
Une affaire nauséabonde que celle de la juge révoquée par le président de la République et accusée d’adultère. Cela dénote du degré d’immoralité atteint par un régime dont le chef ne cesse de nous seriner avec sa présumée droiture. À chaque sortie, il nous prend la tête avec ses discours moralisateurs. Il se targue d’être un symbole de l’éthique et du respect des droits humains. Il a d’ailleurs été érigé par ses fans en tant que tel et gare à celui ou celle qui dirait le contraire, la colère des mouches virtuelles s’abattrait sur les médisants sans pitié aucune.
Avec ce régime, on n’aura pas fini d’avoir tout vu. Les injures, insultes et autres graves accusations débitées par sa tête, pas très pensante, sont devenues monnaie courante. Les lignes rouges ont été franchies depuis longtemps, mais il est des pratiques scandaleuses qui dépassent tout entendement. Un président de la République, qui se pose comme le chantre de la moralité, n’a pourtant pas hésité à violer la vie privée d’une juge et à la jeter en pâture dans le sillage de sa mise au pas de la justice.
C’est en pleine réunion officielle diffusée sur la page officielle de la présidence de la République, qu’il a craché l’histoire de la juge prise en flagrant délit dans une affaire de mœurs. Souvenez-vous. N’oubliez jamais. Ne vous laissez pas berner par les sérénades sur la propreté et la pureté présidentielle. Rappelez-vous que les dictatures, notamment en Tunisie, ont toujours utilisé l’intimité des opposants comme moyen d’oppression, comme arme politique. Ce régime n’a pas dérogé à la règle. Mais en plus, il a profité de l’ère des réseaux sociaux pour salir encore plus les gens.
Kaïs Saïed a jeté à la vindicte populaire la magistrate. Elle a carrément été lynchée. Dans cette société machiste, l’honneur d’une femme ne peut se trouver qu’entre ses cuisses, pas ailleurs. Il a de ce fait donné le top départ à une infâme cabale, à une ignominieuse chasse aux sorcières. En chef inquisiteur, il a lâché les brides à « son » peuple pour qu’il s’en prenne à la dignité de la juge de la plus abjecte des façons. C’était l’occasion rêvée pour les foules refoulées. Elles ont fait d’une pierre deux coups : soutenir leur guide et sa cause politique, mais aussi déverser toute leur haine contre la femme qui détient un certain pouvoir.
C’est ainsi que l’armée virtuelle a fait tourner le nom de la dame sur les réseaux sociaux, mais pas seulement. Les jours qui ont suivi le discours présidentiel, les PV de l’instruction avec ses données personnelles et son adresse ont été diffusés. Un rapport médical détaillé s’est trouvé sur des dizaines de pages proches du cercle « saiedien » et partagé des centaines de fois. Il s’agit d’un test vaginal que la juge a dû subir et qui mentionne qu’elle avait l’habitude d’avoir des rapports sexuels et plusieurs autres détails dont se sont délectées les précitées foules refoulées. Les sommets stratosphériques de l’abjection et de la turpitude ont été dépassés et de loin.
Petite parenthèse en passant. Il est honteux, de nos jours, de faire de l’intime et de la vie sexuelle de personnes adultes et consentantes un crime. Ce que l’on nomme adultère en Tunisie est passible de cinq années d’emprisonnement. Les mœurs sexuelles, tant au sein du mariage que pour les couples non-mariés, sont sous contrôle du bon vouloir d’un policier ou de l’interprétation d’un juge du code pénal.
Pour revenir aux méthodes qui se veulent nouvelles du régime en place, mais qui sont foncièrement éculées, personne n’a pensé à une chose dénommée présomption d’innocence. Personne n’a attendu qu’un verdict soit prononcé avant de salir la juge. La veille, elle a obtenu un non-lieu dans cette même affaire. Le président et ses orbiteurs se retrouvent, une nouvelle fois, hors-jeu. Quel comportement adopter après que le mal a été fait ? Qui réhabilitera la dame face à une opinion publique impitoyable ?
