
La présidente de l’Instance Vérité et Dignité (IVD), Sihem Ben Sedrine, a été l’invitée de Myriam Belkadhi ce soir du mercredi 12 octobre 2016, afin de faire une évaluation de l’action menée par l’instance, pendant 2 ans.
Mme Ben Sedrine a affirmé que 62.100 dossiers ont été déposés auprès de l’IVD par les différentes parties politiques et composantes de la société civile. « Ceci traduit la confiance des gens en l’instance. Le plus important c’est la révélation de la vérité et la préservation de la mémoire nationale », a-t-elle dit. Et d’ajouter qu’une conférence de presse se tiendra, demain, jeudi 13 octobre 2016, afin d’exposer un aperçu des contextes politiques vécus par la Tunisie, « Nous ne sommes pas des historiens, mais nous leur fournissons de la matière pour pouvoir écrire l’histoire », a-t-elle souligné.
« Le 18 novembre se tiendra la première audience publique. Nous avons adressé une invitation aux trois présidences. Il y aura plusieurs invités venant des quatre coins du monde pour assister à cet évènement historique dans le parcours de la justice transitionnelle en Tunisie. La séance se déroulera à visage découvert », annonce la présidente de l’IVD.
Par ailleurs, Mme Ben Sedrine a affirmé que toute la famille de Ben Ali a déposé une demande d’arbitrage, notant que le but de l’instance est d'offrir la possibilité, à toute personne en exprimant la volonté, de se réconcilier avec le peuple tunisien.
Revenant sur les accusations lancées par les deux membres, Lilia Bouguira et Mustapha Baâzaoui, à son encontre, elle a affirmé que Mme Bouguira a dépassé le devoir de réserve, ajoutant que toutes les réunions sont enregistrées. « Si les enregistrements prouvent que j’ai qualifié les décisions juridiques de poubelles, je présente ma démission de suite. C’est un gage ! » A-t-elle lancé. Et d’ajouter que seule la justice possède un pouvoir de contrôle sur l’instance, dans la mesure où les membres qui ont des conflits avec l'IVD peuvent porter plainte. « Cependant, certains membres subissent des pressions par des gens afin de servir leurs intérêts, et ce sont les plus vulnérables qui subissent ces pressions ».
Quant aux accusations faisant d’elle une sorte de propriétaire de l’IVD, elle s'est défendue : « On souffre d’un véritable problème de personnification. On m’accuse de m’approprier l’IVD, alors je pose la question : quelles sont les mécanismes qui me permettent de le faire alors que l’instance est dirigée par un conseil qui ne procède que par vote ?».
Abordant le sujet du vice-président de l'instance Zouheir Makhlouf, la présidente de l’Instance Vérité et Dignité a indiqué qu’il n’existe pour le moment aucun jugement définitif dans son affaire, affirmant que ce dernier sert l’intérêt de certains lobbys depuis l’instance. « M. Makhlouf a repris ses fonctions au sein de l’IVD pendant deux jours, les enregistrements des caméras de surveillance le prouvent. Par ailleurs, il a fait preuve de violence contre des employés présents dans les locaux de l’IVD, et ces faits sont aussi enregistrés », a-elle affirmé.
Interrogée sur la vive polémique suscitée par la réunion avec Rached Ghannouchi au cours de laquelle elle lui a présenté le rapport annuel de l’instance, Mme Ben Sedrine a indiqué que la visite était destinée à lui adresser une invitation pour l’audience du 18 novembre prochain. « Nous étions allés voir Hamma Hammami, la veille, mais cette visite n’a pas été médiatisée. Il y a une réelle volonté d’instrumentaliser l’histoire», a-t-elle noté.
La présidente de l'IVD est aussi revenue sur la problématique de radio Kelma, affirmant qu’elle n’a jamais été vendue à Slim Riahi. « Il est possible que la société ayant acquis la radio l’ait revendue à Slim Riahi, mais personnellement j’assure que je n’ai pas suivi l’affaire », a-t-elle dit.
Commentaires (11)
CommenterSBS peut bien continuer à s'illustrer dans sa forfanterie...
Chapeau bas !!
le passé Tunisien !
des doutes
Elle a enroulé Bel khadi comme elle a voulu!!!!!!!!!!!!!
Elle a bien répondue
Calme olympien, réponses bien exposées au public et simples à comprendre.
À tous ses détracteurs, qui l'insultent sans crier gare, et qui l'echarpillent à chaque occasion donnée, je leurs dis que cette dame en a dans le froc.
À moins d'un retournement de situation politique, elle sera là jusqu'à la fin de sa mission et c'est sur les résultats qu'elle pourrait être jugée. Et ce n'est pas sûr.
Gain de cause assurée
qui dit ben sedrine dit ennahda
Le tunisien
Les purges au Ministère de l'Intérieur en 2011 lors du passage éphémère de Mr Rajhi avec toutes les conséquences vécues à ce jour
Les déboires de Radio Kalima dont l'affaire est toujours d'actualité
L'épisode du transfert rocambolesque des archives de la présidence et tous les mensonges entendus
L'IVD et ses rebondissements juridico-politico-financier.
A mon avis il n' y a pas de fumée sans feu