Dans le tsunami populiste qui envahit le pays, il ne fait plus bon réussir ou exceller dans n’importe quel domaine. Cette tendance que l’on pourrait comprendre dans une société malade comme la nôtre est en train d’évoluer vers le fait de devenir une politique d’Etat, pour les beaux yeux de la populace. Un commentaire qui a beaucoup tourné sur les réseaux sociaux illustre à merveille cet esprit : « le Tunisien ne veut pas devenir riche, il veut que les riches deviennent pauvres comme lui ».
Un nombre d’élus ont accouché d’une proposition de mesure à intégrer dans la Loi de finances 2025 selon laquelle les médecins, les ingénieurs et ceux qui suivent des études pointues remboursent de l’argent à l’Etat s’ils décident de partir à l’étranger dans les cinq ans suivants l’obtention de leurs diplômes. Selon les défenseurs de ce projet, il s’agirait d’aider l’Etat à faire face à ses dépenses. Une grandeur d’âme et une générosité que l’on n’a pas vues quand il s’est agi de l’augmentation de leurs propres émoluments en tant qu’élus.
Il s’agit de l’illustration politique d’une manière populiste et punitive d’aborder le vrai problème de la fuite des cerveaux tunisiens. Il est populaire de taper sur les élites et sur les compétences tunisiennes car l’on est majoritairement mus par l’envie, par la cupidité et par la fainéantise. On ne veut pas travailler et faire des sacrifices, on veut juste partager le fruit du travail des autres. On ne voit que le médecin qui part à l’étranger, mais on ne voit pas en lui l’étudiant brillant qui a obtenu son bac avec une moyenne élevée et qui a trimé une dizaine d’années dans les facultés tunisiennes, dans les transports, au réfectoire et au foyer universitaire. On voit l’ingénieur qui obtient un contrat à l’étranger, mais on ne voit pas l’étudiant qui a cherché des stages, qui a fait des formations et qui a accepté un salaire ridicule pour apprendre. On punit l’excellence par une tentative de mesure populiste à souhait en la drapant de la nécessité impérieuse de préserver nos cerveaux et d’aider l’Etat à payer, en partie, ceux qui n’en foutent pas une et à financer les sociétés communautaires et les entreprises publiques qui perdent de l’argent.
Il ne faut pas non plus réussir en affaires dans nos contrées. Les exemples sont trop nombreux pour pouvoir en faire une liste exhaustive. Mais en Tunisie, être riche est suspect. Personne ou presque ne peut concevoir que cette richesse est souvent le fruit d’un travail acharné qui s’étend sur des dizaines d’années, que cela se réalise au prix de sacrifices douloureux comme le temps passé avec sa propre famille ou au prix de ne pas voir ses enfants grandir. Non, telle personne est riche parce qu’elle a volé l’Etat et « l’argent du peuple ». Si tel homme d’affaires ou capitaine d’industrie s’en sort bien et réalise des gains astronomiques c’est qu’il bénéficie d’accointances et de complicités, il paye certainement des pots-de-vin à droite et à gauche. On aura beau dire qu’il s’agit de vraies success stories, que ce sont des gens qui sont partis de rien et qui sont allés dans les écoles publiques. Des personnes qui ont évolué dans le même environnement que les autres. Que leur talent vient du fait qu’ils ont travaillé, qu’ils se sont acharnés et qu’ils n’ont pas abandonné.
Rien n’y fera. Ce serait renvoyer les envieux à leur propre vacuité et à leur propre échec. Le populisme vient ensuite leur dire qu’ils ont raison et qu’on va arracher à ces nantis les fortunes amassées. Des dizaines d’hommes d’affaires et de chefs d’entreprises se trouvent actuellement en prison pour de vagues accusations et on leur demande de payer « ce qu’ils doivent à l’Etat » pour pouvoir sortir de prison. Evidemment, ils sont tenus de payer cet hypothétique « argent du peuple » que l’on retrouve à toutes les sauces. En majorité, ce n’est pas la violation morale de l’acte de voler qui nous ulcère, c’est le fait de ne pas avoir pu en faire autant, de ne pas avoir eu une part dans le gâteau. C’est d’ailleurs l’histoire des tendances et des personnalités politiques qui se sont succédé à la tête de la Tunisie depuis la révolution : tout le monde cherche à remplacer Ben Ali et non à réformer le pays, à tel point que nous serions très heureux aujourd’hui, de revenir à la situation d’avant décembre 2010, en termes économiques du moins.
Les rares qui ont cru aux valeurs de travail, d’abnégation, de détermination et de consistance en payent aujourd’hui le prix dans un pays qui hait la réussite et l’excellence. Même les rares sportifs tunisiens de haut niveau ont été critiqués et insultés à plusieurs reprises. Des gens comme Oussema Mellouli ou Ons Jabeur ont été la cible de plusieurs campagnes, et l’on se permet même de leur donner des leçons. Comme lorsque Ons Jabeur, par exemple, a choisi de conclure un contrat avec une marqua saoudienne d’équipement sportif. Tous les Tunisiens avaient un avis sur la question, comme si nous étions les partenaires du succès de celle qui est devenue N°2 au classement mondial. Par contre, quand elle s’entrainait, petite, sur un court prêté par le propriétaire d’un hôtel, elle était toute seule.
