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Somocer continue sur sa lancée, avec prochainement une augmentation de capital et la création d'une holding
05/12/2015 | 09:12
7 min
Somocer continue sur sa lancée, avec prochainement une augmentation de capital et la création d'une holding

La société Somocer a tenu une communication financière, vendredi 4 décembre 2015 au siège de la Bourse de Tunis, pour parler de l’augmentation de capital, de la création d’une holding Somocer, des réalisations et des perspectives d'avenir de la société, en présence de son directeur général Riadh Jaidane, du représentant de l’actionnaire de référence Yassine Laâmouri et du président directeur général de Maxula Bourse Raouf Aouadi.

 

En effet, la société prépare l’augmentation de son capital de 14.636.160 dinars, dès que le feu vert sera donné par l’Assemblée générale extraordinaire le 10 décembre courant. Cette augmentation se fera par l’émission de 8.131.200 nouvelles actions au prix de 1,8 dinar avec une parité d’1 action nouvelle pour 4 actions anciennes. L’actionnaire de référence participera pour sa part avec 5.854.464 dinars. Une opération qui sera menée par l’intermédiaire Maxula Bourse.

 

Pour commencer, Riadh Jaidane a précisé que le groupe Somocer est un patrimoine immobilier important de plus de 223 milles m2 ; 10 participations dont 3 qui intègrent le périmètre de consolidation du groupe ; une capacité de production 10,2 millions de m2 de carreaux céramiques, 420 mille unités sanitaires, 150 mille tonnes de poudre atomisée et 5 millions de pièces décor ; un effectif de 1.500 personnes en 2014, avec un taux d’encadrement de 17% ; et une entreprise certifiée depuis 1997, dont la dernière «Certification ISO 9001 version 2008» obtenue en 2009.

 

Somocer, c’est aussi : 3 lignes de production de faïence, 2 lignes de production de grès, 1 unité de production de baignoires en fonte, 1 unité de production de décor, 1 unité de production de baignoires en acrylique et 2 unités de production de poudre.

L’évolution mondiale du marché des carreaux céramiques est estimée en moyenne à 8,5% par an. Elle va passer en valeur de 60 milliards dollars en 2014 à 120 milliards dollars en 2020.

Pour sa part, la production nationale en carreaux céramique est passée de 26,2 millions de m² en 2008 à 34,1 millions de m² en 2014, soit en valeur pour cette même période de 176 à 300 millions de dinars (MD). Pour sa part, la consommation nationale est passée de 20,7 millions m2 en 2008 à 27,2 millions m2 en 2014, soit une augmentation annuelle moyenne en 4,5%.

 

Autre point, le marché local à important potentiel de développement, attesté par une valeur des importations déclarées estimée à 58 MD en 2014, contre 22 MDT en 2011.

Riadh Jaidane a dénoncé, dans ce cadre, la hausse des importations en carreaux céramique au dépend de la production nationale.

«C’est une aberration extraordinaire, dans la situation économique actuelle du pays, que d’importer sur le circuit officiel et en devise d’autres pays des produits de moindre qualité et plus chers , alors que la production nationale peine à se vendre sur le marché local malgré ses pénibilités. En plus, le circuit parallèle n’est pas quantifiable et les experts estiment qu’il dépasse les 58 MD de l’officiel», a soutenu M. Jaidane.

Et d’ajouter que des actions ont été entreprises pour sensibiliser le gouvernement et pour lui expliquer qu’on ne peut pas faire ces importations alors que la production nationale est de meilleure qualité. En outre, les sociétés du secteur ont déposé plainte pour se protéger du dumping des autres pays et préserver la production nationale.

«Les autorités ont répondu positivement à nos doléances et sont en train de faire le nécessaire pour interdire les importations», a affirmé le DG de Somocer, se voulant rassurant par rapport aux perspectives de la société.

 

Côté investissements, la société n’a pas cessé d’investir ces dernières années, entre 2010 et juin 2015, les investissements ont augmenté de 42 MD passant de 65 à 107 MD.

En effet, depuis la hausse des tarifs de la STEG en 2013, la société a décidé de rationaliser les dépenses énergétiques par la mise en place d’une unité de cogénération (5 mégawatt), pour un coût de 11 MD. Grâce à cette installation, la société s’attend à un gain brut de 3,7 MD/an entre vente d’électricité (2 mégawatt en électricité) et réduction des coûts de l’énergie.

En outre, pour maîtriser les intrants, elle a pensé à l’intégration verticale d’une unité de poudre, pour un coût de l’investissement de 20 MD. Cette unité a permis une économie d’échelle au niveau des achats, la récupération de 17 MD en 2014 pour la vente de poudre et surtout la rentabilisation de la cogénération (10 mégawatt en énergie thermique).

La société doit aussi renouveler certaines machines et continuer ses évolutions technologiques. A cet effet, elle doit introduire l’impression digitale pour la décoration des carreaux et un nouveau séchoir horizontal bicanal ainsi que rénover des process et des fours, pour un coût de 3 à 4 MD/an. L’objectif étant le développement de nouvelles gammes, l’amélioration de la qualité de produits et la maîtrise de la consommation énergétique.

 

Sur les 5 dernières années, les flux de trésorerie d'exploitation ont généré 20,253 MD, en contrepartie, les dettes sont passées pour cette même période de 38,7 MD en 2010 à 72,8 MD en 2014. On notera aussi que la société n’a pas fait d’augmentation de capital depuis 2005.

