
Le substitut du procureur de la République près le tribunal de première instance de La Manouba, Mohamed Aymen Hammami, a annoncé, mercredi 18 juin 2025, qu’Interpol avait arrêté le fils de l’avocate Mongia Manaï, soupçonné du meurtre de sa mère.
Dans une déclaration accordée à Mosaïque FM, le porte-parole du tribunal a précisé que le bureau d’Interpol en Allemagne avait procédé à l’arrestation du fils de l’avocate, victime d’un homicide.
Le suspect, fils de la défunte, a été interpellé le 5 juin dernier. Un mandat d'arrêt international pour homicide volontaire avait été émis à son encontre par le juge d’instruction. Il était en fuite en Allemagne. Il est actuellement détenu par la police allemande, tandis que les autorités tunisiennes finalisent les procédures d’extradition.
Le juge d’instruction du premier bureau du tribunal de première instance de La Manouba avait émis, le 30 avril, trois mandats de dépôt à l’encontre de suspects poursuivis pour meurtre avec préméditation et complicité, dans le cadre de l’affaire de l’assassinat de l’avocate Mongia Manaï.
Le corps sans vie de la victime avait été retrouvé samedi 26 avril, coincé dans une grille filtrante du canal des eaux du Nord, au niveau du complexe sportif de La Manouba. L’identification de la victime a été rapidement confirmée grâce à des analyses génétiques menées par les services de la police technique et scientifique. Les enquêteurs se sont ensuite rendus à son domicile situé à Chabaou, dans le gouvernorat de La Manouba, où ils ont relevé des traces de sang ainsi que des restes de vêtements brûlés dans un sous-sol annexé à la maison.
Cette affaire a profondément ébranlé l’opinion publique en raison de la personnalité de la victime, avocate réputée et engagée, et de la brutalité des faits. Le choc a été d’autant plus grand que les principaux soupçons ont rapidement visé des membres de sa propre famille, provoquant une onde de stupeur dans les milieux juridiques et au sein de la société civile.
Les investigations ont permis de centrer les soupçons sur le fils de la victime, notamment grâce à une caméra de surveillance ayant enregistré sa présence aux côtés de sa mère la veille du crime. Les enregistrements du jour du meurtre avaient en revanche été effacés.
Une autre caméra, installée à proximité de la maison, a fourni des éléments supplémentaires confortant la thèse de l’implication des deux fils.
Pour rappel, le 29 avril 2025, Ghaith Hammami, neveu de Mongia Manaï, avait déclaré sur les ondes de Jawhara FM que la famille avait été choquée par les soupçons pesant sur l’un des fils de la défunte, revenu en Tunisie quatre mois auparavant. Il avait précisé que Me Manaï avait deux fils jumeaux résidant à l’étranger et que l’un d’eux, présent en Tunisie à ce moment-là, s’était enfui le samedi précédant l’interview.
H.K





