Les larmes de l’ancien ministre et grand mathématicien Ahmed Friâa ont ému les réseaux sociaux tunisiens. Des centaines de publications, y compris parmi les islamistes et les proches des milieux dits révolutionnaires, ont manifesté leur sympathie à l’égard de M. Friâa en injuriant, souvent avec des mots très durs, Sihem Ben Sedrine, présidente de l’Instance Vérité et Dignité (IVD).

Bien que son mandat soit achevé, sur décision et vote de l’Assemblée, Sihem Ben Sedrine a continué son travail contre vents et marées au sein de l’instance. Elle a prouvé tout ce qui se disait contre elle, depuis des années, qu’elle est là pour une justice « transactionnelle et revancharde » et non pour une justice transitionnelle capable de réconcilier les Tunisiens entre eux.

Quatre ans après son instauration, l’IVD n’a fait que diviser encore davantage les Tunisiens.

Forte du soutien de quelques ambassades (notamment Belgique et Allemagne) et du soutien des islamistes, notamment ceux d’Ennahdha, à qui elle a promis des dédommagements par dizaines voire centaines de milliers de dinars, elle a pu défier les décisions judiciaires, la déontologie et toutes les critiques.

La traduction, de nouveau, d’Ahmed Friâa devant les tribunaux, lui permet de jouer la montre et faire patienter encore quelque temps les présumées victimes qui attendent de recevoir ce qu’ils pensent être leur dû. Les larmes de M. Friâa et la mobilisation des Tunisiens, de plus en plus conscients des plans machiavéliques de Sihem Ben Sedrine, entrepris depuis des années, risquent fortement de les déchanter.

Ceux qui étaient considérés comme terroristes et des militants qui ont œuvré pour l’islamisme et non pour la démocratie et les libertés, devront aller voir Sihem Ben Sedrine pour recevoir leur argent, si jamais celle-ci reste encore en Tunisie après la fin de sa mission le 31 décembre 2018.

R.B.H