Le ratio dettes totales /actifs est évolué de 0,4 en 2010 à 0,53 en 2014, avec une structure d’endettement déséquilibrée, liée à la prépondérance des dettes de court terme dans les dettes totales (plus de 80% sur les 5 dernières années).

Les ventes sont passées de 61,79 MD en 2010 à 71,99 MD en 2014, soit une hausse annuelle moyenne de 3,9%, et ceci en dépit de la régression des ventes à l’export.

La marge brute de 34,3% en 2010 à 47,7% en 2013 et 48% en 2014, largement au-dessus de la moyenne du secteur qui se situe entre 35% et 40%.

L'EBITDA est passée, pour sa part, de 15,2% en 2010 à 24,1% en 2013 et 2014, également en hausse par rapport à la moyenne de 18,8% du secteur.

 

Par contre, bien que le résultat net soit passé de 4,2% en 2010 à 7% en 2014, il est moins que la moyenne de 9,9% du secteur, freinée par l’importance des charges financières, qui ont évolué de 7 à 11% en 2010 et 2014.

C’est pour cette raison que la société a décidé cette augmentation de capital outre la vente de certains actifs hors exploitation. L’objectif étant la mise à niveau et le remboursement d’une partie de la dette, pour optimiser la structure de la dette. Grâce à ceci, la société veut entrer dans un cercle vertueux : allégement du poids des charges financières, moindre coûts de production, coût de revient plus compétitif, accroissement des volumes des ventes locales et à l’export, optimisation des charges fixes et génération de cash-flows.

On s’attend suite cette augmentation du capital que le chiffre d’affaires (CA) progresse de 9,9% en 2016 et de 33,5% en 2020, la marge nette de 6% en 2016 et 11% en 2020, pour des cash-flows de 10 MD en 2016 et de 16 en 2020. On s’attend aussi que le ratio dettes nettes/actifs passe de 0,5 en 2015 à 0,13% en 2020.

Riadh Jaidane a souligné que, lui et son équipe, ont été très prudent dans la mise du plan de développement comptabilisant 13% à l’export alors que la société, historiquement, exportait 45% de sa production et que ses anciens clients sont toujours intéressés par ces produits et prêts à renouveler leur contrats. Le business plan n’a pas tenu compte des exportations vers la Libye.

 

Autre sujet, la création d’une Holding Somocer en 2016 qui regrouperait les différentes activités du groupe : le pôle céramique (Somocer et Sotemail), le pôle sanitaire et les autres activités du groupe.

Cette holding va permettre à Somocer de se concentrer sur son métier et de mettre en place une ingénierie financière qui permettra d’institutionnaliser la société et de  la dissocier de ses actionnaires de référence. Sa vocation sera de créer une synergie entre les sociétés du groupe, de chercher des partenariats technologiques de référence de l’étranger et d’atteindre la taille critique espérée.

 

Interrogé sur la participation de l’actionnaire de référence, Yassine Laâmouri a indiqué que le CMF a donné son accord de principe pour que le groupe Abdennadher dépasse les 40% sans OPA, vu qu’il est un actionnaire historique de la société et ceci dans le but de faire réussir cette augmentation de capital. Il a aussi confirmé la reconduction de Riadh Jaidane dans ses fonctions pour le mandat 2016-2019.

Concernant Somosan, il a expliqué que l’usine est à l’arrêt en attendant son raccord au gaz naturel, une condition sinequanone pour que la société soit bénéficiaire.

 

Interrogé par Business News sur la raisons pour lesquelles la société a baissé ses exportations, Riadh Jaidane a expliqué qu’en s’acharnant sur l’export, elle a perdu sa place de leader face à la concurrence sur le marché local. C’est pour cette raison qu’elle a décidé d'essayer de reprendre sa place sur le marché dès 2010.

Enfin, la société continuera la distribution de dividendes à hauteur de 30% du bénéfice.

 

Imen NOUIRA

 

05/12/2015 | 09:12
7 min
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Commentaires (2)

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Jamil
| 10-12-2015 08:39
Mr Jaidane et d'autres se plaignent de l'augmentation des importations légales, sans parler avec plus de précisions des illégales d'entre elle, il faudrait juste que l'opinion publique le sache c'est que parmis les gros importateurs de carreaux céramique figurent des filiales des fabricants Tunisiens, donc il faudrait nous expliquer comment vous la voulez cette protection? ?.
Il est vrai que la perte (provisoire) du marché Lybien est un coût dur pour Somocer en particulier, cependant ce n'est pas une raison pour retourner vers l'état et lui demander une protection, il faut se retrousser les manches et comprendre quelles sont ses failles et faiblesses commerciales !.
Et il faut surtout respecter les grossistes et ne pas faire, en tant qu'industriel, leurs métier à leurs place, ce qui n'est malheureusement pas le cas aujourd'hui!!! Bonne chance à tous .

Mourad
| 05-12-2015 13:51
Je retiens surtout l'age du directeur générale qui ne dépasse pas les 40 ans,dans un pays ou les vieux ne veulent pas passer la main. D'ailleurs rein qu'à voir nos politiciens et leur résultats on comprend tout. Donner la chance au jeunes et soyez présent par vos conseils et votre expérience et vous verrez la Tunisie.