Un responsable qui se respecte se doit d’avouer son erreur. Un responsable qui respecte son rang a l’obligation de présenter a minima des excuses publiques. Sous d’autres cieux, un responsable qui respecte ses principes aurait démissionné. Nous en sommes loin, très loin. Connaissant le personnage, aucune excuse ne sera prononcée et encore, espérons qu’il ne remettra pas en doute le jugement. Après son « Malheureusement, la justice l’a innocenté » dans une précédente affaire, il faudrait s’attendre à tout.



Ou quelqu'un a-t-il encore des doutes ?
La dictature, la torture, les assassinats, les militaires et policiers exécutés, la faillite...
Oui un président devrait savoir présenter des excuses. Mais pas seulement.
Merci infiniment pour votre intervention. Comme vous avez tout et bien dit, il ne me reste rien à ajouter à l'adresse de celui qui ne sait pas où il habite ni qui il est.
On ne compte plus le nombre de pseudonymes sous lesquels il officie.
Par dégoût de soi, il en change pour nous servir son immonde soupe réchauffée faite de haine de rejet et de refus de toute altérité.
Merci encore.
Bonne fin de journée.
Dans dix, vingt, tente ans, ils en seront toujours là, ressassant ad nauseam le même argument.
Je fais face à mon petit-déjeuner et à votre commentaire, lequel me donne le sourire. Sans oeuf à la coque mais divine coquille. "Vous cherchez toujours la petite bête" me diriez-vous. Elle est inratable. Volontaire ou fortuite, elle pèse son poids d'oeufs en meurette.
"Il prêche la conne parole" écrivez-vous. Un index accusateur a devancé votre pensée. Je suis d'autant plus aisé pour le relever que j'en commis une pas plus tard que ce samedi sous l'article consacré au refus d'entrée opposé au "prince rouge" Hicham Alaoui. "Il ne sert à rien de torpiller du croupion" ai-je écrit sans rire, au lieu de "tortiller".
Ca pète le feu, chez les commentateurs. Je remercie les modératrices de laisser les commentaires dans leur jus. Cela nous gratifie de quelques moments de joie dans une actualité morose.
J'ai, dans mon commentaire initial, choisi un ton mesuré. La vérité est que je suis attristé par le profond mépris par certains pour les principes juridiques fondant l'Etat de droit. Ceux-là mêmes dont la formation et la fonction sont d'en incarner et assurer le respect.
"...cinq ans de droit. Tout le reste de travers" disait Coluche des notaires.
Au plaisir.
Je vous souhaite un excellent dimanche.
Ce n'était pas une coquille celle là. La substitution de la première lettre était bien voulue.
Bonne journée.
Dont acte.
En conséquence, de mon texte original, je retire le "fortuite" pour garder le "volontaire".
Bonne semaine.
Kaïs Saïed a tout misé sur le mensonge. Sa présidence est basée sur le mensonge éhonté, grossier et se caractérise par le n'importe quoi érigé en politique.
Il ne peut pas s'excuser. S'il le faisait, il avouerait ses fabulations. Mais Kaïs Saïed a fait du mensonge un moyen et un but. Il ira jusqu'au bout pour garder son pouvoir qu'il ne quittera qu'à sa mort.
Pour cela,il continuera à mentir, mentir,mentir.
C'est le menteur suprême.
Nous sommes bien en Tunistan !
La police des moeurs dans ces contrées viole ouvertement et quotidiennement l'intimité des femmes, et UNIQUEMENT celle des femmes en s'introduisant dans leurs vies privées pour aller jusqu'à vérifier leur activité vaginale et anale.
Quelle HONTE !
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Un grand MERCI à Ikhlas Latif pour cette liberté de ton et pour la justesse de ses propos.