Le populisme a banalisé l’ensemble de ces pratiques et leur a donné un cadre politique dans lequel évoluer et se développer. Les notions de mérite et de travail sont reléguées au second plan derrière la victimisation, l’assistanat, l’envie et la cupidité. Même les docteurs sont chômeurs dans notre pays, c’est dire tout le crédit que l’on porte à nos meilleurs éléments. Mais bref, parlons plutôt de pommes de terre et de l’habit des actrices.
J'explique : le populiste trouve toujours le dindon pour que le peuple se régale et jouit de méchanceté. Car le peuple est dans la misère mais surtout très rancunier.
Oui ces élites quittent le pays qui les a vu grandir, juste pour un meilleur environnement. Car ils sont ambitieux et l'étranger leur offre un avenir meilleur.
Le populiste est entouré de M. finances et M. justice , l'une nous a pompé jusqu'à l'os et l'autre fait entrer en prison au moindre geste et fait ( ajoutez l'art. 54). Le fantasme du pauvre qui se réalise ".. le riche devient pauvre comme moi" ( pour reprendre la phrase de l'auteur).
Maintenant réfléchissez , "l'argent du peuple " est fait de quoi ?
Toutes les dépenses de notre cher Etat viennent de nos impôts et taxes : Routes, bâtiments administratifs, écoles, lycée, universités, salaires des fonctionnaires, hôpitaux, voiture de fonction, entretien, maintenance de tout ce qui est public et bien public...,
Conclusion : c'est nous qui sommes volés quand on voit la dégradation de tous ces biens et des services rendus au citoyen ! Et on ne demande pas justice ( ici l'art. 54 ne s'applique pas).
Ces étudiants ont dépensé nos impôts et taxes, il doivent nous rembourser et pas rembourser l'Etat.
Alors qui est le vrai voleur : Le riche ou l'Etat?
C'est ce qu'ont leur demande en fait subissez une misère le temps de haïr votre pays
LA PRINCESSE
Ecrit par A4 - Tunis, le 01 Septembre 2014
Travaillez, prenez de la peine !
Disait le vieux père alité
Vous êtes toujours à la traîne
Et vous parlez de dignité ...
Travaillez, retroussez vos manches
C'est la prière d'un moribond
Tous les jours ne sont pas Dimanche
Si vous espérez un rebond
Partout ailleurs, sous d'autres cieux
On n'attend ni chance, ni bon vent
On est volontaire, audacieux
On vise haut, on prend les devants
C'est bien le courage qui vous manque
Le travail net et méthodique
Vous ne rêvez que d'une planque
Dans l'inerte fonction publique
Travaillez, faites quelque chose
A quoi vous servent vos deux bras
Debout, défendez votre cause
Bougez votre corps gros et gras
Qu'espérez-vous petits terriens
Atteints de maladive paresse
Vivre au dépend des galériens
Ou bien aux frais de la princesse ?
La princesse est bien épuisée
Fatiguée, lasse de vos ratages
De tous ces gugusses amusés
Qui n'accumulent que les ravages
Qui jouent aux clowns bien déguisés
Et qui méritent un grand "dégage !"
Avec cette loque abusée
Dont la présence souille Carthage
La princesse se cache de tristesse
Sa robe en haillons n'est pas belle
Elle ne veut plus de vos promesses
De vos rues jonchées de poubelles
Elle se plaint de vos maladresses
De vos têtes d'ogres sans cervelles
De vos saints, de vos dieux et déesses
Et de vos noires pensées cruelles
La pauvre est morte de chagrin
Ne parle plus, elle est muette
Ne fredonne plus vos refrains
Ne supporte plus voir vos têtes
Qui l'ont mise dans ce pétrin
Accumulant dettes sur dettes
Pour nourrir tous ces bons à rien
Tous ces pantins, toutes ces mauviettes
Le malheur est de constater
Que tous ces esprits inféconds
Qui ne savent que tout rater
Qui sont voraces comme des faucons
Se prennent pour des miraculés
Alors qu'ils sont de vrais démons
Qui envoient des écervelés
Leur servir de chair à canon
Que peut faire la pauvre princesse
Au c'?ur brisé, ensanglanté ?
Elle peut bien leur crier sans cesse
Dans un langage réinventé:
Travaillez, sortez de la marge
N'attendez ni aides ni dons
Travaillez, prenez-vous en charge
Oubliez ces promesses bidon
Elle peut le dire et répéter
Mille et une fois s'il le faut
A ces ignares, ces nullités
A ces bipèdes pleins de défauts
Mais elle l'a dit à son miroir
Et s'est rendue à l'évidence
Que pour comprendre il faut avoir
Un minimum d'intelligence
Ce minimum n'existe pas
Chez ces abrutis sans conscience
Qui au lieu d'un mea-culpa
Veulent éterniser leur nuisance
Même le sot calife presse le pas
Lui, symbole de la défaillance
Il cherche à engloutir l'appât
Et occuper la présidence
Les grands projets quand on n'a pas de quoi payer les salaires ? Des projets fous non étudiés et les imbéciles gobent ces promesses mais ils finiront par se réveiller et là il faudra payer.