seront réduites de trois jours et celles qui durent deux semaines de quatre ou cinq jours. L’année scolaire sera prolongée jusqu'au 30 juin 2021, et les cinq premières semaines seront allouées à l'achèvement du programme de l’année dernière » a annoncé le ministre.

 

Une partie du programme a été dédiée aux méthodes de prévention, à la sensibilisation et à l’assistance psychologique des élèves. Le ministère a également évoqué l'organisation de l'espace scolaire, classes et cour, pour assurer la distanciation. Un espace d’isolement a été prévu, dans chaque établissement, aux élèves suspectés d’être malades, le temps de leur prise en charge.

 

Le ministère de l'Education fournira ainsi 160.000 masques à usage unique, 80.000 masques lavables, 3.300 litres de gel et 4.000 thermomètres, en plus de fournir un stock de réserve de masques et de gel pour répondre aux besoins des élèves issus de familles nécessiteuses. Ces mesures ont été minutieusement étudiées et entrent dans le cadre de toute une stratégie visant à minimiser tout risque de propagation du virus dans les établissements scolaires.  

 

Le 27 août, le guide des mesures sanitaires à mettre en place dans les institutions scolaires et universitaires a été signé par tous les ministères concernés par la rentrée des classes. Le ministre de la Santé a tenu à souligner, pour rassurer le public, que le guide en question a été élaboré selon les données scientifiques fournies par l’OMS et en consultant les mesures mises en place au niveau international pour lutter contre la propagation du Covid-19 dans les milieux scolaires. Les mesures qu’il comporte devront être appliquées dans les établissements scolaires, mais aussi les lieux dédiés à l’hébergement des élèves, les restaurants ou cantines ainsi que les transports.

 

Malgré ces prises de précaution, encore théoriques il faut le dire, les parents d’élèves sont loin, très loin même d’être rassurés. Ils sont nombreux à avouer vouloir garder leurs enfants à la maison, estimant que le risque est beaucoup trop grand pour ne pas sacrifier quelques mois et même une année scolaire. Si ce ne sont pas les enfants qui sont les premiers concernés par ces risques, leur entourage adulte l’est néanmoins. L’équation est difficile à résoudre et le compromis est nécessaire compte tenu des enjeux d’un côté comme de l’autre.

 

La Société tunisienne de pédiatrie (STP), a mis en garde contre les conséquences de la pandémie Covid-19 et de la déscolarisation prolongée dans un communiqué publié hier, où elle a évoqué des effets psychosociaux multiples et graves dont notamment une augmentation des accidents domestiques, l’agressivité, l’augmentation du taux de suicide, l'augmentation de la délinquance, l'exacerbation des inégalités sociales et éducatives (fracture numérique) et la perte des apprentissages.

 

Elle a rappelé, car cela a été mis en évidence par les données épidémiologiques, nationales et internationales, que l’enfant joue un rôle faible dans la transmission de l’infection de l’enfant à l’enfant et de l’enfant à l’adulte et qu’exposé à un cas contaminant, il s’infecte moins fréquemment qu’un adulte

L’enfant infecté est le plus souvent asymptomatique et les formes hospitalisées sont rares. En Tunisie, à la date du 1er septembre 2020 les 248 enfants positifs étaient tous asymptomatiques et aucun n’a été hospitalisé, a souligné la STP.

 

La rentrée des classes a déjà eu lieu dans de nombreux pays de par le monde. Si certains l’ont repoussée de quelques jours, tous les élèves ont repris les cours malgré une situation épidémiologique incertaine et l’inquiétude exprimée par les parents . La Tunisie a choisi de ne pas faire l’exception car il y va de l’éducation de toute une génération pour laquelle le poids el les répercussions du Covid-19 seront déjà bien trop lourds à porter. C’est donc avec des appréhensions, certes, mais conscients, pour la plupart, de l’enjeu, que les parents déposeront à partir de mardi - et même avant dans certains établissements privés - leurs enfants à l’école. Si le monde l’a fait, les Tunisiens en sont aussi capables mais en faisant toutefois preuve d’un civisme aujourd’hui nécessaire et salutaire et c’est là que réside le plus grand défi.

 

 

Myriam Ben Zineb

13/09/2020 | 15:59
6 min
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Commentaires
DHEJ
Oui c'est la rentrée...
a posté le 13-09-2020 à 21:11
Kol am wintom bikhir !

C'est le vrai djihad

Mais avec plus de vigilance !