Je me joins à vous pour déplorer l'iranisation rampante de ce pays. Je vous rejoins, que n'y ai-je pensé plus tôt, pour rendre hommage à l'auteure pour son courage et ce que vous appelez très justement sa liberté de ton.
J'ose espérer que la liste des
105 en restera là.
" On n'a pas fini d'avoir tout vu".
Bien à vous.
leurs énormes bénéfices en devises quittent le pays, vers quelle destination ?
Quand même elles l'étaient, ou est le problème ?
Nous connaissons tous la haine que porte les islamistes pour et vis à vis des juifs et non pas seulement les israéliens. Il n'y a qu'à lire les commentaires de chater, de toto et de tant d'autres pour ressentir cette haine et ce racisme honteux, insupportable et archaïque.
Pour revenir sur le commentaire de GZ, vous êtes hors sujet. Nous discutons là, sur un autre sujet. Mais votre intolérance outrepasse décidément tout entendement. Vous glissez pour mettre le débat sur un autre problème.
Et si on parlait de la police des moeurs et des pratiques islamistes qui visent à rabaisser les femmes et à les réduire au rang d'un être "complémentaire". "Complémentaire", c'est un terme inventé par votre secte.
Quelle honte et quel mépris pour la moitié de l'humanité qui doit avoir LES MEMES DROITS que celles du "sexe fort".
Et dire qu'une bonne partie de ces femmes (idiotes) continuent à supporter et à apporter leur soutien à un parti misogyne, machiste et phallocrate, un parti qui les relègue en division inférieure.
Merci pour votre interpellation.
Bon dimanche :)
Il n'est pas demandé de battre sa coulpe.
Juste le respect d'une décision de justice rendue au nom du peuple tunisien par des condisciples ou des disciples dans le strict respect du principe du contradictoire. Il n'y a pas plus élémentaire. Le BA BA d'un Etat de droit.
Il n'y a pas de honte à faire amende honorable.
Faute avouée, faute pardonnée.
On se grandit, on gagne en respectabilité en reconnaissant ses torts. Et mutatis mutandis.
Ou alors, jeter ses codes aux orties, fermer facultés et juridictions, gouverner par décrets, sanctionner par oukazes sans appel ni recours.
Errare humanum est. Perseverare diabolicum.
Aux éventuels commentateurs en réponse, la secte, ses affidés et comparses nous sortent par les trous du nez. Le gourou, Bhiri et les autres sont les premiers responsables de la banqueroute de ce pays. Leurs forfaitures passées ne justifient en rien les turpitudes présentes. Merci de trouver autre chose que l'argument tiré des dix ans etc...Fatigant, inopérant.
Bonjour GZ,
Kaisollah n'admettera jamais ses torts. Il l'aurait fait après le taux d'abstention record du 17 décembre. Espèrer que Kaisollah change un jour relève de la pensée positive. Il ne changera jamais, et la solution est ailleurs.
Kaisollah ne cesse de répéter qu'il ne craint que Dieu, lire qu'il a été mandaté par Dieu pour prêcher la conne parole. Chaque jour qui passe vient avec son lot de conneries présidentielles, carpe diem.
La seule fois où Kaisollah a admis que l'erreur est humaine, était la veille de l'Aied, pour justifier les corrections apportées à ce que certains appellent la "constituion". Au train où vont les choses, le Sieur de Carthage aurait pu maintenir son brouillon constitutionnel et réformer par décret les règles de la grammaire, et "tozz fi Sibayaih" le perse. Lorsqu'on voit ses âneries quotidiennes pour justifier la crise économique, ou plutôt son absence, on ne s'etonnerait pas d'une réforme prochaine de la langue arabe.
Au sujet de ceux qui justifient l'incompétence et l'immoralité de Kaisollah par la décennie noire. J'aurais bien aimé qu'il y ait des nuances de noir, parceque l'époque que vit la Tunisie actuelle est du noir foncé.
Salutations.
Ce que l'on a fait à cette juge est tout simplement degueulasse.